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Принципы Анализа Текста
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022600-
03.1
2004
2 -
4 07.12.2004
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4 Principes de lexplication dun texte littraire.
I. Recommendations sur lanalyse du texte.
But de lanalyse du texte (de lexplication du texte):
Dgager les lments du texte des niveaux diffrents (phontique,
grammatical, lexical, syntaxique, stylistique), permettant de faire voir
comment lauteur russit nous porter sa conception, ses ides sur les
personnages, lide-matresse du texte etc.
Par exemple: Pour montrer la laideur morale et physique de m-me
Victurnien, V.Hugo emploie limparfait de description (tait, avait, doublait)
au niveau grammatical. Au niveau lexical nous voyons les pithtes telles que
sche, rche, revche . Au niveau phontique le mme exemple reprsente
lassonance. Au niveau syntaxique cette ide est marque par lemploi de
termes homognes (sche, rche, revche, pineuse). Au niveau stylistique on
trouve la mtaphore, le masque de la laideur .1
Principes et tapes de lanalyse.
1. Prendre connaissance avec les principes littraires de lauteur
tudi: courant littraire, auquel il appartient, particularits idologiques,
littraires, conceptuelles, linguistiques et stylistiques de son oeuvre (ne pas
faire le point sur la biographie de lcrivain:uniquement dans le cadre des
vnements ayant influenc son oeuvre). Mettre en relief les caractristiques
individuelles de loeuvre de lauteur en question.
Par exemple: Comme V.Hugo liait les personnages dcrits et leur vie
avec lhistoire (cest--dire le principe de lhistorisme lui tait propre), on
trouve dans son oeuvre beaucoup dlments documentaires: dates, noms des
1 Voir p. 14 (lanalyse-modle dtaille de lextrait)
5 personnages historiques, lieux historiquement connus (Jacobins, en
plein 93, etc)1.
Plus bas, au cours de lanalyse du texte il sera ncessaire de rattacher
les procds littraires de lauteur aux lments trouvs dans le texte. Lire
attentivement le texte, en sexpliquant tous les lments lexicaux du point de
vue de leur sens, sans laisser incompris aucun mot, aucun fait historique,
aucune allusion, signification spciale.
2. Dgager lide-matresse de lextrait. Ne pas confondre lide-
matresse avec le sujet.Le sujet reflle le train des vnements de lextrait,
leur droulemrnt, tandis que lide-matresse fait saillir ce que lauteur veut
dire en dcrivant ces vnements, ce quil veut nous faire comprendre sur les
caractres des personnages, leur confrontation, sur les ides globales, rev tant
de la conception du monde de lauteur.
Par exemple:
Le sujet de lextrait Fantine (p.11) cest la calomnie des commres,
le travail de Fantine quelle doit abandonner cause des commrages et des
intrigues.
Lide-matresse de lextrait cest la jalousie des gens de mauvaise
foi des personnes honn tes, la jalousie qui dtruit lavenir de ces personnes.
On peut dire que les rapports existant entre le sujet et lide-matresse sont
ceux de forme (sujet) et de contenu (lide-matresse).
Il serait galement dsirable de situer lextrait dans toute loeuvre,
cest--dire de rattacher les vnements de lextrait et ses ides ceux de
loeuvre toute entire (p. ex., expliquer qui tait Fantine, quand se passait
laction etc.)
3. Dgager les ides secondaires de lextrait.
Les ides secondaires dcoulent de lide-matresse et refltent ses
facettes les plus varis.
1 Voir p. 11. V.Hugo Fantine
6 Par exemple:En parlant des lides secondaires de lextrait en
question on peut nommer lide de la nullit de certains gens, laccusation de
la curiosit et de la calomnie, la mchancet des gens de ce genre; dautre part
on voit nettement lide de la soif du travail, quant Fantine, son envie de
changer son avenir.
4. La dlimitation bien fonde des ides secondaires permettra de
passer au dgagement de la conception de lextrait ou autrement dit sa
charpente (sa composition). Ce terme signifie que chaque texte (ou extrait du
texte) a sa structure bien organise, voire les lments de son organisation
refltant les tapes de la ralisation de lide-matresse. Ces lments ont leurs
noms qui doivent tre mmoriss et pris en considration.
