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ENAM REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA Fitiavana – Tanindrazana - Fandrosoana Ecole Nationale d’Administration de Madagascar MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE L’ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION DE MADAGASCAR SECTION : Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Présenté par : RAVELONANTOANDRO Randrembaharisoa Alfred PROMOTION ILAINA : 2014-2016 PRESIDENT DU JURY : RAVELOJAONA Tantely Falinirina Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Conservateur de la propriété foncière à Antananarivo Atsimondrano EXAMINATEUR : RABEDAORO Miora Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Conservateur de la propriété foncière à Antananarivo Atsimondrano ENCADREUR : HAINGONAVALONA Danielle Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Chef de Service d’Appui aux Guichets Fonciers Janvier 2016 Androhibe Antananarivo 101 BP 1163 020 24 553 79 Ecole Nationale d’Administration de Madagascar Etablissement Public à caractère Administratif Placé sous tutelle du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales et du Ministère des Finances et du Budget Site web : www.enam.mg e-mail : [email protected] [email protected] tél: 020 24 553 86 UNE BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE : GARANT D’UN SERVICE FONCIER EFFICACE. CAS DE LA CONSERVATION FONCIERE

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ENAM

REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA Fitiavana – Tanindrazana - Fandrosoana

Ecole Nationale d’Administration de Madagascar

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE L’ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION DE MADAGASCAR

SECTION : Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière

Présenté par :

RAVELONANTOANDRO Randrembaharisoa Alfred PROMOTION ILAINA : 2014-2016

PRESIDENT DU JURY: RAVELOJAONA Tantely Falinirina Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Conservateur de la propriété foncière à Antananarivo Atsimondrano EXAMINATEUR : RABEDAORO Miora

Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Conservateur de la propriété foncière à Antananarivo Atsimondrano ENCADREUR : HAINGONAVALONA Danielle Inspecteur des Domaines et de la Propriété Foncière Chef de Service d’Appui aux Guichets Fonciers

Janvier 2016

And Androhibe Antananarivo 101 BP 1163 020 24 553 79

Ecole Nationale d’Administration de Madagascar Etablissement Public à caractère Administratif

Placé sous tutelle du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales et du Ministère des Finances et du Budget

Site web : www.enam.mg e-mail : [email protected]

[email protected] tél: 020 24 553 86

UNE BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE : GARANT D’UN SERVICE FONCIER EFFICACE. CAS DE LA

CONSERVATION FONCIERE

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R E M E R C I E M E N T S

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance.

Je tiens tout d’abord à remercier à cet effet tous ceux qui ont contribués à la réalisation des deux années de formation au sein de l’Ecole Nationale d’Administration de Madagascar, en l’occurrence :

- Monsieur IBE Hanitrarivo Julino, Directeur Général de l’Ecole

Nationale d’Administration de Madagascar.

- Madame, RAZAFINDRANGODONA Haingoharinoro, Directeur

de la Formation Initiale à l’ENAM.

- Tout le personnel administratif de l’Ecole

- Tous les enseignants.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers tout le personnel de l’Administration foncière que ce soit au niveau de la Direction Générale Des Services Fonciers, qu’au niveau de la Conservation foncière d’Antananarivo Ville.

Je voudrais aussi adresser toute ma gratitude à mon encadreur, Madame HAINGONAVALONA Danielle, Inspecteur des Domaine et de la Propriété Foncière, Chef de service d’Appui aux Guichets fonciers, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses conseils qui ont contribués à alimenter mes réflexions.

Enfin, je m’adresse mes sincères remerciements à ma famille et mes collègues de la promotion ILAINA en particulier ceux de la section IDPF, et qui m’ont accompagné, aidé et soutenue tout au long de la réalisation de ce mémoire.

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S O M M A I R E INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : LE FONCIER ET LA BASE DE DONNEES ................................................................................ 4

CHAPITRE 1 – LA CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE ....................................................................... 5

1.1. Le régime de l’immatriculation foncière ....................................................................................... 5 1.2. Les rôles et missions de la conservation de la propriété foncière ................................................ 11 1.3. Le fonctionnement de la conservation foncière .......................................................................... 14

CHAPITRE 2 – LES DONNEES FONCIERES ET SON CONTENU........................................................................... 19

2.1. Les informations disponibles au niveau des services fonciers ...................................................... 19 2.2. Les supports des données foncières ........................................................................................... 23 2.3. De l’archivage des données foncières ......................................................................................... 26

CHAPITRE 3 -LA BASE DE DONNEES FONCIERE ET LES REFORMES FONCIERES .................................................. 31

3.1. La réforme foncière de 2005 ...................................................................................................... 31 3.2. Les acquis de la réforme en matière de base de donnés foncières au niveau de la conservation foncière. ................................................................................................................................................. 38 3.3. Vers un renforcement de la réforme. ......................................................................................... 40

CONCLUSION PARTIELLE ................................................................................................................................. 46

DEUXIEME PARTIE : LA BASE DE DONNEES FONCIERE : ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL ET LES PROBLEMES

RENCONTRES - CAS DE LA CONSERVATION FONCIERE .................................................................................... 47

CHAPITRE 1- LA SITUATION DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE DE LA CONSERVATION FONCIERE .................. 48

1.1. L’état des données foncières disponible au niveau de la conservation foncière. .......................... 48 1.2. La situation de la gestion des données foncières au niveau de la CPF .......................................... 51 1.3. L’état actuel de la BDF au sein de la CPF ..................................................................................... 59

CHAPITRE 2- LES DIFFICULTES RENCONTREES EN MATIERE DE BASE DE DONNEES FONCIERES - CAS DE LA

CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE ............................................................................................... 62

2.1. Les difficultés en termes de production de données foncières .................................................... 62 2.2. Les problèmes liés à la gestion de la BDF existant ....................................................................... 65 2.3. Le cas des CPF ne disposant pas de BDF...................................................................................... 70

CHAPITRE 3- LES ENJEUX DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE AU SEIN DE LA CONSERVATION DE LA

PROPRIETE FONCIERE ................................................................................................................................. 73

3.1. Les impacts de la situation de la BDF .......................................................................................... 73 3.2. L’importance de la BDF sur le fonctionnement des services fonciers ........................................... 76 3.3. Les enjeux de la BDF................................................................................................................... 78

CONCLUSION PARTIELLE ................................................................................................................................. 80

TROISIEME PARTIE : DE LA NECESSITE D’UNE BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE POUR L’EFFICACITE DU

SERVICE FONCIER ........................................................................................................................................... 81

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CHAPITRE 1- LA CAPITALISATION DES ACQUIS EN MATIERE DE BASE DE DONNEES FONCIERE ........................ 82

1.1. Pérenniser les acquis de la réforme ............................................................................................ 82 1.2. Les suggestions pour faire face aux autres contraintes liées à l’absence d’une BDF fiable............ 92

CHAPITRE 2- LA MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE NATIONALE POUR UNE OPTIMISATION DE LA BASE DE

DONNEES FONCIERE ................................................................................................................................... 97

2.1. La nécessité d’une politique nationale en matière de BDF .......................................................... 97 2.2. De la conception d’un projet pour une production des données foncières fiables ....................... 98 2.3. La mise en place des cadres d’exécution de la politique ............................................................ 102 2.4. De la mise en place d’une BDF nationale .................................................................................. 105

CHAPITRE 3- LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE LA BASE DE DONNEES FONCIERES ......................................... 110

3.1. Sur le fonctionnement du service de la CPF : de l’informatisation à la dématérialisation ........... 110 3.2. Pour les usagers : de la mise en ligne du service foncier. ........................................................... 112 3.3. Pour l’administration foncière : vers une réforme de l’administration. ...................................... 113

CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................................................... 116

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................... 117

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : RECAPITULATIF DES DONNEES DISPONIBLE AU NIVEAU DE LA DGSF ............................................ 21 TABLEAU 2 : RECAPITULATIF DES REALISATIONS DANS LE CADRE DE LA DECENTRALISATION DE LA GESTION

FONCIERE. .............................................................................................................................................. 36 TABLEAU 3 - BILAN DU VOLET FORMATION DES ACTEURS DU FONCIER ........................................................... 37 TABLEAU 4 - RECAPITULATIF DE LA NUMERISATION DES DONNEES FONCIERESS SELON LE SOURCE DE

FINANCEMENT ....................................................................................................................................... 52 TABLEAU 5 - REPARTITION DE LA FORMATION DES FORMATEURS DES DEUX ENTITES (DOMAINES ET TOPO) ... 57 TABLEAU 6 : ETAT DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE EXISTANT .................................................................... 60 TABLEAU 7: TYPE DE TRAITEMENT ASSOCIE A CHAQUE TYPE DE DEGRADATION DES DOCUMENTS FONCIERS .. 89 TABLEAU 8: COMPARATIF ENTRE SERVICE INFORMATISE ET NON EN TERME DE DUREE DE TRAITEMENT DE

DOSSIER ............................................................................................................................................... 111

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LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 : BILAN DE LA REFORME EN MATIERE DE RENOVATION, DE MODERNISATION ET D’INFORMATISATION DES CONSERVATIONS FONCIERES ET TOPOGRAPHIQUES ........................................................................ 35

FIGURE 2 : ETAT DE LA NUMERISATION DES DONNEES FONCIERES (SELON LA SOURCE DE FINANCEMENT) .... 54 FIGURE 3 : ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION DU SYSTEME D’INFORMATION ET DE LA BASE DE DONNEES . 104 FIGURE4 : SCHEMA SIMPLIFIE DU STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE

NATIONALE AVEC LES FLUX D’INFORMATIONS. ..................................................................................... 109

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

PHOTO 1 : ETAT DE L’ARCHIVE DES DOSSIERS FONCIERS DE LA CPF ANTANANARIVO VILLE .............................. 49

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LISTE DES ABREVIATIONS

AMVR : Aire de Mise en Valeur Rurale

BDD : Base de Données

BDF : Base de données foncière

BS : Bureau Spécialisé

BV Lac : Bassin Versant du Lac Alaotra

CCDF : Chef de la Circonscription Domaniale et Foncière

CCOM : Cellule Communication

CCPNF : Cellule de Coordination du Programme National Foncier

CEL : Constatation de l’état des Lieux

CPF : Conservation de la Propriété Foncière

CIRDOMA : Circonscription Domaniale et Foncière

CIRTOPO : Circonscription Topographique

CRI : Certificat de Recherche Infructueuse

CSJ : Certificat de Situation Juridique

CRTF : Comité de Révision des Textes Fonciers

DAGFD : Direction d’Appui à la Gestion Foncière Décentralisée.

DDPF : Direction des Domaines et de la Propriété Foncière

DGSF : Direction Générale Des Services Fonciers

DSIMF : Division du Système d’Information et de la Modernisation Foncière

DST : Direction des Services Topographiques

ECD : Emploi de Courte Durée

FIDA : Fonds Internationale pour le Développement Agricole

INDDL : Institut National pour la Décentralisation et le Développement Local

LPF : Lettre de la Politique Foncière

MCA : Millenium Challenge Account

OF : Observatoire du Foncier

PGDI : Programme de Gouvernance et de Développement Institutionnel

PLOF : Plan local d’occupation foncière

PNF : Programme National Foncier

PPNT : Propriété Privée Non Titrée

RPI : Ressources propres internes

SDC : Service des Domaines et de la Conservation

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SECATT : Service de l’Expropriation et de la Coordination des Activités des Tribunaux

Terriers

SGBD : Système de Gestion d’une Base de Données

SIM : Service de l’Intervention et des Méthodes

SMF : Service de la Modernisation Foncière

SRD : Service Régional des Domaines

SRT : Service Régional de la Topographie

SSS : Service du Suivi et de la Statistique

TIC : Technologie de l’Information et de la Communication

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GLOSSAIRE

Act Torrens : Tout droit réel se rapportant à la propriété n’existe à l’égard des tiers tant qu’il n’est

pas publié sur le livre foncier.

Données foncières : elles sont constituées par l’ensemble des documents fonciers disponible auprès

des services fonciers. Pour la Conservation foncière, ces données sont composées par : les pièces du

dossier, les livres et matrices cadastrales et les plans

Hypothèque : Garantie constituée au profit d’un prêteur et constituant dans la valeur, totale ou

partielle, d’un bien immobilier. L’hypothèque est un droit réel qui appartient au titulaire du droit de

propriété.

Immatriculation : Régime juridique applicable à la propriété foncière garantissant à celui-ci un

caractère définitif et inattaquable. Plus précisément l’immatriculation est la phase qui permet

l’identification du terrain par le bornage de celui-ci et attribution d’un numéro chronologique au livre

foncier

Imprescriptibilité : Caractère juridique d’un droit, d’un bien ou d’une action en justice, qui ne peut

s’éteindre par l’effet de la prescription, autrement dit par l’écoulement du temps

Inaliénabilité : Caractère juridique qui, empêche le transfert de la propriété d’un bien d’une

personne à une autre. En particulier, l’inaliénabilité s’applique aux dépendances du domaine public.

Inscription : Action par laquelle un acte juridique constitutif ou relatif à un droit réel portant sur un

immeuble immatriculé, est enregistré sur le compte spécifique de cet immeuble dans le

Informatisation : ensemble de processus tendant à l’utilisation des matériels informatique au niveau

d’un organisme. Elle peut concerner le service ou les données.

Insaisissabilité : Caractère juridique qui, dans des conditions fixées par la loi, empêche un bien d’être

saisi par un créancier. L’insaisissabilité caractérise notamment les dépendances constitutives du

domaine public.

Livre Foncier : Registre sur lequel sont inscrits, par ordre chronologique, les immeubles au fur et à

mesure de leur immatriculation.

Mutation : C’est une opération permet de changer en partie ou en totalité le propriétaire d’un

immeuble immatriculé.

Reconstitution : action tendant à rétablir et de remettre en son état initial un objet ou une chose

jugée manquante, détériorée ou perdue.

Système de gestion de base de données : est un ensemble de logiciel qui permet de gérer une base

de données.

Titre foncier : Le titre foncier est le nom donné à un compte spécifique de chaque immeuble dans le

livre foncier dont le propriétaire reçoit un duplicata du titre foncier.

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Propriété : La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue,

pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements.

Propriétaire (Droit de) : C’est le droit réel qui permet à son détenteur d’user, de jouir et de disposer

de son bien de la manière la plus absolue, sous réserve des limites qui pourraient être fixées par les

dispositions légales.

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I N T R O D U C T I O N

Base de toute activité de l’homme, la terre joue un rôle primordial dans la vie de chaque

personne en tant que source de subsistance. Face à cette place de la terre, l’administration est tenue

de préserver et de garantir les droits des propriétaires terriers, telle est la mission qui incombe aux

services fonciers par l’intermédiaire du service de la conservation de la propriété foncière.

La conservation foncière a été instaurée au niveau des services fonciers. Comme son nom

l’indique, la conservation de la propriété foncière, a pour principal tâche de conserver les droits des

propriétés immobilières ainsi que ceux des titulaires de droit réels immobiliers sur les terrains titrés

ou cadastrés.

Gérer et conserver les informations au niveau de la conservation foncière se trouvent de plus

en plus complexe vu le nombre des données traités qui ne cessent d’augmenter. Pour faire face à tel

problème et vu l’évolution de la technologie en matière de gestion de données, l’utilisation d’un outil

se rapportant à ces besoins semble inévitable notamment dans le cadre de la gestion de données

foncières. Il en est ainsi de la base de données foncière.

Dans le langage courant, on peut définir la base de données comme l’ensemble

d’informations regroupées sous la forme d’enregistrements stockés sur un système de fichiers logique

ou physique structurés et organisées de manière à pouvoir être facilement manipulées. Le terme base

de données qui vient de l’anglais « database » est utilisé pour la première fois en 1964 pour désigner

une collection d’informations partagées par différents utilisateurs d’un système d’information

militaire.

Au niveau de la conservation foncière, la mise en place de la première base de données

foncière remonte en 2008 dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme foncière entamée depuis

2005. Elle n’a pas été prévu expressément dans les grandes lignes de la reforme foncière, par ailleurs

elle est considérée comme faisant partie des activités concrétisant la mise en œuvre de l’axe 1 de la

reforme portant « restructuration, modernisation et informatisation des conservations foncières et

topographiques » notamment en son volet modernisation et informatisation.

De ce fait, le processus de mise en place d’une base de données foncière au niveau de la

conservation foncière a été déjà entamé depuis. Cependant suite à diverses situations

interdépendantes, interne ou externe au service, ce processus n’a pas aboutit aux résultats

escomptés alors même que l’existence de cette base de données au niveau de la conservation

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constitue le fondement même de tout processus d’informatisation opéré au niveau du service

foncier, une des solutions pour pallier contre la lenteur administrative.

Malgré les efforts réalisés par l’administration par le biais de la réforme entreprise depuis

2005, la situation au niveau de la conservation nécessite encore de nombreuses améliorations,

l’usager reste perplexe quant à la qualité de service offert par ce service. Sur ce point réside l’intérêt

du présent travail de recherche, c’est d’insister sur l’utilité d’avoir une base de données foncière

fiable au niveau de la conservation, une base de données foncière qui répond aux besoins du service,

lui permettant de réaliser les missions que les textes lui ont dictées et en même temps de satisfaire

les attentes des usagers.

Concernant la méthodologie adoptée pour réaliser le présent mémoire, comme tout travail

de recherche, elle a commencée par la collecte des documents indispensables au traitement du

sujet. Les informations à collecter proviennent principalement des ouvrages, des mémoires de fin

d’études mais aussi des données sur le net, des rapports d’activité des différents services concernés

(les services au sein de la Direction générale des services fonciers), et enfin des informations issue

des enquêtes et interview auprès des personnes ressources (agents de la conservation, usagers,

responsable des services publics autre que le services fonciers).

Une fois les données réunies, vient par la suite le tri des données puis l’analyse de ces

documents afin d’élaborer un plan provisoire pour la recherche. Cette tache aboutira à

l’établissement des fiches des données déjà regroupés en amont. Ces fiches sont d’une importance

capitale au moment de la rédaction, car ils permettront d’avoir un raisonnement logique et un fil

d’idée plus cohérent.

Le présent thème de recherche propose une amélioration du fonctionnement de

l’administration foncière en générale par l’instauration d’une base de données fiable, a pour objectif

principal d’améliorer la gestion foncière, condition sine quoi none de tout développement

économique et sociale du pays.

Comme objectifs spécifiques, la recherche entreprise pour ce thème de mémoire permettra :

- de mettre en évidence les difficultés rencontrés lors de la mise en place de la

base de données foncière au sein du service ;

- de disposer au sein du service de la conservation de la propriété foncière,

une base de données foncière fiable, opérationnelle et complète, résultant des

recommandations pour les problèmes rencontrés ci dessus.

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- d’améliorer le fonctionnement de l’administration foncière au niveau local

(nouvelle organisation et pratique de travail) par l’exploitation d’une base de données

foncière fiable et par conséquent une amélioration des services rendus à l’usager – en

termes de qualité et de quantité.

De ces analyses découlent alors les questions de réflexions suivantes :

- Peut-on parler d’une base de données au niveau de la conservation après la

reforme foncière de 2005 ?

- Si cette base de données existe, Quelle aura-t-elle apporté pour le service de

la conservation ?

- Quels sont les mesures prises pour que cette base de données existe et soit

fiable ?

