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Centre de Nantes Direction des Opérations Département Environnement, Microbiologie et Phycotoxines Laboratoire Phycotoxines Guide d’information Complexe des toxines lipophiles : diarrhéiques (DSP) et associées J-B. Bérard environnement

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Guide d’information Complexe des toxines lipophiles : diarrhéiques (DSP) et associées

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1er février 2006

Sommaire 1. Acide okadaïque et dérivés lipophiles

1.1. Historique

1.2. Données physico-chimiques

1.3. Origine et répartition

1.4. Activité toxique

1.5. Mécanismes d'action

2. Autres toxines

2.1. Les pecténotoxines (PTXs)

2.2. Les yessotoxines (YTXs)

2.3. Les azaspiracides (AZAs)

2.4. Les neurotoxines à action rapide (FATs)

Les spirolides

Les gymnodimines

3. Réglementation

4. Situation en France

Références bibliographiques

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1. Acide okadaïque et dérivés lipophiles 1.1. Historique Les premiers cas d’intoxications gastro-intestinales liés à la consommation des coquillages contaminés par des dinoflagellés ont été observés aux Pays-Bas dans les années 60 (Kat, 1979). Le même phénomène s’est produit au Japon dans les années 70. Les premiers travaux réalisés par les équipes japonaises ont permis d’établir une liaison entre la contamination des coquillages et la présence du dinoflagellé Dinophysis fortii dans l’eau de mer. La toxine responsable, isolée à partir des coquillages, a été baptisée Dinophysistoxine-1 (DTX1) (Yasumoto et al., 1978 ; 1980). Ce syndrome est connu sous la dénomination anglo-saxonne de Diarrheic Shellfish Poisoning (DSP). Un nom et une abréviation française ont été également donnés : Intoxication Diarrhéique par les Fruits de Mer (IDFM). 1.2. Données physico-chimiques La structure chimique de la DTX1 a été déterminée à la suite de la purification et de l’élucidation structurale d’une autre toxine, l’acide okadaïque (AO) isolé à partir des éponges Halichondria okadaï (dont il a gardé le nom), provenant de la côte Pacifique du Japon, et l’espèce H. melanodocia de la côte de Floride (Tachibana et al.,1981). La DTX1 est en effet un dérivé méthylé de l’acide okadaïque (35-méthyl AO) (Murata et al., 1982). Différents travaux ont montré que l’acide okadaïque était synthétisé également par plusieurs espèces de dinoflagellés des genres Dinophysis spp. et Prorocentrum spp. et il a été identifié comme étant la toxine de base des phycotoxines diarrhéiques. Un troisième dérivé, la DTX2 (isomère de l’AO) a été isolé à partir des coquillages contaminés par Dinophysis acuta en Irlande (Hu et al., 1992a ; James et al., 1998). La figure 1 regroupe les structures de l'acide okadaïque et de ses dérivés. Les composés (AO, DTX1, DTX2) peuvent faire l’objet d’une acylation au niveau de l’hydroxyle du carbone 7 de la molécule (7-O-AO/DTXs) qui se traduit par la fixation de chaînes d’acides gras saturés ou insaturés (acyles) conduisant à la formation d’un groupe de dérivés toxiques appelés les acyles-esters (DTX3) (fig. 1). La toxicité de ces derniers dépend du degré de saturation de l’acide gras impliqué dans l’acylation. Ces dérivés ont été isolés uniquement à partir des glandes digestives de coquillages contaminés et n’ont pas été détectés dans le phytoplancton. Il semble qu’ils se forment dans les coquillages (Yasumoto et al., 1985, 1989 ; Kat 1983 ; Marr et al., 1992 ; Fernandez et al., 1996 ; Suzuki et al., 1999).