Lexposition ( ) est une sorte dintroduction la situation du
texte de caractre descriptif, o laction na pas encore lieu, mais qui prpare
au commencement de laction tout en servant de fond, de prface etc.
Par exemple: Dans lextrait en question lexposition reprsente la
description de la vie de Fantine, nous permet davoir quelques ides sur son
caractre, son bonheur, mais les vnements qui vont dboucher dans lide-
matresse ne sont pas encore touchs (ds le dbut du texte jusquaux mots
cela fut remarqu).
Lexposition nest pas obligatoire: il y a des textes qui nen ont pas.
Dans certains textes (rcits, nouvelles) on voit au dbut du texte le rcit
du narrateur qui permet de comprendre quil a t temoin des vnements
raconts plus bas; la fin du texte on retrouve le personnage du narrateur.
Cest le rcit dans le rcit, une sorte de cadre qui porte le nom de rcit
enchss.
Le noeud ( ) est llment de la conception du texte qui
correspond au moment o se passe quelque vnement, collision, action qui
va se dvelopper en ralisant lide-matresse dans le contenu de lextrait.
7 Par exemple: Le noeud de lextrait analys est prsent dans
lalina qui commence par elle crivait souvent ... .
La croissance de la tension dramatique ( ) est un
lment continu du texte. La tension dramatique dure dvnement en
vnement, de description en description en rvlant lide-matresse avec de
plus en plus de force, en crant la tension des passions et des actions de plus
en plus prononce.
Par exemple: Dans lextrait Fantine de V.Hugo la croissance de la
tension dramatique dure partir du noeud jusquaux mots jai vu lenfant
en refltant lvolution de la haine des gens pour Fantine et de leurs actions
agressives contre la jeune femme.
La culmination est le point le plus haut du texte, cest--dire, que cest
l que se dcouvre avec le plus de plnitude lide-matresse du texte, la
collision des vnements atteint son apoge. Comme lide-matresse de
lextrait analys est la destruction du bonheur de Fantine et laccusation de la
mdiocrit agressive, la culmination est reflete dans la partie commenant
par les mots Fantine fut atterre qui reflte dune part le rsultats des
actions de m-me Victurnien et dautre part le malheur de Fantine.
La dcroissance de la tension dramatique ( ) suit
toujours la culmination et reprsente le phnomne contraire la croissance
de la tension dramatique : la tension diminue, dune faon brusque ou
graduelle et ne dpasse plus le niveau de la culmination. On dcrit les
vnements et les consquences qui dcoulent de la culmination.
Pour le texte analys la dcroissance de la tension dramatique suit
directement la culmination jusqu la dernire phrase du texte qui dcrit les
problmes que Fantine a eu aprs son renvoi de latelier.
Le dnouement ( ) est le dernier lment de la structure
conceptuelle du texte qui nous fait voir lissue de la situation du texte, la
solution du problme ou le rsultat de la collision passe.
8 Par exemple : La phrase elle plia sous cet arr t reflte la
rsignation de Fantine, sa dernire raction la temp te invitable.
Il est remarquer que les proportions des lments de la structure
conceptuelle ne sont pas bien quilibrs dans tous les cas : il y a des extraits
qui se terminent par la culmination, il y a ceux o manque la dcroissance de
la tension dramatique, le dnouement suivant directement la culmination.
Lintensit et la nettet des lments de la structure conceptuelle est
galement diffrente dans les extraits de diffrente nature : dans les textes
descriptifs la courbe de la croissance de la tension est plate, la culmination est
peine dlimitable. Par contre, dans les textes caractre dynamique, tous les
lments de la charpente sont nettement prononcs.
Chaque partie du texte correspondant un lment concret de la
charpente, possde ses moyens stylistiques, lexicaux, grammaticaux pour
actualiser lide-matresse du texte en gnral et de chacune de ses parties en
particulier.
Par exemple : Quant lexposition, elle est caractrise par lemploi du
style descriptif, les imparfaits de description etc. ; si on considre la
croissance de la tension dramatique dans quelque partie du texte, sont
typiques les gradations ascendantes, laugmentation de la concentration
dpithtes, de mtaphores etc., la prdominance des temps et de formes
communiquant lextrait plus de dynamisme (pass simple, grondif,
participe prsent, pass compos, prsent de narration).
