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I. PROSPECTION PÉDOLOGIQUE DE LA STATION par G. AUBERT et H. Les résultats de ce travail seront pré- sentés en deux parties. D’une part, un rapport descriptif et d’autre part, trois cartes accompagnées d’un commentaire facilitant l’interprétation pédologique. En effet le but de cette étude étant une uti- lisation rationnelle du sol et non une recherche purement pétlologique, la ’clas- sification des sols utilisée pour la carte n’est pas strictement Spédologique. Ce travail a été réalisé dans les meil- leures conditions possibles grâce à Ia compréhension de tous les -membres de I’lnstitut des fruits et Agrumes coloniaux. Nous remercions tous les Agents de Ia Station pour l’aide précieuse qu’ils nous La concession acquise par l‘Institut des Fruits et Agrumes Coloniaux pour y créer la Station Centrale des cultures fruitières tropicales est située près du village de Foulaya, à une dizaine de kilomëtres au Sud-Ouest de Kindia. La surface ainsi concédée est d‘environ huit cents hectares. Précédemment cette concession é ta i t exploitée par Ia Compagnie Agricole de Guinée. Des plantations réalisées par cette Compagnie (essentiellement des banane- raies) il ne reste aujourd’hui qu‘une bananeraie de 10 ha qui soit encore pro- visoirement exploitée. Cependant sur toute l‘étendue de Ia concession on trouve des traces de bâtiments et d‘aménagements agricoles : canaux d‘irrigation et d’amenée d e a u, surfaces divisées en planches, CENTRALE MOULl NI ER on; apporté et pour leur aimable hospi- talité. En particulier, nous remercions vivement M. MIGNARD, Directeur de Ia Station, qui a bien voulu nous accorder toutes les facilités dont il disposait. Un Moniteur de l’Agriculture a été “mis à notre disposition et il& nous a rendu de grands services sur le terrain comme au laboratoire. Nous sommes aussi très reconnaissants au Service de l’Agriculture qui nous a’ aimablement prêté du matériel de labo- ratoire et des produits chimiques pour permettre à l’un de nous (H. M.) de faire les analyses des échantillons. x j: 4: digues en travers des bas-fonds, etc ... Du point de vue pédologique les sols de cette concession peuvent se classer en cinq grands groupes : Les sols de bas-fonds; Les sols sableux sur grès; Les sols ocres; Les sols à éléments durs ferrugineux; Les sols à éléments durs latéritiques. Après avoir étudié rapidement les fac- teurs concourant à la formation de ces sols, nous décrirons ces divers’ types et indiquerons les résultats des analyses rela- tives à chacun d’eux. Une conclusion résume les conséquences agricoles que l’on peut tirer de cette étude.

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I. PROSPECTION PÉDOLOGIQUE

DE LA STATION par G. AUBERT et H.

Les résultats de ce travail seront pré- sentés en deux parties. D’une part, un rapport descriptif e t d’autre part, trois cartes accompagnées d’un commentaire facilitant l’interprétation pédologique. En effet le but de cette étude étant une uti- lisation rationnelle du sol e t non une recherche purement pétlologique, la ’clas- sification des sols utilisée pour la carte n’est pas strictement Spédologique.

Ce travail a été réalisé dans les meil- leures conditions possibles grâce à Ia compréhension de tous les -membres de I’lnstitut des fruits et Agrumes coloniaux. Nous remercions tous les Agents de Ia Station pour l’aide précieuse qu’ils nous

La concession acquise par l‘Institut des Fruits et Agrumes Coloniaux pour y créer la Station Centrale des cultures fruitières tropicales est située près du village de Foulaya, à une dizaine de kilomëtres au Sud-Ouest de Kindia. La surface ainsi concédée est d‘environ huit cents hectares. Précédemment cette concession é t a i t exploitée par Ia Compagnie Agricole de Guinée. Des plantations réalisées par cette Compagnie (essentiellement des banane- raies) il ne reste aujourd’hui qu‘une bananeraie de 10 ha qui soit encore pro- visoirement exploitée. Cependant sur toute l‘étendue de Ia concession on trouve des traces de bâtiments et d‘aménagements agricoles : canaux d‘irrigation e t d’amenée d ‘ e a u, surfaces divisées en planches,

CENTRALE MOULl NI ER

on; apporté et pour leur aimable hospi- talité. En particulier, nous remercions vivement M. MIGNARD, Directeur de Ia Station, qui a bien voulu nous accorder toutes les facilités dont il disposait. Un Moniteur de l’Agriculture a été “mis à notre disposition et il& nous a rendu de grands services sur le terrain comme au labora toire.

Nous sommes aussi très reconnaissants au Service de l’Agriculture qui nous a’ aimablement prêté du matériel de labo- ratoire et des produits chimiques pour permettre à l’un de nous (H. M.) de faire les analyses des échantillons.

x j: 4:

digues en travers des bas-fonds, etc ... Du point de vue pédologique les sols

de cette concession peuvent se classer en cinq grands groupes :

Les sols de bas-fonds; Les sols sableux sur grès; Les sols ocres; Les sols à éléments durs ferrugineux; Les sols à éléments durs latéritiques. Après avoir étudié rapidement les fac-

teurs concourant à la formation de ces sols, nous décrirons ces divers’ types et indiquerons les résultats des analyses rela- tives à chacun d’eux.

Une conclusion résume les conséquences agricoles que l’on peut tirer de cette étude.

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J

LES FACTEURS D’ÉVOLUTION DES SOLS

. l . - Le climat.

La chute annuelle moyenne de pluie à Kindia est un peu supérieure à 2 mètres. Les pluies sont ‘inégalement réparties dans l’année. Sur une moyenne annuelle décen- nale de 2.103 mm, 2.064 mm sont tombés entre le l c r avril et le 3 0 novembre. Du-

. rant chacun des mois de décembre, jon- vier, février et mars, la pluviométrie est inférieure à 30 mm. On voit donc que la saison sèche (décembre b mars) est nette- ment marquée.

II faut noter aussi que ces précipitations sont parfois brutales. Entre 1931 et 1940, chaque année comporte en moyenne plus d’une journée de pluie supérieure à 50 mm dans chacun des mois de juillet e t d’août. Le maximum absolu des précipitations journalières, pour ces dernièfes années,

il. - La

Le sous-sol de ’la région est formé par du grès assez hétérogène, comprenant quelques lits d e schistes souvent sérici- teux (Foutaya). On attribue généralement à des formations un âge allant du Cam- brien a u Carbonifère. E. de CHETELAT réduit cette indétermination en les situant de l’ordovicien au gothlandien (1 ).