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R1 R2 R3 R4 R5 Poids moléculaireAcide okadaique (AO) H H OH - 804,5Dinophysistoxine1 (DTX1) H OH - 818,5Dinophysistoxine2 (DTX2) H H OH - 804,5Dinophysistoxine3 (DTX3) Acyle OH - 1014 - 1082Diol-ester d'AO H H X OH 928,5Dinophysistoxine4 (DTX4) H H X Z 1472,6

O

O

O

O

Z=

O

O

O-

OO-

OH OH OH

X=R5

OO

O

O

O O

O

2O

H

H

CH3

CH3

CH3

CH3

CH2

OH

OH

OH

R4

R2

R1

R3

SO3H

OSO3H

SO3H

(CH3 ou H)(CH3 ou H)

Acyles typiques de la DTX3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

Figure 1 : Structures de l'acide okadaïque et de ses dérivés.

1.3. Origine et répartition Que ce soit dans l’océan Pacifique, dans l’océan Indien ou dans l’océan Atlantique, des relations ont été établies entre la présence des dinoflagellés producteurs de toxines diarrhéiques (Dinophysis spp., Prorocentrum spp.) et la contamination des coquillages par ces toxines (Yasumoto et al., 1978, 1985 ; Murakami et al., 1982 ; Lassus et al., 1985 ; Hu et al., 1992b ; Aune et Yndestad, 1993 ; Quilliam et al., 1993 ; Yasumoto et Murata 1993 ; Barbier et al., 1999). Contrairement aux espèces du genre Dinophysis spp., non cultivables au laboratoire, la maîtrise de la culture des espèces de Prorocentrum spp. a permis de mener des recherches sur la cinétique de production des toxines diarrhéiques. En utilisant les outils analytiques performants développés récemment, Il s’est avéré que les produits synthétisés par les cellules de Prorocentrum sont des composés sulfatés hydrosolubles (DTX4) (Hu et al.,

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1995a,b ; Wright et al., 1996). En fait, lors des procédures d’extraction, il se produit une hydrolyse rapide de la DTX4 en dérivés diol esters qui sont à leur tour hydrolysés plus lentement en acide okadaïque (fig. 1). Il semblerait que cette hydrolyse se fasse par voie enzymatique impliquant une estérase à la suite de la lyse des cellules algales (Hu et al., 1995b). Contrairement à l’acide okadaïque, la DTX4 et les diols esters ne sont pas des inhibiteurs des protéines phosphatases. En fait, la présence de l’acide okadaïque séquestré dans les cellules sous des formes sulfatées inactives de type DTX4 est un moyen de protection pour les dinoflagellés producteurs de toxines DSP (Windust et al., 1997 ; Barbier et al., 1999). 1.4. Activité toxique Les intoxications diarrhéiques peuvent être dues à la présence d’au moins une de ces toxines (fig. 1). Par exemple, en France, la principale toxine est l’AO, en Irlande la DTX2, alors qu’au Japon et en Amérique du Nord c’est la DTX1. Cependant, des variations saisonnières et régionales de la toxicité, et donc du profil toxinique, peuvent être observées (Yasumoto et al., 1980 ; Masselin et al., 1992 ; Amzil, 1993 ; Wright et Cembella, 1998). Les symptômes d’intoxication apparaissent au bout de 30 minutes à 12 heures après consommation des coquillages contaminés (en moins de 4 heures dans 70 % des cas). Les douleurs durent environ trois jours. Les toxines modifient la perméabilité des vaisseaux du tube digestif et provoquent ainsi des gastro-entérites qui se traduisent par des diarrhées, des vomissements et des douleurs abdominales. Aucune mortalité humaine n’a été rapportée pour le moment. 1.5. Mécanismes d'action Les Dinophysistoxines (AO, DTX1, DTX2) sont des inhibiteurs des protéines phosphatases (PP1 et PP2A), enzymes provoquant la déphosphorylation des protéines phosphorylées par les protéines kinases (Bialojan et Takai, 1988) (fig. 2). Il se produit une accumulation des protéines phosphorylées qui se traduit par un effet biologique : activité promotrice tumorale, effet contracturant des muscles lisses. Ce dernier effet semble être à l’origine des diarrhées et des douleurs abdominales (Cohen et al., 1990). En fait, il semble que c'est la fonction carboxylique qui est impliquée dans l'activité des dinophysistoxines puisque son acétylation se traduit par une perte de l'effet inhibiteur.