En ce qui concerne la culmination, cest l quon trouve surtout tout un
ventail de procds, refltant la tension motionnelle et le dynamisme de
laction. Entre les procds quon remarque dans ce cas, on trouve les
numrations, les moyens lexicaux refltant lide avec le plus dexactitude et
portant le plus de charge motionnelle, les moyens syntaxiques les plus varis
(sgmentation de la phrase, toute sorte de mises en relief etc.), les moyens
9 stylistiques qui sont concentrs dans la partie en question, les phrases
exclamatives etc.
Normalement ces procds ne sont pas les mmes dans les textes
diffrents et dpendent des particularits de chacun.
5. Faire le plan de lextrait.
Pour effectuer cette procdure on a subdiviser le texte en parties en
sappuyant sur lanalyse des ides du texte. Premirement il faut dgager les
ides secondaires (ou plut t y revenir), les lier avec les vnements du texte
qui dhabitude correspondent la suite des ides secondaires.
Parfois, on peut mettre part la partie o telle ou telle ide se rpte,
mais change de forme. Pour le faire bien, il ne faut jamaus oublier que toutes
les ides secondaires sinsrent dans lide-matresse.
Par exemple, nous divisons lextrait Fantine en trois parties. La
premire partie (ds le dbut jusquaux mots on observa ) est consacre
laccusation des gens de mauvaise foi qui sopposent aux personnes
dsintresses, telles que Fantine. La deuxime partie ( on observa - tout
cela prit du temps ) constitue lide de la mchancet des gens, mais elle se
dcouvre sur les exemples concrets (lcrivain public, m-me Victurnien)
cest--dire lauteur nous montre une autre facette de cette mchancet tandis
que dans la premire partie lauteur nous a donn ses propres ides sur les
gens curieux et mchants, des ides abstraites, diffrentes de celle de la
deuxime partie. Tout cela nous donne le droit de sparer ces deux parties. En
plus, laction du texte nous permet de le faire galement, car la dexime partie
cest le commencement des actions nouvelles de la part des gens de latelier
( lopinion publique ). La troisime partie ( tout cela prit du temps -
jusqu la fin) est sans doute un fragment part refltant les consquences
tragiques de la conduite des gens.
Dautre part il faut remarquer quon ne doit pas morceler trop lextrait :
on ne peut pas sparer les morceaux qui sont videmment lis.
10 Par exemple : Le dbut du texte parlant de Fantine est
indissoluble du reste de la premire partie : on oppose le got du travail
revenu Fantine la jalousie des gens qui ne tolrent pas le bonheur des
autres.
6. Procder lanalyse (lexplication) du texte.
On analyse chaque partie part, bien que les mme procds puissent
se rpter dans chacune. Pour faire une analyse dtaille et bien systmique il
faut partir du crytre suivant : cest lide du texte qui dtermine les moyens
utiliss et pas au contraire. Il existe diffrents niveaux de lanalyse :
grammatical, lexical, syntaxique et stylistique.
A chaque tape on prend en considration uniquement les particularits
de chaque niveau servant les buts du style.
Par exemple : On laisse de c t les emplois normatifs des formes
grammaticales, du lexique neutre, de la syntaxe traditionnelle. On ne tient
compte que des formes traduisant lide : dans la phrase on observa donc
Fantine le pass simple joue le r le du temps incohatif (commencement de
laction), au dbut du texte le pass simple traduit la rage de travailler de
Fantine, tout en mettant en relief ses actions, son activit.
Au niveau grammatical on tudie les formes grammaticales (temps,
articles, modes etc.) au service du style. Pour le faire bien il faut consulter un
manuel de grammaire (chapitres consacrs lemploi stylistique des formes
grammaticales).
Au niveau lexical on considre le lexique refltant les ides du texte.
Par exemple : Pour dcrire la beaut de Fantine lauteur utilise le
lexique caractrisant le portrait physique dune personne (dents, cheveux,
jeunesse etc.), les adjectifs tels que blanches, blonds, beaux, belles .