En général ces grès sont durs, à grain fin et à ciment peu abondant. Parfois ils comportent des couches sensiblement hori- zontales .de gros grains de quartz (jusqu‘b 1 cm de diamètre) cimentés par une masse

paraît avoir été atteint cette année avec . 139,4 mm le 1 2 septembre (poste météo-

rologique de la station). Les moyennes pluviométriques décen-

nales (1931-1940) pour Kindia sont réu- nies dans le tableau d e la page 4 qui nous a été communiqué par le Service météorologique de Conakry.

La température reflète cette répartition des pluies. En saison des pluies, elle varie en général entre 20 et 300 C; tandis qu’en saison sèche, la température jour- nalière peut osciller entre 1 5 e t 35.

L‘hudidité passe de 1 0 0 % la nuit, à 75-80 le jour en saison des pluies. En saison sèche, durant la journée, l’humidité descend au-dessous d e 50 %.

géologie.

semblable au grès ordinaire. Sur la Station, on rencontre quelques

aff[eurements de ces grès. Par érosion, ces surfaces prennent un modelé soit tubu- laire, soit ruiniforme. Les formes en boules ou en dômes sont rares.

Les mouvements huroniens et hercy- niens ont formé des plissements d e direc- tion générale N.N.E. - S.S.W. et des cas- sures perpendiculaires. Le tracé du réseau hydrographique est influencé par ces plis- sements et cassures, ce qui est déjà visi- ble sur la carte de la concession.

1111; - La topographie.

Bien que les dénivellations soient d e quelques dizaines d e mètres seulement, Ia surface de la concession est assez acci- dentée.

Ces parties horizontales ou d’inclinaison faible sont situées a u Sud-Est et au Sud- Ouest; ce sont essentiellement :

(1) Chetelot (E. de). Revue de géographie phy- sique et de géologie dynamique, vol. XI,, fasc. 1.

- La parcelle située entre la route Kindia-Conakry, Ia Ouatamba et le Ouan- tamcobi, (VIII); - La parcelle comprise entre le cours inférieur de Ia Ouatamba et Ia limite . Ouest, orientée Nord-Sud, d e la conces- sion (VI).

Les hauteurs, dues en général à la pré- sence d e cuirasse ferrugineuse ou laté- ritique, se trouvent à l’Est et a u Nord. Ces collines sont parfois limitées par des abrupts donnant sur des bas-fonds.

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IV. - L'hydrographie.

Le réseau hydrographique d e la conces- sion est assez dense. Sa base est formée par la Ouatamba qui traverse la conces- sion dans sa longueur, du Sud-Est au Nord-Ouest.

Dans Ia concession, cette rivière ne resoit aucun affluent notable sur sa rive gauche. Sur sa rive droite 3 lui arrivent successivement, de l'amont vers l'aval : le Ouantamcobi, le Toucandé, le petit mari- got venant de la pépinière, la Fassara, le Dougna (sous-affluent Mbguengui) et le Fokou.

Pour atteindre la mer, les eaux de la Ouatamba empruntent successivement les lits des rivières Samou et Badi et du fleuve Konkouré.

En dehdrs de cette circulation d'eau en surface, i l est très probable qu'il existe une circulation d'eau souterraine s'ap- puyant sur le grès dur. En effet, en saison des pluies il est fréquent d e voir des sources sur le nord des bas-fonds OU des tables de grès, dans les quelques centi- mètres de sol situés immédiatement au- dessus de la roche.

V. - La végétation.

Sur les 800 hectares de la concession, la végétation présente des aspects très variés. On rencontre tous les types depuis la savane à Imperata cylindrica jusqu'à la forêt et à la palmeraie natyrelle. Ce- pendant les types d e savanes (savane proprement dite, savane arbustive, savane arborée) sont de beaucoup les plus fré- quents.

I I faut citer en particulier deux peuple-

ments presque purs qui, tous deux, peu- vent être décrits comme d e petites forêts ouvertes (au point de vue psysionomique et non floristique), sans tapis herbacé. Ce sont les peuplements purs d e Lopbyra alata et ceux d e Parinarium curatelloefo- lium. Ces peuplements, et surtout ceux de P. curatellaefolium, sont caractéristiques des sols sableux sur grès.

.VI. - L'action de l'homme.

L'homme a surtout une action indirecte sur le" sol, par l'intermédiaire d e la végé- tation.

La végétation protège le sol contre le ravinement et une trop grande insolation. Lorsque cette végétation a disparu, Ia tem- pérature s'élève dans le sol et Ia matière organique se détruit rapidement e t totale- ment sans persister au s tade humique. Cette perte de matière humique entraîne une dégradation de la structure du sol. De ce fait celui-ci est plus sensible à I'ac- tion des précipitations (l'action du vent semble assez limitée dans cette région). Les phénomènes d'érosion et d e tassement sont amplifiés.

Cette destruction de la matière orga- nique est rapide. L'un de nous (H.M.) a pu observer un changement très sensible dans la structure d e l'horizon superficiel d'un sol ocre deux ou trois mois seulement

'

après son débroussement. Avant le dé- broussement, ce sol avait une bonne struc- ture à tendance grumeleuse; après, i l est devenu très rapidement battant, à tel point que la surface était formée par une croûte compacte recouvert par endroits (dans les petites dépressions) par quelques millimètres de sable rose (quahz ferru- ginisé).

Cette action d e l'homme est réversible. Tant que la végétation reste possible, on peut rétablir la situation antérieure en favorisant la production d e matière orga- nique, c'est-à-dire en favorisant la végé- tation. Cependant le rétablissement d e la structure est beaucoup plus lent que sa

Des traces de l'action de l'homme se rencontrent en maints endroits sur la concession et notamment sur les sols ocres qui ont dû être cultivés de préférence.

- dégradation.

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" 1

i. , Mois

Janvier . . . . . . Février, . . . . . . Mors . . . . . . . , Avrd . . . . . . . . Mai . . . . . . . . h i n . . . . . . . . Juillet . . . . . . Août . . . . : . . . Septembre . . . . Octobre . . . .. . Novembre . . . . Décembre . . . . Année ......

