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VYTAUTO DIDŽIOJO UNIVERSITETAS
HUMANITARINIŲ MOKSLŲ FAKULTETAS
UŽSIENIO KALBŲ, LITERATŪROS IR VERTIMO STUDIJŲ KATEDRA
Kornelija Brazaitė
FRAZEOLOGIZMŲ VARTOJIMAS IR VERTIMAS Į LIETUVIŲ KALBĄ
ROMAIN GARY ROMANE ,,GYVENIMAS DAR PRIEŠ AKIS”
Bakalauro baigiamasis darbas
Frankofonijos šalių kalbos ir kultūros studijų programa, valstybinis kodas 612R10002
Filologijos studijų kryptis
Vadovė prof. dr. Aurelija Leonavičienė ______________ ___________
(parašas) (data)
Apginta doc. dr. Rūta Eidukevičienė ______________ ___________
(Fakulteto dekanė) (parašas) (data)
Kaunas, 2020
2
UNIVERSITÉ VYTAUTAS MAGNUS
FACULTÉ DES SIENCES HUMAINES
DÉPARTEMENT DES ÉTUDES DES LANGUES ÉTRANGÈRES, DE LITTÉRATURE ET DE
TRADUCTION
Kornelija Brazaitė
Emploi des idiomes et leur traduction en lituanien dans le roman « La vie devant
soi » de Romain Gary
Mémoire de baccalauréat du programme d’études de Langue et culture des pays
francophones
Directrice: prof. dr. Aurelija Leonavičienė
Kaunas, 2020
3
SOMMAIRE
SOMMAIRE…………………………………………………………………......................................3
RÉSUMÉ……………………...……………………………………………….....................................4
SANTRAUKA………………………..……………………………………..........................................5
INTRODUCTION…………………..…………………………………................................................6
I. DÉFINITION ET CLASSIFICATION DES IDIOMES ET LES POSSIBILITÉS DE LEUR
TRADUCTION……………………………………….…......................................................................8
1.1. Définition de l’idiome et les critères de son identification ….…...............................................9
1.2. Classification des idiomes dans les ouvrages linguistiques ………………................................10
1.3. Les possibilités de la traduction des idiomes ………………………………..............................19
II. ANALYSE DE L’EMPLOI DES IDIOMES ET LEUR TRADUCTION EN LITUANINE
DANS LE ROMAN « LA VIE DEVANT SOI » DE ROMAIN GARY ….……………….….........26
2.1. L’analyse quantitative des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de Romain Gary ........26
2.2. L’analyse de la traduction des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de Romain Gary …28
2.2.1. La traduction des idiomes par les équivalents complets …………………………......…….........30
2.2.2. La traduction par les équivalents sélectifs ……………….…..................................................…30
2.2.3. La traduction par les équivalents partiels ………………………………….…...........................31
2.2.4. La traduction par les calques ……………………………….…..................................................32
2.2.5. La traduction descriptive …………………………………….……............................................33
CONCLUSION …………………………………………………………….………..….......................35
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................36
(ANNEXE) ......……………………………………………………………...…….......….....................38
4
RÉSUME
Le langage est l’une des activités humaines les plus complexes. La discipline qui étudie ce domaine est
la linguistique. Selon les recherches linguistiques de cette phénomène, on peut indiquer que la
phraséologie est une branche de la linguistique. La notion de phraséologie n’est pas la seule qui est
utilisée pour décrire ce genre d’expressions. On peut aussi trouver les notions d’idiome, de l’expression
idiomatique, de l’expression figée et etc.
Les textes littéraires sont très riches par les expressions idiomatiques, cet ensemble des
tournures typiques d’une langue aident de caractériser les personnages, les images, les paysages, la vie
quotidienne et etc. dans les œuvres de écrivains. L’un des exemples est le roman « La vie devant soi »
de Romain Gary.
Ensuite, il y a plusieurs théories de la traduction qui donnent ses propres méthodes afin
d’effectuer la traduction qui peut transmettre la sémantique et le message culturel d’idiome
d’une langue à l’autre. Ce travail a pour l’objectif l’analyse les aspects de l’emploie des idiomes en
français et la classification de leur traduction en lituanien dans le livre « La vie devant soi » de Romain
Gary.
Les méthodes quantitative, analytique et descriptive appliquées à cet étude aide de mieux
montrer l’emploi et la traduction des idiomes dans le roman de Romain Gary.
5
SANTRAUKA
Kalba, tai viena iš sudėtingiausių žmogaus veiklos sričių. Lingvistika – tai disciplina tirianti šį reiškinį.
Remianti lingvistiniai tyrimais, galima teigti, kad frazeologija, tai viena iš lingvistikos atšakų.
Literatūriniai tekstai pasižymi frazeologizmų gausa. Šie leksiniai vienetai, dažniausiai būdingi
tam tikrai kalbai, padeda suteikti gyvumo ir vaizdingumo literatūriniuose kūriniuose vaizduojamiems
personažams, kraštovaizdžiams, kasdieniam gyvenimui ir pan. Viena iš tokių pavyzdžių Romain‘o
Gary‘į romanas „Gyvenimas dar prieš akis“.
Taigi, egzistuoja ne viena vertimo teorijos metodologija, kuri padeda kokybiškai pernešti
originalo tekste esančių frazeologizmų semantinę prasmę ir užkoduotas kultūrines reikšmes į vertimo
tekstą. Šio darbo tikslas, analizuoti frazeologizmų prancūzų kalba vartojimą ir aptarti jų vertimą į
lietuvių kalbą Romain‘o Gary‘į romane ,,Gyvenimas dar prieš akis“.
Kiekybinė, analitinė ir aprašomoji analizės, taikomos šiame darbe, padės geriau nustatyti
frazeologizmų vartojimą ir vertimą Romain‘o Gary‘į romane.
6
INTRODUCTION
Tout d’abord, la langue parlée est le moyen le plus courant pour s’exprimer avec les expressions faciales,
les gestes et etc. Pour cela, on utilise non seulement des mots individuels mais aussi des groupes des
mots, qui la plupart du temps sont imprévisibles dans leur structure et toujours dans leur valeur. Ainsi,
selon le linguiste et lexicographe Alain Rey et l’écrivaine Sophie Chantreau un lexique ne se définit pas
seulement par des éléments minimaux, ni par des mots simples et complexes, mais aussi par des suites
de mots convenues, fixées, dont le sens n’est guère prévisible1. Le plus célèbre écrivain romantique
français, poète et dramaturge Victor Hugo avez exprimé que : « Une langue ne se fixe pas. L’esprit
humain est toujours en marche, ou si l’on veut, en mouvement, et les langues avec lui… C’est donc en
vain que l’on voudrait pétrifier la mobile physionomie de notre idiome sous une forme donnée… ; les
langues, ni le soleil ne s’arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, c’est qu’elles meurent »2. Comme on
peut le voir, la littérature de France a toujours donné une grande part à l’importance des moyens efficaces
de peindre les peintures de la vie et pour cette raison les expressions phraséologiques et la plupart des
unités phraséologiques a été largement utilisé dans les œuvres de plus grands écrivains.
L’écrivaine Beatrice Lamiroy dans son article « Les expressions figées : à la recherche d’une
définition » (2008) nous montre que grâce à l’accès informatique à de grandes masses de données
linguistiques, on a pu se faire une idée plus précise de la présence des séquences figées dans la langue
écrite : il semblerait qu’environ 30 % d’un texte soit constitué d’éléments figés ou phraséologiques3. Il
est indéniable qu’une grande partie de ces locutions ne peuvent être traduites facilement en raison de leur
ambiguïté et de leur diversité stylistique. Le traducteur doit avoir cela à l’esprit et en même temps essayer
de transmettre la sémantique de l’expression ainsi que les aspects nationaux et culturels des unités
phraséologiques lors de leur traduction dans l’autre langue.
L’objet de notre recherche est l’analyse des idiomes et de leur traduction dans « La vie devant
soi » de Romain Gary.
1 Alain Rey et Sophie Chantreau Le Robert / Dictionnaire des expressions et locutions / Le trésor des manières de dire anciennes et nouvelles, 1989, p. 5 ; 2 Victor Hugo, La préface de « Cromwell », dans Œuvres complètes, 1985, p. 30-31 ; 3 Beatrice Lamiroy, Les expressions figées : à la recherche d’une définition, 2008, p. 5 ;
7
Le but de l’analyse est d’étudier une répartition des idiomes dans roman « La vie devant soi » de
Romain Gary et d’identifier les stratégies de leur traduction en lituanien. Pour arriver à ce but, nos tâches
sont suivantes :
1. Présenter le matériel théorique sur les idiomes et les possibilités de leur traduction.
2. Faire une analyse quantitative pour établir une répartition des idiomes dans « La
vie devant soi » de Romain Gary.
3. Faire une analyse de la traduction des idiomes trouvés du français en lituanien
pour établir les stratégies de la traduction des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de
Romain Gary.
Notre mémoire du baccalauréat se compose de deux parties principales : de la partie théorique et
la partie empirique. Dans la partie théorique nous présentons la définition de l’idiome et les critères de
son identification, la classification des idiomes et les stratégies de la traduction des idiomes.
Dans notre travail, l’emploie des idiomes trouvés est analysé en utilisant des méthodes
quantitative, descriptive et analytique. En ce qui concerne l’analyse des stratégies de la traduction des
idiomes, elle est faite par la méthode de la traduction par les équivalents.
8
I. DÉFINITION ET CLASSIFICATION DES IDIOMES ET LES
POSSIBILITÉS DE LEUR TRADUCTION
Dans les ouvrages linguistiques, le concept de l’idiome diffère beaucoup. La définition la plus simple est
suggérée par la dictionnaire du bon usage « Le Robert micro » (1995). On y trouve que l’idiome est
« langue envisagée comme ensemble des moyens d’expression propres á une communauté ».4 Cette
communauté peut être une nation, une région, un groupe social, etc. La notion l’idiome n’est pas la seule
qui est utilisée pour décrire ce genre d’expressions ; l’un d’eux est l’idiotisme. Il est important de
mentionner que les idiotismes font dériver de mot idiome. Le livre « Le petit livre des expressions
idiomatiques » de Marie – Dominique Porée – Rongier (2009) remarque que l'origine du terme
« idiotisme » se trouve la racine grecque idios qui signifie « propre » à quelqu'un ou quelque chose.5
Dans le dictionnaire « Le Robert pour tous » (1994), on peut trouver une des explications de cette notion :
idiotisme est « forme, locution propre à une seule langue, intraduisible <…>, ou à un usage ».6 Il faut
mentionner aussi que tous les idiotismes peuvent être nommés de manière plus spécifique, par exemple,
gallicisme c’est l’idiotisme propre à la langue française, anglicisme c’est l’idiotisme propre à la langue
anglaise, italianisme c’est l’idiotisme propre à la langue italienne et etc.
Selon l’écrivain Bruno La Fleur, le mot « idiome » représente aussi les clichés. Comme nous le
dit linguiste Charles Bally, les clichées sont des locutions toutes faites, transmises par la langue littéraire
à la langue commune. Cependant, on ne peut pas universaliser, il y a des cas ou les expressions viennent
de la littérature mais ne sont pas considérées comme des clichés (ex. : attacher le grelot, montrer patte
blanche, etc.7).
4 Alain Rey, Le Robert micro / dictionnaire du bon usage et des difficultés / orthographe et grammaire / enrichissement du vocabulaire par l’analogie, 1995, p. 647 ; 5 Marie – Dominique Porée – Rongier, Le petit livre des expressions idiomatiques, 2009, p. 3 ; 6 Paul Robert, Le Robert pour tous / dictionnaire de la langue française, 1994, p. 577 ; 7 Bruno LaFleur, Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises, 1991, p. 6 ;
9
1.1. Définition de l’idiome et les critères de son identification
Dans la plupart d’ouvrages théoriques, on peut trouver la notion de l’expression idiomatique. Selon le
professeur Victor Frak et la psychologue Tatjana Nazir, les expressions idiomatiques sont généralement
définies comme des locutions « figées » dont le sens, qui ne peut se lire ou se déduire de la seule addition
de mots qui la composent, est directement représenté dans notre lexique mental8. Ces types d’expressions
sont si spécifiques au lexique de certains locuteurs qu’il est presque impossible de traduire mot à mot et
en même temps sauver toute la valeur grammatique et sémantique.
Pour être considérée comme idiomatique, il faut que la locution soit identifiable comme telle,
pour l’exemple : « le mot ficelles peut entrer dans n’importe quel contexte. Mais tirer les ficelles est
devenu une locutions figée, figurée, puisqu’elle vient du maniement des marionnettes, et dont le sens
reste immuable : agir dans l’ombre9 ».
