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La Roumanie : le fait national dans une économie socialiste

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Collection ÉTUDES

LA ROUMANIE Le fait national dans une économie socialiste

par

André BLANC

Professeur de Géographie Humaine à l'Université de Paris-X

BORDAS

Paris - Bruxelles - Montréal

Page 3: La Roumanie : le fait national dans une économie socialiste

• SOMMAIRE

INTRODUCTION

Originalité de la Roumanie 5

PREMIERE PARTIE

Exploitation et aménagement de la nature : de l'archaïsme à l'ère industrielle 11

CHAPITRE I : TROIS ENSEMBLES REGIONAUX .. 11

• LES CARPATES : CHAINES ET MASSIFS 12

Rôle et signification des Carpates dans l'Etat roumain 16

• LES COLLINES ET LES PLATEAUX 20

Le croissant original des Subcarpates 20 Les plateaux 23

. LA ROUMANIE DES PLAINES 25

Le delta : exemple d'aménagement combiné . . . . . . . . . . 27

Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur, ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite (loi du 11 mars 1957), alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. La loi du 11 mars 1957 n'autorise, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective d'une part et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration.

@ BORDAS 1973, N° 155 731 011 PRINTED IN FRANCE ISBN 2-04-000953-1

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0 L'HOMME ET LA TERRE 29

Le village et le paysan 30 Connaissance et mise en valeur des milieux physiques 33 Le problème des eaux 37

CHAPITRE II : DECOLLAGE ET DEVELOPPEMENT 41

0 PLANIFICATION ET PRODUCTION 42 Une certaine orthodoxie 42

La réforme économique 44

Ob LES NIVEAUX DE LA PRODUCTION 46

La répartition sectorielle 49

0 LES STRUCTURES AGRAIRES 52

Originalité de la réforme foncière 53 Mutations de la production agricole 57 Le vignoble 59 Subordination de l'élevage 60

lb L'ENERGIE : UN POTENTIEL ET UNE POLITIQUE 61

Mutations dans la production d'hydro-carbures 63 Croissance de la production charbonnière 66 Centrales : priorité aux installations géantes 67 Les Portes de Fer : une décision politique 70

DEUXIEME PARTIE

Efforts et tendances vers des équilibres 75

CHAPITRE III : LES EQUILIBRES INTERNES 75

0 LA PONDERATION DEMOGRAPHIQUE 80 Importance et fluctuations du mouvement naturel . . . . 80 La solution au problème des nationalités 82 Distribution géographique et migrations internes . . . . 85

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0 L'ARMATURE URBAINE TRADITIONNELLE . . . . 90 La croissance contrôlée : Bucarest 93 Les grandes métropoles de service 97 Les bassins industriels historiques 99

0 NOUVEAUX FOYERS INDUSTRIELS ET POLES DE DEVELOPPEMENT 102

La sidérurgie sur l'eau de Galati 104 Le creuset des villes nouvelles 106

0 LA CONURBATION LITTORALE : L'INDUSTRIE, PLUS LES SERVICES 107

CHAPITRE IV : OUVERTURES ET EQUILIBRES EXTERIEURS 109

. POLITIQUE ETRANGERE ET ORIENTATION DES ECHANGES 110

Position de quelques Etats : U.R.S.S. et Comecon . . . . 114 Allemagne Fédérale et Marché commun 116 Situation particulière de la France 117 Autres orientations 120 L'aide au Tiers-Monde 121

Attitude à l'égard des blocs économiques 122

. LES INSTRUMENTS DU RAYONNEMENT 124 Mise en valeur de la voie danubienne 124 Le rôle de la mer Noire : la marine roumaine 128

Insuffisances et possibilités du tourisme . . . . . . . . . . . . 131

CONCLUSION 136

LEXIQUE 141

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

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• INTRODUCTION

ORIGINALITÉ DE LA ROUMANIE

Depuis 1960, on assiste à une renaissance de la Roumanie qui reprend une place remarquable sur l'échiquier euro- péen. Elle doit cette position à deux facteurs, la rapidité de sa croissance économique, une certaine autonomie au sein du Comecon.