En ce qui conserne lanalyse de la syntaxe, on prend en considration
les particularits de la phrase qui refltent les nuances des ides de ltat
11 moral et physique dun personnage comme, par exemple, la
sgmentation, les numrations, les inversions, toute sorte de mises en relief.
Il est vident que lanalyse stylistique est base sur ltude des
phnomnes de caractre stylistique utiliss par lauteur.
Il est trs important de retenir quil ne faut pas faire part lanalyse de
chaque niveau : en finir avec la grammaire et passer au niveau du lexique, par
exemple. Il serait correct de rvler les particularits de tous les niveau
correspondant la mme ide (ou sous-ide). Ce nest quaprs avoir trouv
tout ce qui confirme cette ide quon peut passer la suivante.
Il faut aussi remarquer que lanalyse ne se fait pas alina par alina,
mais comme on a dj not, travers tout lextrait suivant lordre des ides.
II. Modle de lanalyse dun texte littraire (1-re partie). V.Hugo Fantine
Quand Fantine vit quelle vivait, elle eut un moment de joie. Vivre honn tement de
son travail, quelle grce du ciel ! Le got du travail lui revint vraiment. Elle acheta un
miroir, se rjouit dy regarder sa jeunesse, ses beaux cheveux et ses belles dents, oublia
beaucoup de choses, ne songa plus qu sa Cosette et lavenir possible, et fut presque
heureuse. Elle loua une petite chambre et la meubla crdit sur son travail futur ; reste de
ses habitudes de dsordre.
Ne pouvant pas dire quelle tait marie elle stait bien garde, comme nous
lavons dja fait entrevoir, de parler de sa petite fille.
En ces commencements, on la vu, elle payait exactement les Thnardier. Comme
elle ne savait que signer, elle tait oblige de leur crire par un crivain public.
Elle crivait souvent. Cele fut remarqu. On commena dire tout bas dans latelier
des femmes que Fantine crivait des lettres et quelle avait des allures .
Il ny a rien de tel pour pier les actions des gens que ceux quelles ne regardent
pas. Pourquoi ce monsieur ne vient-il jamais qu la brune ? Pourquoi monsieur un tel
naccroche-t-il jamais sa clef au clou le jeudi ? Pourquoi prend-il toujours les petites rues ?
Pourquoi madame descend-elle toujours de son fiacre avant darriver la maison ?
Pourquoi envoie-t-elle acheter un cahier de papier lettres, quand elle en a plein sa
12 papeterie ? etc., etc. Il existe des tres qui, pour connatre le mot de ces nigmes,
lesquelles leur sont du reste parfaitement indiffrents, dpensent plus dargent, prodiguent
plus de temps, se donnent plus de peine quil nen faudrait pour dix bonnes actions et cela
gratuitement, pour le plaisir, sans tre pays de la curiosit autrement que par la curiosit.
Certaines personnes sont mchantes uniquement par besoin de parler. Leur
conversation, causerie dans le salon, bavardage dans lantichambre, est comme ces
chemines qui usent vite le bois ; il leur faut beaucoup de combustible, et le combustible,
cest le prochain.
On observa donc Fantine.
Avec cela, plus dune tait jalouse de ses cheveux blonds et de ses dents blanches.
On constata que dans latelier, au milieu des autres, elle se dtournait souvent pour
essuyer une larme. Ctaient les moments o elle songeait son enfant ; peut- tre aussi
lhomme quelle avait aim.
Cest un douloureux labeur que la rupture des sombres attaches du pass.
On constata quelle crivait, au moins deux fois par mois, toujours la mme
adresse, et quelle affranchissait la lettre. On parvint se procurer ladresse : Thnardier,
aubergiste, Montfermeil. On fit jaser au cabaret lcrivain public, vieux bonhomme qui
ne pouvait pas emplir son estomac de vin rouge sans vider sa poche aux secrets. Bref, on
sut que Fantine avait un enfant. Ce devait tre une espce de fille. Il se trouva une
commre qui fit le voyage de Montfermeil, parla aux Thnardier, et dit son retour : Pour
mes trente-cinq francs, jen ai le coeur net. Jai vu lenfant !