Victor Frak et Tatjana Nazir présentent deux hypothèses qui caractérisent les expressions
idiomatiques :
1) L’hypothèse de la représentation lexicale :
Une caractéristique la plus importante est que « les expressions idiomatiques sont stockées en
tant qu’unités dans le lexique mental et que leur sens figuré ne dérive pas de la composition des mots qui
les constituent. Ces expressions seraient ainsi récupérées en mémoire sémantique de la même manière
que les longs mots. L'accès au sens figuré se ferait alors en parallèle de celui du sens littéral, dès la
rencontre avec le premier mot de la locution. Cependant, l'acception idiomatique serait récupérée plus
rapidement que l'acception littérale, qui nécessite l'intégration sémantique de tous les mots composant la
phrase ».10
2) L’hypothèse des théories compositionnelles :
La deuxième hypothèse nous montre que « le sens des expressions idiomatiques est élaboré à
partir du sens des mots les composant et de processus combinatoires permettant de les assembler. Le
8 Victor Frak et Tatjana Nazir, Le langage au bout des doigts / Les liens fonctionnels entre la motricité et le langage, 2014, ch, 2.4. ; 9 Bruno Lafleur, Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises, 1991, p. 10 ; 10 Victor Frak et Tatjana Nazir, Le langage au bout des doigts / Les liens fonctionnels entre la motricité et le langage, 2014, ch. 2.4. ;
10
traitement d'une expression idiomatique débuterait par un traitement littéral, par composition du sens des
mots, jusqu'à l'apparition d'un mot critique, la « clé idiomatique », qui permettrait de reconnaître
l'expression comme une unité entière et donnerait donc accès à la signification idiomatique ».11
Dans certains cas, comme nous le montre « Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises »
(1979), il est assez difficile d’identifier le mot clé, c’est-à-dire celui sur lequel repose le sens (ex. :
chercher une aiguille dans une botte de foin, balayer devant sa porte, mettre des bâtons dans les roues)12.
On voit aussi qu’il est difficile de dire si les expressions idiomatiques sont vivantes ou déjà
vieillies en raison de l’incertitude de l’origine de l’expressions figées : qu’elles proviennent du langage
commun ou des écrits littéraires.
1.2. Classification des idiomes dans les ouvrages linguistiques
Selon Charlotte Schapira, au début du XXe siècle, des grammairiens distinguaient déjà entre deux formes
de syntaxe, d’une part la syntaxe libre ou vivante et d’autre part la syntaxe fixe ou locutionnelle13. La
séquence figée se caractérise par sa forme invariable et par le fait que, contrairement aux règles de la
syntaxe libre, elle ne suit pas les règles combinatoires. Ces expressions figées peuvent être classée en
catégories que on a déjà mentionnées, ce sont les idiomes, les locutions et etc.
Il existe de nombreuses opinions sur la classification des expressions figées. Par exemple, Ch.
Schapira affirme, que contrairement à la plupart des avis linguistes, il existe des critères distinctifs qui
s’appliquent à toutes les expressions figées. L’article « Grammaire de référence du français » (2019) note
qu’il y a trois critères essentiels pour déterminer le figement d’une séquence, il s’agit de la non-
compositionnalité sémantique, de la non-substituabilité lexicale et de la non-modificabilité
morphosyntaxique de l’expression.
La linguiste Marie Helen Svensson, nous propose les critères qui sont souvent utilisés aux études
scientifiques de la phraséologie :
11 Victor Frak et Tatjana Nazir, Le langage au bout des doigts / Les liens fonctionnels entre la motricité et le langage, 2014, ch. 2.4. ; 12 Bruno LaFleur, Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises, 1991, p. 12 ; 13 Marine Sioridze, Les particularités des expressions idiomatiques à motivation culturelle, 2018, p. 4 ;
11
1) La non-compositionnalité – selon elle les expressions figées se caractérisent par une globalité
sémantique, entendez que les unités lexicales qui forment une certaine expression sont non-
compositionnelles, c’est-à-dire que le sens global provient de l’ensemble de la phrase figée et non des
mots individuels. De nombreux chercheurs définissent la non-compositionnalité comme le trait le plus
typique d’un idiome, d’une locution ou d’autres types d’expressions figées.
Ainsi, une construction est dite non-compositionnelle quand on ne peut pas décoder son cotée
sémantique juste à partir de ses éléments structurels qui sont reliés par une relation syntaxique spécifique
(ex. : On a beau comprendre tous les mots qui entrent dans tirer le diable par la queue, cela ne suffit pas
pour comprendre ce que cette locution veut dire)14.
Selon Marie Helen Svensson, il existe quatre dichotomies qui décrivent des différents aspects de
la non-compositionnalité :
a) motivation – non-motivation ;
b) sens propre – sens figuré ;
c) transparence – opacité ;
d) analysabilité – inanalysabilité ;
Il est essentiel de noter l’importance des termes de motivation et non-motivation au sens d’une
expression figée. Il y a une façon d’apprendre si l’expression est motivée ou non : il suffit de comprendre
le sens de la notion. Lorsqu’on aura fait ça « on décide quel est le degré de motivation des mots dans
l’expression, et jusqu’à quel point ils contribuent au sens de l’expression »15. Un grand nombre
d’expressions idiomatiques sont sémantiquement motivées. Plusieurs recherches approchent les types de
motivation et il est très intéressant qu’ils diffèrent beaucoup.
Ainsi, Langlotz (2006) établit deux types de motivation :
1) Métaphorique ;
2) Symbolique ;
En revanche, Dobrovol’skij et Piirainen (2005) établit la motivation :
14 Maria Helen Svensson, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français contemporain, 2004, p. 71 ; 15 Ibid. p. 73 ;
12
1) Iconique ;
2) Symbolique ;
Burger (2007) propose quatre types de motivation :
1) Symbolique (ex. : entre chien et loup ; le cas des expressions de parties du corps, d’animaux,
de couleurs et de chiffres16) ;
2) La métaphore et la métonymie (ex. : être soupe au lait 17) ;
3) La synecdoque (ex. : c’est une mauvaise langue18).
4) La motivation symbolique des gestes qui accompagnent certaines expressions (ex. : en avoir
ras le bol19).
Selon les études différentes on peut distinguer trois groupes de sources de motivation :
1) Les sources émotionnelles (ex. : amour, joie, désir, étonnement, surpris, tristesse, chagrin,
danger, peur)20.
2) Les sources socioculturelles (ex. : la vie quotidienne, modes de vie, relations avec d’autres
peuples, activités sociales, capacités intellectuelles, portrait physique de l’homme, qualités, défauts,
comportement d’un individu, professions, activités de temps libre, société, culture, civilisation, coutumes,
croyance, superstitions, sorcellerie)21.
3) Les sources historiques et littéraires (ex. : textes historiques, textes littéraires : folklore, fables,
roman, poésie, Bible, mythologie)22.
La notion de sens figuré montre fréquemment dans le contexte des expressions figées. Très
souvent elle soit mentionnée comme à peu près synonyme d’opaque. Mais cela ne doit pas être compris
comme une règle sans exceptions : de nombreuses phrases peuvent être au sens figuré mais ne sont pas
16 Marine Sioridze, Les particularités des expressions idiomatiques à motivation culturelle, 2018, p. 5 ; 17 Ibid. ; 18 Ibid. ; 19 Ibid. ; 20 Ibid., p. 6 ; 21 Ibid. ; 22 Ibid. ;
13
opaques (et vice versa) aussi bien que non-compositionnelles. L’écrivaine Maria Helen Svensson nous
propose que au niveau pragmatique, on décide à l’aide du contexte si une expression est employée au
sens propre ou au sens figuré23.
En parlant de transparence et l’opacité, la première est toujours compositionnelle et les
expressions opaques sont non-compositionnelles.
Ce que concerne l’analysabilité et l’inanalysabilité ; la première « concerne la possibilité de voir
quelles peuvent être les contributions de tel ou tel mot »24. Comme le constatent Gibbs et al. (1989), la
notion de l’analysabilité d’un idiome ou en d’autres termes d’expression idiomatique n’est pas bien
déterminée, pour cette raison il est difficile de définir précisément ce genre des locutions mais ils aussi
proposent que « plus les éléments composants d’un idiome partagent les champs sémantiques de leurs
références idiomatiques, plus l’idiome est analysable »25.
Il est clair que le concept de non-compositionnalité est trop confus et qu’on devrait préciser si
c’est la non-motivation, l’opacité, le sens figuré ou l’inanalysabilité qui est le trait le plus important.
Selon Nunberg et al., la catégorie d’idiome est aussi très floue. Ils remarquent que les idiomes ont
souvent été identifiés à l’aide du critère de non-compositionnalité mais on veut aussi prendre en compte
les dimensions de conventionnalité et de figuration.
2) La conventionnalité – c’est la seule spécificité du syntagme qui, sans exception, concerne
toutes les expressions idiomatiques. Selon cette propriété, on peut décider si la phrase est idiomatique ou
non.
3) La métaphoricité – Selon Irmtraud Behr la métaphoricité, le plus souvent conventionnelle, des
phrasèmes relevés permet la concrétisation et visualisation de phénomènes abstraits et complexes26. Une
des conditions de la métaphoricité est sa sens ni métaphorique ni littérale.
4) La mémorisation – il est indéniable que le rôle de la mémorisation est très important pour les
expressions figées. Le professeur James E. Grunig évoque l’idée que les expressions figées « ne sont pas
à définir comme un phénomène à fondement essentiellement linguistique mais comme un phénomène à
23 Maria Helen Svensson, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français contemporain, 2004, p. 77 24 Ibid., 91 ; 25 Ibid., p. 91 ; 26 Imrtraud Behr, Langue, économie et entreprise : le travail des mots, 2007, p. 357 ;
14
fondement psycholinguistique, et plus exactement mémoriel »27. Le livre « Critères de figement /
L’identification des expressions figées en français contemporain » (2004) suppose que la mémorisation
identifie des expressions figées aussi bien que d’autres suites de mots et elle n’est par conséquent pas un
critère suffisant pour définir les expressions figées. ;
5) L’inflexibilité syntaxique – un expression figée ou un idiome doit être conçue comme une unité
et en parlant de niveau syntaxique il doit être inflexible c’est-à-dire soumise à un blocage syntaxique. ;
6) La syntaxe marquée – il est connu qu’une syntaxe marquée n’est pas la condition obligatoire
ou nécessaire pour déterminer l’idiome il est important de dire que ce critère « est souvent un indice de
figement »28.
Ainsi, de nombreux études ont mentionné que certaines expressions idiomatiques sont plus figées
que d’autres, certaines sont plus opaques que d’autres, certaines sont plus compositionnels que d’autres
et certaines plus lexicalisés que d’autres.
Certaines des études aussi mentionné qu’il existe d’autres critères tels que : a) les résidus de
langue ancienne (notion parfois impliquant une syntaxe ou des traits lexicaux marqués) ; b) le caractère
non officiel ; c) la valeur intensionnelle ou la non-actualisation d’un référent ; d) les restrictions
sélectionnelles ; e) la non-possibilité de traduire dans une autre langue.
Le professeur G. Gross dans son chapitre intitulé « La notion de figement » (1996) annonce les
caractéristiques communes qui sont utilisées pour parler du figement. Dans cette partie il présente dix
différentes propriétés :
1. La polylexicalité – une expression de plusieurs mots est une condition nécessaire pour qu’on
puisse parler de figement.
2. L’opacité sémantique – selon le professeur G. Gross l’opacité sémantique n’est pas une
condition nécessaire pour le figement, pourtant, plus de temps l’opacité sémantique confrère avec le
figement syntaxique : « <...> le figement sémantique et le figement syntaxique sont deux aspects d’un
même phénomène qu’il convient de ne pas séparer de façon artificielle »29.
27 Maria Helen Svensson, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français contemporain, 2004, p. 45 28 Ibid., p. 143; 29 Ibid., p. 31 ;
15
3. Le blocage des propriétés transformationnelles – il est indéniable que la transformation des
locutions libres dépend de leur structure interne. D’autre part, dans le cas de l’absence totale de propriétés
de recomposition, la structure ne peut être réorganisée ou modifiée. L’expression devient syntaxiquement
figée. Cependant, il ne faut pas oublier que l’opacité sémantique et les restrictions syntaxiques vont de
pair.
4. La non-actualisation des éléments : la notion de locution – le grammairien français G. Gross
propose que on peut parler de suite composée quand aucun des éléments lexicaux constitutifs ne peut
être actualisé30.