De ces problématiques est issue l’hypothèse de recherche suivant laquelle l’existence d’une

base de données fiable est impérative pour le bon fonctionnement de la conservation de la propriété

foncière.

Pour vérifier cette hypothèse, l’étude comprendra trois parties à savoir :

la première partie concerne « le foncier et la base de données» mettant l’accent sur

les relations existant entre le service foncier en l’occurrence la conservation foncière et la base

de données foncière ;

la deuxième partie développe « la base de données foncière : Analyse de l’état actuel

et les problèmes rencontrés. Cas de la Conservation de la Propriété foncière» fait état de la

situation actuelle de la base de données existante ainsi que les difficultés rencontrés ;

la troisième partie avance « la nécessité d’une base de données foncière fiable pour

l’efficacité du service foncier » traitera les mesures à prendre pour pouvoir réaliser l’objectif

même de la présente mémoire.

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PREMIERE PARTIE :

LE FONCIER ET LA BASE DE DONNEES

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P R E M I E R E P A R T I E : L E F O N C I E R E T L A B A S E D E

D O N N E E S

Parler du foncier conduit automatiquement à s’orienter vers les services en charge du

foncier. Ces services sont actuellement nombreux en fonction du statut des terres concernés. Mais

dans le cadre de la présente étude le service foncier concerné est la Conservation foncière.

La délimitation du cadre et de l’objet de l’étude constitue une étape préalable à l’analyse

même de la situation existante.

Ainsi avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de définir dans un premier temps le

cadre même de l’étude, c’est-à-dire le service foncier concerné qui est la conservation de la propriété

foncière, l’objet de l’étude : la base de données. Les relations existant entre base de données et le

foncier seront mise en évidence au cours de la présente partie.

Seront ainsi étudiés toute au long de cette partie les trois chapitres suivants :

- la conservation de la propriété foncière

- les données foncières et son contenu

- la base de données foncière et les reformes foncières

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CHAPITRE 1 – LA CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE

La conservation foncière est un bureau se trouvant au niveau de la circonscription domaniale

ou communément appelé CIRDOMA.

Pour les services fonciers se situant dans la région d’Analamanga, sauf celui de

Manjakandriana, circonscription domaniale et conservation de la propriété foncière constitue deux

services bien distincts, sous la responsabilité de deux catégories de personne : le chef de

circonscription domaniale et le conservateur. Cependant pour les services fonciers en dehors de la

région d’Analamanga, les deux fonctions sont cumulées par un seul individu qui joue à la fois le rôle

de CCDF et de conservateur, faute de personnel

La conservation de la propriété foncière est selon le texte chargé d’assurer aux titulaires la

garantie des droits réels qu’ils possèdent sur les immeubles soumis au régime de l’immatriculation1.

De ce fait, la compétence du service de la conservation est limitée aux immeubles immatriculés. Il

est primordial de savoir ce qu’est le régime foncier de l’immatriculation avant de voir les rôles et par

la suite le fonctionnement de ce service.

1.1. Le régime de l’immatriculation foncière

L’immatriculation constitue un préalable à toutes les autres activités réalisées au niveau de la

conservation. Faut-il rappeler qu’un immeuble soit immatriculé pour que soit possible toute

publication des droits réels sur cet immeuble. Mais qu’en est il de l’origine de ce régime, comment le

réaliser et quels sont les principes fondamentaux qui en découlent.

1.1.1. De l’origine du régime foncier de l’immatriculation

Le régime de l’immatriculation a été mise en place à Madagascar par l’administration

coloniale française. Il s’inspire de « l’Act torrens » qui a posé le principe de la propriété privée,

considérée comme un droit absolu qu’un individu peut exercer sur un immeuble quelconque.

Le régime foncier d’immatriculation a été établit par la loi du 19 mars 1886 promulguée par

la Reine RANAVALONA III. Cette loi constitue une véritable révolution au niveau de la gestion du sol

en passant de la propriété coutumière ancestrale à un statut de droit moderne avec l’apparition du

titre foncier comme preuve intangible de la propriété des terres.

1 Art 1 de l’ordonnance 60 146 du 03 octobre 1960

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En tant que base du régime foncier de l’immatriculation, la dite loi a aussi mis en place les

services publics en charge de la gestion foncière : le service de la conservation foncière et le service

topographique, et décrit les principaux rôles de ces services.

Le régime foncier de l’immatriculation a pour principal but de garantir et de sauvegarder le

droit des propriétaires terriers. Cependant, pour bénéficier de ce régime, il faut que l’immeuble en

question soit immatriculé.

1.1.2. Les procédures d’immatriculation :

L’immatriculation est le fait d’inscrire la situation juridique d’un terrain dans un registre

spécial réservé à cet effet et suivant un numéro d’identification. Ces registres peuvent être de deux

sortes en fonction de la procédure d’immatriculation réalisée pour immatriculer l’immeuble, il s’agit :

- du « livre foncier » pour les immeubles issus de la procédure d’immatriculation

individuelle

- de « la matrice cadastrale » pour le cas des propriétés issues de la procédure

d’immatriculation collective ou « cadastre ».

1.1.2.1. L’immatriculation individuelle :

L’immatriculation est dite individuelle lorsqu’ elle est issue d’une demande faite directement

par l’intéressé.

L’immatriculation individuelle peut être soit en vertu de la loi locale dite réquisition ou

« Tanindrazana », soit en vertu de la loi 2008 014 du 23 juillet 2008 sur le domaine privé de l’Etat,

des collectivités décentralisées et des personnes morales de droit public, ainsi que son décret

d’application2.

Concernant l’immatriculation en vertu de la loi 2008 014, il s’agit d’une immatriculation issue

d’une demande d’acquisition d’un terrain faisant partie du domaine privé de l’Etat. Elle s’obtienne à

l’issue d’une procédure administrative contradictoire basée sur une mesure de vérification des

limites et une constatation de l’état des lieux, aboutissant à la délivrance d’un acte administratif

attributif de droit de propriété3.

En générale, la procédure se déroule comme suit :

2 Décret n°2010-233 du 20 avril 2010 fixant les modalités d’application de la loi n°2008-014 du 23 juillet 2008 sur le domaine privé de l’Etat 3 Cours de « conservation » Enam 2ème année

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- La première phase de la procédure est la demande. Cependant, le demandeur doit

entamer une phase préalable notamment pour l’identification du terrain. Il faut tout d’abord

produire un plan régulier par un géomètre assermenté, accompagné d’un procès verbal des

limites.

- La phase de la demande est déclenchée par le dépôt des dossiers de la demande

auprès de la Circonscription domaniale du lieu du terrain demandé. Ces dossiers comprennent :

L’imprimé du formulaire de la demande déjà remplie et signé par le

demandeur,

le plan régulier avec PV descriptif des limites revêtu des mentions de

repérage,

le récépissé de versement du cautionnement,

une photocopie certifiée conforme de la carte d’identité nationale du

demandeur,

- La constatation de l’état des lieux (CEL) : est la phase suivant la demande, elle est

nécessaire pour vérifier la disponibilité du terrain, elle va permettre de constater si le terrain est

déjà mise en valeur ou non, si oui par qui ? Est ce qu’il y a des oppositions ou des revendications.

Une commission domaniale itinérante présidée par un agent de domaine et des membres

composés d’un agent du service topographique, du représentant de la commune, du chef

Fokontany et en la présence du demandeur, est chargée de la constatation de l’état des lieux.

Elle doit descendre sur le terrain objet de la demande. Cette phase doit aboutir à un Procès

Verbal de CEL sur lequel sera mentionné toutes les informations sur le terrain, la déclaration des

membres de la commission et celle des opposants s’il y en a, et une proposition (avis portant

rejet ou acceptation de la demande)

- L’avis des services techniques : ou précisément l’avis du service de l’aménagement

du territoire. Il est requis pour les terrains urbains afin de déterminer les réserves des voies

publiques et les prescriptions d’urbanisme en vigueur

- La décision préalable : portant d’une part immatriculation et bornage du terrain au

nom de l’Etat Malagasy et d’autre part octroi du terrain au demandeur par vente définitive. Elle

est prise soit par le Service Régional des Domaines pour les terrains dont l’autorité

d’approbation est la région4, soit par le Service des Domaines et de la Conservation si

l’approbation de l’acte est de la compétence du ministre chargé des domaines5.

4 Terrain urbain d’une superficie inférieur à 1000m2 et terrain rurale inférieure à 50 Ha 5 Terrain urbain d’une superficie supérieur à 1000m2 et terrain rurale d’une superficie supérieure à 50 Ha

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- Après avoir apprécier la régularité du dossier en constatant l’absence d’aucun vice

(revendication, opposition, litige), le Service Régional des Domaines ou le Service des Domaines

et de la Conservation va prendre une décision portant :

bornage et immatriculation du terrain à l’Etat Malagasy, cette décision permettra à la

Cirdoma d’entamer l’immatriculation et à la Cirtopo de procéder au bornage afin de savoir la

superficie exacte du terrain (nécessaire pour remplir la 2ème page du titre foncier).

octroi du terrain au demandeur

- Immatriculation préalable au nom de l’Etat Malagasy : les décisions de l’autorité

supérieure permettent de procéder à une autre phase de la procédure qui est l’immatriculation

du terrain au nom de l’Etat, puis le calcul de la provision domaniale.

- L’immatriculation préalable est suivie par l’établissement du projet d’actes

domaniaux qui peut être un acte de rejet ou d’attribution. Avant d’envoyer l’acte pour, le

demandeur est tenu de payer la provision domaniale.

- Une fois signée l’acte signé par l’autorité d’approbation, le demandeur peut entamer

la procédure de mutation à son nom auprès de la conservation concernée.

1.1.2.2. L’immatriculation collective

L’immatriculation collective est une procédure d’immatriculation issue de l’initiative de l’Etat.

Contrairement à l’immatriculation individuelle, elle concerne plusieurs parcelles se trouvant dans la

zone prévue pour réaliser l’opération.

Un arrêté prise par le ministre en charge du service topographique fixe l’ouverture des

opérations cadastrales ainsi que la zone soumise à ces opérations6. Une zone est par la suite divisée

en section puis en parcelle. Contrairement à l’immatriculation individuelle, le cadastrage concerne

donc plusieurs propriétés et par conséquent plusieurs propriétaires.

Pour aboutir à l’immatriculation des immeubles concernés par l’opération, l’immatriculation

collective comporte trois phases successives dont la phase physique, la phase juridique et la phase

administrative.

a- La phase physique

Cette phase consiste à délimiter la zone soumise à l’opération, de les subdiviser en section

puis en parcelle pour pouvoir les numéroter, afin d’identifier chaque parcelle. A la fin de l’opération

de délimitation et de bornage, doit être mis à jour un document appelé Procès Verbal de Bornage

6 Article 153 nouveau de l’ordonnance 60 146 du 03 octobre 1960 modifié par l’ordonnance 74 034 du 1o décembre 1974.

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Collective (PVCB). Le PVCB doit comporter les demandes, renseignements, requêtes, réclamations, et

les pièces justificatives, relatifs à la procédure et à la jouissance du sol. Plan et PVCB doivent être

déposés au bureau du Fokontany intéressé pendant un délai de 60 jours. Pendant ce délai, les

demandes d’inscriptions, de réclamations, les oppositions et revendications sont encore recevables.

Une fois ce délai expiré, le service topographique est tenue d’envoyer un exemplaire du PVCB et du

plan dressé au tribunal terrier ambulant.

b- La phase juridique

Cette phase est une étape cruciale de l’opération, du fait que c’est durant cette phase que le

tribunal terrier intervient pour statuer sur le sort des parcelles. Pour ce faire et en tant que tribunal

spécial, il est tenu de se prononcer sur le titulaire du droit de propriété, autrement dit, il a été

institué pour la consécration du droit de propriété des parcelles soumises à l’opération.

Au cas où il n’y a pas eu litige, le tribunal terrier rend un jugement collectif. On dit que le

tribunal statue en premier et en dernier ressort. La décision du tribunal est dans ce cas insusceptible

de recours ni d’opposition.

Mais s’il y a litige, le jugement rendu par le tribunal terrier peut faire l’objet d’un recours en

appel auprès de la cours d’appel de la juridiction civile compétente. Cependant, ces jugements sont

toujours insusceptibles d’opposition.

Une fois le jugement ou l’arrêt en cas de recours en appel ou en cassation est devenu

définitif, la phase juridique prenne fin.

c- La phase administrative

C’est dans cette phase que sera réalisée l’immatriculation des immeubles toute en se

référant aux expéditions des décisions définitives des juridictions concernées (tribunal terrier, cour

d’Appel). Le service de la conservation foncière intervient ainsi pour créer la matrice cadastrale ou

pour le cas d’une opération cadastrale nouvelle formule, ce sera le titre foncier.

1.1.3. Les effets et les principes découlant de l’immatriculation

La procédure d’immatriculation affecte la situation juridique de l’immeuble et désormais il

est soumis au principe inhérent aux immeubles immatriculés.

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1.1.3.1. Les effets de l’immatriculation

L’immatriculation d’un immeuble produit des effets juridiques sur le statut même de

l’immeuble. En effet, dès que les procédures d’immatriculation prévues ci-dessus seront achevées,

l’immeuble acquiert un nouvel statut qui est celui des immeubles immatriculés. L’immeuble est

désormais soumis au régime foncier de l’immatriculation régie par la l’ordonnance 60 146 du 03

octobre 1960.

Ce statut a un caractère définitif, l’immeuble immatriculé ne pourra plus se soustraire de ce

régime de l’immatriculation.

Ce nouvel statut lui confère un grand avantage pour le propriétaire de l’immeuble ainsi qu’au

titulaire de droit réel sur le terrain. Ces droits sont dorénavant garantis par le conservateur. Une fois

inscription faite dans le livre foncier, les droits inscrits sont opposables aux tiers. Cette inscription

aura force d’une publicité et offre une protection optimale des droits du propriétaire terrier.

1.1.3.2. Le principe découlant de l’immatriculation

Tout immeuble immatriculé est soumis au principe d’intangibilité, cependant comme tout

principe de droit, ce principe souffre d’exception.

a- Le principe d’intangibilité du titre foncier

Le principe né de l’immatriculation est le principe de l’intangibilité du titre foncier.

L’établissement du titre foncier anéanti tous les droits et charges non révélés au cours de la

procédure d’immatriculation. L’immeuble est purgé des droits non éventuellement révélés.

L’intangibilité concerne aussi bien la situation matérielle de l’immeuble que sa situation

juridique.

Au moment de l’immatriculation, le titre foncier acquiert ainsi un caractère définitif et

inattaquable

b- Les atténuations au principe de l’intangibilité

- L’intangibilité ne profite qu’à la mention originelle. Les inscriptions ultérieures ou

appelé encore inscription subséquente ne peut se prévaloir de ce principe

- Les titres cadastraux transformés en vertus de l’article 122 bis de l’ordonnance sur le

régime de l’immatriculation foncière ne bénéficient pas de l’intangibilité.

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1.2. Les rôles et missions de la conservation de la propriété foncière

La conservation est un service relevant de l’administration foncière, son rôle et ses missions

sont à cet effet délimité par des textes. Cependant, ces missions sont en interdépendance avec les

attributions du conservateur.

1.2.1. Le cadre juridique et historique de la conservation foncière

1.2.1.1. Cadre juridique

La conservation foncière est régie principalement par les textes ci après.

- La loi du 9 mars 1896 sur la conservation foncière et le régime de l’immatriculation

- L’ordonnance 60 146 du 03 octobre 1960 relative au régime foncier de

l’immatriculation

- Le décret 60-529 du 28 décembre 1960 réglementant les modalités d’applications de

l’ordonnance 60 146 ci-dessus

1.2.1.2. Historique

Le service de la conservation est crée en 1896 par la loi de 1896 promulguée par la Reine

RANAVALONA III. Le premier bureau de la conservation foncière de Madagascar se trouvait à

Antananarivo7.

Actuellement, on compte 39 Circonscriptions dans toute l’île.

Pour le cas des conservations se trouvant dans la région d’Analamanga (SRD Analamanga),

même s’ils se trouvent dans un même bâtiment, le bureau de la conservation est distinct de celui de

la circonscription.

Historiquement, avant 2008, on comptait trois conservations à Antananarivo à savoir la

conservation d’Ambohidratrimo, d’Antananarivo Banlieue et celle d’Antananarivo ville.

A partir du mois d’Aout 2008, la circonscription et la conservation ont été fusionnée. Le chef

de la circonscription domaniale assure à la fois la tâche du conservateur et celle du chef de la

circonscription. Puis, fut crée à partir de la circonscription domaniale d’Antananarivo Banlieue les

circonscriptions domaniales d’Avaradrano et d’Atsimondrano.

En 2013, le bureau de la circonscription domaniale et de la conservation foncière deviennent

deux bureaux distincts dans les circonscriptions d’Antananarivo ville, d’Avaradrano, d’Atsimondrano,

7 à Antaninarenina

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d’Ambohidratrimo. Ainsi, au niveau de chaque Cirdoma se trouve deux catégories de bureaux : le

bureau de la circonscription et le bureau de la conservation.

Actuellement, la région d’Analamanga compte dix services de la conservation foncière.

1.2.2. Les attributions du conservateur

Le conservateur est l’agent de l’administration premier responsable de la conservation. Il

garantit ainsi le bon fonctionnement du service de la conservation par la répartition des tâches au

niveau du service.

Le conservateur est nommé par arrêté du ministre chargé des domaines parmi les

fonctionnaires du corps des Inspecteurs des domaines et de la propriété foncière.

Selon l’article 3 de la loi du 09 mars 1896, le conservateur est chargé de :

- L’immatriculation des immeubles

- La constitution des titres fonciers

- La conservation des actes relatifs aux immeubles immatriculés

- L’inscription des droits et charges sur ces immeubles

1.2.2.1. Immatriculation des immeubles

L’immatriculation est une procédure qui consiste à soumettre un immeuble au régime de

l’immatriculation. Plus concrètement, elle a pour effet de garantir le droit porté sur l’immeuble, ces

droits sont désormais opposable au tiers.

1.2.2.2. La constitution des titres fonciers

La constitution des titres fonciers est la suite logique de la procédure d’immatriculation. Le

conservateur est tenu d’ouvrir un nouvel compte dans le livre foncier dès qu’un immeuble soit

immatriculé régulièrement. Ce nouvel compte créé correspond à la constitution d’un titre foncier

dans le livre foncier.

L’immeuble reçoit un numéro de titre et un nom de propriété choisi par le propriétaire. Le

conservateur a l’obligation de remplir les informations concernant l’immeuble dans le titre foncier. A

part le numéro du titre et le nom du propriétaire, le titre doit comporter des informations :

- sur le ou les propriétaires (nom, date et lieu de naissance, situation matrimoniale,

filiation, profession)

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- sur la propriété : contenance, consistance, situation de l’immeuble

- sur la nature du droit de propriété : propriétaire, propriétaire indivise

- sur les charges grevant l’immeubles : servitudes, hypothèques, prénotation.

1.2.2.3. La conservation des actes relatifs aux immeubles

immatriculés

Le conservateur est tenu de conserver les actes relatifs aux immeubles immatriculés. Ces

actes appelés aussi «dossier» sont constitués par les pièces des dossiers annexés par le requérant

lors d’un service demandé auprès service.