L'année 1970 marque un nouveau tournant. En avril, est inauguré le nouvel aéroport d'Otopeni, près de Bucarest, d'une capacité de plus d'un million de voyageurs par an. En août, puis en octobre, les premiers groupes de turbines de la plus puissante centrale hydraulique d'Europe, Djerdap I entrent en fonction, et la production dépasse le premier milliard de kilowatts-heures au milieu de 1971. En octobre, s'ouvre la nouvelle Foire Internationale de Bucarest. En décembre, les premières voitures roulent sur le pont de Giurgeni-Vadu Oii, d'une longueur de 1 500 mètres, au potentiel de 8 000 véhicules par jour. 1970 est enfin la der-

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nière année d'un Plan décisif dont la majeure partie des objectifs ont été réalisés, en même temps que sont mises en application les premières mesures de la Réforme Econo- mique.

Ce sont là les symboles d'une volonté et d'une réussite marquant le passage d'une des régions les plus attardées en Europe à une économie moderne. Une Roumanie nou- velle s'éveille.

Les atouts sont sans doute entre les mains des Roumains eux-mêmes. Ils résident également dans la position géogra- phique. La Roumanie fait partie de l'Europe de l'Est, plus exactement du Sud-Est. A ce titre, elle est pays méridional, compris entre les parallèles 48° 15 et 43° 37. Les hivers, rudes du bord de la mer Noire, excluent les plantes méditer- ranéennes, mais on en recense quelques-unes en Dobrogea, en Olténie, et le climat particulier de l'île d'Ada-Kaleh sur le Danube, avant sa submersion, autorisait la maturation des figues. Le mûrier est fréquent dans la Plaine Roumaine. D'autre part, la limite septentrionale du châtaignier et de la vigne traverse le Maramures et la Moldavie du Nord avant de s'infléchir en Bessarabie, puis en Ukraine, le long du littoral. Chaleur et longueur des étés permettent la cul- ture des fruits méridionaux, abricots, pêches, de plantes oléagineuses, tournesol et ricin, de plantes subtropicales irri- guées, riz et coton.

Entre l'Europe centrale et l'Orient, le territoire roumain est un carrefour de routes liant les cultures et les peuples. Les Roumains de la partie austro-hongroise formaient l'une des « nations » de la Double Monarchie. Les Siebenbürgen, l'extrémité orientale des Confins Militaires ont été le rempart de la chrétienté. La partie ottomane garde moins de traces des derniers siècles, car elle était moins peuplée, et les Turcs se sont retirés presque entièrement. Les oppositions sont loin d'être effacées entre les deux Roumanies, mais le

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développement économique a largement contribué à les estomper.

Au-delà de cette histoire balkanique, moderne et contem- poraine, le trait majeur de l'unité du pays est la permanence à travers l'histoire d'un fonds ethnique et linguistique qui compose ce qu'on peut appeler la « roumanité ». On sait que la conquête de Trajan est inscrite sur la fameuse colonne. Jusqu'à l'évacuation sous Aurélien en 275, s'épanouit une brillante civilisation. Les Daces profitent de la présence romaine. Les chaussées transcarpatiques, la fondation d'une quarantaine de cités, de ports, de bains, l'ex- ploitation des mines favorisent l'assimilation et le dévelop- pement économique. Le miracle roumain réside dans le main- tien, à travers un millénaire d'invasions, de communautés ayant gardé les coutumes daces et l'essentiel de la langue latine. Les Roumains sont ainsi le seul peuple latin à religion orthodoxe, à écriture cyrillique au moins jusqu'au XIXe siècle. Carpates, collines et forêts ont été les refuges de la nation pendant que les nomades venus de l'Est balayaient les plaines sans s'y établir. Ces communautés sortent de l'om- bre et s'organisent dès le xe siècle. Ainsi, six termes au moins sur dix sont d'origine gréco-latine. Toponymes, pa- tronymes et prénoms attestent la permanence d'évidentes affinités qui se traduisent de plus dans le tempérament na- tional. Un îlot dans la mer slave et magyare, mais un îlot bien conservé et renaissant, ayant gardé la nostalgie de la Dacia felix.