5. La portée du figement - dans le cas de la portée du figement plus rarement nous trouvons que
l’ensemble de l’expression est figé (ex. : avoir les yeux plus gros que le ventre31) et parfois le figement
affecte seulement une partie de la phrase (ex. : être au bout du rouleau32).
6. Le degré de figement – ce concept évoque l’idée que tous les critères distinctifs des expressions
figées peuvent « s’appliquent ou non selon le degré de figement plus ou moins élevé de la séquence »33.
On peut ajouter que le degré de figement c’est un phénomène scalaire.
7. Le blocage des paradigmes synonymiques – en parlant de cette propriété, le professeur G.
Groos nous dit que l'axe paradigmatique ne traduit rien d'autre que cette réalité des langues qui veut
qu'en position d'arguments on ait affaire non des unités mais des classes de mots (ex. : après le verbe
manger, on peut avoir la classe des aliments et non pas seulement le mot steak.34). Pourtant, il est clair
que dans les expressions figées, cette possibilité de changement synonymique est impossible.
8. La non-insertion – dans la syntaxe libre il est possible d'insérer des éléments, comme un
adjectif ou une relative dans le groupe nominal (ex.: j'ai lu un livre - j'ai lu un beau livre35), des adverbes
d'intensité devant les adjectifs (ex.: un beau livre - un très beau livre36), des incises (ex.: il vient de se
produire, me dit-on, un grave accident d 'avion37). Dans les expressions figées, l'insertion d'éléments
nouveaux est plutôt limitée.
30 Gaston Gross, Les expressions figées en français – noms composés et autres locutions, 1996, p. 13 ; 31 Mohamed Saad Ali, La traduction des expressions figées : langue et culture, 2016, p. 109 ; 32 Ibid. ; 33 Maria Helen Svensson, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français contemporain, 2004, p. 29 ; 34 Gaston Gross, Les expressions figées en français – noms composés et autres locutions, 1996, p. 17 ; 35 Gaston Gross, Les expressions figées en français – noms composés et autres locutions, 1996, p. 18 ; 36 Ibid. ; 37 Ibid. ;
16
9. Le défigement – l’écrivaine Maria Helen Svensson nous explique la notion du défigement en la
manière plus simple : « Le défigement est le choix conscient qu’un locuteur fait de modifier une
expression figée de façon à ce qu’un interlocuteur reconnaisse la ressemblance à l’expression
d’origine »38.
10. L’étymologie – c’est-à-dire l’origine des mots, expressions, locutions et etc.
Il est évident que l’ensemble de ces caractéristiques montrent une diversité du phénomène de
figement. Il faut mentionner que toutes ces propriétés s’appliquent au degré individuel à toutes les
catégories figées.
A partir des classifications et les notions mentionnées ci-dessus, on peut visualiser l’importance
de la sémantique dans les expressions figées. La définition plus simple de la notion de la sémantique
nous propose le site d’internet Larousse ; c’est « l’étude du sens des unités linguistiques et de leurs
combinaisons »39. Il est évident que « la difficulté principale dans la communication entre les gens ne
vient pas tellement de différences au niveau des systèmes linguistiques, mais surtout des divergences au
niveau des expériences et des convictions des sujets parlants »40.
Les expressions idiomatiques ce n’est pas seulement la relation syntaxique entre les mots et les
groupes des mots, c’est aussi la représentation linguistique et sémantique du monde. Alors, « les
expressions idiomatiques constituent un véritable joyau de la culture d’une ethnie ou d’une nation, il
s’avère très intéressant d’étudier les expressions idiomatiques de deux peuples [de différents revers
culturels] pour découvrir des choses communes et différentes dans leur vision de la vie humaine du point
de vue social et culturel »41. L’influence des circonstances naturelles et historiques ne se reflète pas
seulement dans la culture mais aussi dans la langue et la parole. Selon le professeur Marine Sioridze la
langue est un phénomène sociale complexe, indéniablement lié а l’histoire des civilisations.
D’habitude, pour un locuteur natif il est naturel d’employer des expressions idiomatiques qui font
partie de son langage. Mais pour une personne qui n’est pas un locuteur natif et qui d’apprendre une
langue étrangère les constructions figées peuvent être complexes et créer un certain type de difficulté
dans l’interaction entre les gens des différentes cultures. Un simple exemple : l’expression idiomatique
38 Maria Helen Svensson, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français contemporain, 2004, p. 125 ; 39 LAROUSSE, langue française – dictionnaire – sémantique [en ligne]. [consulté le 14 mai 2020]. Disponible sur : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/s%C3%A9mantique/71932 ; 40 Marine Sioridze, Les particularités des expressions idiomatiques à motivation culturelle, 2018, p. 3 ; 41 Marine Sioridze, Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du corps, 2019, p. 203 ;
17
« ne pas avoir la langue dans sa poche » c’est « être très bavard »42. L’élève de la langue française
comprendra probablement que cette phrase est une expression idiomatique, car cette séquence de mots
n’est pas logique, mais pour un locuteur sans expérience il sera difficile de comprendre la sémantique de
cette locution aussi métaphorique.
Quand nous parlons de sémantique il est très important de discuter de la connotation. Ce
phénomène important peut-être décrit comme « l’ensemble des évocations, des suggestions, des
associations que véhicule un mot dans son contexte »43. Le professeur Marine Sioridze nous propose
qu’il y a trois types de connotations :
1) La connotation affectives ;
2) La connotation socioculturelles ;
3) La connotation littéraires ;
Il doit rendre en compte que dans différentes collectivités existe diverses connotations
sémantiques de la perception de la réalité. Les mots ou les unités des mots sont liées des expériences
collectives, c’est ce type d’expérience qui nous intéresse dans l’étude des connotations socioculturelles.
Le professeur Marine Sioridze nous disons qu’en français on associe souvent les diverses parties du corps
à des connotations socioculturelles : l’homme, la société, les capacités intellectuelles, les qualités, les
défauts, la vie active, le comportement d’un individu etc. Il est aussi important de mentionner que « dans
la plupart des expressions étudiées le rôle symbolique des connotations socioculturelles est interprété par
le cœur, la tête, la main, le nez, la gorge, la bouche, la langue, la jambe, la dent, les cheveux, les épaules,
l’âme et le sang »44.
L’article « Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du
corps » (2018) nous propose quelques exemples :
1) Les expressions révèlent les connotations de capacités intellectuelles, de vie active et de
portrait physique de l’homme (ex. : En voilà deux qui peuvent se donner la main - les deux font la paire
; ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau45) ;
42 Marine Sioridze, Les particularités des expressions idiomatiques à motivation culturelle, 2018, p. 3 ; 43 Marine Sioridze, Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du corps, 2019, p. 205 ; 44 Ibid., p. 213 ; 45 Ibid., p. 210 ;
18
2) Les expressions dans lesquelles on peut trouver les connotations de qualités, de défauts et de
comportement d’un individu (ex. : Être à bout de souffle - être extrêmement fatigué, en général après
une longue course. Être hors d’haleine46) ;
3) Les expressions qui ont reçu leurs connotations de la société, de la culture et de la civilisation
(ex. : Mentir comme un arracheur de dents - effrontément, comme les dentistes qui autrefois, sur les
places publiques et dans les foires, offraient leurs services aux volontaires et prétendaient, pour attirer
la clientèle que l’opération serait indolore47) ;
4) Expressions qui exposent les connotations d’amour, de tendresse et de douceur (ex. : Porter
qn dans son sein – amer quelqu’un48) ;
5) Expressions qui révèlent les connotations de joie, de désir, d’étonnement et de surpris (ex. :
Loin des yeux, loin du cœur - l’absence est l’ennemi de l’amour49)
6) Expressions qui expriment la tristesse, le chagrin, le danger et la peur (ex. : Avoir les foies dans
la gorge - quelqu’un a peur50).
Unes certaines études notent que on peut nome nombre d’expressions idiomatiques motivées qui
ont été prendre naissance d’un symbole, d’une image, d’une métaphore, d’un glissement de sens qui a
lieu dans un contexte socioculturel déterminé. Les exemples des expressions idiomatiques qu’ont citées
ci-dessous justifier la liaison de la culture et de la langue.
Selon le professeur Marine Sioridze, l’origine du la expression idiomatique peut être motivé par
la bible, la mythologie, la littérature, l’histoire, la croyance, la coutume, la superstition, la malédiction
etc. Il existe quelques-uns types d’expressions qui peuvent être divisés en deux catégories :
1) Les expressions idiomatiques dont le sens et la structure sont complètement identiques, ce qui
permet de les traduire littéralement d’une langue vers l’autre. Parmi elles on peut nommer des expressions
d’origine universelle : biblique, mythologique et littéraire (ex. : Talon d’Achill - la partie vulnérable, le
point faible de quelqu’un. « Origine : Allusion mythologique au seul endroit où Achille, le héros de
l’Iliade, pouvait être blessé »51).
46 Marine Sioridze, Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du corps, 2019, p. 211 ; 47 Ibid., p. 212 ; 48 Ibid., p. 206 ; 49 Ibid., p. 207 ; 50 Ibid., p. 208 ; 51 Ibid., p. 215 ;
19
2) Les expressions idiomatiques reflétant des particularités de la mentalité des deux peuples. Ce
groupe comprend les expressions idiomatiques d’origine « nationale », celles qui évoquent le passé et la
vie actuelle des deux peuples. Elles sont motivées par la croyance, la tradition, la superstition, la
malédiction, le mode de vie, etc. (ex. : Faire la barbe - humilier quelqu’un en lui coupant la barbe.
Origine : l’expression vient d’une coutume guerrière de « faire la barbe » au sens de «couper la barbe»,
geste de dérision par quoi les vainqueurs au Moyen Âge avaient coutume d’insulter les vaincus et de
marquer leur victoire par une humiliation 52).
Comme on peut le voir l’origine des locutions est d’une infinie variété. Nos ancêtres avaient une
imagination extraordinaire. Ils observaient instinctivement ce qu’il y avait sous leurs yeux, ce qui passait
autour d’eux, depuis la simple occurrence quotidienne a les catastrophes naturelles extraordinaires. Le
plus grand nombre des expressions idiomatiques se développent de corps humain, des animaux
domestiques ou sauvages, de la religion, de la société, de la vie politique et sociale et etc. Aussi, il est
intéressant que « les poissons aient joue un grand rôle dans la formation des imagées et des comparaisons
des locutions. »53.
1.3. Les possibilités de la traduction des idiomes
Les idiomes ou les unités phraséologiques sont les expressions ayant le sens culturel. Alors, il est possible
de dire que les sens culturels des textes, notamment des expressions idiomatiques, sont liés à l’expérience
culturelle d’un certain pays, à l’histoire d’un peuple, à une vision et une perception du monde.
Le livre « Kultūrinių teksto reikšmių interpretacija ir vertimas » de Aurelija Leonavičienė (2014)
présente quatre catégories de sens culturels:
1) Les unités intertextuelles ;
2) Les unités phraséologiques culturellement signifiantes ;
3) Les réalias culturels ;
4) Les diminutifs ;
52 Marine Sioridze, Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du corps, 2019, p. 216 ; 53 Bruno LaFleur, Dictionnaire des locutions idiomatiques françaises, 1991, p. 21 ;
20
Comme nous le dit l’auteur du livre mentionné, ces quatre unités sont considérées comme des
marqueurs stylistiques différentiels des textes littéraires qui transmettent les connotations culturelles54.
Selon le traductologue J. F. Aixela, les sens culturels du texte semblent ne pas exister lui-même,
mais il se manifestent lorsque le sens présent dans un texte original et traduit dans une autre langue pose
problème au traducteur, lorsqu’il est difficile de trouver un équivalent convenable ou que le sens perçu
est trop différent55. Dans la monographie « Kultūrinių teksto reikšmių interpretacija ir vertimas » (2014),
on observe que « par son rapprochement de plus en plus marqué avec les études culturelles, la
traductologie actuelle évolue vers une science multidisciplinaire et hybride, aux confins de la
linguistique, de la littérature et de la sociologie »56
Il est clair que chaque pays a sa manière de verbaliser le contenu sémantique et de créer les
images. Ceux-ci ne se traduisent littéralement, car on ne traduit pas la forme verbale, on traduit le sens
en transmettant l’image. Ce genre de traduction peut mener à beaucoup de confusion. Dans de
nombreuses situations les expressions idiomatiques peuvent être comparables, mais pas identiques, en
usage dans les langues différentes. Il peut être ajouter que « à chaque région sa façon de parler singulière.