En général, chaque titre foncier doit avoir en minimum composant leur dossier foncier :

- Les pièces de la procédure d’immatriculation

- Le plan définitif de l’immeuble

- Les actes et pièces déposés.

Ces actes sont conservés aux archives de la conservation et peuvent être consultés

uniquement par les agents de la conservation en cas de besoin.

1.2.2.4. L’inscription des droits et charges sur ces immeubles

Le conservateur est aussi chargé d’inscrire sur le livre foncier les éventuels droits et charges

grevant un immeuble.

Pour réaliser ces tâches, le conservateur est assisté par des agents administratifs. Cependant,

il reste le seul responsable des dossiers traités ou des produits livrés aux usagers.

1.2.3. Les missions de la conservation foncière

En tant que garant des droits des propriétaires sur son immeuble, la conservation foncière

est chargée des inscriptions sur le livre foncier, qu’il s’agit d’une inscription originelle

(immatriculation) ou des inscriptions subséquentes (mutation). La conservation est aussi responsable

de la publicité des droits réels et des charges sur un immeuble.

La conservation, par ces missions citées ci-dessus a pour principale rôle de satisfaire les

besoins des usagers dans la sauvegarde et la garantie de leur droit sur sa propriété.

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1.2.3.1. Les mutations

La conservation foncière s’occupe de la mutation, considérée comme une inscription

ultérieure à l’immatriculation. Il s’agit d’une procédure consistant à transmettre une partie ou la

totalité d’un droit d’une propriétaire terrier.

La mutation doit avoir comme base juridique un acte. Cet acte permettra de distinguer les

types de mutation.

- La mutation par vente : l’opération de mutation résulte d’une vente, concrétisée par

un contrat de vente

- La mutation par décès : les ayant droits doivent faire parvenir auprès de la

conservation l’acte de décès du propriétaire inscrit et l’acte de notoriété des héritiers, et

éventuellement le testament s’il y en a.

- La mutation par donation : l’acte principal pour la mutation est l’acte de donation

1.2.3.2. Les inscriptions

La conservation a aussi pour rôle d’inscrire les droit réels et charges ou encore servitudes

grevant l’immeuble. Elle est aussi par conséquent chargée d’inscrire les modifications et extinctions

intervenues.

Pour ce faire, elle doit se référer aux bordereaux des actes et pièces produits à l’appui des

droits publiés ou modifiés.

1.3. Le fonctionnement de la conservation foncière

Aucun texte ne spécifie le fonctionnement de la conservation. Le service fonctionne selon

des principes et organisations internes propre à chaque conservation, un fonctionnement marqué

par une organisation de travail à la chaine, mettant en exergue le rôle de chaque agent la composant,

par rapport au service et produit offert par le service

1.3.1. La composition du personnel de la conservation

Côté ressources humaines, la conservation est composée principalement par des

fonctionnaires relevant du corps des contrôleurs et assistants des domaines d’une part, et d’autre

part du corps des inspecteurs des domaines et de la propriété foncière. Cependant, ce personnel est

aidé par des agents ECD et ELD. Chaque agent occupe un poste qui correspondant à sa qualification.

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1.3.1.1. Le conservateur

En tant que responsable de la direction du bureau de la conservation, le conservateur est le

chef de fil de tout le personnel de la conservation. Il est chargé à cet effet :

- De la répartition des postes occupés par chaque agent sous sa responsabilité à savoir

responsable et signataire des CSJ, rédacteurs chargés des dossiers, agent du front office, caissier.

- De la répartition des dossiers aux agents rédacteurs

Le conservateur est seule signataire du titre foncier et de son duplicata au niveau de la

conservation foncière. Toutes modifications ou mises à jour des livres fonciers doivent être

impérativement validées par le conservateur.

1.3.1.2. L’adjoint du conservateur

L’adjoint est un poste occupé soit par un inspecteur des domaines, soit par un contrôleur des

domaines. Ce choix dépend de la disponibilité du personnel et du choix personnel du conservateur.

L’adjoint du conservateur, comme son nom l’indique, seconde le conservateur dans certaines

tâches, mais en générale, il est chargé de signer les certificats (CSJ, CRI) délivrés par le service.

Éventuellement, et en fonction de l’organisation interne adoptée par certaine conservation,

l’adjoint procède aux visa des dossiers fonciers, c’est-à-dire du contrôle des actes.

Malgré cette délégation de certaines tâches du conservateur à l’adjoint, le conservateur

reste seul responsable.

1.3.1.3. Le chargé du contentieux

Il est le responsable des contentieux auxquels la conservation fait partie. Il s’agit d’un poste

récemment créé au niveau de la Cirdoma8. En effet, le responsable du contentieux est chargé non

seulement de représenter le conservateur au niveau de la justice et de traiter les dossiers litigieux

des bureaux de la conservation mais aussi ceux de la circonscription domaniale.

Il est responsable des relations avec les entités externes à savoir le tribunal, le Bianco,… Les

dossiers traités concernent par exemple le cas de double vente, le cas de faux, le cas de servitude de

passage

8 Service né au sein de la circonscription da Tana ville en 2013.

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1.3.1.4. Les agents rédacteurs

Les rédacteurs sont composés par des contrôleurs et des assistants rédacteurs des

domaines9. Ils ont pour principale rôle de traiter les dossiers après dispatching fait par le

conservateur. Il établi les inscriptions dans le livre foncier

1.3.1.5. L’archiviste

Les archivistes sont des agents recrutés pour être le responsable de l’archivage :

des dossiers fonciers constitués par les pièces du dossier d’immatriculation, le plan

de l’immeuble, les pièces et actes déposés. Il est de ce fait chargé de classer ces dossiers après

leurs traitements ;

des livres fonciers

1.3.1.6. Le caissier

Le caissier est un agent (contrôleur ou assistant) qui s’occupe de la gestion de caisse de la

conservation. Il reçoit les sommes payées par l’usager à l’occasion d’un service demandé.

1.3.1.7. Les autres agents

Des agents ECD viennent étoffer le personnel permanent de la conservation. Ils sont chargés

de la rédaction des certificats, en l’occurrence le CSJ e le CRI.

1.3.2. L’organisation de travail

L’organisation de travail au niveau de la conservation est en fonction de l’organisation

adoptée par le conservateur. Cependant, toute conservation suit une même chaîne de traitement

des dossiers.

1.3.2.1. La réception des actes

La réception des dossiers se fait au niveau du front office du guichet unique par un agent

rédacteur. Ce dernier étudie les actes annexant la demande de l’usager. Il vérifie la conformité des

actes à la CSJ et au contenu de la demande. En cas de pièce manquante ou comportant des erreurs, il

9 Pour la plus part des cas, ils sont au nombre de quatre par bureau.

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renvoi l’usager pour régulariser ces erreurs. Par contre, s’il n’y a pas eu d’anomalie, il donne son visa

(pré visa).

Parallèlement à l’étude de l’acte, l’agent réalise aussi le décompte, il calcule le montant de la

somme10 à payer par l’usager.

1.3.2.2. Le contrôle des actes

Le conservateur ou son adjoint contrôle la régularité des actes. Il va donner son visa s’il

estime qu’il n’y a pas d’erreur au niveau de la forme des actes. Eventuellement, le contrôle des actes

est accompagné par une ou des observations.

1.3.2.3. Le paiement des frais de la conservation

Une fois les pièces ainsi validées, le titulaire de la demande peut et doit payer à la caisse les

sommes issues du décompte. Paiement fait, son dossier reçoit un numéro et peut être traité.

1.3.2.4. Traitement du dossier

Les dossiers qui ont reçus un numéro sont ensuite dispatchés aux agents rédacteurs par le

conservateur pour être traité11.

Les dossiers à traités sont en général des mutations, inscriptions ou radiation des charges.

1.3.2.5. La signature

Après le traitement, les dossiers sont remis auprès du conservateur pour signature. La

signature est précédée automatiquement par une dernière vérification fait par le conservateur.

1.3.2.6. La délivrance des produits

Une fois signé, un agent au guichet sera chargé de délivrer les produits12 à son titulaire.

1.3.2.7. L’archivage

Le dossier foncier, quant à lui, sera envoyé au archive du service de la conservation.

1.3.3. Les produits offerts par la conservation

Les produits délivrés par le conservateur sont de trois ordres à savoir : 10 Le montant pour chaque service est égal au salaire du conservateur (deux pourcent de la valeur de la transaction) plus un droit fixe de 15000Ariary, pour les certificats la somme à payer est de 2000Ariary 11 Dispatching 12 Duplicata du livre foncier, Copie certifié d’un acte déposé auprès du bureau de la conservation foncière.

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- Les certificats : CSJ, CRI

- Copie des actes déposés

- Le duplicata du titre

1.3.3.1. Les certificats

Les certificats délivrés par la conservation sont les CSJ et les CRI

a- Le certificat de situation juridique (CSJ)

Le CSJ relate la situation actuelle d’un terrain. Il comporte les informations telles que le nom

et le numéro du titre de la propriété, le nom du propriétaire, la superficie de l’immeuble, les charges

grevant l’immeuble. La durée de validité d’un CSJ est de trois mois. Un CSJ peut être :

soit simple, ne comportant que le ou les propriétaires actuels,

soit avec mutation successive.

b- Le certificat de recherche infructueuse

Il certifie que le duplicata du titre foncier se trouve ou non au archive de la conservation

1.3.3.2. Copie des actes déposés

Chaque immeuble immatriculé doit avoir un dossier foncier conservé au niveau de l’archive

de la conservation. Ces actes ne sont accessibles au public, cependant en cas de besoin, le titulaire ou

toute personne intéressée peut demander une copie conforme de ces actes. Ces copies sont des

copies authentifiées par le service.

1.3.3.3. Le duplicata du livre foncier

Après la procédure d’immatriculation (inscription sur le livre foncier), un duplicata du titre

foncier est crée en même temps que le titre. Ce duplicata comporte les mêmes informations

contenues sur le livre foncier13. Il doit être délivré seulement à l’un des propriétaires inscrits.

Le conservateur ne peut délivrer un second duplicata que sur ordonnance du tribunal civil

compétent. Cependant, en cas de détérioration du duplicata et à condition que les informations

inscrites sur la première page sont encore intactes, le conservateur peut dans ce cas délivrer un

second duplicata.

13 Principe de concordance entre livre foncier et duplicata du titre foncier. Exception à ce principe pour le cas des inscriptions forcées.

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CHAPITRE 2 – LES DONNEES FONCIERES ET SON CONTENU

Les services fonciers ont pour principal objectif « la sécurisation foncière ». Ils sont chargés

de la gestion de l’aspect juridique des terrains. Par conséquent, chaque service foncier est appelé à

traiter des multitudes d’informations constituant « les données fonciers ». Pour que ces informations

soit utilisable, il faut qu’elles soient sur un support quelconque, et par la suite conservée quelque

part au sein du service pour faciliter sa gestion.

2.1. Les informations disponibles au niveau des services fonciers

Comme tout service public, les services fonciers ne peuvent exister sans les informations14

qui les créent et fixent leurs missions, ni fonctionner sans les informations qui leur permet de

travailler. Et à la fin, le service va à son tour produire des informations.

Chaque service foncier dispose des informations sur le foncier que ce soit au niveau central

ou au niveau des services déconcentrés.

2.1.1. Les informations foncières disponibles au niveau des services

centraux

Les services centraux concernés sont les services au niveau de la direction générale des

services fonciers. Un rappel de l’organigramme de cette direction générale constitue un préalable à

l’étude des données foncières disponible.

2.1.1.1. L’organigramme de la DGSF

La Direction Générale des Services Foncières est organisée selon l’organigramme mise en

place par le pouvoir exécutif par le décret n° 2015-084 du 10 février 2015.

Actuellement, cette direction générale est composée

- de trois directions :

la Direction des Domaines et de la Propriété Foncière (DDPF) ;

la Direction d’Appui à la Gestion Foncière Décentralisée (DAGFD) ;

la Direction des Services Topographiques (DST).

- d’un service qui lui relève directement :

le Service des Etudes et de la Révision des Textes Fonciers (SERTF)

14 Textes de loi portant création d’un service

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a- La Direction des Domaines et de la Propriété Foncière :

Cette direction est chargée à la fois de la gestion et la conservation de la propriété privée et

du domaine public et privé de l’Etat. Pour ce faire, elle est chargée de :

• Assurer l’immatriculation des terrains, la gestion et la conservation de la Propriété

titrée et Propriété non titrée non occupée

• Veiller à la conformité des actions foncières des collectivités territoriales

décentralisées aux textes en vigueur.

• Assurer la gestion du domaine public et privé de l’Etat

• Traiter les dossiers de procédure d’expropriation en liaison avec le service

expropriant.

Elle est composée de deux services à savoir :

o Le Service des Domaines et de la conservation (SDC).

o Le Service de l’Expropriation et des Tribunaux Terriers (SETT).

b- La Direction d’Appui à la Gestion Foncière Décentralisée :

Cette direction a pour principale mission de :

• contribuer à la mise en place des structures chargées de la gestion et la sécurisation

de la propriété foncière au niveau des collectivités décentralisées

• Appuyer et assurer le suivi de la décentralisation de la gestion foncière

Pérenniser les démarches d’appropriation des textes régissant le foncier. Elle

comprend deux services :

o Le service d’Appui aux Guichets Fonciers (SAGF).

o Le service de Conception et de Programmation (SCP).

c- La Direction des services topographiques :

Elle a pour fonction de :

• Identifier et de réaliser des opérations cadastrales.

• Assurer les levés topographiques visant la délimitation des terrains à immatriculer.

• Conserver les plans topographiques ainsi élaborés.

Cette direction comprend :

o Le Service de l’Intervention et des Méthodes (SIM).

o Le Service du Suivi et de la Statistique (SSS).

o Le Service d’Appui aux Plans Locaux d’Occupation Foncière (SAPLOF)

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21

2.1.1.2. Les types de données au sein de la DGSF

Les services fonciers centraux sont les supérieures hiérarchiques des services fonciers

déconcentrés. Ces derniers ont donc une obligation de rendre compte à son supérieur. Ce compte

rendu peut être systématique concernant l’activité et le fonctionnement du service, ou encore

ponctuel concernant une activité présentant une particularité. Les informations disponibles au

niveau central sont principalement constituées par ces rapports d’activités.

Sont aussi parvenus au niveau central les dossiers fonciers, composés des pièces des dossiers

de demande des terrains domaniaux, ou de demande d’affectation des domaines privés de l’Etat.

Tableau 1 : Récapitulatif des données disponible au niveau de la DGSF

Service concerné Données et informations disponibles

SDC

- Rapport d’activité des SRD et des circonscriptions domaniales

- Demande d’acquisition des domaines privés de l’Etat - Dossiers portant affectation ou désaffectations des

domaines publics de l’Etat - Information concernant la gestion des domaines publics :

autorisation d’occupation temporaire, concession, … - Informations destinées à être insérer dans le journal

officiel concernant les terrains immatriculés

SETT

- Information concernant la procédure d’expropriation - Données sur les terrains expropriés - Données sur les propriétaires expropriés et au titulaire de

droit sur l’immeuble - Les informations sur la fixation des indemnités

d’expropriation et sur le paiement de ces indemnisations. - Les informations sur les terrains faisant l’objet de

l’immatriculation collective, et dont la procédure n’a pas encore été achevée : PVCB, Jugement du TTA

DAGFD

- Rapport d’activité des bureaux spécialisés - Information sur la réforme foncière : la conception, la

réalisation et l’évaluation de la réforme foncière - Information sur l’activité des guichets fonciers

notamment concernant les formations des agents du guichet foncier

- Rapports diverses : rapport de mission, de formation, de descente, de réunion.

Source : Auteur

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22

2.1.2. Les informations disponibles au niveau de la Cirdoma

En tant que service chargé de la gestion des domaines privés de l’Etat, la Cirdoma détienne

donc des données relatives à l’acquisition des terrains du DPE. Ces données sont constituées

essentiellement par :

- Les informations sur les demandes de terrain du DPE en instance.

- Les informations concernant le demandeur.

- Les informations concernant le terrain objet de la demande.

- Les pièces du dossier : plan, pièces justificatives.

- Les données issues de la procédure, en l’occurrence lors de la constatation de l’état de lieux

(PV).

- Les informations sur le sort du terrain demandé : décision ou avis de la Cirdoma sur la

demande

- Les informations sur les terrains faisant l’objet d’une mise à disposition à titre gratuite : cas

des bâtiments servant au culte religieux.

2.1.3. Les informations foncières disponibles au sein de la conservation.

L’information foncière disponible au niveau de la conservation concerne les propriétés

privées immatriculés. De la constitution à la mise à jour du livre foncier, la conservation tienne toutes

les informations concernant un immeuble à partir de son immatriculation, ainsi que les différentes

inscriptions qui peut affecter l’immeuble.

2.1.3.1. Les données concernant la propriété

Il s’agit en effet :

- de la désignation de l’immeuble : nom de la propriété

- du numéro d’identification de l’immeuble dans le registre foncier : numéro du titre

- de la situation de l’immeuble (lieu : Fokontany, commune et province)

- de la consistance et de la contenance de l’immeuble

- des changements affectant la consistance de l’immeuble

- des charges diverses

2.1.3.2. Les informations sur le ou les titulaires de droit sur

l’immeuble

Il s’agit :

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23

- du nom du ou des propriétaires de l’immeuble

- du nom du père et de la mère des propriétaires inscrits

- de la date et lieu de naissance des propriétaires, de sa situation matrimoniale et

professionnelle

- sa qualité en tant que propriétaire ou superficiaire

2.1.3.3. Les informations sur les inscriptions et charges grevant

l’immeuble

Ces informations sont issues des faits ou actes affectant la situation juridique d’un immeuble

et qui ont pour objets la constitution, la transmission, la modification ou l’extinction des droits réels.

Ce sont en effet les informations concernant :

- les mutations successives

- les servitudes et les réserves

- les hypothèques

- les prénotations

- les baux

2.2. Les supports des données foncières

Toute donnée n’a de sens que si elle est fixée sur un support, la notion de support est

primordiale dans la transmission d’information.

2.2.1. Notion de support

Le support est considéré comme un réceptacle des données. Les informations ne peuvent

existées en soi même que s’il y a un matériel servant de support. L’histoire même de l’apparition de

l’écriture est liée à celle du support.

Historiquement, l’écriture est née en Mésopotamie et en Egypte vers l’an 3300 avant notre

ère. Vers 1400 avant Jésus Christ, l’écriture chinoise est née en Extrême Orient, ces écrits

concernent des oracles et évoque des divinations. Au Proche Orient, l’apparition de l’écriture est

surtout liée au développement du commerce, il servait pour compter et pour mémoriser ces

comptes. L’écriture servait principalement à noter la comptabilité.

Concernant les supports, ils sont constitués par des matériaux dures, mais pour la plupart des

cas, les différentes civilisations existantes à l’époque utilisaient comme support de l’écriture des

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matériaux dont il dispose facilement dans son environnement, notamment : la pierre, l’argile, l’os, le

bois puis le métal, puis apparait le papyrus15 concurrencé par la suite par le parchemin16

Quant au papier, il est apparu pour la première fois en Chine vers la fin du IIIème siècle avant

notre ère sous la dynastie des Qin17. Il fut introduit au Japon au VIIème siècle et au VIIIème siècle, les

arabes apprennent l’art chinois de fabrication du papier18 et le transmettent peu à peu à l’occident.