La langue et l'origine suffiraient à expliquer l'étroitesse des liens avec la France et en général l'Europe méditerra- néenne. La France du XIXe siècle défendit les nations op- primées. Michelet et Edgar Quinet prônèrent l'indépendance des provinces valaques. Le portrait de Napoléon III était encore dans bien des fermes avant cette guerre. Le nom de Roumanie lui est donné lors de l'autonomie des Provinces après la Conférence de Paris en 1861. C'est de la Grande Guerre, où nos deux États étaient alliés, que sort la Rou-

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manie contemporaine. Ainsi, les Roumains, pour peu qu'on les aide, sont les meilleurs défenseurs de la francophonie en Europe.

Enfin, la Roumanie appartient au Comecon, au bloc soviéti- que. En 1940, la chute de Paris entraîne l'effondrement de la vieille alliance. L'U.R.S.S. s'avance vers l'ouest en occupant Bessarabie et Bucovine du Nord et cède la Dobrogea méri- dionale aux Bulgares, alors que plus tard, l'Allemagne don- nera la Transylvanie du Nord aux Hongrois. La Convention d'armistice de 1944, le traité de Paris de 1947 confirment la pertes des trois premiers territoires. La Roumanie y gagne sur le plan de l'homogénéité ethnique, mais plus de 2 300 000 Moldaves (64,6 % de la population d'après le recensement soviétique de 1970) vivent dans la nouvelle république de Moldavie. Les modifications de régime inté- rieur sont plus lentes que dans les autres démocraties po- pulaires. Le roi Michel abdique le 30 décembre 1947 et la République est proclamée. Les premières nationalisations n'interviennent qu'en 1948, la collectivisation des terres ne commence que timidement en 1949. Mais le poids de la grande voisine se fait d'autant plus sentir que des troupes roumaines avaient dû combattre aux côtés de l'Axe. L'armée soviétique n'évacue le territoire qu'en 1958. Les réparations à payer sont fort lourdes. L'institution des sociétés mixtes soviéto-roumaines met une partie des richesses du pays à la disposition du vainqueur. Membre de l'O.N.U. en 1955, la Roumanie émerge à nouveau. Pendant plus de 10 ans, les tâches de la reconstruction, la mise en place du nouveau ré- gime, la nécessité d'implanter les premiers grands équipe- ments, mais aussi les échecs dus à l'inexpérience et un peu de mégalomanie expliquent une certaine discrétion, une certaine modestie. Avec les premières failles dans l'édi- fice monolithique du camp socialiste, avec les premiers succès économiques, avec la volonté de dépasser le cadre national dans lequel elle s'enfermait, les facteurs perma- nents, latents qui militent en faveur d'une puissance indé-

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pendante prennent peu à peu toute leur valeur, toute leur expression. Ainsi s'affirme, à l'intérieur du bloc, un État nouveau dans une vieille nation.

Ainsi se définit le parti de cet ouvrage : la révélation de l'individualité roumaine à laquelle tous les faits pré- sentés seront subordonnés. On ne s'attardera pas à l'étude des traits communs aux pays de l'Est, aux problèmes géné- raux du développement en économie socialiste, aux carac- tères de géographie physique pure. On soulignera en revan- che ce qui distingue la Roumanie de ses voisins, en s'ef- forçant dans cette recherche de l'originalité d'isoler les fac- teurs géographiques.

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Figure 1. Les grands ensembles naturels

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Première partie

EXPLOITATION ET AMÉNAGEMENT DE LA NATURE : DE L'ARCHAÏSME A L'ÈRE INDUSTRIELLE

• CHAPITRE 1

TROIS ENSEMBLES RÉGIONAUX

L'étude des régions tend à ne plus tenir compte du passé, même récent. Il n'existe aucune unité territoriale intermédiaire entre la République et les districts ou dépar- tements, les judef. On évoque la Moldavie, la Transylvanie, le Banat, l'Olténie, mais ces anciennes provinces ne cor- respondent pas à des entités administratives. Les régions géographiques et économiques en voie de création s'étendent à la fois sur deux ou trois des grands ensembles physiques du pays. Elles surmontent les faîtes carpatiques. Ainsi, les transferts de Roumains des régions annexées, le brassage de la population résultant des nouvelles implantations écono- miques, la création de régions et de villes-creusets (Hune- doara, Brasov, Galaçi) ont contribué à atténuer, parfois à effacer l'héritage des oppositions artificielles dues à l'histoire et à réduire les contrastes naturels.