Kindia - Moyknnes plwviométriques (1931 -48)

Maximum I Nombre de jours de pluie

, en 24 heures supérieure' ou égale B

Pluie II Valeur

I-

232,2 ó0,O ~1.51 60,O 4,4 9,O

2.103,O: 132.5

--- Date I o'1 I 431 0,3 0,3 20-39 0,s 0,6 18-38 2,3 2,O 14-37 Ó,l 5 3

ló-40 18,ó 17,O 29-38 22,8 21,8 9-35 24,3 23,4 8-39 21,9 20,9 2-31 17,s 15,7 24-36 5,7 5,4 .13-35 . 1,0 0,9

21-40 10,4 9,s

8-9-391 132,O 1 122,3

O O 0,3 O 0,7 O 2,7 0,l 5,2 0,4. 9,l 0,5 13,3 1 , l 14,9 1,1 12,4 0,8 7,2 0,4 2,4 0,l O O

ód,8 I 4,5

CHAPITRE I

LEO SOLS DE BAS-F

' .1 O0 . O O O O

.O O O O

L o, 1 O O O

-I- O ' 10 O 10 O 10 O 10 O 10 O 10

o ' 10 O 10

10

o 1 1 0

O 10 '

g 10

3 1

Nous désignerons sous, le nom de ((sol de bas-fond )> les sols situés dans la vallée Nous citerons, seulement à titre d'exem- d'un marigot et dont la surface se trouve ple, trois * profils observés dans le bas- au maximum à l ou 2 mètres au-dessus fond du Toucandé que nous avons spécia- du niveau des eaux en période d'étiage. lement parcouru à l a ' demande de Sur la concession du moins, ces sols ne M. MIGNARD.' présentent pas tous les mêmes aptitudes

agricoles.

1"' profil 3" profil 2' profil 0-15 cm : Noir, limono- 0-70 cm : Noir, sable hu- 0-25 cm : Noir, humifère

humifère. mifère, homogène. Struc- peu sableux. 15-25 cm: Blanc, sable ture diffuse au-dessous 25-35 cm: Blanc, sable

pur avec quelques to- de 40 cm. Racines de pur. ches de rouille. raphia partout. 35-50 c m : Noir, humi-

25 cm: eau. 70 cm: eau. fère, un peu sableux,

Végétation : fougères. Uapaca. 50 c m : eau. I Végétation : rares Raphia.

On voit que les seuls caractères com- des règles qu'il est très difficile de pré- muns à 'ces trois sols sont la présence ciser. On opersoit por exemple, sur la d'eau à faible profondeur e t la richesse photographie no 1, un banc de sable qui en matières humiques.' s'est déposé au cours de Ia saison des

de bas-fond, il est certain qu'il serait De plus le grès arrive parfois assez défini par le 3" profil (sablohumifère, ho- près de la surface e t ceci d'une manière mogène sur une assez . grande hauteur). imprévisible et sur des surfaces restreintes. Cependant, il fairt se garder de généraliser II s'en sui t que, pour faire une prospec- et de dire qde ce prohl se retrouve tion efficace, il faut un grand nombre de sur toute l'étendue de tous les bas-fonds. - trous, ou mieux, disposer d'appareils de

sondage (car l'eau gène beaucoup I'obser- leur nature olluviale. Les bancs de sable votion dans les trous). pur sont distribués d'une manière quel- Les occidents sableux ou gréseux étont conque dons l a n masse ou plutôt suivant très localisés (et pourtant importants au

Végétation : Raphia rocines de raphia.

S'il fallait caractériser un type de sol pluies actuelle.

L'hétérogénéité de ces sols est due à

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. - Grès ruiniformes tués entre le Mi- uengui et le Dougna. u premier pian, une ctite table de grès mitée par deux cas- xes porallèles souli- née por de petites rominées. Vue prise ans ia direction Nord.

2. - Falaise de grès de direction E. N. E.- O.S.O. située entre le Dougna et le Méguen- gui (ou Nord du pro- f i l IX l ) et limitant ou Sud l'affleurement re- présenté par la photo- graphie 1. Vue prise du bas-fond du Dou- gha (sables alluviaux b droite) dans Ia di-

rection. N.O.

'point de vue agricole), les résultats d e cette prospection doivent pouvoir être transcrits sur une carte à petite échelle, au millième par exemple.

Four toutes ces raisons, les surfaces indiquées comme bas-fond sur mes cartes peuvent être formées d e sols assez diffé- rents. Seule une prospection détaillée de chaque bas-fond peut donner des rensei-

p e m e n t s utiles. Cependant les bas-fonds les plus intê-

ressants pour une mise en valeur (surface à peu près plane, assez étendue, formée par un sol homogène) paraissent être ceux de la Ouatamba b la hauteur de Ia par- celle Vil et le confluent Ouatamba-Ouan- tamcobi. I I

, . CHAPITRE I I

LES SOLS SABLEUX SUR GRÉS * I , I

t I . Les sols sableux squelettiques.

Ce sont les sols dans lesquels le grès <e Souvent i l s'agit. de simples tables d e trouve à moins de 50 cm de la surface. grès recouvertes par une couche très mince I I n'y a aucun profil typique puisque la de débris organiques ou même sans au- roche peut se trouver à n'importe quelle cune trace de sol. Ces tables sont en profondeur entre O e t 50. général planes et horizontales (par exem-

, '

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ple a u confluent Dougna-Ouatamba). Cette érosion en tables est due à Ia grande homogénéité du grès. Cependant lorsque '

la masse grèseuse présente des cassures, i l se forme des aspérités,

En effet, les solutions du sol, ruisselant à la surface d e la roche, s'infiltrent dans ces cassures et les oxydes de fer qu'elles renferment s'y déposent. I I s'en suit que le bord des fentes est formé par du grès ferruginisé (cimbnt imprégné d'oxydes de fer). Cette imprégnation rend le grès plus solide. Lorsque I'érosion s'attaque à la masse, les lèvres des cassures résistent beaucoup mieux que les parties voisines et restent donc en relief. Suivant le nombre et la direction des cassures on a, soit une série d e tables d e grès limitées par

. des lignes parallèles en relief, soit des carrés d e grès (parfois d e quelques centi- mètres de côté) disposés en damier et limités par ces mêmes lignes.