Cependant, la production de papier à l’échelle industriel n’a commencé qu’à partir de l’année 1800,

on comptait 300 machines à papier en Angleterre et 250 en France.

Actuellement, le papier reste le support le plus utilisé pour conserver les écrits. Cependant,

vu l’évolution de la technique et les limites des papiers en tenant compte de sa durée de vie, divers

supports ont vu le jour.

2.2.2. Les types de support existant

Le support d’information et des données n’a cessé d’évoluer dans le temps notamment avec

l’apparition de l’informatique et de la nanotechnologie. De ces innovations sont apparus les supports

des données suivants :

- Les supports physiques constitués par les cartes perforées et le ruban perforé

- Les supports magnétiques à savoir la bande magnétique, la casette, le disque dur, les

disquettes

- Les supports optiques composés par le disque compact, le DVD et le blueray

- Les supports constitués par les clés USB, les diverses cartes mémoire.

Les supports physiques et magnétiques, sauf le disque dur, ne sont plus utilisés pour le

stockage des données étant donné leur faible capacité de stockage par rapport aux autres

supports.

Si tels sont les types de support existant, qu’en est il pour les données foncières.

2.2.3. Les supports des données fonciers utilisés par la conservation

foncière

Comme le cas typique du service public Malagasy, le support papier reste le principal outil

utilisé par la conservation foncière. Malgré l’effort d’informatisation au niveau du service, ce dernier

15 Sorte de papier obtenu à partir de la tige de Cyperus papyrus (roseau du Nil). Inventé il y a 5000 ans, le papyrus est utilisé surtout en Egypte et en méditerranée dans l’Antiquité pour réaliser des manuscrits 16 Support d’écriture fabriqué à partir de peaux de veau et de chèvre lavées et poncées. Il est né en Asie mineure (Ville de Pergame) 17 De 221 av JC à 206 av JC 18 A la suite de la défaite de la Chine à la bataille de Samarkand en 751, le secret de fabrication du papier fut transmis aux arabes

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est toujours tributaire du support papier pour conserver une information. Ces supports constituent

l’outil de travail de base pour la conservation, ils sont composés par les registres fonciers, les autres

registres et les répertoires.

2.2.3.1. Les registres fonciers

Ce sont des registres qui servent à inscrire les droits réels immobiliers et les charges. Les

registres fonciers tenus par le conservateur sont de deux sortes à savoir

- Le livre foncier qui est relatif au titre foncier

- La matrice cadastrale relative au cadastre foncier

a- Le livre foncier

Un livre foncier peut contenir jusqu’à 50 titres fonciers. Les titres fonciers contenus dans un

livre foncier sont classés par ordre chronologique. Le mode de classement du livre se fait ainsi par

ordre numérique en fonction du numéro du titre.

Chaque titre foncier est composé de quatre feuillets comportant les données concernant

l’immeuble. Un livre doit comporter sur sa couverture le numéro de volume et les numéros des titres

qu’il renferme afin de faciliter la recherche des titres fonciers.

Chaque numéro du titre foncier comporte un sigle propre à chaque service de conservation19

b- La matrice cadastrale

Equivalent au livre foncier en ce qui concerne son contenu, la matrice cadastrale est quant à

lui est réservée aux parcelles cadastrales. Elle enregistre par ordre alphabétique les noms des

propriétaires des immeubles cadastrés.

Contrairement au livre foncier, chaque compte dans la matrice cadastrale ne compte que

deux feuillets pour chaque parcelle cadastrale. La matrice cadastrale est classée par section et puis

par parcelles. Ces classifications sont établies par la brigade topographique pendant la phase

physique de l’opération de cadastrage.

2.2.3.2. Les autres registres

Ils sont composés par

- Le registre de caisse

19 Exemple ; BAV Antananarivo Avaradrano , A Antananarivo ville, BAT : Antananarivo Atsimondrano

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- Le registre des dépôts des actes et des documents à inscrire

- Le registre des formalités préalables

- Le registre d’ordre de morcellement ou de fusion

a- Le registre de caisse

Ce registre sert à enregistrer les sommes entrant dans la caisse de la conservation. Ces sommes sont dues à l’occasion d’un service demandé auprès de la conservation à titre de salaire.

b- Le registre des dépôts des actes et des documents à inscrire

Il sert à inscrire tous les actes déposés à la conservation foncière à la suite d’une demande. Pour le cas d’une mutation par vente par exemple, le demandeur doit annexer sur sa demande le contrat de vente, l’accord du service de l’aménagement du territoire compétent, le plan.

Ce registre permet de repérer facilement les actes égarés du fait que chaque inscription dans ce registre correspond à un numéro de volume du livre foncier concerné.

c- Le registre des formalités préalables

Ce registre est utilisé dans le cas d’une transformation de la parcelle cadastrale en titre foncier.

d- Le registre d’ordre de morcellement ou de fusion

Il enregistre les immeuble faisant l’objet d’une modification au niveau de sa consistance, qu’il s’agit d’un morcellement ou d’une fusion.

2.2.3.3. Les répertoires

Le répertoire comme son nom l’indique, répertorie les noms des propriétaires d’une part, et

d’autre part le nom de la propriété et le numéro du titre. Il y a ainsi :

- Le répertoire alphabétique des titulaires des droits et des baux

- Le répertoire des titres de propriété

2.3. De l’archivage des données foncières

Tout document, dès sa création est voué à être archivé après son utilisation. L’archive joue

un rôle important dans le fonctionnement d’un service appelé à traiter et à conserver des quantités

de données, tel est le cas de la conservation foncière. Cependant, avant d’analyser l’archivage des

données foncières au niveau de la conservation foncière, il est impératif de connaitre ce qu’on

entend par archivage et archive administratif.

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27

2.3.1. Généralités sur l’archivage

Parler de la généralité sur l’archive consiste à définir la signification du terme puis les rôles de

l’archives.

2.3.1.1. Notion d’archives

Le mot « archives » peut avoir diverses significations et il peut être classé en plusieurs types

selon son âge.

a- Définition du mot «archives »

Ce mot peut avoir trois acceptions :

« Archive » désignant un fonds d’archives : il s’agit de l’ensemble des

documents, quel que soit leur date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus

par toute personne physique ou morale ou par tout service, organisme public ou privé dans

l’exercice d’une activité.

« Archive » désignant le service d’archive, ce mot désigne l’entité ou le

service qui est chargé de gérer le fonds d’archive de l’organisme

« Archive » désignant le bâtiment, il s’agit de l’endroit ou sont entreposées

les archives de l’organisme. Cet endroit sert aussi pour la majorité des cas de bureau

d’archives.

b- Les types d’archives

Selon leur âge, l’archive peut être classées en trois catégories à savoir :

Les archives courantes :

Ce sont les documents utilisés pour le traitement quotidien des affaires et dont la

conservation est assurée par le service d’origine. L’état d’archives courantes correspond au moment

de la création des documents et des dossiers. Il dure tant que ces documents sont immédiatement et

quotidiennement utiles aux affaires qui ont nécessité leur création.

Les archives intermédiaires :

Ce sont les dossiers clos. Les affaires ont été traitées, mais les dossiers doivent être

néanmoins être conservé à proximité du bureau pour des besoins administratifs et juridiques.

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Les archives définitives :

Ce sont les documents qui, après évaluation, sont conservés indéfiniment, pour la

documentation historique de la recherche. Ces archives définitives (ou historiques) sont transférées

vers le service public d’archives compétent (archives nationales, archives départementales, archives

communales, archives régionales)20.

2.3.1.2. Rôle de l’archive

Le service d’archive a pour rôle de gérer les documents constituants le fonds d’archive d’un

organisme quelconque. Il est en effet appelé à faire :

- les collectes des documents,

- leur classement,

- leur communication.

L’importance de la place jouée par le service d’archivage est justifié par la valeur des

documents composants son fonds d’archive. En effet, le service d’archive permet de maintenir le

fonctionnement normale d’un service, notamment par la gestion courante du service. Le service

d’archive fournit en permanence les informations nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme.

Par ailleurs, l’archive est ouvert aussi bien au personnel de l’organisme qu’au utilisateur

venant de l’extérieur. Les documents constituant le fonds d’archive est aussi destiné à justifier

l’existence d’un droit ou d’une obligation.

2.3.2. De l’archive de l’administration Malagasy

En tant qu’organisme chargé du service public, l’administration dispose des nombreux

documents. Son fonds d’archive constitue en effet une part importante de l’archive national.

Chaque service gère son propre archive, notamment quand il est question d’archive courante

ou intermédiaire. Mais pour le cas des archives publics définitifs, ces archives sont en principe

envoyées auprès de l’Archive Nationale. L’étude cet établissement public chargé des archives

nationales s’avère nécessaire avant de voir l’archivage des données foncières de la conservation.

Cependant, il est à remarquer que comme toute activité intéressant l’intérêt général, la gestion des

archives doit être régie par des textes.

20 Agence de Mutualisation des Universités et Etablissements. La gestion des archives au sein d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche, Paris, 2010.

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29

2.3.2.1. Le cadre juridique de l’archive

Les archives de Madagascar est régie par la loi n°2007 019 du 27 juillet 2007. Cette loi, après

avoir défini les termes clés relatifs aux archives, met en exergue l’importance de la gestion des

archives, et mettant l’accent sur la protection des archives public et par conséquent le rôle de

l’Archive nationale.

2.3.2.2. Les règles régissant les archives publiques

Considérer comme archive public, l’ensemble des archives des institutions de l’Etat, des

départements ministériels et collectivités publiques, des établissements et entreprises publiques21.

Toute archive qui rempli ces critères entre dans la catégorie des archives publics.

L’Etat est seul propriétaire des archives publiques même si les documents formant le fonds

proviennent d’un service de l’administration. En effet, tout détenteur d’archive publique ayant plus

de dix ans est tenue de les remettre auprès de l’Archive Nationale.

Les archives publiques sont imprescriptible et inaliénable, elles font parties du domaine

public mobilier. Quiconque aura volontairement aliéné les documents d’archive publique fera l’objet

d’une sanction pénale22.

2.3.3. L’archivage des données foncières de la conservation foncière

L’archivage des données foncières de la conservation se fait au sein même du service.

Chaque service de la conservation foncière possède obligatoirement une salle archive.

Le fonds d’archives de la conservation est divisé en deux catégories dont :

- Les livres fonciers

- Les dossiers fonciers

2.3.3.1. Présentation de l’archive de la conservation foncière

En tant que conservateur, la conservation foncière a nécessairement une salle réservée aux

archives. Chaque service doit posséder deux types d’archive.

21 Article 5 de la loi 2007 019 du 27 juillet 2007 22 Articles 29 et 30 Idem

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a- l’archivage des livres fonciers

Ce fonds d’archives est composé par les registres fonciers à savoir les livres fonciers et les

matrices cadastrales. Pour faciliter leur rangement, chaque registre foncier comporte des numéros,

un numéro de volume pour les livres fonciers et une spécification de la section pour la matrice.

Chaque service de la conservation peut adopter son propre rangement. Cependant, les livres

fonciers sont classés suivant le numéro de volume et le numéro du titre. Les matrices, quant à eux,

sont classées par section23.

b- l’archivage des dossiers fonciers

Les dossiers fonciers sont archivés au sein de la conservation foncière dans un endroit

distinct de l’archive des livres fonciers. Ils sont classés en fonction du numéro du dossier. Un dossier

foncier comporte plusieurs pièces, contenues dans une chemise cartonnée.

Livres fonciers et dossiers fonciers sont utilisés fréquemment par le service. Ils sont appelés à

être consulté en permanence. L’archive de la conservation foncière peut être ainsi classé dans la

catégorie des archives courantes ou du moins des archives intermédiaires pour le cas de certains

dossiers fonciers.

2.3.3.2. Fonctionnement du service d’archive de la conservation

foncière

Le fonds d’archive de la conservation, que ce soit les dossiers ou les livres fonciers, constitue

un outil de travail du conservateur. Chaque tâche réalisée par le service est précédé par une

consultation de ces documents.

En principe, seuls les personnels du service de la conservation qui ont accès aux archives du

fait de l’importance des inscriptions contenues dans chaque document. La reproduction de certaines

pièces dans le dossier foncier est interdite sauf autorisation expresse du tribunal.

Deux agents sont chargés de l’archivage, l’un chargé de l’archive des livres fonciers et l’autre

de celui des dossiers fonciers.

23 Chaque section représente une localité (division de la zone) et il est subdivisé en plusieurs parcelles.

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CHAPITRE 3 -LA BASE DE DONNEES FONCIERE ET LES REFORMES FONCIERES

La réforme foncière constitue un événement majeur dans l’histoire du foncier. Elle a

contribué à l’amélioration du service foncier, il en est ainsi des données foncières. Tel est l’objet du

présent chapitre, dans un premier temps un rappel sur la réforme foncière opérée en 2005, ensuite

les acquis de la réforme au niveau de la conservation foncière en matière de base de données et

enfin un aperçu de la nouvelle réforme foncière.

3.1. La réforme foncière de 2005

La réforme foncière résulte de l’initiative de l’Etat suite à la situation foncière avant 2005.

Cette initiative est matérialisée par la lettre de la politique foncière de 2005, un document

comportant les grandes lignes de la réforme à effectuer.

3.1.1. Les contextes de la réforme foncière de 2005

La réforme foncière est motivée par les défaillances constatées au niveau de l’administration

foncière. La situation de l’époque permet d’avancer l’existence d’une crise foncière.

3.1.1.1. L’existence d’une crise foncière

Cette crise, qui est marqué par un dysfonctionnement généralisé de l’administration

foncière, est caractérisé par :

- L’affaiblissement des pouvoirs coutumiers

- Le recours fréquent aux services fonciers

- Une forte demande en titre

- Une faible capacité de délivrance de titre

- Le coût élevé de l’opération cadastrale

- La rareté de l’enregistrement des mutations

- L’incapacité du service de satisfaire le besoin des usagers

Elle se manifeste aussi par la lenteur du service, causée par la lourdeur de la procédure

administrative, accentuée par la vétusté des matériels et documents fonciers.

3.1.1.2. Les causes et les conséquences de la crise

D’une part, cette situation de crise est due à une incapacité de l’administration foncière à

satisfaire les besoins des usagers. Cette incapacité est liée au manque des moyens (financiers,

matériels, humaine).

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D’’autre part, une raison d’ordre juridique, la méconnaissance des textes régissant le

fonciers constitue une véritable barrière pour les citoyens de régulariser ses droits. Cette

méconnaissance de la loi est intensifiée par la complexité de la procédure d’immatriculation

individuelle.

Ces situations vont favoriser :

- L’insécurité foncière généralisée

- Le développement des litiges fonciers

- La corruption

3.1.2. Le contenu de la réforme foncière de 2005

Le contenu de la réforme figure dans la lettre de la politique foncière24, un document cadre

qui s’inspire de la politique générale de l’Etat en 2005.

Cette politique a pour objectif principal de répondre à la demande massive en sécurisation

foncière, dans de brefs délais et à un cout ajusté aux contextes économiques, par la formalisation des

droits fonciers non écrits et par la sauvegarde et la régularisation des droits fonciers.

En effet, elle s’articule autour d’un cadre juridique et institutionnel rénové, d’un processus

de décentralisation de la gestion foncière, de la modernisation des outils et de la formation des

nouvelles compétences.

3.1.2.1. Axe 1 : restructuration, modernisation, et informatisation des

conservations foncière et topographique.

Il s’agit d’améliorer le service public qui garantie le droit de propriété et les informations

foncières. L’axe 1 tourne au tour des grandes lignes suivantes :

• la sauvegarde et de la dématérialisation de l’Information foncière et topographique

• la reconstitution des données perdues

• l’externalisation des services topographiques

• la réhabilitation des bâtiments administratifs

• la modernisation des équipements des services domaniaux et topographiques

• la mise en place du Fonds National Foncier

24 Validée par le conseil de gouvernement le 03 mai 2005

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3.1.2.2. Axe 2 : décentralisation de la gestion foncière

Cet axe concerne la mise en place d’un service foncier décentralisé, doté d’un pouvoir de

décision en ce qui concerne la gestion. Il permet de répondre au souci d’avoir une administration de

proximité. L’axe 2 va permettre de réaliser :

• la gestion de la propriété non titrée : vers une décentralisation partielle des

compétences

• la décentralisation de la gestion foncière par la création d’un service foncier de

proximité : le guichet foncier

• la réalisation de plan local d’occupation foncière (PLOF)

• La formalisation et reconnaissance légale des droits fonciers non écrits par la

délivrance de certificats fonciers

• L’amélioration de la fiscalité locale

3.1.2.3. Axe 3 : rénovation de la réglementation foncière et

domaniale

Il s’agit d’adapter les lois aux besoins et attentes de la population. Cet axe de la politique

foncière insiste sur la nécessité d’une révision des textes fonciers existants ou en cas de besoin à la

conception des nouvelles lois.

Pour réaliser cet axe stratégique, Il est institué auprès du Ministère chargé du foncier un

Comité ainsi dénommé « Comité de révision des textes sur le foncier » ou CRTF. Ce comité est appelé

à cet effet à :

- procéder à la révision des textes en vigueur ;

- élaborer les projets de textes concernant la gestion foncière ;

- apporter des propositions d’amélioration sur les projets de textes ;

- recevoir les observations et les propositions des responsables ou des usagers sur les

textes déjà appliqués et sur les projets de textes en cours d’élaboration ;

- identifier, voire élaborer les instructions relatives à l’application des textes ;

- faire compiler les textes sur le foncier pour les adapter au contexte actuel ;

- organiser des séances de formation des textes rénovés aux différents acteurs du

foncier.

3.1.2.4. Axe 4 : le plan national de formation aux métiers du foncier

Il s’agit de renforcer et de créer des compétences indispensables à la réalisation de la

politique foncière. Le programme de formation prévue est de trois niveaux à savoir :

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- la formation des acteurs locaux

- la formation professionnelle et technique

- la formation universitaire

Le plan de formation concerne toutes les personnes œuvrant dans le domaine du foncier,

que ce soit agent de l’administration foncière ou non. En effet, Il existe diverses formations en

fonction de la catégorie de l’acteur concerné. Il s’agit notamment de la :

- Formation des agents des services fonciers sur :

les nouveaux textes (domaines privés et domaines publics, gestion foncière

décentralisée)

l’utilisation des logiciels spécifiques des services fonciers (MLM, PLOF)

l’utilisation des matériels techniques (station totale)

- Formation des agents des guichets fonciers, des membres Commission de

Reconnaissance Locale, autorités locales

- Formation des autres acteurs du foncier sur les nouveaux textes régissant le foncier

(magistrats, avocats, sociétés civiles, …)

3.1.3. Le bilan de la réforme issue de la politique nationale foncière acte 1

La réalisation de la réforme foncière tourne au tour des quatre axes prévus par la LPF.

L’analyse des résultats concernant cette réforme doit se faire en fonction de ces grands axes

d’intervention.