Ce titre, il y aurait plusieurs français dans le français : le français du Midi, le français de Belgique, le
français-banane (langue créole), le français du Nord, etc. »57.
Souvent, pour comprendre l’origine de l’autre langue expression idiomatique, il faudrait
apprendre à connaître toute la culture de ce pays. Selon l’écrivaine Marie-Dominique Porée – Rongier,
certaines expressions ressemblent à nos images quand d'autres en prennent le contre-pied ou n'ont plus
rien à voir avec nos propres références. Certaines études remarquent que « la compréhension des unités
figées est généralement produite grâce à des opérations cognitives qui peuvent montrer une nature
analogique, métaphorique ou métonymique »58.
Comme on a déjà mentionné « la traduction interlinguale pose des problèmes du simple fait de la
présence de deux systèmes linguistiques différents. Pour la traduction des expressions figées, la situation
est encore plus compliquée et moins évidente, notamment entre des langues n’ayant pas le même
patrimoine historico-culturel »59. Aussi, on doit faire remarquer que « les principaux problèmes
54 Aurelija Leonavičienė, Kultūrinių teksto reikšmių interpretacija ir vertimas, 2014, p. 174 ; 55 Ibid. ; 56 Ibid., p. 173 ; 57 Marie-Dominique Porée - Rongier, Le petit livre des expressions idiomatiques, 2009, p. 3 ; 58 Mariangela Albano, Traduire des idiomes français en langue étrangère (Allemand, Espagnol) : traitement cognitif et stratégies d’interprétation, 2016, p. 96 ; 59 Mohamed Saad Ali, La traduction des expressions figées: langue et culture, 2016, p. 112;
21
rencontrés dans le processus de traduction proviennent non des unités linguistiques du texte ou des
différences dans le sens linguistique, mais du passage d’un système culturel à un autre »60.
Donc, il est apparent que la traduction des expressions idiomatiques pose des problèmes
linguistiques et extralinguistiques. De plus, beaucoup d’expressions figées sont inséparables des
expériences culturelles et sociales. Comme nous le savons bien, les idiomes ou les expressions
idiomatiques « sont impossibles à traduire mot à mot parce qu’elles sont chargées d’implicites culturels
jusqu’à ce qu’elles n’aient pas d’équivalents dans une autre langue. Elles présentent un système des
particularités expressives, liées aux conditions sociales dans lesquelles la langue est actualisée, c’est-à-
dire à des usages. Elles sont fixées, traditionnelles et surtout caractéristiques <...> d’un état de la
société »61.
Mais tout d’abord, il faut revenir à la notion de traduction. Comment peut-on la décrire ? L’étude
« Stratégies et techniques de traduction » (2003), nous montre que on emploie le mot traduction surtout
au sens d’activité humaine qui consiste à réaliser un transfert d'un massage d'une langue à une autre
langue. Un grand nombre d’études de la traductologie dit qu’il y a deux types de traduction : la traduction
écrite et l'interprétariat (la traduction orale). Il est important de noter que dans notre travail, on va parler
de la traduction écrite.
On peut mettre les types de traduction écrite dans ce schéma simple :
Traduction
Littéraire Non littéraire
De spécialité Générale
Pragmatique De la communication courante
Schéma 1.: Les types de traduction écrite62.
60 Aurelija Leonavičienė, Kultūrinių teksto reikšmių interpretacija ir vertimas, 2014, p. 175 ; 61 Marine Sioridze, Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du corps, 2019, p. 214 ; 62 Stratégies et techniques de traduction, 2003, p.
22
Tout d’abord, un traducteur doit décider : « de travailler simultanément sur l'expression et le sens,
ou de travailler à partir du sens »63. D’après il spécifie si la traduction est littéraire ou non littéraire. On
peut observer que « une traduction littéraire exige de la part du traducteur une intervention créatrice sur
la forme en langue cible: recréer une œuvre en langue d'arrivée à partir des contenus exprimés dans le
texte de départ »64.
Le cours « Stratégies et techniques de traduction » (2003) remarque que : « l'acte de traduire
recouvre toutes les opérations effectuées par le traducteur depuis qu'il reçoit la tâche de traduction:
détermination du but du texte, du type de texte, l'activité de documentation préalable si cela est
nécessaire, et, enfin, l'activité traduisant proprement dire »65
Il est clair que, quand on parle de traduction des expressions idiomatiques, on touche le problème
de l’équivalence des idiomes dans la traduction interlinguale, en réalisant que la traduction des
expressions idiomatiques est le moyen de paraphraser les séquences soit au sein d’une même langue soit
dans une autre langue. Le professeur Mariangela Albano note que « le statut des idiomes considérés
comme équivalant à des mots uniques »66. Mais comment savoir si une expression est figée ou non ? Le
professeur Saad Ali propose une réponse à cette question ; on doit rendre en compte :
1) Axe sémantique : la manière de déduire le sens ;
2) Axe morphosyntaxique : la liberté paradigmatique et syntagmatique ;
Il est indéniable que certaines expressions peuvent être difficiles à identifier pour le locuteur non
natif, ils sont à cause de compositionnalité et non-compositionnalité ou, en d’autres termes, l’une
transparente et l’autre opaque. Par exemple, « « les carottes sont cuites », qui peut avoir un sens
compositionnel pour indiquer que ces légumes sont prêts à être mangés, et un autre sens opaque pour
indiquer que la situation est désespérée »67.
Dans de nombreux cas, il est difficile pour un traducteur de voir à travers de l’opacité sémantique
de l’expression idiomatique. Plus de temps, « après les processus d‘identification et d‘isolement, [le
traducteur] aborde des stratégies d‘interprétation qui se fondent sur la référence au contexte, sur les
63 Stratégies et techniques de traduction, 2003, p. 3 ; 64 Ibid. ; 65 Ibid., p. 7 ; 66 Mariangela Albano, Traduire des idiomes français en langue étrangère (Allemand, Espagnol) : traitement cognitif et stratégies d’interprétation, 2016, p. 96 ; 67 Mohamed Saad Ali, La traduction des expressions figées: langue et culture, 2016, p. 109 ;
23
analogies avec leur langue maternelle ou d‘autres langues étrangères et sur la décodification de l‘unité
lexicale »68. Les résultats de telle méthode sont des emprunts, des traductions littérales, des paraphrases,
et, de temps en temps, certains traducteurs utilisent un idiome dans leur langue maternelle.
La solution la plus commune pour la traduction de l’expression idiomatique c’est la méthode de
rechercher des équivalences. Cette méthode de traduction, « mise en exergue depuis la Stylistique
comparée, est <…> plus efficace parce qu’elle peut, en grande partie, réduire les pertes sémantiques des
unités traduites »69. Cependant, on doit prendre en considération la théorie interprétative de la traduction.
Selon la « les équivalences sont des faits de discours qui proviennent d’une créativité d’expression, tandis
que les correspondances sont des faits de langue, comme c’est le cas des vocables pris isolément hors
discours »70.
L’article de la Revue du CEES « Les particularités de la traduction des unités (ou locutions)
phraséologiques » (2019) démontre que les unités phraséologiques sont divisées en deux groupes : a) des
unités phraséologiques, qui ont des équivalents dans la langue-traducteur ; b) des unités phraséologiques
non équivalent. L’auteur de cet article Svetlana Barushkova aussi distingue que sur la base des
similitudes et des différences aux niveaux lexical, grammatical, sémantique et stylistique, les linguistes
distinguent plusieurs types d'équivalents: a) équivalents complets (monoéquivalents); b) équivalents
sélectifs (correspondances variables) ; c) équivalents partiels ; d) calques.
Au début, on analysera brièvement les équivalents complets. « Dans ce cas, dans la langue-
traducteur il y a une phraséologie, coïncidant d’après tous les paramètres avec l'unité phraséologique de
la langue-originale: par signification, par composition lexicale, imagerie, orientation stylistique et
structure grammaticale »71.
Toutefois, il n’y pas tant d’exemples d’équivalents phraséologique. « Il s’agit des unités qui,
d'après leur sens et la forme intérieure, peuvent être rapportées à la phraséologie internationale »72. La
publication en ligne « Revue du CEES » (2019) montre deux groupes de ces unités phraséologiques:
68 Mariangela Albano, Traduire des idiomes français en langue étrangère (Allemand, Espagnol) : traitement cognitif et stratégies d’interprétation, 2016, p. 96 ; 69 Mohamed Saad Ali, La traduction des expressions figées: langue et culture, 2016, p. 112/113 ; 70 Ibid. ; 71 Svetlana Barushkova, Publication en ligne : Revue du CEES. Les particularités de la traduction des unités (ou locutions) phraséologiques, 2019 ; 72 Ibid. ;
24
1) les unités phraséologiques internationales basées sur des légendes mythologiques, des légendes
bibliques, des faits tirés de l'histoire et de la littérature, des emprunts de langues latines ou grecques ;
2) les parallèles phraséologiques qui se sont produites dans différentes langues indépendamment
les unes des autres sous l'influence de causes extralinguistiques ;
Il existe aussi les unités phraséologiques qui sont similaires dans la forme, mais sémantiquement
il y a différentes. C’est la raison « qui ne permet pas d'utiliser des équivalents complets dans la traduction,
est l'existence dans les langues analysées des homonymes phraséologiques inter-linguistiques »73.
La locution d’équivalents sélectifs a énoncé le linguiste A. Kunin. Il dit que « ce groupe
d'équivalents implique la présence dans la langue du traducteur de deux ou plusieurs équivalents de l'unité
phraséologique correspondante, à partir de laquelle le meilleur est choisi pour la traduction, si les deux
variantes de la traduction sont équivalentes »74.
Quand on parle d’équivalents partiels il est clair qu’ils « ne signifie pas d'infériorité dans la
transmission de la valeur, mais seulement contient des divergences lexicales, grammaticales, lexicales et
grammaticales ou diffère d'une image interne »75.
Ainsi, on peut spécifier cinq sortes d'équivalents partiels : a) équivalents lexicaux partiels, b)
équivalents grammaticaux partiels, c) équivalents lexico-grammaticaux partiels, d) équivalents lexicaux
partiels avec différentes images internes et e) équivalents stylistiques partiels.
Le maître de conférences à l’Université pédagogique d’Etat de Iaroslavl Ouchinsky Svetlana
Barushkova caractérise les calques comme les unités largement utilisés dans la pratique de la traduction ;
ils permettent de conserver la forme de l'original et aussi ils permettent de surmonter les difficultés qui
se posent lorsque l'image originale est utilisée pour créer une métaphore développée.
Alors, on peut classer l’opération de traduction des expressions figées en deux étapes
essentielles : il « est celle de la compréhension de l’expression <…> les aspects linguistique et culturel.
Pour l’aspect linguistique, la compréhension touche en premier lieu à la syntaxe de la langue de départ.
Il faut que le traducteur isole la séquence figée et la traite comme un ensemble indissociable. Par exemple,
si le traducteur ne reconnaît pas le figement de l’expression « casser sa pipe », il arrivera bien entendu à
73 Svetlana Barushkova, Publication en ligne : Revue du CEES. Les particularités de la traduction des unités (ou locutions) phraséologiques, 2019 ; 74 Ibid. ; 75 Ibid. ;
25
un faux-sens ou contresens. La traduction des unités lexicales composant cette expression nous donne
une séquence n’ayant aucune relation avec son sens global »76. En parlant de la deuxième étape, il
« consiste en la réexpression de ce que l’on a compris. Le traducteur réexprime ainsi le contenu culturel
d’une expression figée selon les mécanismes discursifs acceptés par la culture réceptrice. Il faut par
conséquent maîtriser ce qu’on appelle le « transfert culturel » »77.
Le processus de la méthode de rechercher des équivalences qu’on déjà évoque dans la partie de
travail ci-dessus peut être utiliser pour traduire le texte littéraire puisqu’il est fondé sur l’idée de la
stylistique comparée qui est plus efficace parce qu’elle peut réduire les pertes sémantiques des unités
traduites. Néanmoins, les aspects de sens culturels sont évidemment importants en traduisant car on ne
traduit pas la forme verbale, on traduit le sens en transmettant l’image. Encore une fois la théoricienne
Svetlana Barushkova nous montre la stratégie de la traduction au niveau des équivalents qui sera utilisé
dans la partie d’analyse.