Si le grès présente une certaine schisto- sité avec quelques lits un peu perméables, les solutions d e fer consolident certains plans presque horizontaux; I'érosion donne alors les formes représentées par la pho- tographie no 1.

Les principaux affleurements de grès sont situés:

2. Les sols sableux. I

Ces sols sont du même type que ceux décrits plus haut, mais la roche-mère est

- Entre le .Méguengui et le Dougna (photographies 1 et 2); - Au confluent du Dougna et de la Ouatamba; - Au croisement de Ia route e t du

Toucandé; - Par places le long de Ia Ouatamba

dans la parcelle VIII. Lorsque le sol meuble existe sur quel-

ques dizaines d e centimètres au-dessus d e la roche, i l est essentiellement constitué de sable de quartz et de matières orga- niques et humiques. Sa structure est sableuse.

En raison des pluies, ces sols sont re- couverts d'eau ou très fortement humides. En effet, l'eau ne pouvant s'infiltrer dans le grès, doit s'écouler horizontalement. En saison sèche, au contraire, ces sols sont très secs.

En raison d e la pauvreté chimique et des extrêmes de sécheresse e t d'humidité que subissent ces sols, la végétation qu'ils supportent est peu abondante. En saison des pluies s'établit un tapis de graminées, alors qu'en saison sèche, le sol est abso- lument nu. Dans les rares fentes et cavités de la roche se logent quelques arbres : Parkia biglobosa, Parinarium sp., (photographie no 1 ).

à une profondeur plus grande.

Comme type on peut donner le PROFIL IV2.

Topographie : très faible pente, direction Sud-Est.

Végétation : graminées, lndigofera sp., rares arbustes.

Profil Prélèvements

0-25 Noir; sable grossier, humifère. No 1 d e O à 10 cm. 25-60 No 2 de 30 à 40 cm. Gris-beige, tendant a u beige au bas d e l'horizon;

sable grossier, un peu argileux; quelques gra- viers d e quartz. n

Blanc; sable grossier et gravier, un peu argileux. No 3 d e 90 à 100 cm. 60-130

Racines: dans tout le profil, mais surtout au-dessus de 65 cm.

4

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Analyses :

De tels sols sont souvent cuirassés à Vlll 6. leur base. Voici par exemple le profil

PROFIL Vll l 6 Topographie : plat.

Végétation : Rottbœllia scaltato, Lophyro alata.

0-25 25-40 40-90 90-1 O0

1 O0

Profil

Horizon noir; sablolumlfère. Horizon gris-crème; sablolimoneux. Horizon crème; limoneux. Concrétions dans masse crème, limoneux. Cuirasse.

Racines : dans tou t le profil, au-dessus des concrétions.

Analyses :

Les concrétions ferrugineuses surmon- tant la cuirasse ont un aspect bien carac- téristique. Elles ont une forme très irré- gulière; elles présentent des excroissances dans plusieurs directions. Leur surface n'offre cependant aucun angle vif. Elles sont enrobées par une couche un peu durcie qui, à Ia partie la plus externe, tend à s'amalgamer à Ia terre meuble voisine. Elles ressemblent beaucoup aux concrétions des sols podzoliques métropo- litains. La coupe d e ces concrétions montre une masse poreuse, homogène, jaune OU ocre, rarement plus foncée, contenant de nombreux grains de quartz.

La cuirasse a la .même structure que ces concrétions. S a surface est creusée de grandes alvéoles constituées p a r I e s espaces libres laissés entre les concrétions qui se sont soudées. Quelques centimetres plus bas, i l ne reste plus que la porosité fine existant déjà dans les concrétions.

Dans certains cas du moins, cette cuirasse se forme juste au-dessus du grès.

I I "n'y a alors aucun horizon intermédiaire entre les deux. On peut donc penser que les éléments ferrugineux formant la cui- rasse proviennent d'un lessivage par les eaux des horizons supérieurs sableux. Ceux-ci furent probablement beaucoup plus épais qu'ils ne le sont à l'heure actuelle, mais ont disparu par le jeu de I'érosion.

Lorsque cet horizon d'accumulation ar- rive en surface (par suite de I'érosion par exemple), Ia cuirasse prend une teinte plus foncée sans jamais atteindre toutefois le brun très foncé des autres cuirasses ferrugineuses décrites plus loin.

Analyses : Les diverses colonnes verti- cales donnent successivement de gauche à droite: le numéro de I'échantillon (nu- méro), pourcentage de terre fine (Tf p. cent.), le pourcentage d e sable total (St p. cent.), d e sable grossier (Sg p. cent.), de sable fin (Sf p. cent.), d e limon (L p. cent.), d'argile granulométrique (A p. cent.), le pH (pH), le pour cent d'humus

Prélèvements

N O 1 d e O à 2 0 cm. No 2 d e 30 à 40 cm. No 3 d e 60 à 70 cm. N o 4 cuirasse à 100 cm.

a

I

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(Hum, p. cent.) et en pour mille: la chaux, la potasse et l'acide phosphotique totaux (Cao, K20, PzOd et Ia potasse assimilable ( L O as.).

La présence d'un horizon imperméable (grès ou cuirasse) dans ces sols entraîne des alternatives de grande humidité et de sécheresse très prononcée, aussi la végé- tation y est-elle assez peu développée et souvent rabougrie (photographie 3).

L'aspect typique est celui de ces petites

feux. Leur écorce est liégeuse; ils n'ont aua ine jeune pousse ou feuille à moins de 1 m. 50 ou 2 m. du sol. Le port de ces arbres, brillés régulièrement, est très caractéristique. On assiste d'ailleurs là, à un phénomène de convergence. En dehors des zones brûlées Lophyra alata est assez élevé e t son tronc est dégagé sur plusieurs mètres de hauteur. Dans des condi- tions normales, Parinarium curatellaefolium de son côté. est plutôt buissonnant, les

O 3. - Végétation au-dessu, du profil V"2 (st$ 4. - Peuplement de e Parinarium curotelloefo- sableux):. petites grominées et e indigafera > sp. lium n sur sol sableux. Vue prise en soison des au premier plor,. Au 2~' plan, végétation arborée pluies, alors que le tapis herbacé est b son et arbustive sur so1 b cuirasse ferrugineuse plein développement. Ce 'peuplement est- 1 situé

détritique. derrière le campement des monceuvres. , .

savanes forestières, comportant comme strate arborée un peuplement pur de Parinarium Curafellaefolium ou de Lo- phyra alata au-dessus d'un tapis herbacé, dont nous avons déjà parlé (photogra- phie '4).