La commre qui fit cela tait une gorgone appele madame Victurnien, gardienne et
portire de la vertu de tout le monde. Madame Victurnien avait cinquante-six ans, et
doublait le masque de la laideur du masque de la vieillesse. Voix chevrotante, esprit
capricant. Cette vieille femme avait t jeune, chose tonnante. Dans sa jeunesse, en plein
93, elle avait pous un moine chapp du clotre en bonnet rouge et pass des Bernardins
aux Jacobins. Elle tait sche, rche, revche, pointue, pineuse, presque venimeuse ; tout
en se souvenant de son moine dont elle tait veuve, et qui lavait fort dompte et plie.
Cette madame Victurnien donc alla Montfermeil et revint en disant : Jai vu
lenfant.
Tout cela prit du temps. Fantine tait depuis plus dun an la fabrique, lorsquun
matin la surveillante de latelier lui remit, de la part de M. le maire, cinquante francs, en lui
disant quelle ne faisait plus partie de latelier et en lui disant, de la part de M. le maire,
quitter le pays.
13 Ctait prcisment dans ce mme mois que les Thnardier, aprs avoir
demand douze francs au lieu de six, venaient dexiger quinze francs au lieu de douze.
Fantine fut atterre. Elle ne pouvait sen aller du pays, elle devait son loyer et ses
meubles. Cinquante francs ne suffisaient pas pour acqitter cette dette. Elle balbutia
quelques mots suppliants. La surveillante lui signifia quelle et sortir sur-le-champ de
latelier. Fantine ntait du reste quune ouvrire mdiocre. Accable de honte plus encore
que de dsespoir, elle quitta latelier et rentra dans sa chambre. Sa faute tait donc
maintenant connue de tous !
Elle ne se sentit plus de force de dire un mot. On lui conseilla de voir M. le maire ;
elle nosa pas. M. le maire lui donnait cinquante francs, parce quil tait bon, et la chassait,
parce quil tait juste. Elle plia sous cet arr t.
Lide principale du texte consiste montrer linfluence pernicieuse de
la jalousie et de la curiosit des gens, leur mauvaise foi et agression contre les
personnes honn tes et cherchant trouver leur bonheur dans le travail.
Dans la premire partie du texte nous voyons lauteur opposer
nettement le bonheur et la beaut de Fantine la mchancet des gens. Aussi
pouvons-nous dire que la partie est base sur lantithse.
La premire partie occupe une place importante dans la charpente de
lextrait : elle commence par lexposition qui a une ambiance tout fait
oppose celle du reste du texte (jusquaux mots cela ft remarqu ),
comprend le noeud ( cela fut remarqu ) et prpare le lecteur la croissance
de la tension dramatique en lui montrant la mchancet des gens en gnral.
Il faut commencer par caractriser lide de lexposition : la soif de
Fantine du bonheur et du travail. Pour Fantine le travail dans latelier tait du
nouveau, elle liait avec lui les espoirs de changer sa vie, d tre heureuse (cela
dcoule du contenu du roman Les Misrables ). Cest pourquoi elle voulait
agir. Cette soif daction de Fantine est reflte dans le rythme dynamique de
lextrait qui est cr par le pass simple (eut, revint, acheta, se rjouit, oublia,
ne songea que..., fut, loua, meubla). Alors, le pass simple traduit lide du
renouveau brusque, de laction.
14 Au niveau syntaxique cette ide est traduite laide des
numrations : elle acheta..., se rjouit..., oublia..., ne songea plus que..., fut.
Pour crer le rythme dynamique de lexposition lauteur utilise les phrases
termes rduits (vivre honn tement de son travail, reste de ses habitudes de
dsordre).
Au niveau lexical la mme ide est vidente si on rvle le lexique
refltant laction : travail (le mot se rpte plusieurs fois), le got du travail,
regarder, acheta, vivre, fut heureuse, meubla. Il faut remarquer que mme les
verbes de sens abstrait (regarder, vivre) prennent dans le contexte le sens
concret, en soulignant lintensit de cette action. Fantine essaye de sentourer
dobjets, de choses qui portent pour elle une valeur spciale, celle de la vie, de
lavenir : miroir, chambre. Lauteur cre une ambiance trs positive dans
lexposition, celle de la jeunesse, du bonheur. Il lobtient en utilisant le
lexique crant le champs thmatique du bonheur : vivre, joie, grce du ciel,
got du travail, se rjouit, jeunesse, beaux cheveux, belles dents, lavenir
possible, heureuse.