3.1.3.1. Concernant la restructuration, la modernisation, et

l’informatisation des conservations foncières et topographique.

a) La restructuration des services fonciers déconcentrés

La concrétisation de la restructuration prévue par la réforme a contribué à la mise en place

des guichets uniques des services fonciers pour satisfaire les usagers. Ces guichets uniques sont

destinés à faciliter les échanges et à coordonner le fonctionnement des circonscriptions domaniales

et topographiques afin d’accélérer le traitement des dossiers. Des travaux de rénovation et de

nouvelle construction des bâtiments ont été réalisés à cet effet.

b) La modernisation et l’informatisation

La modernisation des conservations foncières et topographiques se manifeste par la

dotation en équipements et en matériel informatique de ces services. Ce dernier a permet d’entamer

l’informatisation du service et des données foncières.

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35

Ces innovations techniques ont rendu possible la mise en place du système d’information

basée sur des plans (PLOF) et des logiciels de gestion d’information (MLM).

Figure 1 : Bilan de la réforme en matière de rénovation, de modernisation et

d’informatisation des conservations foncières et topographiques

Nombre de Services Fonciers avec financement Ressources Propres de l’Etat

Nombre de Services Fonciers avec financement des bailleurs de fonds

Source : Mémorandum sur l’amélioration du secteur foncier à Madagascar - 2015

3.1.3.2. Sur la décentralisation de la gestion foncière

Les résultats issus de la réforme en matière de décentralisation foncière concernent la mise

en place des guichets fonciers auprès des communes. Les guichets fonciers communaux constituent

une innovation institutionnelle dans le cadre de la pratique de la décentralisation effective et de

l’administration de proximité. La gestion des propriétés privées non titrés est désormais sous leur

compétence.

05

10152025

30

35

40

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36

En somme, 5011 guichets fonciers ont vu le jour depuis le début de la réforme et avec

106 000 certificats délivrés selon les données recueillies en Avril 2015.

Pour coordonner les activités de ces guichets fonciers, le bureau spécialisé ont été créée au

niveau de chaque circonscription. Actuellement, il y a 38 bureaux spécialisés.

Tableau 2 : Récapitulatif des réalisations dans le cadre de la décentralisation de la gestion

foncière.

Source : DAGFD

3.1.3.3. Sur la rénovation des textes fonciers et domaniaux

La mise en place de la CRTF, qui est une commission chargé de l’élaboration d’un cadre

juridique favorable à la réforme, a favorisé l’adoption de nouvelle législation sur le foncier. Ces textes

a permis à cet effet de fixer les différents statuts des terres qui va faciliter leur gestion. Il en est du

cas des propriétés privées non titrées et des domaines publics et privés de l’Etat.

En somme, sept textes ont été promulgués depuis 2005 à savoir :

La Loi cadre n°2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres

La Loi n°2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée

Le Décret n°2007-1109 du 18 décembre 2007 portant application de la Loi n°2006-031 du 24 novembre 2006

PERIODE DE

RESALISATION ACTIVITES REALISATIONS

2006- 2014

Mise en place de

Guichets fonciers

communaux

471 Guichets

Fonciers ouverts sur 1549

communes

2013

Mise en place des

Bureaux spécialisés en

charge des Guichets

Fonciers au niveau des

Services Fonciers

Déconcentrés

38 Bureaux

spécialisés mis en place

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37

La Loi 2008-013 du 23 juillet 2008 sur le domaine public

Le décret 2008-1141 du 01 décembre 2008 fixant les modalités d’application de la Loi 2008-013 du 23 juillet 2008

La Loi n°2008-014 du 23 août 2008 sur le Domaine privé de l’Etat, des Collectivités Décentralisées et des personnes morale de Droit public

Décret n°2010-233 du 20 avril 2010 fixant les modalités d’application de la loi n°2008-014 du 23 juillet 2008

3.1.3.4. Sur l’axe 4 de la réforme portant plan de formation aux

métiers du foncier

Concernant les formations destinées aux acteurs œuvrant dans le domaine du foncier, plus

de 10 000 personnes ont été formées à la nouvelle législation foncière. La formation des agents des

guichets a été réalisée en collaboration avec l’institut National pour la Décentralisation et le

Développement Local (INDDL)

Tableau 3 - Bilan du volet formation des acteurs du foncier

ACTIVITES REALISATIONS PERIODE DE REALISATION

Formation des responsables communaux (Agents des guichets

fonciers, membre des Commissions de reconnaissance locale, Maire, membre

des conseillers communaux)

471 Guichets Fonciers concernés

22200

2006- 2014

Formation des agents des Services Fonciers

36 Services fonciers concernés sur les 38 (dont

les 2 sont des nouvelles circonscriptions)

22200

2006- 2014

Formation des autres acteurs (Magistrats, notaires, ONGs, districts, Région….)

380 personnes formées

22200 2006- 2013

Source : DAGFD

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38

3.2. Les acquis de la réforme en matière de base de donnés foncières au niveau

de la conservation foncière.

La réforme foncière de 2005 a contribuée à la mise en place d’une base de données foncière

par le biais du volet modernisation et informatisation.

La base de données foncière au niveau de la conservation ne peut être envisageable sans

l’informatisation du service prévue par la réforme qui constitue un préalable. Cependant,

l’informatisation du service est tributaire des matériels informatiques nécessaires. La dotation en

matériel informatique constitue le fondement du projet de base de données. Une fois que ce

matériel sera acquis que la conception et la mise en place proprement dite de la base de données

peut être entamé.

3.2.1. De la dotation en matériels informatiques à la formation des agents

La mise en place d’une base de données foncière au niveau des conservations foncières va de

paire avec l’informatisation du service.

La réforme foncière, par le biais des financements des bailleurs25 et de l’Etat, a permis de

doter aux services fonciers de matériels informatiques, ainsi que de programmer la formation des

agents quant à l’utilisation de ces outils.

Ces équipements sont mis en place en vue de la gestion informatisée des données foncières.

De ce fait, le type de matériel nouvellement acquis répond à cette exigence. Ces matériels sont

composés à cet effet de :

- Un appareil permettant l’entrée des informations et traitement de ces données une

fois enregistrées, il s’agit en l’occurrence d’un ordinateur équipé d’un scanneur

- D’un serveur : un appareil rendant possible le partage ou l’utilisation d’une même

information par plusieurs utilisateurs. Cet appareil doit être doté d’un dispositif de stockage des

données d’une grande capacité.

- Des périphéries de sortie telle que les imprimantes.

Chaque service foncier équipé d’un parc informatique doit en effet avoir au moins ces trois

catégories de matériel.

En somme, 22 services fonciers ont été doté des matériels de bureau et informatique, il s’agit

du service foncier de : Antsiranana, Nosy Be, Mahajanga, Vatomandry, Toamasina, Fénérive Est,

25 PGDI, MCA, DCEM, RPI, PIC/QMM

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Ambatondrazaka, Antananarivo ville, Antananarivo Atsimondrano, Antananarivo Avaradrano,

Ambohidratrimo, Manjakandriana, Ambatolampy, Antsirabe, Ambositra, Fandriana, Morondava,

Moramanga, Arivonimamo, Manakara, Taolagnaro, et de Tsiroanomandidy.

3.2.2. De la mise en réseau à la conception de la base de données foncière

Ces étapes constituent la suite logique de la dotation en matériel dans la mise en place d’une

base de données. Une fois tous les matériels nécessaires sont complets, le processus de la

conception de la base de données peut commencer.

Pour le cas du service foncier, la conception de la base de données et la mise en réseau des

machines a été externalisé. Ces tâches ont été confiées à des prestataires de service spécialisé en la

matière. Il faut préciser que la mise en réseau s’arrête au niveau des machines se trouvant au sein

d’un même service. Chaque service de la conservation foncière possède un serveur qui lui est propre.

La centralisation des informations est ainsi restreinte au niveau de la circonscription.

Le maky engineering est le prestataire choisi pour la conception du logiciel de gestion de la

base de donnés ou SGBD26 . Ce logiciel porte le nom de MLM27

3.2.3. De la gestion de la base des données foncières

Pour gérer la base de données foncière au niveau de la conservation, le MLM a été créé. Ce

logiciel qui est basé sur l’oracle28 permettant en effet d’ajouter, de modifier ou d’efface certaines

données composant la base de données.

L’ajout des données, c’est à dire la saisie des informations du livre foncier vers la base de

données, a été aussi réalisé par des prestataires de service privé. Cependant, l’utilisation29 de ces

données une fois saisie et formant la base de données est réservé aux agents de l’administration

foncière. Ce logiciel est utilisé par le service par exemple pour la délivrance d’un CSJ.

Seuls trois services fonciers30 qui ont l’opportunité d’expérimenter le logiciel MLM au niveau

de son service.

26 Le Système de Gestion de Base de Données est un ensemble de services (applications logicielles) indispensable à la gestion des bases de données c'est-à-dire : permettant l'accès aux données de façon simple, autorisant un accès aux informations à de multiples utilisateurs et rendant possible la manipulation des données présentes dans la base de données (insertion, suppression, modification). 27 Madagascar Land Management 28 Logiciel de base, servant de matrice à la conception d’un SGBD. Ce logiciel est une version payante. 29 Mise à jour des inscriptions en cas de mutation par exemple 30 Antananarivo ville, Fenerive Est, Manakara

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40

L’utilisation du MLM rencontre des problèmes d’ordre technique, qu’une amélioration en est

entreprise par son concepteur. La deuxième version du logiciel a été opérationnelle en 2OO9.

3.3. Vers un renforcement de la réforme.

L’analyse des acquis de la réforme a permis de dégager les points négatifs et des lacunes qui

ont empêchés l’atteinte de ses objectifs. Ce constat a conduit à l’élaboration d’une nouvelle stratégie

renforçant la réforme entamée et pour pallier les difficultés rencontrées par la réforme de 2005.

3.3.1. La situation foncière actuelle

L’état du foncier peut s’apprécier sur divers points qui correspondent aux orientations de la réforme

entreprise.

3.3.1.1. Sur le plan juridique

Divers textes fonciers ont été promulgués dans le cadre de la réforme de 2005. Cependant,

les textes sont muets face à des situations beaucoup plus fréquentes. Il en est du cas des terrains

titrés abandonné par leur propriétaire ou à gestion communautaire.

La situation des occupants des terrains régis par des textes obsolètes constitue un problème

majeur quant à la reconnaissance de leur droit. Il s’agit en effet des occupants des opérations

cadastrales non achevés ou ceux des AMVR ou encore des terrains coloniaux.

Des lacunes sont aussi constaté concernant les terrains relevant d’un statut spécifique,

notamment le cas des réserves forestiers, des zones d’investissement, des réserves fonciers, ...

Ces situations sont parmi les défaillances descellées au niveau des textes régissant le foncier.

3.3.1.2. Concernant la procédure d’immatriculation

Le recours à la formalisation des droits par la procédure de certification ou d’immatriculation

sont de plus en plus rare. La raison est que ces procédures coutent encore plus chère pour la

majorité de la population qui n’a pas les moyens financiers. Cette raison est accentuée par la durée

de la procédure qui est encore assez longue.

3.3.1.3. Concernant les inscriptions sur le livre foncier

La réalité ne correspond plus à la situation figurant dans le livre foncier. Cette situation est

due à l’absence de mises à jour dans livre foncier. Le cas le plus fréquent est la rareté de

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41

l’enregistrement des mutations faute de moyen financier et à cause de la procédure complexe

(dossier perdu ou détérioré, impossible à procurer notamment pour la mutation par succession)

3.3.1.4. Concernant la gestion foncière décentralisée

L’articulation entre service déconcentré et décentralisé demeure toujours un problème

délicat empêchant le bon fonctionnement du secteur foncier au niveau local. Cette situation se

manifeste par l’absence ou l’insuffisance des échanges d’information31 entre les guichets fonciers

communaux et les circonscriptions domaniales et topographiques, et cela malgré la mise en place

d’entité créé à cet effet : les bureaux spécialisés.

3.3.1.5. Sur l’informatisation du service foncier

La poursuite de l’informatisation a connue des difficultés pratiques notamment en termes de

compétence (acquisition et mise à jour), de financement (entretien et maintenance des matériels),

de volonté et changement de comportement. Ces contraintes ont réduits l’utilisation des ordinateurs

comme une simple machine de traitement de texte (Microsoft Word). Les parcs informatiques

disponibles sont sous exploités.

De ce fait l’accès aux informations foncières s’avère difficile voir impossible faute de base de

données fiable.

3.3.1.6. Sur le plan judiciaire

Le litige foncier constitue un des cas les plus difficiles à résoudre au niveau des juridictions,

notamment lors que l’arbitrage au niveau local n’a pas abouti. Les dossiers fonciers contribuent à

l’engorgement des tribunaux du fait de la complexité de l’affaire accentué par l’insuffisance et la

manque des preuves.

Ce constat permet de confirmer la nécessité de renforcer la réforme déjà entreprise, et de

préciser les objectifs de cette nouvelle réforme

3.3.2. Les objectifs de la nouvelle réforme de 2015

La continuation de la réforme est issue de l’initiative de l’Etat, dans le cadre de sa politique

de développement. La politique de l’Etat en matière foncière a pour objectif principal de considérer

31 Cette absence d’échange d’informations empêche la mise à jour des PLOF, engendre des risques de superposition entre titres et certificats fonciers, et entrave la sécurisation foncière

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le foncier comme levier développement grâce à la sécurisation de la diversité des droits, à la gestion

foncière concertée et à la conciliation des besoins actuels et futur en terre32.

Par le biais de l’acte 2 de la LPF, la nouvelle réforme a comme objectifs spécifiques de :

- Reconnaitre la diversité des situations foncières et offrir à tous la possibilité de

protéger légalement leurs droits à moindre coût,

- Concilier les besoins et intérêts des acteurs sur le territoire, et prévoir leur

complémentarité et combinaison dans le temps,

- Satisfaire les besoins en terres pour les investissements publics et les activités socio-

économiques dans une perspective de maintien des services environnementaux,

- Améliorer la gestion foncière en coordonnant de façon plus efficace les services

fonciers,

- Améliorer le service public à tous les acteurs concernés par le foncier

3.3.3. Le contenu de la nouvelle réforme de 2015

La mise en œuvre de la nouvelle réforme est divisée en cinq grandes orientations afin de

concrétiser les objectifs fixés antérieurement. Il s’agit de :

- Sécuriser les droits dans leur diversité

- Gérer et planifier de façon concertée les usages du foncier

- Faciliter l’accès et la valorisation du foncier urbain et rural

- Améliorer et mettre en synergie la décentralisation et la déconcentration de la

gestion foncière

- S’engager sur la transparence et la recevabilité

3.3.3.1. Orientation 1- Sécuriser les droits dans leur diversité

Il s’agit de reconnaitre la diversité des droits foncières et de leur fournir une protection. Il en

est des occupants sans titre des espaces de gestion communautaire de sécuriser les droits transférés

de façon temporaire. Cette première orientation a pour objectif aussi de rendre les processus de

reconnaissance ou les procédures de formalisation accessible à tous. Elle comprendre quatre volets

qui consistent à :

- Actualiser l’information foncière liées à l’immatriculation et à la propriété privée

titrée en partant de :

32 Lettre de politique foncière Acte 2 version finale du mois d’Aout 2015

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43

La résolution des problèmes d’incohérence entre la situation juridique et la

situation réelle d’un terrain

La liquidation des demandes d’immatriculation en instance

L’adoption de la présomption de propriété pour les propriétaires qui

n’arrivent pas à apporter la preuve de leur droit (document détérioré, preuve de

succession impossible établir

- Sécuriser les espaces à gestion communautaire par l’identification par la commune et

la communauté des espaces à gestion communautaire, puis de les intégrer dans le PLOF ou les

schémas d’aménagement communal

- Accompagner la sécurisation des transactions et favoriser l’inscription des mutations,

consistant à :

Alléger la procédure de mutation et prévoir des mesures fiscales (réduction

ou annulation du droit d’enregistrement sur l’inscription des mutations)

Restructurer et moderniser la conservation foncière

- Mettre en place les conditions favorables pour la certification et l’immatriculation,

comportant :

La consolidation et l’amélioration de la certification

La transformation obligatoire du certificat foncier en titre foncière

La simplification de l’acquisition du domaine privé de l’Etat en termes de

procédure, de circuit de dossier et de frais

L’accomplissement des opérations d’immatriculation collectives

La promotion à l’accès à la propriété foncière des femmes

3.3.3.2. Orientation 2 - Gérer et planifier de façon concertée les

usages du foncier

Cet axe a pour objectif d’identifier les statuts des terres à l’échelle locale pour faciliter

l’élaboration et la mise en œuvre d’outils d’aménagement du territoire. Il consiste à :

- Etablir progressivement le PLOF sur tout le territoire en priorisant les zones

prioritaires (zone d’investissement, extension urbaine, aménagement agricole)

- Articuler la gestion foncière et la planification territoriale

- Améliorer de la gestion du domaine public

- Repréciser de façon concentré les limites et usagers au sein des aires protégées et du

domaine forestier

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44

- Accompagner la restructuration des quartiers informels et des bidonvilles en milieu

urbain

3.3.3.3. Orientation 3 - Faciliter l’accès et la valorisation du foncier

urbain et rural

Il s’agit de satisfaire les besoins en terre pour le renforcement ou le développement

d’activité à dimension socio économique et environnementale. Pour ce faire, il est nécessaire

d’adopter de nouvelle loi sur les terres à statut spécifique.

Cette orientation consiste à :

- Gérer de façon active le patrimoine de l’Etat pour sa valorisation, par l’inventaire du

domaine privé de l’Etat titré ou affecté, ainsi que le type de mise en valeur

- Définir les modalités de création et de gestion des statuts spécifiques

- Faciliter l’accès à la terre dans des zones dédiées au développement local et des

zones d’investissement

- Repréciser les conditions de mise en cause de la propriété privée

- Accompagner le marché foncier urbain et rural

3.3.3.4. Orientation 4 - Améliorer et mettre en synergie la

décentralisation et la déconcentration de la gestion foncière

Cette orientation a pour objectif de renforcer l’accessibilité de tous au service foncier

par la promotion de la décentralisation de la gestion foncière accompagnée par la

déconcentration.

Elle consister à :

- Améliorer et étendre la gestion foncière déconcentrée, concrétisé par :

Une extension du service déconcentré dans tout le territoire

La mise en place d’outil technique et juridique permettant aux services

fonciers déconcentrés de remplir ses missions.

La poursuite de la restructuration du service déconcentré

L’amélioration de la condition de travail des agents de l’administration

foncière en termes de formation, la protection et le cadre régissant la profession.

- Améliorer et étendre la gestion foncière décentralisée, consistant entre autre à :

Aider les communes à la création de guichet foncier

Valoriser le PLOF

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Opérationnaliser le CRIF

L’intégration des agents des guichets en fonctionnaire

- Renforcer les articulations entre guichets fonciers communaux et services fonciers

déconcentré par :

Le renforcement en termes d’appui conseil technique, de formation, de suivi

et d contrôle de régularité de la procédure de certification

Le renforcement de l’articulation technique, institutionnelle et juridique

entre service foncier décentralisé et déconcentré

- Informatiser le système d’information foncière

- Renforcer les programmes de formation destinés aux acteurs concernés par le

foncier

- Assure un financement optimal des institutions foncières notamment par

l’opérationnalisation du FNF, la subvention des services décentralisé et l’aide à ces services à

concevoir des sources de financement propre pour financer le service.