En saison sèche, les graminées dispa- raissent et laissent un tapis de paille sèche. Ces zones sont ravagées alors par les feux de brousse. Les arbres résistent tant bien que mal et s'adaptent à ces

branches secondaires partant assez près du sol. Or, dans les zones brûlées, les deux arbres ont à peu près le même port, de sorte que, vus d'une. certaine distance, il est assez malaisé de les distinguer I'uh de l'autre. Par exemple, la photographie no 4 pourrait très bien représenter un peuplement d e L. alata placé dans les mêmes conditions si, sur Ia gauche, on ne pouvait reconnaître quelques feuilles de P. curatellaefalium.

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5. - Vue prise au-dessus du prof11 I I I 7 (sol acre). u Rottbœllro exaltato s, arbustes variés, Doniellu Olivieri b droite, au loin,

plusieurs a Erythrophleum guineense n.

,Lorsque ce sol est un peu moins sableux, la végétation arbustive est plus abondante e t plus variée. Le topis herbacé est moins important. Les feux d e brousse sont plus rares (sol se séchant mains vite donc herbe restant verte plus longtemps) et les P. curatellaefolium, qui r e s t e n t les arbustes dominants, gardent leur port normal.

Le long des bas-fonds, on. trouve sou- vent un sol qui peut être rapproché de celui-là. I I est, nous semble-t-il, un peu moins sableux dès la surface, mais surtout i l est plus argileux en profondeur. Ce sol est aussi très riche en matières humiques dans les 50 centimètres supérieurs. La végétation y est surtout herbacée (Andro- pogon go);anus 'et quelques Rotfbœllia scalfata dans les zones les plus hautes).

Ces sols sableux sont surtout dévelop- pés : à l'ouest du campement des ma- nœuvres et dans la partie Sud-Ouest de la Parcelle VIII.

CHAPITRE I I I .

LES SOLS OCRES

Ces sols sont généralement assez faciles croûte compacte, ocre jaune, absolument à reconnaître par un simple examen de la nue. C'est le seul type de sol de Ia surface, car, dans les endroits dénudés, concession qui présente ce phénomène. les premiers centimètres sont très battants. Les profils I I I 7 et VI 5 peuvent en être Le sol est alors recouvert par une mince pris comme types :

, .

PROFIL 111 7

Topographie : pente légère direction Sud-Ouest.

Végétation : grominées e t quelques arbres.

i Profil I , Prélèvements I l

No 1 de O à 10 cm.

No 3 de 80 à 90 cm. N o 2 de 35 à 45 cm.

Noir; sablolimoneux, humifère. Passant de gris foncé à ocre beige; Ocre beige; sablolimoneux.

Racines : dans tout le profil.

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- , - _,- Analyses : I .

I

s t %

73,5 71,l 70 69.9

Elements totaux %o

KzO as. .

29,9 10,6 25,6 4,8 2,2 3,l 0,6 0,6 0,08 28,5 9,5 34,l 4,8 0,07

0,07

sg % Sf %

35 38,5 31,9 39,2 30 40 33,4 I 36,5

----

PROFIL VI 5

Topographie : plat.

Végétation : belle végétation d'arbres et d'arbustes.

L %

3,2 9,7 2,9 4,l

0-25 25-80

80-1 1 O

A %

19,5 20,4 22,9 22,5

- Profil

Brun-noir; sablolimonsux, humifère. Brun, plus ocre dans la moitié inférieure; sablo-

Ocre beige; sabloargileux. limoneux.

Racines : dans tout le profil.

Analyses :

Prélivementi

No 1 d e O à 10 cm. No 2 de 30 à 40 cm. No 3 de 60 à 70 cm. No 4 de 90 à 100 cm.

1 2 3 4

Tf %

99 99 99 98

Les sols d e ce type comportent parfois un horizon ferrugineux concrétionn6. Alors les gravillons situés au-dessus d e la cui- rasse sont assez réguliers de forme et leur coupe montre une masse 'brune finement poreuse englobant quelques grains d e quartz. La cuirasse elle-même a la même structure. Lorsque cette cuirasse arrive en surface, elle prend une couleur plus foncée.

' S u r ces sols, la végétation est luxu- riante. Elle comprend surtout des arbustes

I I 1 Elements totaux I %o

G O as. 0%

0.06 0;04 0,04 0,04

très variés et de grands arbres. Parmi ceux-ci on trouve presque toujours Porkia biglobosa, Erythrophleum guineense et, par endroit, Elaeis. guineensis. I I est à remar- quer que sur la concession les palmeraies spontanées ou subspontanées sont instal- lées sur des sols ocres généralement sans cuirasse.

Cependant, comme nous l'avons déjà dit plus haut, cette belle végétation paraît assez instable. Si elle disparaît (sous I'ac-

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6. - Lue prise en direction du profil VI 5 (celui-ci est situé sous les arbustes). Au premier plan, zone de so! battant. n Parkia biglobosa n e t arbustes variés dont quelques rares a Parha-

rieum curatellaefolium n.

0-25 25-50

50-1 40

tion de l’homme par exemple), elle a du

s’étant tassée sous l’action des pluies. Nous avons pu observer un phénomène analogue sur certains sols limono-sableux, riches en oxyde de fer, dans la région de Bamako. Mais là, c‘est au contraire .durant Ia saison sèche que se développe à la surface du sol une compacité nuisible à la végétation, et surtout à la végétation arborée.

Lorsque ce sol ocre se rapproche des bas-fonds, il est un peil différent au point de vue texture et couleur, comme l’indique le Profil II 4.

. mal à se réinstaller, la surface du sol

R

Noir brun; sable fin humifère. Brun noir; finement sableux. Beige; finement sableux.

PROFIL I I 4

Topographie : pente faible direction N.N.O.

Végétation : Rottbœllia exaltata, palmiers, manguiers, quelques arbustes.

Prélèvements . I Profil I I ‘ I

N o 1 de O à 10 cm. N o 2 de 30 à 40 cm. N o 3 de 90 à 100 cm. No 4 de 130 à 140 cm.