Toute étude régionale doit toutefois passer par l'analyse des milieux physiques. Ceux-ci offrent des ensembles homo-

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gènes de première grandeur. La vie des hommes reste liée à la terre et aux saisons. Enfin, un potentiel tout neuf, jusqu'alors mal exploré, apporte au service de l'économie des ressources inconnues. La Roumanie présente donc l'exemple en Europe d'une expérience socialiste en milieu riche et varié. Cette étude des régions ne sera donc pas sé- parée de celle de leurs possibilités d'exploitation et d'amé- nagement.

Les trois ensembles distingués partagent le territoire rou- main en trois parties à peu près égales : la montagne couvre 30 % de la superficie ; les plaines, 33 % ; les collines et les plateaux, 37 % (fig. 1).

. LES CARPATES : CHAINES ET MASSIFS

Dans la majeure partie de leur superficie, les Carpates s'étendent en Roumanie. Elles y culminent, au mont Moldo- veanu, à 2 543 mètres, dans les Fâgâras. Elles y sont les plus vastes et les plus belles. Elles y dessinent leur grand S in- versé, entre la Pannonie effondrée et les plate-formes moe- sique et moldave. Chaînes polygéniques, elles sont faites, particulièrement en Roumanie, d'une « somme de disconti- nuités » pour employer ici avec plus de raisons encore la belle expression que Paul Veyret applique aux Alpes. Compartimentées, trouées de bassins plus ou moins amples que, quelles que soient leurs dimensions, les géomorpho- logues roumains appellent dépressions, profondément en- taillées par un réseau hydrographique très dense, elles s'appa- rentent tantôt à un massif ancien, tantôt à une chaîne alpine.

Elles présentent sans doute une dissymétrie générale, d'âge, de style, de pente, mais pas toujours très apparente et résultant de facteurs complexes, variant selon les lignes de coupe ouest-est ou nord-sud. Dans une .zone interne,

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s'élèvent des massifs à noyaux cristallins ou primaires, avec ou sans reste de couverture sédimentaire, isolés ou incor- porés à l'édifice, et de beaux et vastes épanchements vol- caniques formant des tables superposées, découpées par les cours d'eau, d'où émergent quelques pointements, cratères, necks ou dykes.

La zone externe, fortement plissée, résulte de la migra- tion vers l'est de la subsidence géosynclinale : des nappes successives aux fronts généralement orientaux se pressent, serrées entre les massifs de la zone interne et les plate- formes, moldave du nord, moesique et gétique à l'est et au sud. Les chaînes de flysch forment des guirlandes de plus en plus serrées en direction de l'est, particulièrement nettes dans les « Carpates de la Courbure ».

L'ancienneté relative des premiers mouvements, bien anté- rieurs à la tectonique alpine, la longueur et la répétition des phases de calme tectonique séparant les paroxysmes expli- quent le maintien d'aplanissements étendus, s'élevant gros- sièrement du nord vers le sud, plus ou moins dénivellés et basculés ; au temps des études cycliques, on en a dénombré au moins sept, datés du pré-Cénomanien au Levantin supé- rieur.

Enfin, l'ensemble serait demeuré massif et lourd si le soulèvement épeirogénique quaternaire n'avait entraîné un rajeunissement général par l'enfoncement, de 100 à 300 mètres, d'un réseau hydrographique dont le cours de l'Oltul offre un bel exemple, conséquence d'antécédences, d'épigé- nies, ou des deux. Les énormes accumulations de piémont, la succession des terrasses emboîtées prouvent l'ampleur et les rythmes de ces mouvements récents.