Et finalement, au niveau stylistique lide de lavenir possible est
exprime laide de lemploi du discours indirect libre. Vivre honn tement
de son travail, quelle grce du ciel ! Nous connaissons que V.Hugo possde
tous les moyens pour intervenir dans lexpos dune faon trs dlicate. Le
cas cit cest une des manifestations de lexpression du point de vue de
lcrivain.
Il faut encore ajouter en ce qui concerne les ides de lauteur que
lauteur nous dcrit trs brivement la vie de Fantine et nous donne quelques
informations sur elle : par exemple, V.Hugo montre que Fantine aimait
beaucoup sa fille Cosette, en utilisant le tour restrictif (ne songea plus que).
Pour montrer que Fantine tait illitre, lauteur utilise aussi le tour restrictif
(ne savait que signer) et la forme passive (tait oblige). a va sans dire que
15 V.Hugo utilise dans ce cas limparfait de description (payait action
rpte, ne savait que, tait oblige, crivait.
Comme nous avons dj remarqu, lexposition constitue lantithse
avec tout le reste de lextrait, particulirement avec la deuxime partie du
premier fragment du texte, o V.Hugo nous parle de la curiosit pernicieuse
des gens. Le noeud est clairement marqu par le pass simple : cela fut
remarqu, on commena. En ce qui concerne le c t grammatical, le temps
qui prdomine, cest le prsent hors temporel, laide duquel V.Hugo nous
fait voir les traits des gens qui sont typiques, immuables dans leurs
caractres : ne regardent pas, vient, accroche, descend etc. Ce fragment du
texte (commenant par les mots il ny a rien de tel reprsente la digression
de lauteur qui nous relve tous les moyens syntaxico-stylistiques typiques
pour la digression. Par exemple, ce sont les questions rhtoriques qui
abondent : Pourquoi ce monsieur ne vient-il jamais qu la brune ? pourquoi
monsieur un tel naccroche-t-il jamais sa clou le jeudi ? etc.
Les questions rhtoriques reprsentent le discours indirect libre insr
dans la digression de lauteur. Dailleurs, ces questions rhtoriques sont
construites paralllement, autrement dit nous sommes en prsence du
paralllisme syntaxique, et d/une anaphore (pourquoi ?). Au niveau
syntaxique nous pouvons galement remarquer les numrations, dont le but
est de crer limpression de la multitude des actions malpropres des gens :
dpensent plus dargent , prodiguent plus de temps, se donnent plus de peine ;
leur conversation, causerie dans le salon, bavardage dans lantichambre. Dans
les numrations nommes on voit galement le paralllisme syntaxique (plus
dargent, plus de temps, plus de peine).
V.Hugo, pour accentuer cette ide la renforce galement au niveau
stylistique : le fragment leur conversation, causerie dans le salon, bavardage
dans lantichambre cest une gradation ascendante. Aussi le niveau
stylistique, lexical, grammatical et stylistique sont-ils insparables. Voil
16 dautres preuves de ce phnomne : V.Hugo utilise des comparaisons
pour caractriser les gens bavards et curieux (leur conversation ... est comme
ces chemines qui usent vite le bois).
Au niveau lexical, pour actualiser cette comparaison lauteur utilise le
lexique li au prossesus de lutilisation du combustible (chemines, bois, user,
combustible). Lauteur compare le prochain avec le combustible, et les
actions des gens avec les chemines qui lusent. Dans cette comparaison
pour renforcer lide des attaques des gens contre le prochain on emploie au
niveau syntaxique lenchanement : Il leur faut beaucoup de combustible, et
le combustible, cest le prochain .
V.Hugo accuse les gens mchants et curieux dune faon vidente.