76 Mohamed Saad Ali, La traduction des expressions figées: langue et culture, 2016, p. 111/112 ; 77 Ibid., p. 112 ;
26
II. ANALYSE DE L’EMPLOI DES IDIOMES ET LEUR
TRADUCTION EN LITUANINE DANS LE ROMAN « LA VIE
DEVANT SOI » DE ROMAIN GARY
Dans cette partie de travail on va analyser la fréquence des idiomes ou en d’autres termes des expressions
idiomatiques dans le roman « La vie devant soi » de Romain Gary. La méthode de rechercher des
équivalences, qui nous propose la théoricienne Svetlana Barushkova, a été choisie pour observer
l’emploie des idiomes dans le texte littéraire.
Pour que je puisse déterminer la fréquence des idiomes dans cet œuvre, j’ai analysé le roman « La
vie devant soi » de Romain Gary, dont le volume était de 274 pages et de leur traduction en lituanien, de
volume de 191 pages. On peut préciser que tout d’abord les expressions idiomatiques été chercher dans
le texte original et juste après a été comparé avec la langue d’arrivée. Ce sont donc environ de 460 pages
de donnés textuels qui ont été analysés. Le roman de Romain Gary a été traduit en lituanien par de la
traductrice Jūratė Navakauskienė.
Cette étude de traduction des idiomes a été analysé selon différentes méthodes : 1) la méthode
d’analyse quantitative qui établit la densité des idiomes dans l’œuvre littéraire ; 2) la méthode d’analyse
de la traduction des idiomes dans le roman « La vie devant soi ».
2.1. L’analyse quantitative des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de
Romain Gary
Dans cette partie de travail je vais présenter les résultats de l’analyse quantitative des idiomes dans le
roman « La vie devant soi ». Ce matériau est important parce que la littérature de France a toujours donné
une grande part à l’importance aux expressions idiomatiques et en analysant sa densité on peut confirmer
en partie cette idée.
Tout d’abord, dans 274 pages du texte de roman « La vie devant soi » de Romain Gary j’ai trouvé
178 cas des idiomes. En examinant le texte j’ai réalisé que les œuvres littéraires sont plein des expressions
figées qui sont inséparables des expériences culturelles et sociales.
Pour l’analyse quantitative, j’ai choisi 8 types de connotations sémantiques que j’ai déjà
mentionné ci-dessus :
27
1) Les expressions révèlent les connotations de capacités intellectuelles, de vie active et de
portrait physique de l’homme ;
2) Les expressions dans lesquelles on peut trouver les connotations de qualités, de défauts et
de comportement d’un individu ;
3) Les expressions qui ont reçu leurs connotations de la société, de la culture et de la
civilisation ;
4) Les expressions qui exposent les connotations d’amour, de tendresse et de douceur ;
5) Les expressions qui révèlent les connotations de joie, de désir, d’étonnement et de surpris ;
6) Les expressions qui expriment la tristesse, le chagrin, le danger et la peur ;
7) Les expressions idiomatiques qui sont motivé par la bible, la mythologie, la littérature,
l’histoire, la croyance, la coutume, la superstition, la malédiction etc. ;
8) Les expressions dont le sens et la structure sont complètement identiques, ce qui permet
de les traduire littéralement d’une langue vers l’autre ;
L’analyse révèle que le plus souvent les expressions idiomatiques expriment la tristesse, le chagrin, le
danger ou la peur (42 cas) et seulement 4 cas étaient les expressions qui exposent les connotations
d’amour, de tendresse et de douceur.
J’ai déjà mentionné que, selon les théoriciens, les expressions idiomatiques ce n’est pas seulement
la relation syntaxique entre les mots et les groupes des mots, c’est aussi la représentation linguistique et
sémantique du monde. Après avoir étudié tous les exemples des idiomes trouvées dans 274 pages je peux
20,20%
22,50%
14,00%
2,20%
8,40%
23,60%
7,90%
2,80%
Tableau 2. La fréquence des expressions idiomatiques
selon les connotations de sens
1 type 2 type 3 type 4 type 5 type 6 type 7 type 8 type
28
constater que les sentiments étaient la motivation le plus fréquente dans ce livre. Ce nous montre, encore
un fois, l’importance des connotations sémantiques. Les expressions qui révèlent les connotations des
sentiments positifs ou négatifs font environ de 34, 26 % de tous les cas.
Le deuxième type des connotations sémantiques, ce sont les expressions dans lesquelles on peut
trouver les connotations de qualités, de défauts et de comportement d’un individu. Alors, dans 273 pages
de livre de Romain Gary, j’ai réussi à trouver 40 cas des idiomes, c’est-à-dire 22,5 % de tous les cas. J’ai
aussi examiné les expressions qui ont reçu leurs connotations de la société, de la culture et de la
civilisation, c’est le type plus utilisé dans le livre avec 25 cas et 14,0 %.
Ensuite, il y a les idiomes qui sont motivé par la bible, la mythologie, la littérature, l’histoire, la
croyance, la coutume, la superstition, la malédiction etc. et les idiomes dont le sens et la structure sont
complètement identiques, ce qui permet de les traduire littéralement d’une langue vers l’autre. Ces types
des connotations sémantique sont les moins fréquentes dans le roman de Romain Gary. Ils ont tous les
deux font seulement 10,67% des cas. Alors, le premier type avait 14 cas y le deuxième seulement 4 cas.
Cela nous montre qu’il y a presque impossible de trouver les idiomes qui ont le sens et la structure
complètement identiques dans la langue originale et dans la langue d’arrivée.
Pour finir, il est clair que les résultats de l’analyse quantitative nous permettent de constater que les
idiomes sont très fréquents dans les textes littéraires, en particulier, dans le roman « La vie devant soi »
de Romain Gary.
2.2. L’analyse de la traduction des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de
Romain Gary
Dans cette partie du travail on va analyser les traductions des idiomes de roman « La vie devant soi » en
lituanien. Il est important d’examiner le travail de la traductrice qui trouve et traduit un grand nombre
des idiomes parce que la traduction des expressions idiomatiques est très complexe. La traductrice doit
non seulement transmettre la sémantique de l’idiome, mais aussi respecte son culture, histoire, caractère
national et etc.
Dans 274 pages de roman « La vie devant soi » on trouve 178 cas des idiomes. À cause de
différences linguistiques entre ces deux langages et l’opacité sémantique des expressions idiomatiques
la traductrice doit chercher des solutions pour traduire des idiomes français en lituanien. Alors, pour
29
examine cette traduction, on choisit la méthode qui nous propose le professeur Svetlana Barushkova.
C’est la méthode de traduction à l’aide des équivalents sémantique.
La théoricienne nous montre qu’il existe deux groupes des expressions idiomatiques :
1) les expressions idiomatiques, qui ont des équivalents dans la langue – traducteur ;
2) les expressions idiomatiques non équivalents ;
Tout d’abord, on doit examiner quelques types des équivalents qui on peut aborder dans le roman
« La vie devant soi » :
1) Les équivalents complets ;
2) Les équivalents sélectifs ;
3) Les équivalents partiels ;
4) Les calques ;
Dans cette partie il est également important de parler de la traduction descriptive ; lorsque
l’expression idiomatique n’a pas de correspondance phraséologique lituanien ou d’équivalent il doit être
paraphraser.
Il ressort de mon analyse quantitative des traductions du français en lituanien que la traductrice
choisit parmi ces cinq solutions (voir tableau 3) en traduisant les idiomes.
14,60%
6,17%
43,25%
10,11%
25,84%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
Po
urc
enta
ge
Solutions de la traduction
Tableau 3. Les solutions de la traduction du français en lituanien
Les équivalents complets
Les équivalents sélectifs
Les équivalents partiels
Les calques
La traductio descriptive
30
Pour que l’analyse soit la plus précise, on a été choisi de détailler chaque méthode de la traduction
en équivalents ; cette manière de classification donne beaucoup plus d’informations sur les solutions de
la traduction qui se révèlent dans le livre de Romain Gary.
2.2.1. La traduction des idiomes par les équivalents complets
Notre analyse nous montre que la traduction des idiomes par les équivalents complets prend la troisième
place dans les solutions de la traduction. Dans 274 pages de roman « La vie devant soi », j’ai réussi à
trouver 178 cas des idiomes dans lesquelles 26 de cas de la traduction étaient par les équivalents complets.
Alors cela fait 14,6 % de tous cas. Il est évident que ce type d’équivalents peut être utilisé dans unes
certains cases parce qu’ils aident à transférer l’ensemble des valeurs sémantique de l’unité
phraséologique. Dans cette méthode de traduction la traductrice doit prendre en considération la
signification, la composition lexicale, l’imagerie, l’orientation stylistique et le structure grammaticale
d’expression idiomatique de la langue-originale et de la langue-traducteur. L’utilisation de cette méthode
permet la transmission la plus complète de l’idiome étrangère. Présentons quelques exemples :
1) Dimanche elle s’habillait des pieds à la tête. (p. 20)
Sekmadieniais ji išsipustydavo nuo galvos iki kojų. (p. 14)
2) Et les poings de ce Monsieur Boro avaient dû rêver tout leur vie. (p. 50)
Ir šito pono Boro kumščiai turbūt miegojo visą savo gyvenimą. (p. 35)
Toutefois, on peut constater que les équivalents complets sont relativement peu nombreux. Selon
les linguistes l’un des raisons qui ne permet pas d’utiliser des équivalents complets dans la traduction est
l’existence des homonymes phraséologiques inter-linguistiques78. Le plus souvent, les expressions
idiomatiques sont similaires dans la forme, mais sont différentes dans leur sens.
2.2.2. La traduction par les équivalents sélectifs
L’autre solution de la traduction des idiomes c’est la traduction par les équivalents sélectifs. Cette
solution est employée 11 fois dans 178 cas des idiomes dans le livre de Romain Gary. Comme on peut
voir de Tableau 3, cette méthode de la traduction compose seulement 6,17% de tous les cas.
78 Svetlana Barushkova, Publication en ligne : Revue du CEES. Les particularités de la traduction des unités (ou locutions) phraséologiques, 2019 ;
31
Selon le linguiste A. Kunin ce groupe d’équivalents implique la présence dans la langue du
traducteur de deux ou plusieurs équivalents de l’expression idiomatique correspondante, à partir de
laquelle le meilleur est choisi pour la traduction, si les deux variantes de la traduction sont équivalentes.
L’utilisation de cette méthode de la traduction donner au traductrice la chance de choisir la meilleure
option et permettre aussi d’éviter la récurrence du même idiome utilisée plusieurs de fois :
3) Mais on était pas du même quartier. (p. 222)
Bet mes buvom aiškiai ne iš to paties molio drėbti. (p. 156)
4) Ils étaient vraiment du même quartier. (p. 222)
Jie tikrai buvo visai kito lizdo paukščiai. (p. 156)
Dans ce cas, la synonymie joue un grand rôle dans les solutions de traduction. Il est indéniable
que « le bon choix de l’équivalent donne la possibilité de refléter la diversité stylistique des unités
phraséologiques »79.
2.2.3. La traduction par les équivalents partiels
L‘étude quantitative de la traduction des idiomes du français en lituanien nous montre que la solution de
la traduction la plus fréquente est la traduction par les équivalents partiels. Dans 178 cas des idiomes,
j’ai réussi à trouver 77 de cas de la traduction de cette méthode. Il reprend presque la moitié (43,25%) de
tous les idiomes qui été trouvé dans le texte examiné.
Ce type des équivalents contient des divergences lexicales, grammaticales, lexicales et
grammaticales ou diffère d’une image interne. En outre, il est important de souligner que ces équivalents
ne souffrent pas de la perte sémantique que la valeur de l’expression idiomatique dans la traduction reste
le même que dans l’original. L’utilisation de cette méthode peut être expliquer en partie par les
divergences linguistiques des unités phraséologiques en lituanien et en français. Tout d’abord les
divergences lexicales « peuvent être expliquées d’abord par une tradition différente de l'utilisation des
mots comme composants des unités phraséologiques »80. Par exemple :
5) Il faut penser aussi aux Yougoslaves et aux Corses, on nous met toujours tout sur le dos. (p.
42)
79 Ibid. ; 80 Svetlana Barushkova, Publication en ligne : Revue du CEES. Les particularités de la traduction des unités (ou locutions) phraséologiques, 2019
32
Tokiais dalykais tegul užsiima jugoslavai ir korsikiečiai, ir taip jau viskas užkrauta ant mūsų
pečių. (p. 30)
On peut aussi voir les différences dans le volume sémantique des unités lexicales qui peuvent
influencer l’utilisation d’équivalents lexicaux partiels dans la traduction :
6) Le docteur Keltz s’est mis en colère et il lui a crié que j’étais doux comme un agneau et
qu’elle devrait avoir honte de parler comme ça. (p. 57)
Daktaras Kacas supyko ir užriko ant jos, kad aš ramus kaip ėriukas ir kad jį gėdytųsi šitaip
kalbėdama. (p. 41)
L‘une des causes le plus souventes des divergences structurelles est « la différence dans les
méthodes de transmission des relations syntaxiques et le rôle différent des différents moyens de liaison
syntaxique dans les langues synthétiques et analytiques »81. Les équivalents grammaticaux partiels sont
des expressions idiomatiques lituanien qui correspondent au sémantique, à la stylistique et à l’imagerie
mais n’étaient pas les mêmes dans certains paramètres grammaticaux.