Les grands contrastes, mais aussi les nuances locales ap- paraissent dans les types d'étagement de la végétation. Les étages alpestres s'y reconnaissent avec de sérieuses diffé- rences. La dissymétrie climatique entre les deux grands versants — le moldave et le valaque plus sec, le transylvain,

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grind bourrelet de rive, flèche de sable

grîu blé han auberge harta carte întovârâ§ire association întreprindere entreprise jos sous, bas judet juridiction, division

administrative lac lac loc place luncâ forêt ou

prairie inondable mahala faubourg, quartier mâmâligâ bouillie de maïs mare grand mic petit mijloc moyen, centre mo§ie domaine, finage municipe territoire urbain munte montagne mu§cele collines nou neuf ob§te communauté ocnâ sel, saline ora§ ville ostrov île pâdure forêt piata place

pin pin plai plateau plaiâ plage plaur réseau de végétation plug charrue pod pont, plateau poianâ clairière podgorie colline viticole,

vignoble pom arbre fruitier porumb maïs prag gué, seuil predeal col regiune région rocâ roche ro§u rouge §at village sfînt saint suprafata superficie sus dessus, haut §osea chaussée stînâ bergerie tîrg place, marché, foire tara (terre) pays, patrie vale vallée vatrâ foyer vatrâ satului habitat rural veche ancien vita vigne vodâ guide, prince

• BIBLIOGRAPHIE

L'école géographique roumaine, l'une des meilleures en Europe, puise à deux sources :

1. L'une, roumaine, représentée par son fondateur Simion Mehe- dinti, dont on vient de fêter, à Bucarest, le premier centenaire de la naissance. Dès 1894, il publie une étude sur la Place de la géographie parmi les sciences. Il édite sa monumentale Terra en 1930, après de

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nombreux travaux, dont certains furent réédités en 1967. La Société de Géographie de Roumanie a été fondée en 1875, le premier cours de géographie à l'Université date de 1905, la première chaire est créée en 1908. Les travaux de C. Brâtescu et G. Vâlsan accompa- gnent et poursuivent son œuvre.

2. L'autre, française, doit tout au talent et à l'activité d'Emmanuel de Martonne qui travailla de longues années sur le terrain roumain, soutint sa thèse de doctorat ès Lettres sur La Valachie en 1902 et sa thèse de doctorat ès Sciences en 1907 (Recherches sur l'évolution morphologique des Alpes de Transylvanie). Il a publié en 1913, conjointement à Bucarest et à Paris, ses Recherches sur la distribu- tion géographique de la population en Valachie et dès 1900, dans le Bulletin de la Société des Sciences de Bucarest, ses Recherches sur la période glaciaire dans les Karpates méridionales. De Martonne anima l'école géographique roumaine, encouragea ses élèves (Robert Ficheux, Nordon, G. Vergez-Tricom) dans leurs études roumaines. Il fut nommé expert auprès des Commissions qui préparèrent les tracés des frontières après la Première Guerre Mondiale, et reçut en Roumanie d'émouvants témoignages de reconnaissance. Une rue de Cluj et une école primaire dans les Apuseni portent son nom. Son buste est en bonne place dans tous les Instituts de Géographie.

La bibliographie qui suit résulte d'un choix strict entre les ouvrages essentiels et récents, par ordre chronologique de publication. On remerciera les géographes roumains de faire suivre la plupart de leurs livres et de leurs articles d'un ample résumé en français, beau- coup plus rarement en allemand, russe ou anglais. Une revue (Revue Roumaine de Géologie, Géophysique et Géographie) porte un titre en français.

UN ANNUAIRE :

(Anuarul Statistic, env. 760 p., 1971).

UN BON ATLAS :

Atlas Geografic R.S.R., Bucure§ti, 1965, 110 planches.

UNE BIBLIOGRAPHIE :

V. Cucu-AL. Rosu. Bibliografie Geografica Romînia, 1944-1964. Biblioteca Geografului, n° 1, Bucuresti, 1964.

V. MIHAILESCU. Carpafi sud-estici, 1963. T. MORARIU, C. HERBST. Republica Populara Romînia, noua geo-

grafie a patriei, Bucuresti, 1964. V. MIHAILESCU. Dealurile si cimpiile României, 1966.