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Figure 2 : Mécanisme d’action de l’acide okadaïque (AO) et ses dérivés au niveau moléculaire : inhibition des protéines phosphatases.

2. Autres toxines Les toxines lipophiles sont composées de toxines classées diarrhéiques et de neurotoxines à action rapide. Les toxines classées diarrhéiques comprenant quatre familles : les dinophysistoxines (DTXs) (acide okadaïque et dérivés DTXs), les pecténotoxines (PTXs), les yessotoxines (YTXs) et les azaspiracides (AZAs).

Les neurotoxines à action rapide forment un groupe comprenant les spirolides, les gymnodimines, les pinnatoxines, les pteriatoxines et les prorocentrolides. L’ensemble de ces toxines est soluble dans l’acétone, le dichlorométhane, le chloroforme et le méthanol. C’est pourquoi elles ont été regroupées dans une même catégorie car elles possédaient des propriétés physico-chimiques voisines. 2.1. Les pecténotoxines (PTXs) Les pecténotoxines (PTXs) sont, comme les DTXs, des polyéthers. Elles sont chimiquement neutres et ont un squelette de base commun (fig. 3 - A). Elles ont été isolées à partir de coquillages japonais (palourdes, pétoncles) : PTX1, PTX2, PTX3 et PTX6 de poids moléculaire 874, 858, 872 et 888 respectivement (Murata et al., 1986 ; Yasumoto et al., 1989).

<=>Effets biologiques : Contraction des muscles lisses, activité promotrice tumorale...

H2OPi

Protéines déphosphorylées Protéines phosphorylées

AO

Phosphatase

ADP Kinases

ATP Mg2+

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RPecténotoxine-1 (PTX1)

Pecténotoxine-2 (PTX2)

Pecténotoxine-3 (PTX3)

Pecténotoxine-6 (PTX6)

1

7

O

O

O O

OO

O

O

O

O

O

O

O

OO

O

O

O O

O

OCH3

CH3

CH3

CH3CH3

CH3

OHOH

OHOH

OHOH OH

OH

R

CH3

CH2OH

CHO

COOH

CH3

CH3

CH3

CH3CH3 CH3

CH3

Configuration du carbone 7Acide séco-pecténotoxine 2 (PTX2SA)Acide 7 -épi-séco-pecténotoxine 2 (7-épi-PTX2SA)

RS

A

B

Figure 3 : Structures des pecténotoxines (A) et des acides séco-pecténotoxines-2 (B).

La PTX2 est la seule toxine, de la famille des PTXs, détectée chez l’espèce japonaise Dinophysis fortii, en plus de la DTX1, au Japon (Lee et al., 1989) puis récemment en Italie (Draisci et al., 1996). D’après Yasumoto et al. (1989) et Suzuki et al. (1998), il semblerait que le groupe méthyle du carbone 43 de la PTX2 subisse une série d’oxydation dans l’hépatopancréas des coquillages, donnant les autres pecténotoxines. Elles sont néanmoins produites en faible quantité et sont essentiellement hépatotoxiques. Récemment, de nouveaux homologues de la PTX2 (fig. 3 - B) –acide séco-pecténotoxine-2 (PTX2SA) et son épimère : acide 7-épi-séco-pecténotoxine-2 (7-épi-PTX2SA)- ont été isolés à partir des moules de Nouvelle-Zélande. L'identification de ces composés a été liée à des efflorescences de D. acuta. En fait, dans les coquillages, c'est l'acide séco-PTX2 et son épimère qui dominent alors que, dans le phytoplancton (D. acuta), c'est la PTX2 qui est majoritaire. Il semble qu'il s'agisse d'une bioconversion de la PTX2 en acide séco-PTX2 dans les coquillages (Suzuki et al., 2001).