3.3.3.5. Orientation 5 - S’engager sur la transparence et la

recevabilité

Cette orientation vise à améliorer le service public en matière foncière et faire participer tous

les acteurs y compris les citoyens dans la gouvernance foncière. Elle exige un fonctionnement

transparent des institutions, une partage des informations foncière concernant la procédure ou

encore les activités entreprises au niveau du secteur et leur impact.

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C O N C L U S I O N P A R T I E L L E

La conservation de la propriété foncière est le service de l’administration foncière en charge

de la conservation des droits portant sur les immeubles immatriculés. Elle est le premier service

foncier existant à Madagascar, sa création remonte en 1896 par une loi promulguée par la Reine

RANAVALONA III.

Son rôle et son fonctionnement découle quant à eux de l’ordonnance N° 60 146 du 06

octobre 1960 régissant le régime de l’immatriculation foncière.

Dans son attribution, le service de la conservation est appelé à conserver des quantités de

données foncières portant sur les immeubles immatriculés. Parmi les services existants au niveau de

l’administration foncière, la conservation est l’un des plus engorgés par les données foncières.

La gestion des ces données au niveau de son service d’archivage constitue un problème

majeur. Ainsi, intervenue la réforme foncière par la lettre de la politique foncière de 2005 pour palier

à ces problèmes. Cette politique dans son axe 1 a mise en place un système de gestion informatisée

des données foncières, autrement dit une base de données foncière.

L’analyse de la réforme a permis de constater les acquis de cette réforme mais également les

lacunes de celle ci. De ce bilan négatif, intervient l’initiative de renforcer les efforts réalisés par

l’adoption de la nouvelle lettre de politique foncière en mois Aout 2015.

L’étude de la conservation de la propriété foncière et des données foncières conservées au

niveau de ce service va permettre d’analyser par la suite la situation de la gestion de données

existant, d’en dégager les difficultés rencontrés puis les enjeux que présente l’existence d’une base

de données foncière fiable.

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D E UX IE M E P A R TIE :

L A B ASE D E D O N NE E S F ON C I E RE : A NA LY SE

D E L ’E TA T AC TU E L E T LE S PR O BLE ME S

R E NC O N T RE S

C AS D E LA C O NS E R VA T I ON F ONC IE R E

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D E U X I E M E P A R T I E : L A B A S E D E D O N N E E S

F O N C I E R E : A N A L Y S E D E L ’ E T A T A C T U E L E T L E S

P R O B L E M E S R E N C O N T R E S - C A S D E L A C O N S E R V A T I O N

F O N C I E R E

L’idée de mettre en place une base de données au niveau de la conservation foncière

découle de la réforme foncière de 2005, l’état actuel de cette base de données résulte des efforts

réalisé pendant la concrétisation de la réforme.

Cette deuxième partie se focalisera sur l’analyse de l’état de la base de données foncière

existant au niveau de la conservation foncière par la constatation de l’existant en la matière,

permettant de déceler les problèmes expliquant cette situation malgré l’importance et les enjeux

que présente une base de données foncière fiable.

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CHAPITRE 1- LA SITUATION DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE DE LA CONSERVATION FONCIERE

La base de données foncière au niveau de la CPF est formée par l’ensemble des données et

informations relatives aux immeubles titrés ou cadastrés. Avant d’entamer l’informatisation du

service de la conservation, la base de données existant est entièrement non informatisé et à cet effet

sur des supports classiques.

Parler de l’état de la BDF de la conservation conduit à constater au préalable l’état des

données qui la constitue, puis la situation de la gestion de ces données afin de conclure enfin sur

l’état actuel de la BDF de la CPF.

1.1. L’état des données foncières disponible au niveau de la conservation

foncière.

Les données foncières conservées par le service de la conservation foncière sont composées

par les informations sur les immeubles immatriculés. Ces informations sont contenues sur des

supports papiers malgré le processus de dématérialisation mise en œuvre par la réforme foncière de

2005. Ces informations sont dynamiques, elles évoluent en fonction des modifications opérées sur

l’immeuble en question. Ces informations doivent être aussi appréciées par rapport à l’ensemble des

informations non encore disponible.

1.1.1. L’état des données foncières quant à leur support

Le support joue un rôle majeur dans la conservation des données. L’information même ne

peut plus être communiquée que si elle est transcrite sur un support quelconque. L’état des données

dépend à cet effet de l’état des supports.

Au niveau de la conservation foncière, les données foncières sont contenues sur des supports

papiers. Il s’agit en effet du livre foncier et de la matrice cadastrale. La question qui se pose concerne

l’état des ces supports.

L’utilisation du papier comme support des données au niveau de l’administration est

toujours d’actualité malgré les contraintes liés à sa conservation. Il en est de même au sein de la CPF.

1.1.1.1. De la détérioration des registres fonciers

L’analyse de l’archive au niveau de l’administration foncière a permis de constater que les

livres fonciers sont en très mauvais état. Au niveau national, environs 30% seulement des documents

archivés est en bon état, ce qui fait que presque le deux tiers des livres fonciers existant est en

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49

mauvaise état, dont la moitié est inutilisable du fait soit de l’état de dégradation avancée rendant les

inscriptions illisibles ou soit de l’existence d’une partie manquante dans le livre qui est impossible à

restituer.

La dégradation des ces supports peut avoir de multiples raisons, mais en général, elle est due

à des problèmes d’ordre technique. La conservation des livres ne respecte pas les normes en matière

d’archivages, il en est du local d’archivage. La salle d’archive est petite par rapport à l’ampleur des

documents33 y conservés. Ce local n’est pas approprié à la conservation des documents papiers : mal

aéré, trop de soleil, risque de moisissure.

L’état du local de l’archive est accentué :

- par la mauvaise qualité du matériel utilisé pour fabriquer les registres foncier (papier

non destiné à être archivé)

- l’utilisation intensive et sans précaution particulière des livres fonciers alors que ces

livres sont vétustes et fragiles.

Photo 1 : Etat de l’archive des dossiers fonciers de la CPF Antananarivo Ville

Source : Auteur, Septembre 2015

33 Entre 2010 2013 : 20 000 nouveaux titres ont été recensés dans les 36 circonscriptions existaient à l’époque.

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50

1.1.1.2. De la disparition de certains livres fonciers

La détérioration des livres fonciers est accentuée par la disparition des livres. Cette situation

est courante au niveau de la CPF, les livres fonciers sont parfois égarés lors de son utilisation. Il est

difficile voir impossible de localiser le livre foncier, ni d’identifier la personne détenteur.

Cette situation est liée à un problème d’organisation au niveau de l’archives de la CPF, qui

résulte de trois facteurs :

- Facteur humain : le personnel en charge de l’archive est insuffisant34 compte tenu de

l’ampleur du rôle joué par l’archive. L’agent en charge de l’archive n’arrive plus à suivre et à

identifier les livres sortant du service

- Facteur matériel : le service d’archivage est dépourvu de matériel servant à la gestion

des archives

- Facteur organisationnel : résultant des défaillances citées ci dessus, l’archive de la

CPF souffre d’un problème organisationnel quant à la gestion des archives. Il en est par exemple

concernant l’accès au archive, tous les agents peuvent directement accéder au rayon contenant

les livres.

1.1.2. L’état de la mise à jour des données foncières

L’état d’une base de données dépend des données qu’elle renferme, la mise à jour de ces

données compte énormément à la qualification de la base de données. Concernant les données dans

la CPF, la mise à jour des données consiste à la mise à jour des livres fonciers. Il s’agit en effet des

inscriptions ultérieures à la première inscription. Ces inscriptions dites subséquentes35 affectent la

situation juridique d’un immeuble ainsi que celle des titulaires de quelconque droit.

La mise à jour des registres fonciers devienne de plus en plus rare par rapport aux

transactions immobilières effectuées. Les données détenues par le service foncier ne correspondent

plus à la situation réelle de l’immeuble. Cette situation est favorisée par les faits suivants :

- La complexité de la procédure accentuée par l’ignorance de la loi

- La difficulté d’établir les preuves de propriété (pièces de succession détériorés ou

perdues)

- Le cout élevé de la procédure (en matière de taxe et de droit d’enregistrement)

34 Un agent seulement est chargé de l’archivage des livres fonciers au niveau de chaque conservation 35 Mutation, inscription de droit réel sur l’immeuble, inscription d’hypothèque, de bail, ...

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- La durée du processus trop longue

La spécificité des données foncières réside au niveau même du principe régissant les

inscriptions dans le livre foncier, ce principe préconise que « la dernière mutation ou convention ne

pourra être inscrite avant les précédentes »36. Un défaut de mise à jour du livre par la non inscription

d’un droit paralysera toutes les inscriptions ultérieures, rendant ainsi fastidieux la régularisation de la

mise à jour des données foncières.

1.1.3. L’état des données foncières par rapport à la situation de

l’immatriculation

Toutes les données foncières de la CPF sont issues obligatoirement de la procédure

d’immatriculation. Il s’agit de la première inscription37 dans le livre foncier et constitue à cet effet la

première information relative à un immeuble. Chaque immatriculation effectuée enrichie le livre

foncier et par conséquent la base de données foncière. Une procédure d’immatriculation s’achève

par l’ouverture d’un compte dans le livre foncier

L’état des données foncières de la CPF peut être évalué en fonction du pourcentage des

terrains immatriculés. En 2003, seulement 15% de la totalité du territoire de Madagascar est titré38.

Les données foncières disponibles auprès de la CPF ne dépasse même pas le quart par rapport à

l’étendu des terrains non immatriculés ou en cours d’immatriculation.

1.2. La situation de la gestion des données foncières au niveau de la CPF

La gestion des données foncières au niveau de la CPF a commencé avec la mise en œuvre de

la réforme par le biais de l’informatisation.

Cette informatisation constitue le point de départ de la gestion informatisée des données qui

est caractérisée par la mise en place d’une basée de données foncières, la conception d’un système

de gestion de base de données permettant l’exploitation de ces données ainsi formées.

1.2.1. La mise en place de la BDF

La mise en place de la BDF de la CPF consiste à peupler la base elle même par les données

issues des supports papiers. Cet étape consiste à :

- La numérisation des données foncières (livres et plans) pour leur archivage

36 Article 49 du décret 60-529 du 28 décembre 1960 37 Inscription originelle 38 Source : PNF

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- La saisie des données contenues dans les registres fonciers

1.2.1.1. La numérisation des données foncières

Elle consiste à transformer les documents sur support papier en documents numériques sous

forme de fichier informatique, et cela par le scan de tous les documents fonciers. En général, les

documents numérisés sont composés par :

- Des plans individuels

- Des plans de repérage

- Des plans cadastraux

- Des livres fonciers

- Des dossiers fonciers individuels

Cette numérisation a pu être réalisée grâce au financement des bailleurs de fonds privé par

l’intermédiaire des projets dans le cadre d’un partenariat privé public.

Ces projets concernent aussi bien les circonscriptions domaniales d’Antananarivo que les

autres circonscriptions se trouvant en dehors de la capitale.

Tableau 4 - Récapitulatif de la numérisation des données foncières selon la source de

financement

Projet ou

financement Type d’intervention Circonscriptions concernées

MCA Numérisation des données

foncières

- Antsiranana

- Nosy Be

- Mahajanga,

- Toamasina

- Antananarivo Avaradrano

- Antananarivo Atsimondrano

- Antananarivo Ville

- Anjozorobe

- Manjakandriana

- Morondava

- Fandriana

- Ambositra

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- Antsirabe

- Ambatolampy

DCEM Numérisation des données

foncières

- Fenerive Est

- Manakara

RPI Numérisation des données

foncières

- Tsiroanomandidy

- Arivonimamo

- Moramanga

- Antananarivo

- Mananjary

- Fianarantsoa

- Ambovombe

PGDI Vectorisation des plans

- Antananarivo

- Fianarantsoa

AFD Vectorisation des plans - Ambatondrazaka

- Farafangana

PE III Vectorisation des plans - Moramanga

Fiantso Vectorisation des plans - Fianarantsoa

FIDA Vectorisation des plans - Anosy

Sources: OF - DGSF - CCPNF, 2O11

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Figure 2 : Etat de la numérisation des données foncières (selon la source de financement)

Source : DGSF-CCPNF-OF, 2011

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55

1.2.1.2. Saisie des données foncières

La saisie des données consiste à l’inscription des informations contenues dans le livre foncier

dans un support numérique. La saisie alphanumérique des données est réalisée :

- Soit directement sur le logiciel de gestion de base de données

- Soit fait par l’intermédiaire d’un logiciel classique de traitement

d’information compatible avec le système de gestion de la base de données (SGBD).

Pour la saisie des données foncières de la CPF, des prestataires de service ont été mobilisés.

L’opération de saisie a été réalisée à l’extérieure des bureaux de la conservation. Les documents

fonciers ont été à cet effet déplacés vers les locaux de ces prestataires pour y extraire les

informations.

Cette étape qui constitue la production de données peuplant la BDF a été réalisée en même

temps que la conception du SGBD. De ce fait, l’opération de saisie des données a été faite sur un

autre déjà existant : Microsoft Accès, un logiciel de gestion de données classique.

Une fois les données saisies, les fichiers contenant les informations brutes issues des livres

fonciers seront intégrés dans la base de données.

Actuellement, la production des données sont assurés par les agents de chaque CPF. Et les

données sont directement traitées sous le SGBD existant.

1.2.2. L’état de la gestion de la BDF : de MLM à LISOM

La mise en place de la BDF n’a pas d’intérêt sans un outil permettant l’exploitation de ces

données. Il s’agit entre autre du SGBD qui peut être définit comme un logiciel permettant de

manipuler les bases de données. Il permet en effet d’organiser, de contrôler, de consulter et de

modifier les informations contenues dans la BDD. Il sert aussi à traiter les informations, il doit être

capable de satisfaire les requêtes de son utilisateur (cas de demande de CSJ par exemple).

1.2.2.1. Le MLM39

La conception du SGBD pour la BDF de la CPF a été confiée à la compagnie Maky engineering

après une offre d’appel. Cette société a élaborée le SGBD qui porte le nom de MLM, et cela en

collaboration avec le CCPNF et la direction générale des services fonciers.

Côté financement, le MLM a pu être réalisé grâce au financement du MCA.

39 Ou FTEM en Malagasy pour Fitantanana ny Tany EtoMadagasikara

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Le contrat entre le prestataire et l’administration foncière porte non seulement sur la

conception et l’installation du logiciel mais aussi sur des séances de formation quant à l’utilisation de

ce logiciel. Ces séances de formation ont été réalisées auprès des agents du service foncier et

topographique.

La création et l’utilisation du MLM remonte en 2009, cette première version a fait l’objet

d’une amélioration en réponse aux imperfections enregistrées pendant la phase d’expérimentation

et d’essai. Ainsi une deuxième version de ce logiciel a vu le jour en 2010. Le problème constaté

concerne surtout la sauvegarde des données saisie sur le logiciel. Autrement dit, ce logiciel a connu

un problème d’intégration des données.

La circonscription d’Antananarivo ville a été choisie comme site pilote pour la mise en place

de la BDF. Cependant, trois circonscriptions seulement ont pu être dotées de ce logiciel, faute de

financement.

Récemment, le MLM a subi une amélioration suite au besoin de l’utilisateur et à l’évolution

de la technologie. Ainsi apparu un nouvel SGBD dénommé LISOM40

1.2.2.2. Le LISOM

Constituant une version évoluée du MLM, en plus des fonctions de bases intégrées dans

MLM, le LISOM contient des nouvelles fonctionnalités permettant par exemple :

- le suivi en temps réel de l’état des traitements des dossiers

- La consultation des derniers CSJ, validés après insertion des critères de

recherches.

Le LISOM a été conçu par la firme Quarks Mg, suite à un appel d’offre. La conception de ce

logiciel remonte en avril 2014, et le premier test a été réalisée en novembre 2014 au niveau de la

circonscription foncière et topographique d’Antananarivo Avaradrano, site choisi comme pilote.

Comme le MLM et selon le terme du contrat, le prestataire est tenu de dispenser des

formations concernant le fonctionnement et l’utilisation du logiciel. Cette formation a été déjà

entamée pour les agents du service foncier au niveau du site pilote, elle a été réalisée en Mars 2015.

En général, le volet formation offert par le prestataire comprendra trois parties :

40 Land Information System Of Madagascar

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- Une formation des formateurs de cinq (05) jours dans les locaux de chacun

des entités et assistés par les informaticiens de la DRGFD.

- Une formation de trois (03) jours de tous les utilisateurs de chaque

circonscription des quatre circonscriptions d’Antananarivo.

- Une formation spécifique de cinq (05) jours à propos de l’administration de

l’application, des données, gestion des utilisateurs, des accès des informaticiens de la

DRGFD.

Tableau 5 - Répartition de la formation des formateurs des deux entités (domaines et topo)

CIRCONSCRIPTIONS SERVICE DES DOMAINES SERVICE TOPOGRAPHIQUE

Antananarivo Ville

- 01 CCDT

- 02 Adjoints CCDF

- 02 Agents

- 01 CCT

- 04 Adjoints et Agents

Antananarivo Avaradrano

- 01 CCDT

- 02 Adjoints CCDF

- 02 Agents

- 01 CCT

- 04 Adjoints et Agents

Antananarivo Atsimondrano

- 01 CCDT

- 02 Adjoints CCDF

- 02 Agents

- 01 CCT

- 04 Adjoints et Agents

Ambohidratrimo

- 01 CCDT

- 02 Adjoints CCDF

- 02 Agents

- 01 CCT

- 04 Adjoints et Agents

TOTAL 20 (vingt) 20 (vingt)

Source : PGDI

Concernant l’intervention du prestataire, elle a une durée totale de 24 mois qui se divise en 5

phases dont :

Phase 1 – Recensement des besoins spécifiques : un (01) mois.

Phase 2 – Développement des applications : cinq (05) mois.

Phase 3 – Installation des logiciels et paramétrages : un (01) mois et trois (03)

semaines.

Phase 4 – Formation : un (01) mois et une (01) semaine

Phase 5 – Maintenance des logiciels : douze (12) mois.

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Source : Division Système d’Information et Modernisation Foncière

Financer par le PGDI, l’utilisation du LISOM au niveau de la CPF constitue un véritable

investissement en matière de gestion de la BDF. Ce logiciel permettra ainsi :

- L’obtention des bases de données cohérentes

- La possibilité de centraliser les bases des données dans une future proche ou lointaine.

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1.3. L’état actuel de la BDF au sein de la CPF

L’état actuel de la BDF est reflété par l’état des données qui composent la BDF et l’état de

l’exploitation de ces données.

1.3.1. L’état des données foncières dans la BDF de la conservation

La BDF actuelle est le résultat des données saisies lors de la mise en place de la BDF en 2009

ainsi que celles mise à jour réalisés au cour de l’utilisation du MLM. Ces données sont stockées dans

un serveur41 se trouvant au sein même de chaque bureau.

Les données foncières contenues dans l’actuelle BDF de la CPF concernent les titres et les

cadastres. L’ampleur de ces données varie en fonction de la circonscription concernée, cette

variation résulte de la durée des opérations de production de données42 entreprise au début de la

mise en place de la BDF.

Cependant, le peuplement de la BDF dépend aussi d’autres facteurs tels que l’état du

support des données à transcrire et la clarté des inscriptions y figurant. Pour les circonscriptions

présentant un pourcentage élevé de livre défectueux, la BDF est peu fournie par rapport aux

circonscriptions qui ont un faible taux de livre détérioré.