Analyses :

Racines : dans tout le profil, nombreuses surtout jusqu’à

pH Hum.% K230s’ I . l % w

100 cm.

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Ce sol beige ne constitue pas, en réalité, un type particulier; c'est simplement une transition entre le type ocre et le type de bas-fond. Les transitions entre ces deux peu argileux.

sols sont, du haut vers le bas: - Sol à horizon profond beige; - Sol à horizon profond blanc et un

Le PROFIL 111 8 appartient à cet autre stade de transition.

PROFIL 111 8

Topographie : plat.

Végétation : clairière et graminées.

Profil Prélèvements

0-35 35-45

45-1 10

Racines : au-dessus de 30 cm. (végétation de graminées). Analyses :

Très noir; sablo-argileux, humifère. No 1 de O à 20 cm. Gris; sabloargileux, un peu humifère. No 2 de 35 à 45 cm. Blanc crème clair; limonoargileux, rares taches No 3 de 90 b 100 cm.

rouille.

Sur les sols beiges, Ia végétation est Sion (futaie élevée et sous-bois arbustif assez analogue à celle sur sol ocre (pho- peu abondant). L'examen du profil et des tographie 71 Une petite surface de ce sol, résultats des analyses mécaniques montre particulièrement riche en éléments fins, du reste la qualité de ce sol. C'est le supporte Ia plus belle forêt de Ia conces- Profil VI1 7.

8

5

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PROFIL, VI1 7

Topographie, : plat.

Végétation : ires bdlle; tapis de petites plantes ligneuses de 0,50 cm., rares arbustes, grands arbres nombreux (dont quelques palmiers).

Profil Prélèvements I

.-

Brun foncé; limonoargileux; pas de structure si N o 1 de O à 10 cm.

No 2 de 30 b 40 cm. N o 3 de 60 b 70 cm.

I N o 4 de 100 b 120 cm.

humide, structure à tendance grumeleuse s i

. . . * Racines : dans tout le profil, surtout jusqu’à 50 ,cm.

Analyses : I I

i ’ N o 1 S t % 1 Sg% I S f % I L % / A %

- -__---

1 50,2 21,2 29,O 12,6 ‘ 32,7 2 36,6 14,5 22,O 13,3 45,6

i I 33260 1 I 1 ;:,6 1 %$ I

., Le type ocre, et ses vqriétés, couvrent d‘assez vastes surfaces. Mais à l’exception d’une seule, elles sont assez éloignées du centre de Ia concession. Ce sont:

- Une partie du plateau central;

- Le long de Ia limite Nord-Sud, à

- Le long du Ouantamcobi;

- Le Nord de Ia parcelle IV (à l’Ouest

l’Ouest du campement;

du Dougna).

8. - Végétation au-dessus du profil I I I 3. (Sol intermédiai;e entre le sol ocre et le sol de

bas-fond).

. r

.. .

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CHAPITRE IV

LES SOLS A GRAVILLONS OU A CUIRASSE 1. Les SOIS à gravilions ou cuirasse ferrugineuse

Dans Ia concession, la cuirasse ou, a u fondeur. Dans les deux exemples de profils moins, les gravillons qui caractérisent les décrits ci-dessous, ces horizons sont à des sols de ce type se trouvent à. faible pro- profondeurs différentes.

PROFIL 111 l

Topographie : pente moyenne, direction Ouest. Végétation : récemment débroussé mais les branchages restant témoignent d'une

végétation arbustive abondante.

0-1-5

15-50

50

Profil

Brun foncé; finement sableux avec gravillons et blocs de toutes tailles.

Brun; nombreux gravillons et graviers, quelques blocs de cuirasse.

(Profondeur variable car la surface de Ia cui- rasse est irrégulière.) Cuirasse ferrugineuse à gros grains d e quartz; violette avec traînées ocres e t jaunes; blocs et graviers enrobés.

Racines : dans tout le profil au-dessus de la cuirasse. Analyses :

Prélèvements

Non1 d e O à 10. cm.

No 2 de 30 à 40 cm.

No 3 cuirasse.

PROFIL I l

Topographie : pente faible, direction Sud-Ouest. Végétation : brousse dense d'arbustes et d'arbres.

0-30

30-1 O0

7 O0

I Profil

Brun foncé; sabIo!imoneux, humifère; rares gra-

Brun; gravillons et quelques graviers et blocs

Ces éléments durs sont ferrugineux avec des , grains de quartz souvent gros; teinte brun

Cuirasse ferrugineuse violette avec grains de

villons.

(10 cm. de diamètre parfois). .

rouge et parfois ocr6.

quartz.

Prélèvements

No 1 de O à 10 cm.

N o 2 de 40 à 50 cm.

No 3 de 90 à 1 0 0 cm.

Racines : petites racines dans tout le profil au-dessus d e Ia cuirasse; gross'es racines seulement jusqu'à 30 cm.

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9. - Végétation au- dessus du profil 111" 1. Vue prise dans la di- rection O.N.O. Malgré un débroussement ré-' cent, an se rend compte de Ia densité de Ia végétation ar- bustive à la masse de branchage e t de.rejets. Au loin, la colline latéritique qui vient se terminer en p e n t e douce dans Ia par-

celle V.

Analyses :

10. - Végétation au- dessus du profil I 1.

e

Ce type de sol se distingue aisément des autres types è éléments durs ferru- gineux déjà décrits. Ici les gravillons sont oetits (0,5 cm. de diamètre en moyenne), sphériques; leur coupe montre une masse interne foncée, très dure, hombgène, non poreuse. Leur surface est recouverte d'une pellicule d'une couleur identique mais plus soutenue. Cette surface semble n'avoir aucune connexion avec Ia terre fine voisine.

La cuirasse continue peut prendre deux aspects. Soit une masse formée par la cimentation des gravillons précédents, soit

une masse brune ou violette finement poreuse englobant des grains de quartz.

Enfin par endroits, l'horizon dur est formé de débris alluviaux des cuirasses i. précédentes et notamment de la cuirasse à grains et blocs de quartz. Ceci se ren- contre en particulier juste au Sud de Ia voie ferrée dans Ia partie Est de Ia conces- sion.