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2.2. Les yessotoxines (YTXs) Les yessotoxines (YTXs) ont été isolées à partir d’une coquille Saint-Jacques Patinopecten yessoensis au Japon. Ce groupe de polyéthers sulfatés, comprend la yessotoxine, YTX, (C55H80O21S2Na2, poids moléculaire 1186) et la 45-hydroxy-YTX (C55H80O22S2Na2, poids moléculaire 1202). Ces dernières ont été retrouvées dans des moules de Norvège, dans la région de Sogndal (Murata et al., 1987 ; Lee et al., 1989). La présence de la YTX a été mise en évidence plus tard dans les bivalves et le phytoplancton au Chili, en Nouvelle Zélande et en Italie, indiquant l’extension de ce type de contamination. La YTX a été identifiée comme étant la toxine majeure dans les coquillages de la mer Adriatique, qui contiennent également deux nouveaux homologues de la YTX : l’homoYTX, la 45-hydroxyhomoYTX, la carboxyYTX et l'adriatoxine (ATX) (Ciminiello et al., 1997, 1998, 2000 ; Satake et al., 1997 ; Tubaro et al., 1998 ; Yasumoto et Satake, 1998). La figure 4 regroupe les structures de la yessotoxine et de ses dérivés.

Figure 4 : Structures de la yessotoxine et ses dérivés (A) et de l'adriatoxine (B). L’origine phytoplanctonique des YTXs n’a été prouvée que récemment. Différents travaux conduits séparément ont montré que c’est le dinoflagellé Protoceratium reticulatum (= Gonyaulax grindleyi) qui est responsable de la contamination des coquillages par les YTXs (Satake et al., 1997 ) en Nouvelle-Zélande, tandis que Lingulodinium polyedra (= Gonyaulax polyedra) produirait de l'homoYTX en Italie.

A) Yessotoxine et ses dérivés

B) Adriatoxine (ATX)

1

H

1

1

1

2

2

H

1

O

O

O

O

O

O

O

O

OO

O

OO

O

O

O

O

OO

OO

O

O

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

CH3

R

R

OH

OHOH

OH

n

55

44

42

44

45

45

45

47

47

47

47

43

53

(n)

(n)

NaO SO3

NaO SO3

NaO SO3

NaO SO3

HOOSO Na

3

OH

OH

Yessotoxine (YTX)

45-hydroxyYessotoxine (45-OH-YTX)

45, 46, 47-trinor-Yessotoxine (45, 46, 47-trinorYTX)

HomoYessotoxine (HomoYTX)

45-hydroxy-HomoYessotoxine (45-OH-homoYTX)

Carboxy-Yessotoxine (COOH-YTX)

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Bien que généralement classées dans le groupe des toxines diarrhéiques, les yessotoxines ne provoquent pas de diarrhées et ne sont pas des inhibiteurs des protéines phosphatases, leur toxicité pour l’homme n’a jamais été démontrée (Yasumoto et Satake, 1998 ; Tubaro et al., 1998). 2.3. Les azaspiracides (AZAs) En 1994, des intoxications humaines inexpliquées avec des symptômes de type diarrhéique ont été signalées à la suite de la consommation de coquillages à Killary en Irlande. La recherche de toxines diarrhéiques par les méthodes physico-chimiques a révélé des traces d’acide okadaïque et de son dérivé la DTX-2 qui n’expliquaient pas la forte toxicité des extraits de coquillages sur souris. Des travaux de purification entrepris à partir des coquillages ont abouti à l’isolement de la famille des azaspiracides qui est composée de trois toxines. Ce sont des polyéthers présentant une fonction acide carboxylique et une fonction imine cyclique. La figure 5 donne la structure des azaspiracides majoritaires. Il s'agit de l'azaspiracide-1 (AZA-1, C47H71NO12 de poids moléculaire PM 841) et de ses dérivés (AZA-2, C48H73NO12 , PM 855 et AZA-3, C46H69NO12 , PM 827) correspondant respectivement aux analogues de l'AZA-1 méthylé et déméthylé (substitution d'un hydrogène par un méthyle et inversement (Satake et al., 1998, Ofuji et al; 1999).

Figure 5 : Structures des azaspiracides majoritaires (AZA1-3)

Le tableau ci-dessous donne la dose létale par voie intrapéritonéale (i.p.) de chacune des toxines chez la souris (Ofuji et al., 1999 ; 2001).