Il est évident que les différentes images internes prennent une partie importante dans les
équivalents partiels. Cette type des images plus de temps ont une couleur culturelle nationale, ce qui
reflète les caractéristiques communes de la pensée associative. En français de nombreuses connotations
sont liées aux animaux.
7) Qu’elle y regarderait à deux fois avant de faire sortir le loup des bois. (p. 22)
Kad gerai pagalvos prieš išmesdama lauk kaip šunį. (p. 16)
Selon la professeur Svetlana Barushkova pour la transmission de l'image lors de la traduction, la
traduction comparative est omise et la modulation est utilisée-au lieu du nom d'un animal particulier,
seule sa caractéristique de cette situation hors langue est soulignée82 :
2.2.4. La traduction par les calques
La solution de la traduction dont j‘ai trouvé 18 cas c‘est par les calques. Selon le linguiste Ch. Bally les
calques sont les mots et les locutions formées automatiquement, par traduction mécanique, sur le modèle
81 Ibid. ; 82 Ibid.
33
d'autres expressions tirées d'une langue étrangère83. Lors de la traduction d’une langue à une autre, il est
très important de sauvegarder l’identité nationale du texte et en particulier de l’idiome. C’est pourquoi
on est souvent obligé de calquer les expressions idiomatiques de sauver son image originale. Pour
transmettre l'identité nationale de la phraséologie française, parfois une traduction littérale est utilisée
pour ça beaucoup des locutions idiomatiques de ce type englobent un lexique non équivalent. Cette
méthode de calques permet « de surmonter les difficultés qui se posent lorsque l'image originale est
utilisée pour créer une métaphore développée »84 et de conserver la forme de l’original :
8) J’ai tout de suite senti que le malheur allait frapper à notre porte. (p. 232)
Aš iškart pajutau, kad nelaimė tuoj tuoj pasibels į mūsų duris. (p. 163)
2.2.5. La traduction descriptive
Pour finir, parmi 178 cas des idiomes, j’ai réussis à trouver 46 cas de la traduction descriptive. Ce type
de la traduction est employée quand les idiomes de langue originale se caractérise par une image
spécifique et l’identité de la certaine nationalité. Parfois, les divers éléments de la culture et de l’histoire
français sont méconnus pour le lecteur de la traduction lituanienne, pour cette raison la traductrice doit
essayer d’expliquer le sens de l’idiome en utilisant des périphrases. Cette méthode de la traduction est
plus fréquente dans la translation des idiomes, par exemple :
9) D’ailleurs Monsieur N’Da Amédée ne cherchait pas la petite bête. (p. 48)
Be to ponas N’Da Amedė nesismulkino. (p. 34)
10) Madame Rosa était en train de baver. (p. 91)
Ponia Roza sėdėjo apspangusi. (p. 64)
11) Est venus nous jeter un coup d’œil. (p. 158)
Atėjo pažiūrėti, kaip mes laikomės. (p. 109)
Malheureusement, la traduction descriptive est toujours accompagné d’une perte d’image. Lorsque la
traductrice utilise cette méthode de traduction, son but est de clarifier le sens conceptuel de l’idiome
français. Le professeur Svetlana Barushkova précise que, si, lors de la traduction descriptive vous
83 Charles Bally, Traité de stylistique française, 1951, p. 392 ; 84 Svetlana Barushkova, Publication en ligne : Revue du CEES. Les particularités de la traduction des unités (ou locutions) phraséologiques, 2019 ;
34
voulez garder la coloration originale nationale de la phraséologie, vous pouvez recourir à la traduction
littérale (calquer).
35
CONCLUSION
L’analyse de l’emploi et de la traduction des idiomes du français en lituanien dans le roman « La vie
devant soi » de Romain Gary m’a aidé d’arriver à ces conclusions :
1. Les expressions idiomatiques sont si spécifiques qu’il est presque impossible de les traduire mot à mot
et en même temps sauver toute la valeur grammaticale et sémantique.
2. L’étude des idiomes nous montre que ces séquences figées se caractérisent par sa forme non-
compositionnelle qui signifie que les règles de la syntaxe libre ne sont pas applicables pour les unités
phraséologiques. Il est à noter que leur sens est figé et récupéré en mémoire sémantique comme les longs
mots. On peut trouver nombreux études sur la classification des expressions figées, toutefois, ils sont très
différents les uns des autres. Ainsi, de nombreux études ont mentionné que certaines expressions
idiomatiques sont plus figées que d’autres, certaines sont plus opaques que d’autres, certaines sont plus
3. L’analyse quantitative des idiomes dans le roman « La vie devant soi » de Romain Gary, nous permet
de constater la prédominance du groupe sémantique des sentiments. Le plus souvent, les expressions
idiomatiques expriment la tristesse, le chagrin, le danger ou la peur. Cela peut être justifié par le moral
dominant dans le livre. Le roman "La vie devant soi" est une histoire déchirante sur un orphelin et sa
tristesse se reflète dans l’usage des idiomes.
4. L’analyse de la traduction des propositions relatives relèvent 5 solutions de la traduction : 1) la
traduction par les équivalents complets ; 2) la traduction par les équivalents sélectifs ; 3) la traduction
par les équivalents partiels ; 4) la traduction par les calques ; 5) la traduction descriptive.
5. L’analyse quantitative de roman « La vie devant soi » du Romain Gary du français en lituanien montre
que la solution la plus fréquente de la traduction des idiomes françaises c’est la traduction par les
équivalents partiels. On peut remarquer que la traductrice choisit ce type de la traduction parce que,
malgré les changements grammaticaux ou syntaxiques de la langue d’arrivé, ces équivalents partiels
laissent transmettre le sens et l’image de l’expression idiomatique.
6. L’analyse traductionnelle permet de constater que la traductrice Jūratė Navakauskienė a surmonté la
tâche difficile de traduire toutes les unités phraséologiques aussi précisément que possible. On pourrait
dire que sa traduction peut être considérée comme un exemple d’une traduction de grande qualité.
36
BIBLIOGRAPHIE
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traitement cognitif et stratégies d’interprétation, 2016 ;
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unités (ou locutions) phraséologiques, 2019 ;
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phraséologique anglo-russe, 2001 ;
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14) LAROUSSE, langue française – dictionnaire – sémantique [en ligne]. [consulté le 14 mai 2020].
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Technologija ;
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17) Rey, Alain et Chantreau, Sophie, Le Robert. Dictionnaire des expressions et locutions. Le trésor des
manières de dire anciennes et nouvelles, 1989 ;
18) Robert, Paul, Le Robert pour tous. Dictionnaire de la langue française, 1994 ;
19) Saad Ali, Mohamed La traduction des expressions figées: langue et culture, 2016 ;
37
20) Sioridze, Marine, Les particularités des expressions idiomatiques à motivation culturelle, 2018;
21) Sioridze, Marine Les connotations culturelles des expressions idiomatiques impliquant les parties du
corps, 2019 ;
22) Svensson, Maria Helen, Critères de figement / L’identification des expressions figées en français
contemporain, 2004 ;
23) Stratégies et techniques de traduction, 2003 ;
38
ANNEXE 1. Les idiomes trouvés dans « La vie devant soi » de R. Gary et leur traduction en lituanien.
No Idiome français dans le contexte de la phrase Traduction de l’idiome en lituanien dans le
contexte de la phrase
1. Et que pour le Madame Rosa, avec tous
ces kilos qu’elle portait sur elle et
seulement deux jambes, c’était une
vraie source de vie quotidienne (p. 9)
Ir kad poniai Rozai su visais jos
kilogramais ir vienintele pora kojų jau ir
to buvo per akis (p. 7)
2. Ça m’a fait un coup de savoir que
j’étais payé (p. 10)
Ir mane pritrenkė tai, kad aš, pasirodo,
mokamas (p. 7)
3. Ils auraient foutu le camp (p. 15) Išsinešdinę velniop (p. 11)
4. J’ai finalement laissé tomber (p. 15) Galiausiai spjoviau į viską (p. 11- 12)
5. Madame Rosa m’a traité de petit
prétentieux et que tous les Arabes étaient
comme ça, on leur donne la main, il
veulent tout le bras (p. 19)
Ponia Roza pasakė, kad ją užgraužė
šitie kaprizai ir kad visi arabai tokie :
atkišk pirštą, tai tau visą ranką nukąs
(p. 14)
6. Dimanche elle s’habillait des pieds à la
tête (p. 20)
Sekmadieniais ji išsipustydavo nuo
galvos iki kojų (p. 14)
7. Qu’elle y regarderait à deux fois avant
de faire sortir le loup des bois (p. 22)
Kad gerai pagalvos prieš išmesdama
lauk kaip šunį (p. 16)
8. J’ai brusquement pris un coup de vieux
(p. 22)
Kaip aš per vieną dieną keleriais metais
pasenau (p. 16)
9. Elle avait tenu le coup sans cœur (p. 23) ji ištempė be jokių kitų širdžių (p. 17)
10. Puis j’ai foutu le camp comme une
flèche (p. 24)
O paskui dėjau į kojas (p. 17)
39
11. J’ai une tête pas de chez nous (p. 26) Iš visko matyti, kad ne iš to kvartalo (p.
18)
12. J’ai chialé comme un veau avec les
poings dans les yeux (p. 26)
Ėmiau bliauti kaip veršis, trindamas
kumščiais akis (p. 18)
13. On ne tenait tous qu’à un fil (p. 26) Visi mes kabojom ant plauko (p. 18)
14. Madame Rosa a eu une peur bleu (p.
27)
Ponia Roza perbalo (p. 19)
15. Elles mouraient de peur (p. 28) Ir tos mirdavo iš baimės (p. 20)
16. Qu’ils dormaient du sommeil du juste
(p. 34)
Miegodami teisuolių miegu (p. 24)
17. Moi aussi j’ai parfois envie de crever,
tellement j’ai envie d’être fort (p. 34)
Aš irgi kartais taip trokštu būti stiprus,
nors padvėsk (p. 24)
18. Il y a avait aussi cette question de ma
date qui me turlupinait pas mal (p. 35)
O čia dar klausimas dėl mano gimimo
dienos, kuris tiesiog vėžį varė (p. 25)
19. J’avais les genoux qui tremblaient (p.
37)
Man drebėjo pakinkliai (p. 26)
20. Quand Madame Rosa a pris cet escalier,
j’ai cru vraiment que c’était la fin des
haricots elle était devenue macaque (p.
37)
Kai ponia Roza ėmė leistis tais laiptais,
pamaniau, kad jau šakės, ji kvanktelėjo
(p. 26)
21. Je crois que c’est les injustes qui
dorment le mieux, parce qu’ils s’en
foutent, alors que les justes ne peuvent
pas fermer l’œil et se font de mauvais
sang pour tout (p. 39)
Man atrodo, kad geriausiai miega ne
teisuoliai, nes jiems nusispjaut, o
teisuoliai kaip tik negali akių
sumerkti ir dėl visko gadina sau
kraują (p. 28)
22. Sidi Abderrahman d’Alger est donc son
sait préféré parce que la chemise est
Todėl Sidi Adberachmanas iš Alžyro
yra jo mylimiausias šventasis, nes savo
40
toujours plus proche du corps, comme
il dit (p. 41)
marškiniai arčiau kūno, kaip jis sako
(p. 29)
23. Et puis l’auteur de tes jours n’a plus
donné signe de vie (p. 42)
O po to tavo gyvenimo kūrėjas
neberodė jokio gyvybės ženklo (p. 30)
24. Il faut penser aussi aux Yougoslaves et
aux Corses, on nous met toujours tout
sur le dos (p. 42)
Tokiais dalykais tegul užsiima
jugoslavai ir korsikiečiai, ir taip jau
viskas užkrauta ant mūsų pečių (p.