Contrairement à ce qu'on pourrait pen- ser, Ia végétation sur ces sols est très dense pourvu que la cuirasse soit au moins à quelques dizaines de centimètres de Ia surface (photographies 9 et 10). Les grands arbres sont notamment: Par- kia biglobosa et Erythrophleum guineense. Mais ils ne sont cependant pas assez nombreux pour gêner le sous-bois. Celui-ci est bien développé et formé d'arbustes très variés. On y remarque en particulier DO- niella olivieri peu développé (dans la région D. olivieri semble atteindre rare- ment une grande taille).

La surface couverte au total par ces sols est un peu inférieure à celle des sols ocres. I Is sont essentiellement localisés aux quatre collines Est et Nord de la conces- sion.

2. Les sols à gravillons ou a cuiraise latéritiques.

ces sols sont tout à fait semblables aux Mise à part la nature de la cuirasse, sols précédents ainsi que le montre le

Profil I I I 6.

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PROFIL I I I 6

Topographie : faible pente, direction Sud-Est.

Végétation : végétation dense de grands arbustes et quelques arbres.

0-1 5

15-50

50

Profil

Brun foncé; _finement sableux, humifère; quel- ques gravillons.

Brun; sablolimoneux; très nombreux gravillons e t graviers.

Cuirasse de latérite à tendance pisolithique (piso- lithes dessinés sur la coupe mais n‘apparais-

sant pas en relief).

Racines : dans tout le profil, au-dessus de la cu.irasse.

Analyses : - .-.

I

No 1 Tf % 3% I Ss% ,, 44,7 129,8 20,2 1 4 9

N’ayant pas eu Ia possibilité de faire des analyses de cuirasse, la discrimination entre formations ferrugineuses et latériti- ques a été faite d’après l’aspect macrosco- pique. D’ailleurs les cuirasses qui, au seul e x a m e n , seraient douteuses (cuirasses latéritiques sans pisolithes) sont très rares sur Ia concession.

Nous avons donc désigné comme laté- ritiques (c’est-à-dire supposées contenir en particulier de l’alumine libre) les forma- tions dures, à pisolithes contenant des couches concentriques blanches ou rosées, ou cimentées par une masse claire.

Les cuirasses latériques les plus typiques se trouvent dans la parcelle I . On en observe, là, de trois types. Soit une masse à ciment très dur mois peu abondant reliant de gros pisolithes (jusqu’à 1 cm. de diamètre) formés par une masse blan- châtre (seul le centre est marqué par une tache d‘oxyde de fer) e t limités par une pellicule brune. Soit une masse formée de

, Prélèvements

No 1 de O à 10 cm. ,

N O 2 de 30, à 40 cm.-

11,6 31

gravillons plus petits que les précédents et avec zones concentriques brunes, reliés entre eux par un ciment blanc ou rosé. , Soit enfin Ia même formation que la pié- cédente, mais avec ciment ferrugineux.

Le deuxième type est de beaucoup le moins abondant sur Ia concession.

La similitude entre sols à cuirasse fer- rugineuse ou latéritique se poursuit s i l’on compare les végétations qu‘ils supportent. Ici nous avons encore cette végétation buissonnante avec quelques grands arbres. I I semble qu’au point de vue composition floristique i l n‘y a pas plus de différence. A tel point qu’au seul vu de Ia végétation i l est impossible de distinguer les deux sols, alors que pour les autres sols la végé- tation donne souvent des renseignements très précis.

Sur la concession ces sols sont assez peu étendus. Ils se situent aux sommets des quatre collines déjà citées et dont les flancs sont formés de sols ferrugineux.

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NM

Echelle : I / Z O . O O O

......... ........... ............ ........ ........ ........ ...... . ,

MPRESSION PHOTOM6CANIQUE. LES P R O C ~ O E S DOREL. P A R k

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D 11. - Végktation au-dessus du profIl V 4 (sal à cuirasse latéritique). Nappe d'Antropoaon goyanus. A u premier plan j e u n e s Pennisetum purpureum. Au deuxlème plan à gauche, Porkia biglo-

bosa.

L * C O N C L U S I O N

La valeur agricole d'un sol dépend à la fois de sa richesse chimique et de sa composition physique. L'expérience montre que pour Is sols tropicaux qui, en général, sont assez pauvres en éléments assimi- lables, la qualité essentielle est une bonne structure. Celle-ci est en grande partie fonction d e la composition granulométrique.

A' ce point de vue, tous les sols de la concession présentent le même défaut; ils sont très sableux (plus de 50 % de sable dans la grande majorité des cas). Cependant dans certains types cet inconvé- nient est atténué par la présence de m a t i è r e s humiques en assez grande quantité.

Les sols les moins bons de la concession sont les sols sableux sur grès. Leur pau- vreté en éléments assimilables est encore aggravée par leur faible teneur en éléments totaux. La structure granuleuse y est ù peu près inexistante. Seule leur teneur en humus pourrait les rendre intéressants pour une culture ne craignant pas l'acidité.

,

D'autre part, l'alimentation en eau des cultures placées sur ces sols serait assez délicate. I I faudrait drainer l'eau en excès en saison des pluies e t fournir des irriga- tions très abondantes en saison sèche.

Pormi les moins médiocres de ces sols on peut placer ceux d e Ia parcelle Vlll qui sont relativement mieux pourvus en élé- ments fins.

Les sols de beaucoup les plus intéres- sants sont ceux du type ocre avec leurs variantes (beige et creme argileux). Leur teneur en éléments fertilisants est moyenne e t leur structure est bonne. I I s'agit sim- plement d'éviter la p e r t e de matière humique qui rend ces sols battants. Sinon la croûte qui recouvre alors la surface gène le développement des végétaux mais oussi rend le sol plus sec. En effet l'infil- tration est entravée (perte d'eau par ruis- sellement) et I'évaporation est augmentée (continuité des canaux capillaires depuis Ia profondeur jusqu'à la surface). A condi- tion que Ia surface garde une bonne struc-

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sur un sol analogue, avec un Desmodium comme plante de couverture.

Pour faciliter la comparaison des résul- tats analytiques, nous avons rassemblé les principaux d’entre eux dans le tableau de la page 179.