Toxine Dose létale (i.p.) en µg / kg Azspiracide (AZA) 200 Azaspiracide-2 (AZA-2) 110 Azaspiracide-3 (AZA-3) 140

Azaspiracide 1 HAzaspiracide 2 Azaspiracide 3 H H

O

R1

H

A

O

BO

CO

D

H

H

OE

R2

OO

F

NH

O

I

H

H

H

G

H

O1 H

HO

HOOH

CH3 CH3

CH3

CH3

CH3

H C3

H C3

H C3

R1 R2

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L'origine des azaspiracides n'est toujours pas confirmée. Cependant, ces toxines étant des polyéthers, leur origine pourrait être des dinoflagellés comme c'est le cas pour les autres polyéthers toxiques (toxines diarrhéiques, pectenotoxines, yessotoxines…). En effet, le dinoflagellé Protopéridinium crassipes pourrait être à l'origine des azaspiracides (James et al., 2003).

Comme les azaspiracides sont des toxines diarrhéiques récemment identifiées, il est difficile d'évaluer leur répartition au niveau mondial. Néanmoins, depuis 1996, plusieurs cas d'intoxication liées à cette famille de toxines ont été signalés, non seulement en Irlande mais aussi dans d'autres pays (Norvège, Royaume Uni, Italie, France…) le plus souvent à partir de moules d'origine irlandaise (Ofuji et al., 2001). C’est pourquoi, au niveau européen, tous les pays membres sont incités à prendre en compte également les azaspiracides lors des contrôles de la salubrité des coquillages.

La dose létale par voie orale chez la souris varie de 250 à 500 µg d'AZA / kg, selon la variation de réponse individuelle des souris. On peut noter que la dose 250 µg est proche de celle obtenue par voie intrapéritonéale (200 µg/kg). De plus, les examens histopathologiques ont montré que les dommages causés par un extrait brut contenant la même dose de toxine sont plus sévères que ceux provoqués par la toxine pure. Ceci est probablement dû à une réaction de synergie avec une autre substance présente dans la matrice de l'extrait brut. Ce phénomène a déjà été observé avec l'acide domoïque (toxine amnésiante). D'après les données épidémiologiques, la dose d’azaspiracides susceptible de provoquer une intoxication humaine est comprise entre 23 et 86 µg d'AZA. En terme de protection des consommateurs, le seuil de sécurité sanitaire est de 160 µg d'AZA / Kg de chair de coquillages si la méthode de dépistage utilisée est une technique physico-chimique (liée à la disponibilité de standards). Cependant, dans le cas de test biologique sur souris, c’est le test-souris DSP 24 heures qui est appliqué. Les AZAs provoquent un effet neurotoxique chez la souris suivi d’une mort qui peut être rapide (20-60 min) pour les fortes doses ou lente (2 à 3 jours) pour les faibles doses. Ce grand écart dans la relation dose/effet reste inexpliqué puisque le mécanisme d’action est encore mal connu. Par contre, les organes cibles de ces toxines ont été identifiés : le tractus digestif, le foie, thymus, la rate (Ito et al., 1998 ; 2000).

Contrairement aux autres phycotoxines : 1) le degré de contamination des moules et des huîtres est équivalent ; 2) le processus de décontamination est très long puisqu’il peut atteindre 8 mois ; 3) les AZAs s’accumulent également dans la chair ; 4) La distribution des différentes toxines dans les coquillages est hétérogène. 2.4. Les neurotoxines à action rapide (FATs) Les neurotoxines à action rapide, connues sous le nom anglo-saxon de « FAT : Fast Acting Toxins », ont une activité sur souris que se traduit par des symptômes de type neurologique suivis d’une mort rapide (en quelques minutes). Elles sont connues depuis le milieu des années 90 et forment un groupe comprenant les spirolides, les gymnodimines, les pinnatoxines, les pteriatoxines, les prorocentrolides et spiro-prorocentrimines. Actuellement, ce sont principalement les spirolides et les gymnodimines, bio-accumulables dans les coquillages, qui posent problème puisqu’elles touchent de plus en plus de pays (Canada, Norvège, France, Nouvelle Zélande, Tunisie…).