30)
25. Il se foutait en rouge (p. 47) O paskui įtūždavo (p. 33)
26. Alors qu’il lui fallait de l’or et des
diamants à chaque mot (p. 47)
Nes kiekvienas žodis buvo aukso
vertės (p. 34)
27. Il était enchanté, avec son costume rose
des Champs-Élysées et peut-être même
davantage (p. 48)
Jis pakildavo į devintą dangų su visu
savo rožiniu kostiumu iš Eliziejaus
laukų, o gal net dar aukščiau (p. 34)
28. D’ailleurs Monsieur N’Da Amédée ne
cherchait pas la petite bête (p. 48)
Be to ponas N’Da Amedė nesismulkino
(p. 34)
29. Ces gardes du corps, on leur aurait vite
donné le bon Dieu sans confession,
tellement ils avaient des sales têtes et
faisaient peur (p. 49)
Tie asmens sargybiniai, ko gero, tiesiai
pas Dievulį nueis, pats velnias jų
neims, - tokios jau jų šlykščios
marmūzės ir gąsdinanti povyza (p. 35)
30. Et les poings de ce Monsieur Boro
avaient dû rêver tout leur vie (p. 50)
Ir šito pono Boro kumščiai turbūt
miegojo visą savo gyvenimą (p. 35)
31. Un faux jeton, on appelle ça, et bien sûr,
il devait avoir se raisons, qui n’en a pas,
et tout le monde a envie de se cacher,
mais celui-là je vous jure avait l’air
tellement falsifié qu’on avait les
cheveux qui se dressaient sur la tête
Tokius vadinu, „netikru pinigu“, ir
šitas tipas tikriausiai turėjo savų
priežasčių, kas jų neturi, visi nori kažką
nuslėpti, bet jo snukis, garbės žodis,
buvo toks suklastotas, kad plaukai
41
rien qu’à penser ce qu’il devait cacher
(p. 50)
šiaušėsi vien pagalvojus apie tai, ką jis
gali slėpti (p. 36)
32. Mais il me foutait les chocottes, avec ses
yeux qui n’avaient pas de sens unique
deux fois de suite (p. 50)
Bet jo akys, kurios lakstė po visą
kambarį, varydavo man šiurpą (p. 36)
33. Il y en a qui vous laissent tomber, bien
sûr, et on n’en entend plus parler mais
(p. 51)
Aišku, yra ir tokių, kurios palieka tave
likimo valiai ir daugiau jų nei regėt,
nei girdėt (p. 37)
34. Et ça faisait surtout moi et Banania, qui
ne payait plus depuis un an mais qui
s’en foutait complètement et faisait
comme chez lui (p. 51)
Visų pirma aš ir Bananija, kuris štai jau
visi metai kai nebemokėjo, bet visiškai
neėmė to į plaučius ir jautėsi kaip
namie (p. 37)
35. Mais ce gens-là voulaient bien regarder
avant de plonger (p. 52)
Bet tie žmonės norėjo ištirti gylį prieš
nerdami (p. 37)
36. Car même si je restais en France jusqu’à
ce que mort s’ensuive (p. 52)
Jei net liksiu Prancūzijoje iki pat savo
amžiaus galo (p. 37)
37. Tout le monde était égaux quand on est
dans la merde, et si Juifs et les Arabes
se cassent la gueule, c’est parce qu’il ne
faut pas croire que les Juifs et les Arabes
sont différents des autre, et c’est
justement la fraternité qui fait ça, sauf
peut-être chez Allemands, ou c’est
encore plus (p. 52)
Visi žmonės lygūs, kai esi mėšle iki
ausų, ir jei žydai su arabais pjaunasi, tai
dar nereiškia, kad žydai ir arabai kažkuo
skiriasi nuo kitų, juk ir tikri broliai
dažnai apsiskaldo, gal tiktai vokiečiai
kitokie, aršesni (p. 38)
38. Elle me faisait chier avec le ramadan
quelque chose de terrible (p. 53)
O jos ramadanas man išvis stovėjo
skersai gerklės (p. 38)
39. C’était pour elle la manne céleste (p.
53)
O jai tai buvo tiesiog dangaus mana (p.
38)
42
40. Dont celui qui avait tellement l’air d’un
faux jeton que personne ne pouvait
l’encaisser (p. 54)
Iš kurių vienas buvo toks netikras
pinigas, kad nė viena kasa jo nepriimtų
(p. 39)
41. Je ne sais pas pourquoi je l’avais pris en
grippe (p. 54)
Nežinau, ko aš taip prie jo prisikabinau
(p. 39)
42. Elle avait eu une peur bleue (p. 56) Ji buvo perbalusi iš baimės (p. 40)
43. Le docteur Keltz s’est mis en colère et il
lui a crié que j’étais doux comme un
agneau et qu’elle devrait avoir honte de
parler comme ça (p. 57)
Daktaras Kacas supyko ir užriko ant jos,
kad aš ramus kaip ėriukas ir kad jį
gėdytųsi šitaip kalbėdama (p. 41)
44. Qu’il ne pouvait pas tenir debout (p.
58)
Kad tas nebesilaikė ant kojų (p. 41)
45. Ou se rentrer dans le chou, ça ne lui
arrivait pas à la cheville (p. 59)
Ir peštis kiek norėjai, jai buvę nebuvę
(p. 42)
46. Elle avait une peur bleue des
Allemands (p. 59)
Vokiečių ji bijojo paniškai (p. 42)
47. C’était du dernier comique (p. 60) Galėjai sprogti iš juoko (p. 42)
48. C’était très tôt le matin, quand le jour
est encore sur la pointe des pieds (p.
60)
Ankstus ankstus rytas, kai diena dar tik
sėlina ant pirštų galų (p. 42)
49. Mais il n’y avait que des murs aves des
pierres qui montraient les dents (p. 62)
Bet pamačiau tik akmenų sienas, kurios
rodė dantis (p. 44)
50. Car elle ne pouvait plus faire les six
étages sans être morte (p. 62)
Nes įveikusi septynis aukštus jau
būdavo lavonas (p. 44)
51. J’avais déjà ce qu’elle appelait l’ennemi
du genre humain qui se mettait à
grandir plusieurs fois par jour (p. 65)
Kad man jau vystosi tai, ką ji vadino
žmonių giminės priešu, ir dar tas priešas
augo ne dienom, o valandom (p. 46)
43
52. Mais ne voulaient pas non plus les
donner à l’Assistance, ça aurait fait
croire qu’ils n’avaient pas de cœur
dans le quartier (p. 65)
Bet nenorėdavo jo atiduoti ir vaikų
namams, nes visi aplink būtų ėmę
šnekėti, kad jie neturi širdies (p. 45)
53. Mais les autres, c’est comme s’ils
étaient pas de ce monde (p. 66)
O kiti būdavo tarsi iš mėnulio nukritę
(p. 46)
54. S’il y a une salope qui s’aperçoit deux
ans après que son môme est heureux
chez les autres, si on lui a fait des faux-
papiers en règle elle ne le retrouvera
jamais et ça lui donne une chance à
courir (p. 67)
Nes jei atsiras kekšė, kuri po poros metų
pastebės, kad jos vaikui gera pas kitus,
ir jei norės jį atsiimti, kad parodytų, iš
kur kojos dygsta, tai jeigu jam
dokumentai padirbti pagal visas
taisykles, ji niekada jo nebeatkas, ir tada
jam yra vilties išsigelbėti (p. 47)
55. Vous vous imaginez Dieu sait quoi (p.
72)
Prisigalvojate dievai žino ko (p. 50)
56. Mais il fallait faire gaffe parce que la
police a toujours un œil pour les
mineurs en liberté (p. 76)
Bet turėjau saugotis, nes policija akių
nenuleidžia nuo nepilnamečių laisvėje
(p. 53)
57. Mais je sais que les chrétiens ont payé
les yeux de la tête (p. 78)
Bet žinau, krikščionys galvą padės (p.
54)
58. Comme elle vivait du bouche-à-oreilles
(p. 79)
Ji gyveno iš to, kad kas nors užtardavo
už ją žodelį (p. 55)
59. Mais je devais faire gaffe (p. 80) Bet turėjau būti viskam pasirengęs (p.
56)
60. Elle avait mis quelques sous de côté
pour ses vieux jours (p. 82)
Ji buvo atsidėjusi šiokią tokią sumelę
senatvei (p. 57)
61. Et elle avait promis que j’allais être
comme un coq en pâte (p. 83)
Ir pažadėjo, kad aš vartysiuos kaip
inkstas taukuose (p. 58)
44
62. La cœur brisé (p. 83) Plyštančia širdimi (p. 58)
63. Mais j’avais un peur bleue (p. 86) Tik vis bijojau (p. 59)
64. C’était ni vu ni connu (p. 86) Ir viskas ėjo kaip iš pypkės (p. 60)
65. J’aurais n’importe quoi sans être obligé
de changer de tête (p. 87)
Todėl su savo marmūze galėčiau
pretenduoti į ką tiktai nori (p. 60)
66. Même Banania qui commençait à se
réveiller à la vie et à sentir qu’il avait
intérêt à défendre son bifteck (p. 87)
Ir Bananija ėmė busti gyvenimui ir
pajuto, kad turi išsikovoti savo duonos
kąsnį (p. 61)
67. Si la tête se détacher de tout en tourne
plus rond (p. 88)
O jei atsijungia galva ir nustoja dirbti
smegeninė (p. 61)
68. Et personne ne vous fera de cadeaux (p.
88)
Ir pasidarai niekam nebeįdomus (p. 61)
69. Tellement elle était au ciel (p. 90) Pakilusi devintam dangun (p. 62)
70. Moi, l’héroïne, je crache dessus (p. 90) Man tai nusispjaut į tą heroiną (p. 62)
71. Pour se pique, il faut vraiment chercher
à être heureux et il n’y a que les rois de
cons qui ont des idées pareilles (p. 90)
Kad griebtumeis adatos, reikia rimtai
užsigeisti laimės, o tokios mintys gali
ateiti į galvą tik visiškiems idiotams (p.
62)
72. Le bonheur, c’est une belle ordure et
une peau de vache et il faudrait lui
apprendre à vivre (p. 90)
Laimė - gera kekšė, reikėtų ją
pamokyti, kad nesikabinėtų prie žmonių
(p. 63)
73. On est pas de même bord, lui et moi, et
j’ai rien à en foutre (p. 90)
Laimė visai iš kitos serijos negu aš, ir
išvis, labai čia man jos reikia (p. 63)
74. Il devrait y avoir des lois pour
l’empêcher de faire le salaud (p. 90)
Įstatymai, kurie neleistų jai kaulinti (p.
63)
45
75. Madame Rosa était en train de baver
(p. 91)
Ponia Roza sėdėjo apspangusi (p. 64)
76. Le Mahoute était en train de chialer
par terre (p. 92)
O Muchatas būtų įmanęs gyvas žemėn
sulįsti (p. 64)
77. J’ai discuté le bout de gras (p. 93) Šnektelėjau apie šį bei tą (p. 64)
78. Elle m’a fait une fleur (p. 98) Malonę, matai padarė (p. 68)
79. Qui lui ont sauté ai cou (p. 99) Puolė jai ant kaklo (p. 69)
80. On peut se foutre de tout avec des
bandes dessinées (p. 99)
O kai žiūri komiksus į visą kitą
nusispjaut (p. 69)
81. J’ai tué comme ça une heure ou deux
(p. 101)
Ir užmušiau dar pora valandų (p. 70)
82. Et à me retrouver œil dans œil avec
Madame Rosa (p. 103)
Ir atsidurti akis į akį su ponia Roza (p.
71)
83. Mais mois la vie je vais pas lui lécher le
cul pour être heureux (p. 104)
Bet aš nesirengiu lįsti gyvenimui į
užpakalį už šitą laimę (p. 72)
84. Elle payait rubis sur ongle (p. 106) Ji mokėjo nesismulkindama (p. 73)
85. Car c’était un trottoir très couru qui ne
connaissait pas la trêve (p. 106)
Nes tai labai pelningas šaligatvis, tik
spėk suktis (p. 73)
86. Comme ça arrive parfois avec les vieux
qui ne sont plus loin du compte et qui
n’ont plus d’excuses (p. 106)
Kaip kartasi atsitinka su seniais, kurių
dienos jau suskaitytos ir kuriems
neberiekia pasiteisinimų (p. 74)
87. Il les connaissait par cœur en petits
bouts et il parlait comme on respire (p.
107)
Kai kuriuos gabalus jis mokėjo
atmintinai ir kalbėjo kaip iš rašto (p.