La durée du projet qui finance l’opération de saisie conditionne aussi la réalisation en totalité

de la saisie des données. Malheureusement, tel n’est pas le cas car la majorité des projets n’est pas

arrivée à son terme faute de financement, qui est due à la situation socio politique que le pays a

traversé en 2009.

L’analyse de l’existant en matière de BDF de la CPF permet de constater que :

- seulement quelques CPF dispose d’une BDF, à savoir les CPF disposant de

SGBD (MLM) et quelques CPF dont les données ont été saisies. La majorité de la CPF ne

possède pas de BDF.

- La BDF existant ne renferme pas la totalité des informations disponible au

sein d’une CPF, au maximum deux tiers des livres seulement sont transcrits dans la BDF.

Cette situation est la conséquence de divers situations dont :

L’insuffisance des moyens financiers

L’état des supports des données

41 Un serveur doit avoir au moins deux périphéries de stockage (disque dur) dont l’un sert pour la sauvegarde 42 Saisie des données foncières

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- La BDF ne reflète pas la situation réelle de l’immeuble en raison de l’absence

de mise à jour des inscriptions (mutation)

Par rapport à l’ensemble du territoire, les terrains immatriculés ne représentent

qu’une petite partie des terres. La BDF de la CPF ne couvre à cet effet que cette

infime partie immatriculée. La BDF existante est incomplète faute de la rareté de

l’opération d’immatriculation réalisée.

Tableau 6 : Etat de la base de données foncière existant

Source : DSIM, 2015

1.3.2. L’état de l’exploitation de ces données.

La BDF a pour vocation à être exploitée une fois que le volet production de données est

achevé. L’exploitation de ces données ne devienne possible que grâce au logiciel de gestion de BFD. Il

s’agit du MLM qui est devenu LISOM actuellement.

Le MLM a été installé dans quelques circonscriptions seulement à savoir :

- Circonscription d’Antananarivo ville

- Circonscription d’Ambohidratrimo

- Circonscription d’Antsirabe

SAISIE VALIDE

% VALIDE PAR

RAPPORT SAISIE

SAISIE VALIDE

% VALIDE PAR

RAPPORT SAISIE

ANTANANARIVO RENIVOHITRA 65 321 2 500 3,83% 10 733 0 0ANTANANARIVO AVARADRANO 14 721 104 257 0 0ANTANANARIVO ATSIMONDRANO 18 204 90 105 0 0AMBOHIDRATRIMO 30 483 1 008 3,31% 0 0 0FENERIVE-EST 7 542 140 1,86% 0 0 0MANAKARA 6 470 - - - - - FANDRIANA 3 843 - - - - - AMBATOLAMPY 9 084 - - - - - AMBOSITRA 4 965 - - - - - ANTSIRABE 20 073 1 600 7,97%MORONDAVA 3 480 - - - - - ANTSINANANA 9 245 - - - - - BOENY 9 345 - - - - - DIANA 16 213 - - - - - NOSY BE 1 492

CIRDOMA

TITRE CADASTRE

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- Circonscription de Fenerive Est

- Circonscription de Manakara

Ces circonscriptions ont pu être dotées du logiciel grâce au financement du MCA et du DCEM.

Cependant l’exploitation du logiciel n’a pas durée, des difficultés d’ordre technique lié à son

utilisation ont conduit la CPF à suspendre l’exploitation de ce logiciel. Ces problèmes rendent difficile

l’exploitation du MLM et alourdi le fonctionnement de la CPF.

Actuellement, aucune CPF n’utilise plus ce logiciel pour le traitement de son dossier. Les

matériels informatiques ainsi dotés pour l’exploitation de ce logiciel ne servent plus que pour des

taches de bureautique.

Concernant l’utilisation du LISOM, puisqu’il s’agit d’un nouvel logiciel, ce dernier est encore

dans la phase d’expérimentation. La Cirdoma d’Antananarivo Avaradrano a été choisi à cet effet

comme site pilote. La mise en place du LISOM dans les autres Cirdoma dépendra de la disponibilité

des moyens nécessaires.

L’exploitation de la base de données au niveau de la CPF reste actuellement en veilleuse, et

cela même avec la conception d’un nouvel SGBD. Aucune nouvelle donnée ne vienne enrichie la base

existante, les données existantes ne sont plus à cette effet mise à jour. En somme la BDF existant au

niveau de la CPF n’est pas fiable. Mais quelles sont alors les raisons expliquant cet état lamentable de

la BDF de la CPF ?

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62

CHAPITRE 2- LES DIFFICULTES RENCONTREES EN MATIERE DE BASE DE DONNEES

FONCIERES - CAS DE LA CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE

L’analyse de l’état de la BDF a permis de mettre en évidence les problèmes relatifs à

l’inexistence d’une BD fiable. Cette état peut s’expliquer dans un premier temps par rapport aux

données existantes (volet production de données), cette situation est accentuée par des contraintes

d’ordre diverses bloquant l’exploitation normale de la BDF.

Ainsi seront traités au cours du présent chapitre :

- Les difficultés en termes de production de données

- Les problèmes liés à la gestion de la BDF existante

- Le cas des Cirdoma ne possédant pas de BDF

2.1. Les difficultés en termes de production de données foncières

Il s’agit des problèmes en termes de données foncières. Les données disponibles sont

insuffisantes et ne sont pas mises à jour. Les données foncières concernées ici sont celles contenues

dans les registres fonciers (livre foncier et matrice cadastrale)

2.1.1. Faible capacité de production de données foncières brutes liée à

l’immatriculation

Les données concernées sont celles des terrains immatriculés. Ainsi parler de l’insuffisance

des données disponibles dans la BDF de la conservation conduit à évoquer les difficultés concernant

la procédure d’immatriculation. L’analyse de l’état des lieux a permis de constater que par rapport à

la superficie totale de Madagascar, nombreux sont les terrains qui ne sont pas encore immatriculés.

Cette situation peut avoir diverses raisons.

2.1.1.1. Les causes liées au fonctionnement des services fonciers

L’incapacité des services fonciers à satisfaire les besoins des usagers notamment en matière

d’acquisition de terrain domanial persiste encore malgré la réforme engagée en ce sens. Deux grands

points peuvent être évoqués comme étant les principales raisons de cette situation notamment un

manque des moyens et une raison liée à la motivation.

a- Manque des moyens

Les services fonciers sont soumis à de nombreuses contraintes dont :

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63

Le manque de moyen financier : le budget alloué au fonctionnement et

investissement des services fonciers est réduit au minimum et il ne concerne que le strict

nécessaire pour le fonctionnement du service. Des fois, ce budget n’arrive même pas à

couvrir les dépenses de fonctionnement du service.

Le manque de matériel : la dotation en matériel de bureau et informatique

est rare voire inexistante pendant un laps de temps assez long selon la situation financière et

la priorité de l’administration en charge de ces services.

Pour les matériels de transports, la dotation n’est pas systématique, elle dépend de

l’existence ou non d’un financement extérieur (projet). La majorité des services fonciers

déconcentrés ne possède aucun moyen de transport. Cependant, la présence de tel

équipement facilitera les déplacements à l’occasion des descentes sur terrain (Constatation

de l’état des lieux)

L’insuffisance des infrastructures suivant les normes et la vétusté de

l’infrastructure existante : que ce soit pour les locaux servant de bureau ou pour l’archivage

constitue un blocage dans le fonctionnement normal du service.

L’insuffisance des ressources humaines : le personnel est insuffisant faute de

remplacement numérique des agents qui partent à la retraite.

b- Problèmes liés à la motivation du personnel

L’élément humain constitue la base du fonctionnement de tout service. Au niveau du service

foncier, comme dans tout service de l’administration Malagasy malgré l’application de la nouvelle

gestion publique, la motivation des agents reste un frein rendant le service stérile. La motivation ne

concerne pas seulement le côté pécuniaire des agents mais aussi et surtout son environnement de

travail en général (lieu de travail, ambiance de travail, reconnaissance des services faits, ...)

2.1.1.2. Les raisons liées à la procédure

Les usagers sont réticents quant à la formalisation de leur droit, cette situation est liée à la

procédure. Il s’agit en effet :

- De l’existence d’un flou aux yeux des simples usagers des procédures à

suivre : la méconnaissance de la procédure est due à l’ignorance des textes, un cas fréquent

justifiant la défaillance de la communication entre administration et administrés.

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64

- Du coût élevé de la procédure : les frais occasionnés par la procédure

d’immatriculation individuelle ne sont pas supportés par la majorité des usagers en

l’occurrence de ceux qui vivent dans la brousse loin des bureaux de la Cirdoma.

2.1.1.3. Les conséquences de l’éloignement des services fonciers

Le nombre de Cirdoma43 est encore insuffisant par rapport à l’étendue du territoire. Une

Cirdoma peut avoir sous sa compétence plusieurs communes qui sont éloignés les unes que les

autres. Les usagers sont à cet effet appelés à se déplacer de plusieurs kilomètres pour pouvoir

bénéficier du service de la Cirdoma. La difficulté est aussi la même pour les agents membres de la

commission de CEL qui est obligés d’aller sur le terrain se trouvant loin du bureau. Cette situation

décourage les usagers à régulariser leur droit par la procédure d’immatriculation.

2.1.2. Insuffisance des mises à jour des registres fonciers

En tant que source de données pour peupler la BDF, les registres fonciers doivent être mise à

jour en cas de modification affectant la situation juridique d’un immeuble immatriculé ou celles des

titulaires de quelconque droit. Ces modifications peuvent concerner :

> La consistance de l’immeuble : cas de morcellement ou de fusion

> Le propriétaire de l’immeuble : cas de mutation

> Les inscriptions diverses grevant l’immeuble d’un droit ou d’un charge

particulier : cas des servitudes, baux, prénotation, usufruits, hypothèques.

Cependant, la réalisation de la mise à jour devienne de plus en plus rare en particulier pour

les mutations. Deux hypothèses peuvent être avancés comme cause de cette situation et justifie

l’attitude des usagers :

La complexité de la procédure concernant le cas des pièces justificatives

perdues ou détériorées rendant par exemple difficile d’établir les liens de parenté. Ce cas

constitue une situation fréquente au niveau de la CPF, bloquant le traitement d’un

dossier.

Le cout élevé des taxes et droits d’enregistrement à payer à l’occasion d’une

transaction immobilière constitue un blocage pour le titulaire de droit à régulariser sa

situation.

43 39 Cirdoma dans tout Madagascar

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65

A part ces deux raisons, le problème majeur empêchant la mise à jour des données foncières

est l’état des supports. La détérioration du support44 constitue un facteur de blocage de toutes

inscriptions dans le registre foncier. Diverses causes peuvent être avancées pour expliquer le mauvais

état des registres fonciers dont :

- L’absence d’un service d’archive suivant les normes, que ce soit en matière

d’infrastructure (salle non approprié à la conservation des papiers : mal aéré, trop ensoleillé,

trop petit, aucun système de sécurité contre l’incendie) qu’en matériel de conservation

(étagères non adapté à la dimension des livres)

- La mauvaise qualité des papiers composant les registres fonciers fournis par

l’imprimerie nationale. Ces supports ne sont pas destinés à être conservés plus longtemps

- L’absence de traitement spécial des documents d’archives, traitement qui

sert à :

> désinfecter les livres et le local d’archive contre les insectes nuisibles

(termites par exemple)

> lutter contre la moisissure

- L’insuffisance d’archiviste qualifié

- L’absence de soin quant à l’utilisation des livres fonciers qui sont vétustes

Cet état des supports est accentué par la disparition de certains livres. La disparition des

livres est due à l’absence de surveillance quant à la sortie des livres de l’archive. La traçabilité des

registres fonciers est difficile à établir étant donné le nombre d’agent qui le manipule à savoir :

- Les agents de la circonscription domaniale et foncière : pour le traitement

des dossiers de terrains domaniaux

- Les agents du bureau de la CPF

2.2. Les problèmes liés à la gestion de la BDF existant

Toute BDD a vocation à être exploitée et exploitable. Cependant, l’exploitation de la BDF

existant au niveau de la CPF est actuellement en veilleuse. L’absence d’exploitation de la BDF résulte

de multiple raisons dont une raison technique liée au fonctionnement du SGBD, des insuffisances de

tout genre, et la persistance des facteurs de blocage.

44 Boky rovitra

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66

2.2.1. Les problèmes inhérents au SGBD

Le SGBD est l’outil de base permettant l’exploitation d’une BDD, au niveau de la CPF il s’agit

du MLM et puis du LISOM. L’utilisation du MLM n’a pas été satisfaisante, il n’est utilisé par le service

qui en dispose que durant de courte période. Des mises à jour des données et des traitements de CSJ

ont été réalisés durant la période d’utilisation du MLM.

L’abandon de l’utilisation du MLM par les agents peut être expliqué par les problèmes

techniques relatifs au logiciel et à son utilisation.

2.2.1.1. Problèmes d’ordre technique

Le MLM est un logiciel conçu pour gérer la BDD existante, mais il sert également à peupler la

base. Ce système de BDD est structuré en deux niveaux45 : client/serveur. Le logiciel de BDD doit être

installé directement sur chaque poste client. Cette architecture utilisée pour le MLM rend le système

plus lent et moins efficace.

La principale défaillance rencontrée lors de l’utilisation du MLM concerne l’intégration des

données et la sauvegarde des modifications.

La non intégration des données saisies : l’intégration des données saisies à

partir d’autre logiciel (accès) constitue un cas empêchant l’exploitation de la BDD par le

logiciel MLM. Ces données saisies ne peuvent être intégrées dans la BDD du MLM, rendant

l’exploitation de ce SGBD impossible.

Défaillance du système caractérisé par un échec des sauvegardes lors d’une

mise à jour de la BDF. Certaines tâches ou modifications apportées par les utilisateurs ne

sont pas prises en compte par le logiciel. La sauvegarde des travaux réalisés sur MLM échoue

une fois sur deux. L’utilisation du MLM paralysera ainsi le fonctionnement de la CPF, l’effort

des agents à l’utilisation du logiciel n’abouti à aucun résultat.

Ces problèmes ont servis pour la conception du nouveau SGBD Lisom. Il s’agit d’un logiciel de

gestion de BDF conçu pour corriger les défaillances constatées lors de l’exploitation du MLM.

Le Lisom est actuellement dans la phase d’expérimentation, il serait trop hâtive de porter des

jugements quant à son efficacité. La seule critique est que l’expérimentation de ce nouveau SGBD

aurait été réalisée dans quelques sites. L’adoption d’un seul site pilote ne permet pas d’évaluer la

45 Appelé aussi architecture 2-tier, tier. Dans cette architecture dite client/serveur, le client demande une ressource et le serveur la lui fournit directement en utilisant ses propres ressources sans aucun recours à d’autres ressources.

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fonctionnalité et les dysfonctionnements du logiciel. Cependant, le choix d’un seul site est édicté par

des contraintes d’ordre matériel et financier.

2.2.1.2. Problème lié à l’utilisation du logiciel

L’usage du logiciel est une nouvelle activité pour les agents, et pour la majorité du personnel,

l’utilisation des matériels informatiques n’est pas évidente faute de formation. L’intégration du

personnel à l’utilisation des nouvelles technologies constitue un facteur de blocage du MLM.

Malgré les formations dispensées par le prestataire, la difficulté face à l’utilisation des outils

informatiques demeure un facteur de blocage. La phase de formation aurait du être allongée pour

permettre une véritable initiation des agents au logiciel. Elle est d’une durée modeste par faute de

moyens financiers.

2.2.2. Les problèmes de ressources nécessaires à l’exploitation de la BDF

Ces contraintes sont de trois ordres : contraintes financière, contrainte logistique et

problème en ressource humaine.

2.2.2.1. Les problèmes financiers :

La question de financement demeure toujours un facteur de blocage de la réforme entamée.

L’administration ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour faire face aux dépenses

occasionnés par l’entretien d’un SGBD. Ce dernier a été toujours tributaire des financements

extérieurs.

Ces problèmes financiers sont caractérisés par :

- L’absence de budget d’investissement rendant la vulgarisation de la BDF

impossible.

- L’insuffisance du budget de fonctionnement, constituant un facteur de

blocage des activités.

2.2.2.2. Les problèmes en logistique

Les matériels utilisés par les services sont insuffisants pour l’exploitation du Lisom. Les

problèmes en logistique concernent :

- L’insuffisance de matériel et consommable informatique

- L’état des équipements existants : vétuste et dépassé

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- L’absence d’infrastructure adéquate :

la salle du serveur inadaptée, parfois le serveur se trouve dans le

bureau du conservateur.

Problème d’électricité, aucun dispositif de protection contre la

coupure du courant, contre la baisse ou la hausse de la tension du courant

(onduleur)

- L’insuffisance d’entretien du parc informatique : aucune entretien

systématique des matériels, ni de mise à jour du système de sécurité des machines

(ordinateur infecté de virus informatique)

- Absence de dotation de matériels nécessaire à l’utilisation du Lisom :

tablette, borne Wifi, imprimante à code barre.

2.2.2.3. L ‘insuffisance en ressources humaines

La gestion de la BDF par l’exploitation du SGDB nécessite l’intervention de l’élément humain.

Deux catégories d’agents sont concernées.

L’insuffisance des agents qui exploitent le logiciel de gestion de BDD

Ces agents sont les personnels de la CPF. En excluant les agents sous contrat, les agents

travaillant au sein de la CPF sont peu nombreux, ils sont chargés de traiter les dossiers et les

demandes des usagers, et par extension c’est à eux de faire tourner la BDF existante.

Cette insuffisance du nombre du personnel est due à l’absence de recrutement en cas

diminution de l’effectif (affectation, retraite, décès). Elle est accentuée par une mauvaise répartition

des ressources humaines disponibles au sein de l’administration foncière.

Le manque de personnel chargé de la maintenance

Une maintenance systématique de l’état des matériels et des installations techniques

contribue au bon fonctionnement du système. Pour le cas de la CPF et de tous les services de la

DGSF, le personnel en charge de la maintenance des matériels informatiques est plus qu’insuffisante.

Pour la DGSF, il est composé par les agents travaillant au niveau de la division Système d’Information

et Modernisation Foncière (Div. SIMF). Cette division est responsable de la maintenance de tous les

matériels informatiques existant tant au niveau central (DGSF) qu’au sein des circonscriptions

(Cirdoma et CPF), elle est aussi chargée du maintenance du réseau existant. Alors que côté

personnel, la division est composée de neuf agents dont un chef de division.

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La composition du personnel de cette division se fait comme suit :

- 1 chef de division

- 2 informaticiens développeurs

- 4 administrateurs réseaux

- 1 électricien

- 1 informaticien

Ces agents ont une compétence nationale, ils assurent l’entretien et le bon fonctionnement

du système informatique de la totalité des services fonciers dans tout Madagascar. Il est évident que

même pour la maintenance seulement au niveau central ces effectifs sont insuffisants.

2.2.3. Les autres facteurs de blocage à la gestion de la BDF

Deux situations relatives aux données foncières tendent à bloquer l’exploitation de la BDF

2.2.3.1. Les problèmes d’intégration des données du MLM à Lisom

Pour passer de MLM à Lisom et bénéficiant de ce nouveau SGBD, il n’est plus question de ré-

saisie des données foncières déjà contenues dans la BDF utilisée par MLM. Il suffit d’adapter la BDF

existante pour être exploitable sur Lisom.