La procédure de préparation des extraits de coquillages pour la détection des toxines lipophiles selon le test sur souris DSP officiel permet de récupérer les toxines diarrhéiques et

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d’autres toxines liposolubles lorsqu’elles sont présentes, c’est le cas par exemple des neurotoxines à action rapide. Les spirolides Les spirolides sont des neurotoxines macrocycliques mises en évidence en 1991 dans les coquillages (moules, coquilles Saint-Jacques) en Nouvelle Ecosse (Canada) lors des contrôles de routine pour le dépistage des toxines diarrhéiques. Les structures des formes actives A,B,C,D et inactives E,F n’ont été identifiées qu’en 1995 (fig. 6). La structure de base des formes actives est C42H63NO7 (PM 693,5), chaque forme diffère des autres par la substitution d’un hydrogène par un méthyle (Hu et al., 1995 ; 1996). Comme les spirolides inactifs E,F ont été extraits uniquement à partir des coquillages, ils pourraient être des produits de dégradations formés lors du métabolisme des formes actives dans les coquillages. Il semblerait que l’activité des spirolides soit due à présence du cycle imine puisqu’il est absent dans les formes inactives.

Figure 6 : Structure des spirolides

La répartition spatio-temporelle de ces toxines coïncide avec les proliférations phytoplanctoniques estivales (mai à juillet) mais leur origine exacte n’a été élucidée qu’en 1998. Elles ont été attribuées au dinoflagellé Alexandrium ostenfeldii producteur également de toxines paralysantes. D’ailleurs, des traces de ces dernières ont été trouvées en même temps que les spirolides dans les extraits de coquillages (Cembella et al., 1998 ; 2000).

Au niveau international, nous ne disposons pas d’éléments sur la toxicité des spirolides pour l’homme, car elles ont été identifiées suite à la surveillance, et non-suite à des intoxications humaines en dehors d’un fait mentionné au Canada : quelques individus ont manifesté des symptômes non spécifiques (troubles gastriques et tachycardie) durant des périodes où des spirolides étaient détectées dans les coquillages. Cependant, aucun lien direct n’a été établi prouvant la toxicité des spirolides dans ces cas là.

En Norvège, les spirolides ont été détectées lors de la surveillance en 2002 et 2003. Les deux épisodes en Norvège se sont produits quand les zones étaient déjà fermées pour la présence de PSP et DSP.

En France, en 2005, les spirolides ont été détectées dans les huîtres et les moules du bassin d’Arcachon. La détection de ces neurotoxines était liée à la présence de l’espèce phytoplanctonique Alexandrium ostenfeldii, productrice de spirolides. Il s’agit de la première observation en France de ces toxines. Ainsi, les autorités sanitaires à interdire la commercialisation des coquillages du bassin d’Arcachon durant l’épisode toxique (avril-juin). Des toxines diarrhéiques liées à la présence de Dinophysis, étaient également présentes dans les coquillages en plus des spirolides, mais l’effet sur les souris des toxines

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diarrhéiques (léthargie, diarrhée), assez lent, a été masqué par l’effet neurotoxique rapide des spirolides. Ce sont les analyses chimiques par spectrométrie de masse qui ont permis d’identifier individuellement ces différentes toxines. Les toxines diarrhéiques DSP (acide okadaïque et dérivés) ont été détectées en plus des spirolides (maximum de 47 µg / kg de chair).