74)
88. J’avais un peu les jetons (p. 108) Truputį bijojau (p. 75)
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89. Parce que je n’ai pas une tête chez nous
(p.108)
Nes fizionomija mano nevietinė (p. 75)
90. Mais ils n’ont fait ni une ni deux (p.
109)
Bet jie nė nepasijudino (p. 76)
91. J’avais les jetons (p. 109) Man drebėjo kinkos (p. 76)
92. Il y en avait pour une fortune (p. 110) Pasirodo, jų gyvas galas, (p. 76)
93. Ce serai ni vu ni connu (p. 110) Tai jau turėtų būti nei regėta, nei
girdėta (p. 77)
94. Il y avait trop de monde pour moi tout
seul (p.113)
Manyje buvo tiesiog sausakimša (p.
78)
95. Qui se trouvent sur les bras avec un
môme qui a eu des alcooliques et est
demeuré sur la paléo (p. 113)
Paskui mato, kad jiems ant galvos lipa
kažkoks alkoholikų palikuonis ir dar
užkietėjęs pusprotis (p. 78)
96. Et j’ai même sauté en l’air (p. 115) Ir aš net pašokau (78)
97. Que j’en suis resté comme deux ronds
de falun (p. 116)
Kad man visas kūnas nuėjo pagaugais
(p. 79)
98. Tellement c’était pour lui le pied de
sentir qu’il y avait la quelqu’un à qui
ça faisait de la peine (p. 116)
Taip jam jau buvo malonu jausti, kad
yra šalia žmogus, kenčiantis dėl šito (p.
79)
99. Je devais avoir l’air con la bouche
ouverte (p. 118)
Atrodžiau turbūt kaip koks išsižiojėlis
(p. 80)
100. Parce que ça ne lui dit rien qui chante
(p. 119)
Nes niekas jam neįdomu (p. 80)
101. Elle me jeta un coup d’œil, mine de
rien, mais je voyais bien que je lui faisais
de l’effet (p. 119)
Ji mėtė į mane žvilgsnį lyg tarp kitako,
bet puikiai mačiau, kad darau jai įspūdį
(p. 81)
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102. D’un seul coup sous vos yeux (p. 120) Akimirksniu (p. 81)
103. Il n’y avait plus trace de sang nulle
part (p. 120)
Ir niekur nelikdavo jokio pėdsako (p.
81)
104. Ça sert à rien de faire chier les gens en
les prenant par les bons sentiments (p.
123)
Nes kam be reikalo tampyti žmonėms
nervus apeliuojant į jų gerus jausmus
(p. 83)
105. Si les mecs à main armée sont comme
ça, c’est parce qu’on les avait pas repéré
quand ils étaient mômes et ils sont restés
ni vus ni connus (p. 128)
Jei norite žinoti mano nuomonę, tai tie
ginkluoti bičai yra tokie todėl, kad
vaikystėje jų niekas neužvedė ant kelio,
ir liko jie nei šiokie, nei tokie (p. 87)
106. Dieu sait pourquoi (p. 131) Dievai žino kodėl (p. 89)
107. Pour décrire l’hôpital sous des couleurs
encourageantes (p. 132)
Norėdamas pavaizduoti ligoninę
rožinėmis spalvomis (p. 90)
108. Tu as toute la vie devant toi (p. 133) O tau visas gyvenimas dar prieš akis
(p. 91)
109. On a fait tchin tchin (p. 135) Mudu susidaužėme (p. 92)
110. Je vais rien devenir du tout et puis c’est
pas encore compté (p. 137)
Manęs velnias neims. Be to dar ne
paskutinioji (p. 94)
111. C’était hors la loi (p. 138) Tai būtų buvę antgamtiška (p. 94)
112. J’ai dû l’apprendre par cœur (p. 138) Ir aš turėjau <..>išmokti ją mintinai (p.
94)
113. Je lui faisais un peu la cour (p. 143) Aš truputį pasimeilindavau poniai
Lopai (p. 98)
114. La pomme d’Adam (p. 144) Adomo obuolį (p. 99)
115. Madame Rosa pouvait parler et avait
toute sa tête (p. 145)
Ponia Roza dar galėjo kalbėti ir jai visi
buvo namie (p. 99)
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116. Et que ça lui donnait des sueurs froides
(p. 146)
Ir nuo to ją kartais pildavo šaltas
prakaitas (p. 100)
117. Pour vous dire que c’est l’heure (p. 148) Atseit išmušė tavo valanda (p. 101)
118. C’est pas la faute des vieux s’ils sont
toujours attaqués à la fin et je suis pas
tellement chaud pour les lois de la
nature (p. 149)
Seniai nekalti, kad gyvenimas galop
juos užgriūva, todėl aš ir nesu
aistringas gamtos įstatymų gerbėjas
(p. 102)
119. Comme si on était venu lui rendre les
derniers honneurs (p. 150)
Tarsi būtų atėję paskutinį kartą jos
iškilmingai pagerbti (p. 103)
120. Le soir elle montait chez nous pour
donner un coup de main (p. 151)
Paskui ateidavo pas mus padėti (p. 103)
121. Je ne vais pas lui jeter des fleurs (p.
152)
Aš nesirengiu už tai apipilti jos gėlėmis
(p. 104)
122. Madame Lola en avait parfois gros sur
la patate (p. 152)
Poniai Lolai dėl to kartais būdavo
sunku ant širdies (p. 104)
123. Ça lui avait remonté le moral (p. 153) Kad visa tai jai pakėlė ūpą (p. 105)
124. Pour boire un verre (p. 154) Išlenkėm po stikliuką (p. 105)
125. Et les frères Zaoum l’ont portée au
sixième étage comme une fleur (p. 154)
Ir broliai Zaomai užnešė ją į septintą
aukštą kaip plunksnelę (p. 105)
126. Alors ça faisait du blanc sur blanc
dans sa tête (p. 155)
Ir jo galvoj buvo tuščia, o tuščia (p.
106)
127. Est venus nous jeter un coup d’œil (p.
158)
Atėjo pažiūrėti, kaip mes laikomės (p.
109)
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128. Mais ils sont attaqués par la nature, qui
peut être une belle salope et qui les fait
crever à petit feu (p. 158-159)
Bet juos užpuola gamta ir verčia
bjaurybė, merdėti ant lėtos ugnies (p.
109)
129. Qu’ils ont les yeux qui sortent de la
tête (p. 159)
Ir akys iššoksta jiems ant kaktos (p.
109)
130. Me donnait encore le chair de poule (p.
163)
Šiurpau vien pagalvojęs apie tai (p. 112)
131. Si déjà elle allait prendre le train pour
toujours (p. 164)
Tarsi jau ruoštųsi lipti į traukinį ir
keliauti amžiniop (p. 113)
132. J’en avais plein le cul, je vous le jure (p.
168)
Man visa tai va taip įsiėdė, garbės žodis
(p. 116)
133. Vous me faites chier tous (p. 168) Jūs visi mane vemti verčiat (p. 116)
134. Moise a essayé de me remonter le
moral (p. 172)
Moišė pabandė pakelti man ūpą (p. 119)
135. Pour me donner un coup de main (p.
172)
Ir man padėti (p. 119)
136. J’ai marqué ce jour-là d’une pierre
blanche parce que c’était une jolie
expression (p. 173)
Tai buvo šviesi diena mano gyvenime
(p, 119)
137. Quand on se fout de tout (p. 175) Kai nusispjaut į viską (p. 120)
138. Elle avait fait un petit somme (p. 175) Manė kad paprasčiausiai nusnūdo (p.
121)
139. Sans ça ils deviennent une goutte
d’eau a la mer (p. 178)
Nes kitaip jie jaučiasi, kaip lašas
jūroje (p. 123)
140. Elle avait des passages à vide (p. 181) Kad ji kartais atsijungia (p. 125)
141. Elle était dans les vapes (p. 181) Ji buvo visiškai be galvos (p. 125)
50
142. Vous allez pas encore foutre le camp (p.
182)
Jau vėl mausit kur nors ten (p. 126)
143. Que ça va sauter et vous tomber dessus
de tous les côtés, et c’est la panique (p.
184)
Viskas dabar sukils ir užgrius ant tavo
galvos, o tai ir yra panika 184 (p. 127)
144. Elle a tout de suite eu une peur bleue
(p. 186)
Ji baisia persigando (p. 129)
145. Dieu ait son âme (p. 189) Dieve duok jai dangų (p. 131)
146. Ça m’a glacé les fesses (p. 189) Mane net šiurpas nukratė (p. 131)
147. Et les intéressées pouvaient dormir sur
leurs deux oreilles (p. 197)
Ir suinteresuoti asmenys galėjo miegoti
ramiai (p. 138)
148. On avait eu de la veine (p. 202) Mums pasisekė (p. 142)
149. Pour ne pas faire de vague (p. 202) Kad neskaudintumėm vienas kitam
širdies (p. 142)
150. J’ai eu du pot (p. 203) Man nuskilo (p. 142)
151. Ça afin en queue de poisson (p. 204) Dingo kaip į vandenį (p. 143)
152. Il n’a jamais voulu de ce pain-là (p.
205)
Jis niekada nenorėtų taip užsidirbti
pragyvenimui (p. 144)
153. J’avais froid aux fasses (p. 206) Mane net šiurpas nukratė (p. 145)
154. J’ai eu un coup de pot (p. 207) Bet čia man pasisekė (p. 145)
155. Il parait que l’alcool de palme était bon
pour Madame Rosa car il monte à la
tête (p. 210)
Palmių vynas turėjo išeiti į gerą poniai
Rozai, nes jis muša į galvą (p. 147)
156. Parce que je commençais toujours par
la fin des haricots (p. 215)
Nes vis griebiausi už pirmo
pasitaikiusio šiaudelio (p. 151)
51
157. Pour jeter un coup d’œil a (p. 221) Užmesti akies į (p. 155)
158. Mais on était pas du même quartier (p.
222)
Bet mes buvom aiškiai ne iš to paties
molio drėbti (p. 156)
159. Ils étaient vraiment du même quartier
(p. 222)
Jie tikrai buvo visai kito lizdo
paukščiai (p. 156)
160. J’ai eu un truc à la gorge que j’ai avalé
et puis, je suis précipité dehors et j’ai
foutu le camp (p. 223)
Man įstrigo gerklėj kažkoks velnias,
nurijau jį, o paskui nėriau pro duris ir
nukūriau (p. 157)
161. On était pas du même quartier (p. 223) Mes ne iš to paties molio drėbti (p.
157)
162. La vie, c’est pas un truc pour tout le
monde (p. 225)
Gyvenimas nusišypso ne kiekvienam
(p. 157)
163. Il n’avait jamais mis les pieds chez nous
(p. 232)
Jis pas mus niekada nė kojos nekėlė (p.
163)
164. J’ai tout de suite senti que le malheur
allait frapper à notre porte (p. 232)
Aš iškart pajutau, kad nelaimė tuoj
tuoj pasibels į mūsų duris (p. 163)
165. Le docteur Katz sourit dans sa barbe
(p. 241)
Daktaras Kacas nusišypsojo į ūsą (p.
168)
166. Madame Rosa reprenait si vite du poil
de la bête (p. 243)
Ponia Rosa taip greitai atkuto (p. 171)
167. J’avais le cœur serré (p. 244) Man širdis plyšo (p. 171)
168. J’avais des larmes qui m’étouffaient
(p. 245)
Ašaros smaugė mane (p. 172)
169. Il m’a dit qu’il nous séparera seulement
le couteau sur la gorge (p. 245)
Jis man pasakė, kad mudu išskirs tik
per jo lavoną (p. 172)
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170. Que le docteur Katz voyait d’un très
mauvais œil (p. 246)
Į kurį daktaras Kacas žiūrėjo su
nepasitenkinimu (p. 172)
171. On ne peut pas juger tout d’un même
œil (p. 246)
Negalima apie viską spręsti pagal save
(p. 173)
172. Elle avait des yeux de merlan frit (p.
249)
Akys stovėjo stulpu (p. 174)
173. Ça m’a fait un coup (p. 252) Pataikė tiesiai man į širdį (p. 177)
174. J’avais presque plus de vois (p. 253) Aš beveik netekau žado (p. 177)
175. Je m’étais fourré dans le vrai merdier
(p. 253)
Įklimpau iki ausų (p. 177)
176. Il allait avoir tous les Juifs et tous les
Arabes de Belleville sur les dos (p. 257)
Tai turės reikalų su visais Belvilio
žydais ir arabais (p. 180)
177. Je sais qu’on a beau en baver (p. 261) Nors ir kaip viskas jau lystų per gerklę
(p. 182)
178. Qui m’a fait manger à l’œil (p. 266) Jis pavalgydino mane už ačiū (p. 185 –
186)