Lauteur veux nous monter que ces gens sont une bande, ils sont ensemble et
cest pourquoi cest une masse dpersonnalise. Pour le montrer V.Hugo
utilise plusieurs fois le pronom indfini on (on la vu, on commena), le
tour impersonnel (il existe). On voit lattitude ironique et le mpris de lauteur
lgard de ces gens. Lauteur utilise pour cela au niveau lexical les mots tels
que pier, certaines personnes, mchante curiosit, des tres . On voit
lironie de lauteur dans les expressions le mot de ces nigmes,
gratuitement, pour le plaisir , dans lemploi du comparatif et du conditionnel
prsent (niveau grammatical) : ... se donnent plus de peine quil nen
faudrait pour dix bonnes actions.
Pour terminer lanalyse de la premire partie on peut remarquer que
V.Hugo montre la mdiocrit des gens en faisant laccent sur leur imagination
malade qui vise les choses ordinaires, quotidiennes en leur donnant la figure
de leur fantaisie. Cest pourquoi nous pouvons trouver beaucoup de lexique,
traduisant les notions quotidiennes : la cl, le clou, la brune, les petites rues,
le fiacre, un cahier de papier lettres.
17 III. Devoirs servant guider dans lanalyse des textes.
Attention ! Les devoirs et les questions ne refltent pas dune faon
exhaustive lanalyse de lextrait, ne servant que de guides, de suggestions
pour dvelopper les ides. En plus, ces questions ne sont ncessaires qu la
premire tape de lapprentissage de lanalyse du texte, le but dfinitif de
ltuidant tant de sorienter dans les principes cits plus haut sans appui du
professeur. Il est galement noter que les points dordre gnral (charpente,
ide-matresse etc) sont ommis dans les devoirs. Pour les aborder il faut se
servir des pages prcdentes. Dailleurs, cest vous de structurer votre
analyse, car les devoirs proposs ne sont pas structurs, mais ne font que
rvler les lments de la structure de lanalyse.
P. Mrime. Carmen. P. 5.
1.Quels sont les styles que P.Mrime utilise dans lextrait ? Quels sont
les buts de lemploi de ces styles ? Quels temps lauteur utilise-t-il dans
chaque type de style ?
2.Trouvez le lexique traduisant le colorit local de lextrait (noms
gographiques, mots trangers etc.). Quel est le r le du prsent (trouvez cet
emploi) utilis dans ce but ? Comment sappelle ce genre de prsent ?
3.Trouvez le lexique qui caractrise lexotisme de Carmen (portrait,
v tement, langue, manire, conduite, caractre, mtier). Quels sont les
moyens de caractre stylistique (comparaisons, pithtes, numrations,
gradations) et syntaxiques (mots intercals, paralllisme syntaxique,
anaphores).
4.Trouvez les moyens de tous les niveaux permettant lauteur de crer
le contraste entre Carmen et les honn tes gens . Trouvez lironie de
lauteur visant ces gens.
5.Comment peut-on voir lattitude de lauteur lgard de Carmen
(ironie, admiration etc.) ? Comment peut-on traduire la diffrence entre les
18 couches sociales auxquelles appartiennent lauteur et Carmen ?
Quel est le r le des temps verbaux et des modes dans lexpression de
lattitude de lauteur (=narrateur) et la rflexion de sa conduite (pass simple,
subjoncrif, conditionnel) ? Prcisez leurs valeurs stylistiques.
6. Comment lauteur caractrise-t-il don Jos (portrait, gestes, langue,
v tement) ? Quels moyens syntaxiques (rythme de la phrase, style hach,
mises en apposition etc.) et lexicaux Mrime utilise-t-il pour montrer la
colre de don Jos ?
7. Comment lauteur cre-t-il le dynamisme dans les fragments
correspondant la culmination (temps, rythme de la phrase, lexique) ?
Littrature
1. Kokelberg J. Les techniques du style. Vocabulaire, figures de
rhtorique, syntaxe, rythme / J. Kokelberg. P. : Nathan
Universit, 1993. 256 p.
2. . . : . . . 5-
- . . . / . . . . :
, 2002. 191 . ( ).
3. . .
: . . : [ . N 2103 " . ."] / . .
, . . . 2- ., . . :
, 1988. 191,[1] .
4. . .
: . : 4 . - .
. / . . , . . , . .
. 2- ., . . : . ., 1973. 205,[2] .
19
:
. .