L’espèce phytoplanctonique Alexandrium ostenfeldii ne doit pas être confondue avec deux autres espèces d’Alexandrium, qui sont associées en France à des épisodes de toxicité PSP : Alexandrium minutum et Alexandrium catenella / tamarense, responsables de plusieurs épisodes toxiques, en Bretagne depuis 1988 pour la première, dans l’étang de Thau depuis 1998 pour la seconde. A la différence d’Alexandrium ostenfeldii, ces deux dernières espèces ne produisent pas de spirolides. Les gymnodimines En 1993, des extraits d’huîtres de Nouvelle Zélande testés dans le cadre du contrôle de la salubrité des coquillages, ont présenté une forte toxicité sur souris avec des symptômes neurologiques, sans qu’aucune intoxication humaine ne soit signalée. Les travaux d’isolement du principe actif à partir des huîtres collectées ont conduit à l’identification d’une nouvelle neurotoxine marine baptisée « gymnodimine » de structure C32H45NO4 (PM 507) (fig. 7) (Seki et al., 1995). L’origine de cette toxine a été attribuée au dinoflagellé Gymnodinium cf. mikimotoi (Karenia selliformis) puisque, d’une part, une efflorescence de ce dernier a été observée à la même période et, d’autre part, la gymnodimine a été également isolée à partir de cette souche, en culture.

Une évaluation du risque lié à la gynodimine a été menée en Nouvelle-Zélande. Ce pays a décidé que la gymnodimine ne représentait pas un danger pour le consommateur, elle n’est donc pas réglementée pour le marché intérieur. En Tunisie, toujours pour la Gymnodimine, des exportations de palourdes vers la France, l’Italie et l’Espagne ont été interdites par l’Europe. La Tunisie a fermé définitivement des zones à Gymnodimines et a renforcé la surveillance.

Figure 7 : structure de la gymnodimine

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3. Réglementation Le dépistage sur souris des toxines liposolubles à partir des glandes digestives de coquillages doit s’effectuer selon la méthode d’analyse dite de Yasumoto et al. 1984 modifiée. Les coquillages sont considérés contaminés si on observe la mort d'au moins deux souris sur trois, suite à l’injection par voie intrapéritonéale d’extraits de glandes digestives des échantillons à tester sur une période de 24 heures. 4. Situation en France En France, ce n’est qu’en 1983 que les intoxications diarrhéiques ont été liées aux efflorescences de dinoflagellés toxiques du genre Dinophysis. Elles ont provoqué, la même année, jusqu’à 3 300 cas de gastro-entérites en Bretagne sud. Depuis, un réseau de surveillance de phytoplancton et de phycotoxines (REPHY) a été mis en place en 1984 par l’Ifremer chargé du contrôle de la salubrité des coquillages en vue de protéger les consommateurs. Une partie importante du littoral français est régulièrement affectée, à des périodes variables selon la latitude, par des proliférations de Dinophysis, généralement associées à une contamination DSP des coquillages (Belin et Raffin, 1998). L’espèce incriminée ayant été identifiée comme étant Dinophysis cf. acuminata productrice de l’acide okadaïque (Lassus et al., 1985, 1988 ; Sournia et al., 1991 ; Masselin et al., 1992 ; Amzil, 1993). Les régions les plus fréquemment touchées sont la Bretagne, la Normandie, le Languedoc-Roussillon et la Corse. Les concentrations cellulaires sont le plus souvent faibles, d’une centaine à quelques milliers de cellules par litre (Belin et Raffin, 1998). Les épisodes toxiques sont généralement observés au printemps et en été en Atlantique, en été en Manche, pratiquement toute l'année en Méditerranée. Les coquillages concernés sont surtout les moules, mais aussi d'autres coquillages tels que huîtres, coquilles Saint-Jacques, palourdes ….. . L’ensemble des résultats des analyses physico-chimiques par chromatographie liquide couplée à la Spectrométrie de Masse (CL/SM-SM), réalisées sur les échantillons de coquillages positifs et douteux selon le test-souris DSP, a mis en évidence, en plus de l’acide okadaïque et dérivés DTX-3, la présence de : i) DTX-2 en 2002 (isomère de l’acide okadaïque) et dérivés DTX-3 liée à la présence de D. acuta en baie de Vilaine (Morbihan), au Croisic (Loire Atlantique) et en Bretagne ; ii) pectenotoxines en 2004 (PTX-2 et PTX-2-Séco acide et son épimère) dans les échantillons de coquillages de Salses Leucate et de Corse ; iii) de spirolides en 2005 dans les moules et les huîtres du bassin d’Arcachon. Pour en savoir plus, se référer à l'ouvrage édité par Ifremer :

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