Le système de numérotation des échan- tillons esr le suivant. La concession, à l’exception de la partie centrale déjà pros- pectée por M. RICHARDEAU, a été divisée en 9 parcelles numérotées de I à IX. Dans chaque parcelle, les profils sont numérotés en chiffres arabes. Enfin dans c h a q u e profil, les prélèvements portent un numéro qui est un chiffre arabe (toujours infé- rieur à 10); ces numéros commencent à 1 pour le prélèvement supérieur e t se suivent régulièrement lorsqu‘on s’éloigne de la sur- face. Donc un échantillon est désigné par trois séries de nombres groupées en seul ensemble, par exemple I’échantillon III 71. Dans un tel ensemble, le premier chiffre à droite représente le numéro de l’échan- tillon dans le profil (1 pour la surface, 2 en-dessous, etc...). Le reste des chiffres arabes désigne le profil (ce peut être un nombre de 1 ou plusieurs chiffres). Le chiffre romain désigne la parcelle.

Ainsi I’échantillon III 71, est celui nu- méroté l (échantillon de surface) dans le profil 7 de Ia parcelle III. L‘échantillon IV 113 est le troisième échantillon, à partir de la surface, prélevé dans le profil 1 1 de la parcelle IV.

ture, ces sols doivent donner d‘excellents résultats.

La partie la meilleure Ia plus étendue se trouve dans le Nord de la parcelle VIII.

Examinons enfin le cas particulier des sols, à cuirasse ou gravillons ferrugineux ou latéritiques.

Ces sols sont riches en déments ferti- lisants, tant assimilables que totaux. La composition granulométrique de Ia terre fine est excellente. La structure est pres- que toujours à tendance grumeleuse. De plus l’aération est encore facilitée par Ia présence d’une grande quantité de gravil- lons. La végétation ‘spontanée y est belle lorsque Ia cuirasse est à plus de quelques dizaines de centimètres de la surface. Ces sols sont donc intéressants lorsque Ia cui- rasse est suffisamment profonde pour les cultures ne craignant pas la présence de cailloux, c’est-à-dire notamment pour des cultures arbustives.

Toutefois ces sols sont délicats à uti- liser. En effet, quoi que la formation de cuirasse semble arrêtée aujourd’hui, elle peut reprendre s o u s I‘inffbence d’une culture mal comprise. Ces cuirasses ont tendance à se rapprocher de la surface, et ainsi à interdire toute utilisation agricole ultérieure, lorsque I’évaporation est forte en surface. Pour utiliser ces sols, il faut protéger leur surface contre l’action du soleil et pour cela maintenir le sol couvert. En Côte-d’Ivoire nous avons pu observer d’excellents résultats obtenus sous caféiers,

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I

sg % Tf ?'o (1) . I Graviers

Numéros 1 et Cailloux

Elements totaux %o K20 os.

%o Sf % L % A'% PH % cd0 PaOs KzO

I I 0.6 o,oa

0,07 0,07

61.9 52,7 49,3

32 24,2 23,6

10,6 9,5 a

4,a 4,8 5,3

3,l 25,6 34,l 3a,i

29,9

25,7 28,s

3a,5 39,2 40 36,5

III 71 Peu de q, mc 111 72 qff, mc III 73 qff, mc _ _ -

19.5 0,06 0,04 0,04 0,04

- VI 51 VI 52 VI 53 VI 54

II 41 + II 42

7- (I

cb, qff, mc 99 cb, qff, mc qff, peu mc /o/ f 73,5

71,l

69.9 . 70

35 31,9 30 33,4

. 20;4 22,P 22,5

27 26,2 20 i a,4

46,4 27,4

39,2 3a,2

15,6 30 296 34,6

4.8 qff qf

I'i 96 96

45,a 37,5 43

i o,a 13,3 22,2

5,3 5 2 5,i

12,4

-- 14

1,4 0,05 0,05 0,06

a2,a 80,s 70,7

37 43 29,7

IV 21 IV 22 IV 23

~

0,ll 0,03 0,07

29,9 21,5 14,l

33,4 32,7 21,7

12,9 12,4 14.3

17,l 31,4 45,5

5.1 4,9 5,1

111 81 qb 111 82 . I 111 83

63,3 54,2 35,a

52,9 2a,6

20,l i 5,a

i i,a 23

8,7 27

a 0,13 o,oa 7.3,O

44,4 I I

0,15 0,12

6a,i 44,7

47,9 29.8

20,2 14,9

i 2,a 17'6

11,6 31

4,7 10

I I

q : Graviers ou cailloux de quartz. qb : Groviers ou cailloux de quartz blanc. qf : Graviers ou cailloux de quartz légèrement ferruginisés (roses).

qff : Graviers ou cailloux de quoriz très ferruginisés (rouges). c : Concrétions. . g : Gravillons.

mc : Morceaux de cuirasse. cb : Morceoux de charbon de bois.

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A P P E N D I C E .

LES MÉTHODES D’ANALYSE UTILISÉES (H.M.)

1. Analyses mkcaniques.

Lorsque j’ai fait ces analyses, je ne possédais pas d’eau oxygénée. Donc tous les chiffres cités duns ce rapport ont trait aux échantillons comportant encore leurs matières humiques. Lorsque, plus tard, l’ai , pu disposer d’eau oxygénée, j‘ai recom- mencé ces analyses sur quelques échantil- Ions particulièrement riches en humus. Les différeqces trouvées ne furent que de 1 à 2 % du poids total de I‘échantillon.

Pour le reste, ces analyses furent faites suivant la méthode habitoelle (Demolon, Lu dynamique du sol, p. 1 1 9 et suivantes), à l’aide d’une pipette de Robinson.

2. Analyses chimiques.

Les *déments totaux ont été extraits pur I

ébullition‘ durant cinq heures dahs I’acid’e nitrique concentré.

Les éléments assimilables sont ceux oslubilisés par percolation avec une solution d’acide chlorhydrique déci-normal. ,

Les dosages proprement dits de ces élémeqts ont été faits suivant les méthodes habituelles : - Acide phosphorique: méthode dle Lorenz; - Potasse : méthode au. cobaltinitrite; - Choux: *méthode à I‘oxalate d’am-

monium. , Pour les dosages d’humus j‘ai appliqué

Iq méthode de, M. CHAMINADE: Solubi- lisation par I’oxalate d’ammonium, préci- pitation par l’acide sulfurique, redissolu- tion par Ia soude, titrage en retour au per- manganate de potassium.

G. AUBERT et H. MOULINIER. t

l

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INSTITUT DES FRUITS ET AGRUMES COLONIAUX

I

par 6. AUBERT et H. MOULlNlEW

.. .

h

,