Actuellement, seule la CPF d’Antananarivo Avaradrano qui dispose d’une BDD exploitable

avec LISOM. La mise en place du Lisom dans les autres CPF disposant de BDF nécessite ce processus

d’intégration de données, qui est encore en suspension.

2.2.3.2. Le cas de la validation des données

Pour être exploitable par le service de la CPF, chaque donnée contenue dans la BDF doit faire

l’objet d’une validation. Il s’agit d’une vérification du contenu de la BDD par rapport aux documents

sources tels que les registres fonciers.

Toutes les informations contenues dans la BDF concernant une propriété doit être en

cohérence avec celles figurant sur le support papier. Cette précaution est prise pour éviter le cas

d’erreur réalisé au moment de la saisie des données.

Cependant, la validation des données semble encore loin du compte, compte tenu de

l’ampleur des titres non validés et du nombre d’agent validateur (le conservateur).

Pour le cas de la Cirdoma d’Avaradrano, depuis l’utilisation du Lisom et la mise en place de la

BDF, sur 14 929 titres enregistrés dans la BDD, 209 seulement ont été validés et sur 104 292 extraits

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de cadastre 7 seulement sont autorisés. En somme pour 119 221 données qui constituent la BDF de

la CPF d’Avaradrano, 216 seulement sont validées qui correspond à 0,18 %46.

Pour que la BDF de la CPF d’Avaradrano soit fiable et exploitable, il faut que les 119 005

données foncières contenues dans la BDD soient validées.

2.3. Le cas des CPF ne disposant pas de BDF

Une grande partie de la CPF ne possède pas encore de BDF, cette situation est due au non

pérennisation de la réforme. Le problème financier reste toujours au centre de tout le problème. La

dotation en matériel de tout genre et d’infrastructure constitue aussi une des conditions de base à la

mise en place d’une BDF.

2.3.1. L’absence de financement

La mise en place du Lisom et du MLM a pu être réalisé grâce au financement des partenaires

financiers. La rupture de ces financements a conduit inévitablement à l’arrêt du processus de mise en

place de la BDF au sein de la CPF. Cependant, dans le cadre de la pérennisation les acquis de la

réforme, la réforme a déjà prévue dans ses orientations stratégiques la mise en place d’une source

de financement propre au service foncier rendant possible la réalisation des projets en cours ou futur

même en l’absence de financement extérieur. Il s’agit en effet du FNF (Fonds national Foncier).

Le FNF est mise en place pour financer les activités entrant dans le cadre de la

modernisation, dont la mise en place de la BDF en fait partie. Ce fonds est alimenté par le

recouvrement des produits relatifs à la gestion des biens de l’Etat.

Le problème financier afférant à la mise en place de la BDF dans toute les CPF est lié au non

opérationnalisation du FNF. Cependant, le texte créant cette institution est déjà promulgué47, il ne

reste plus qu’à mettre en place les différentes structures composant cet établissement public.

Cependant, l’absence de contribution de l’Etat en la matière est aussi un facteur de blocage

de la mise en place de BDF au niveau de la CPF.

Cette contrainte d’ordre financier constitue le point de départ et la cause principale d’autres

problèmes notamment des problèmes d’infrastructure et de matériel.

46 Source : Tableau de bord Lisom, Cirdoma Avaradrano, Septembre 2O15 47 Décret n° 2012 752 du 07 aout 2012 sur le Fonds National sur le Foncier

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2.3.1.1. Les problèmes d’infrastructure

La situation économique du pays ne permet pas à l’administration centrale d’investir sur des

travaux de construction de nouvel bâtiment nécessaire à la mise en place BDF.

En effet, les problèmes d’infrastructure pour le besoin de la BDF se manifeste par :

- L’insuffisance des locaux pour accueillir le parc informatique indispensable à

l’exploitation de BDF. Un autre local doit être aussi disponible pour recevoir le serveur.

- L’absence d’un service d’archive approprié : rendant le traitement et

l’extraction des données foncières difficile.

- L’absence d’un générateur d’énergie suffisant pour faire fonctionner les

machines ; et cela à défaut d’insuffisance ou d’absence d’électricité fournie par la Jirama.

2.3.1.2. L’insuffisance des matérielles :

Les matériaux nécessaires à la mise en place d’une BDD sont composés essentiellement par

des matériels informatiques. Pour quelques CPF, la réforme de 2005 leur a permis de disposer des

ordinateurs. Cependant, en partant de l’inventaire des matériels disponible, il a été constaté qu’une

grande partie de ces machines ne soient plus opérationnelle. Faute de maintenance, beaucoup

d’entre eux sont hors d’usage.

Les besoins en matériel concernent les matériels suivants :

- Outil informatique : ordinateur.

- Matériel spécifique à la mise en place et à l’exploitation de la BDF à savoir :

Serveur

Imprimante à code barre

Scanner

Tablette

Borne wifi

- Mobilier de bureau pour accueillir ces matériaux : bureaux, chaises et tables

2.3.2. Les contraintes d’ordre politique

Le secteur foncier n’a jamais été priorisé par l’Etat dans le cadre de sa politique de

développement. Cependant le foncier constitue l’élément de base de toute politique.

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Malgré l’existence d’une politique en matière foncière adoptée par l’Etat, la réalisation de

cette politique reste problématique, l’Etat ne s’implique pas directement à l’atteinte des objectifs

posés par sa politique.

Dans le cadre de la politique foncière, deux cas problématiques méritent d’être abordés :

- Pendant la mise en place de la politique

- Au moment de la réalisation de cette politique

2.3.2.1. Politique inadaptée au problème foncier existant :

La politique établie par l’Etat pour le secteur foncier est inadéquate par rapport à la situation

réelle sur le terrain et vécue par les acteurs du foncier. L’existence de telle situation résulte de la

méthode utilisée dans l’élaboration de la politique. Les techniciens du foncier sont plus ou moins

écartés durant la phase de conception de la politique.

Les premiers acteurs concernés ont été moins impliqués dans la mise place de la politique,

qu’en est alors de sa réalisation.

Manque de détermination de la part de l’Etat

Dans le cadre de la concrétisation de la politique foncière, l’Etat semble de moins en moins

impliqué pour réaliser les objectifs posés par sa politique. Cette attitude de l’Etat se manifeste par la

répartition de dépenses engagées pour mettre en œuvre la politique. La contribution de l’Etat en

matière de financement des projets est symbolique. Presque la totalité de dépenses allouées à cette

politique est supportée par des bailleurs étrangers.

De ce fait, les organismes privés qui deviennent chef de fil de la réalisation de la politique

publique si ce rôle revient de droit à l’administration foncière. Ce cas ironique rend la politique

foncière à l’échec.

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CHAPITRE 3- LES ENJEUX DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE AU SEIN DE LA

CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE

La mise en place et l’exploitation de la BDF de la CPF se heurtent à des multitudes de

problème. Le processus mise en œuvre semble être interrompu. Parfois même, la constatation de la

situation actuelle a permis d’avancer un retour en arrière quant à la gestion des données foncières.

Cet état de la BDF aura des effets négatifs. L’analyse des conséquences de la situation de la BDF

conduira à dégager l’importance, ainsi que les enjeux de la BDF.

Ainsi, seront traités dans ce chapitre les impacts de l’état actuel de la BDF puis l’importance

et les enjeux de la BDF.

3.1. Les impacts de la situation de la BDF

Avant d’entamer sur les conséquences de cette BDF, l’analyse de la qualification de cette

BDD constitue un préalable

3.1.1. La BDF de la CPF - une BDD non fiable

La BDD est créée pour faire face aux besoins de son utilisateur. Elle doit à cet effet remplir

des critères de validité.

3.1.1.1. Critères de fiabilité d’une BDD

Une BDD fiable doit remplir les conditions suivantes :

- La BDD doit être capable de répondre aux demandes d’information portant

sur les données contenues dans la base

- L’exactitude des informations fournies par la base est impérative et aucune

erreur n’est tolérée.

- La BDD doit capable de garantir les informations contre des éventuels

dysfonctionnements :

> panne système

> erreur de programmation

> panne de l’ordinateur

> coupure du courant

- La BDD est en état de protéger les informations contre l’accès des utilisateurs

non autorisés, que ce soit en lecture (consultation) ou en écriture (modification)

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74

- La BDD doit être capable d’assurer le besoin d’efficacité, qui s’apprécie en

termes de temps. Ce temps de réponse du système doit être conforme aux besoins

(rapidité).

Une BDD doit réunir ces critères pour être qualifié de fiable. Tel n’est pas le cas de la BDF de

la CPF.

3.1.1.2. Qualifications de la BDF existant

La BDF ne remplie pas les critères permettant de qualifier la fiabilité. En effet, cette BDD

comportait encore de nombreuses lacunes et imperfections rendant impossible son exploitation.

La BDF de la CPF est caractérisée par :

- L’incapacité de répondre aux requêtes de son utilisation, faute d’insuffisance

des données contenues dans la base (cf. état de lieux BDF)

- L’absence d’informations exactes. Les données formant la base peuvent

encore contenir des erreurs, qui se sont produit lors de l’opération de saisie. L’exactitude des

données ne peut être acquise qu’après validation des données après vérification de la

concordance des informations sur le support papier et la BDD par un responsable

(conservateur)

- L’incapacité pour la BDF de satisfaire les besoins en termes d’efficacité et de

garantie des données, faute de système de gestion de la BDD48 opérationnel

3.1.2. Impacts sur le service rendu par la CPF

L’absence d’une BDD fiable produit des conséquences néfastes sur la qualité du service offert

par la CPF. Analyser comme un outil de travail destiné à remplacer le traitement manuel des données

foncières, la BDF ne pourrait pas encore assurer ce fonction. Ainsi, le fonctionnement de la CPF et la

qualité du service offert par ce service n’a pas eu d’amélioration significative :

- Lenteur du service : faible amélioration quant à la durée du traitement des

dossiers. Le traitement des dossiers est toujours tributaire des archives (papier). La durée de

traitement d’un dossier dépend de la disponibilité du livre foncier (utilisé par un autre agent

pour traiter un autre dossier)

48 Ou SGBD : MLM - LISOM

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- Données non sécurisées : les données foncières sont encore contenues sur

de support papier, ces données foncières sont à cet effet soumises à des risques

permanents :

> risque de détérioration du support,

> risque lié à la perte du support.

Par conséquent, le défaut d’une BDF exploitable rendra le service moins efficace. Cette

situation renforcera la mauvaise image de l’administration via à vis des utilisateurs. En effet, les

usagers sont insatisfaits par le service offert par le service : la durée du traitement des dossiers est

assez longue.

3.1.3. Impact sur la sécurisation foncière

La CPF est l’un des services fonciers œuvrant pour une sécurisation foncière totale. Investi

par la loi du pouvoir de gestion des immeubles immatriculés, la CPF en tant que conservateur des

droits des propriétaires terriers contribue largement à l’atteinte de la sécurisation foncière.

Cependant, vu l’état de la BDF existant, cet objectif semble encore difficile à atteindre. Le défaut de

BDF rend les données foncières vulnérables, l’existence d’une BDF fiable correspond à un

renforcement de la sauvegarde des droits portés sur la terre.

Entre autre, l’état actuel de la BDF favorise toutes les formes de corruption et de fraude.

L’absence d’une BDF fiable aura un impact majeur au niveau de la sécurisation foncière et

par conséquent à toutes activités liées à la terre.

3.1.4. Impacts sur le développement économique

Toute activité économique a pour pilier la terre. La sécurisation foncière constitue un gage

pour les investisseurs quant à leur activité.

L’insuffisance de sécurisation foncière aura des impacts négatifs sur le taux d’investissement

économique du pays.

L’insuffisance des données sur le foncier vu l’état actuel de la BDF rendra tout investissement

impossible. L’état de la sécurisation foncière à Madagascar constitue encore un facteur de blocage

des investissements de grandes envergures.

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3.2. L’importance de la BDF sur le fonctionnement des services fonciers

L’utilisation de la BDF va permettre d’améliorer le fonctionnement du service ainsi que la

qualité du service offert.

3.2.1. La BDF : un outil de travail par excellence

L’exploitation d’une BDD fiable permettra d’adopter une nouvelle organisation de travail plus

efficace au niveau du service. Elle garantira la célérité du service, l’échange des informations, la

traçabilité des dossiers et la protection des données foncières sur support classique.

3.2.1.1. Célérité du service

Le traitement automatisé des informations rendu possible par l’existence d’une BDF fiable

accélèrera le traitement des dossiers. La consultation des dossiers fonciers et des livres fonciers ne

constituera plus un frein au déroulement du traitement des dossiers, la vérification de ces supports

papiers au niveau de l’archive sera remplacé par une simple consultation et vérification de la BDF.

Une BDD fiable garantira l’exactitude des données produit par le service par la mise à jour

périodique de la base.

L’exploitation d’une BDF fiable rendra possible la standardisation du service rendu aux

usagers de la CPF.

3.2.1.2. Fluidité des échanges d’informations

L’information constitue une des ressources capitales pour un service. L’accès aux

informations demeure capital pour son fonctionnement. L’exploitation de la BDD facilite l’accès à

cette ressource, elle rend les échanges d’information plus rapide. Cet échange peut être un échange

d’information entre les personnels du service ou un échange de données avec d’autre service.

Pour le cas de la BDF de la CPF, les échanges d’information peuvent être des informations

concernant l’état des données dans la BDD et l’activité du service :

- Le nombre titres crée pendant une période donnée.

- Le nombre de mutation réalisé par le service

- Le nombre des autres inscriptions : hypothèque, servitude, prénotation, ...

- Le nombre de CSJ délivré par le service

- Le nombre de dossier présentant des anomalies

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3.2.1.3. Traçabilité des dossiers

L’utilisation de la BDF permettra facilement, par l’utilisation du Lisom, de suivre en temps

réel la situation d’un dossier. La BDF permettra de reconstituer le circuit suivi par un dossier dès son

entrée jusqu’à la délivrance du produit.

La traçabilité des dossiers sera facilité par l’utilisation d’un code barre sur chaque dossier

entrant. Chaque agent qui traite le dossier possède son code barre qui lui est propre.

Ces codes barres sont ensuite décryptés par le logiciel de gestion de la BDD, et par simple

requête, la BDD peut renseigner si tel dossier est traité ou en cours de traitement et par qui.

3.2.1.4. Protection des données foncières version papier :

L’exploitation de la BDF permettra :

- de réduire la fréquence de consultation des livres fonciers

- de réduire le nombre d’agent qui l’utilise

- de limiter la détérioration du livre et le risque de perte des supports

- de réduire le taux des données foncières perdues

Cette situation va diminuer la vitesse de dégradation des dossiers fonciers, moins sont

l’utilisation les dossiers version papier, moins sont les risques de détérioration de ces supports.

3.2.2. La BDF : un instrument d’évaluation du service

La BDF peut fournir des renseignements sur les activités réalisées par le service de la CPF au

cours d’une période donnée. Ces informations qui sont issues de la BDD peuvent servir à la

confection d’un rapport d’activité nécessaire pour mesurer la capacité et la performance du service

et pour envisager les mesures d’accompagnements nécessaires concernant les problèmes détectés.

Elle sert dans ce sens à évaluer les résultats obtenus par rapport à l’objectif posé précédemment,

ainsi que les mesures prises. Une projection de situation future est réalisable à partir de ces données.

La BDF permet aussi d’évaluer les agents du service. Par l’intermédiaire du Lisom, les

documents traités par chaque agent est identifiable. L’appréciation de l’efficacité d’un agent peut se

faire ainsi par rapport aux nombres de dossiers qu’il a traité. Son évaluation résultera en effet de sa

capacité de traitement et du nombre de dossier liquidé.

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3.3. Les enjeux de la BDF

Le sol constitue le socle de toutes activités de l’homme, il possède à cet effet des valeurs

sociales, économique et politique indéniable.

3.3.1. Les enjeux sociaux de la BDF

La terre a une valeur sociale inestimable, elle constitue la source de subsistance de la

majorité de la population. Cette majorité vive directement de la ressource de la terre par la pratique

de l’agriculture. La sécurisation de ces terres est alors primordiale, surtout face à la prolifération des

litiges relatifs au terrain privé.

3.3.1.1. Paix sociale

Le problème foncier compte parmi l’un des facteurs d’insécurités au niveau de la société. Ce

problème peut avoir d’origine divers lié probablement à l’absence d’une preuve fiable. C’est dans tel

cas qu’intervient la BDF, utilisé comme preuve.

L’existence d’une BDF fiable et solide tendra à :

- Eviter les litiges de se produire : l’absence ou l’insuffisance de preuve de

propriété qui est la principale source des litiges fonciers ; et ce fait résulte de la défaillance

du service foncier (cas de données foncières manquantes) peut être évité par la présence

d’une BDF fiable.

- Résoudre plus facilement les litiges fonciers : consiste à apurer les dossiers

judiciaire en instance, la BDF fournira dans ce cas les preuves nécessaires, permettant au

juge de trancher efficacement (l’instance sera plus courte)

L’adoption d’une BDF contribue à la sécurisation foncière, une grande partie des problèmes

fonciers sera réglé devant le bureau de la conservation par le biais de la BDF qui fournit les preuves

incontestables d’une propriété. Seuls les cas de litige très pointus seront portés devant la juridiction.

3.3.1.2. Développement social

Un environnement social serein est le fondement idéal du développement social. Le

propriétaire des terres peut exploiter sa propriété libre et sans contrainte du fait de la sécurisation

de son droit assurée par la CPF qui est possible grâce à l’existence de la BDF fiable.

L’existence d’une BDF réduira ainsi les problèmes sociaux liés au foncier, elle apportera la

paix sociale et par conséquent le développement social.

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3.3.2. Les enjeux politico économique.

Le développement de l’économie dépend en générale des investissements dans divers

secteurs économique. Cependant, l’arrivée des grands investisseurs tienne compte de

l’environnement socio économique du pays à fin de garantir ses investissements. Il en est de la

sécurisation foncière.

3.3.2.1. Garant d’un environnement économique stable

L’accès des investisseurs que ce soit nationaux ou internationaux à la terre reste

problématique. Cette situation résulte de l’absence de transparence en matière de gestion foncière

par l’administration.

La présence d’une BDF au niveau des CPF conduira à élucider ce problème de transparence.

L’accès aux informations foncières par la population évitera les rumeurs quant à la situation foncière

des investisseurs, et empêchera à cet effet tout risque de tension sociale.

Dans ce contexte, l’Etat doit au respect et à la reconnaissance des droits existants sur la zone

concerné par quelconque projet économique.

3.3.2.2. De la conception d’une Politique Nationale de

Développement efficace

Toute politique doit impérativement être issue de l’analyse des existants au niveau de

chaque secteur concerné. Dans ce processus, quelque soit la politique sectorielle à élaborer, les

données sur le foncier sont toujours indispensable. De ce fait, l’accès à des données fiable

augmentera la probabilité pour la politique d’aboutir.

L’exploitation de la BDF facilite la prise de décision dans le cadre d’une politique de

développement car une bonne politique résulte d’une information fiable.

Etant donné le caractère transversal du foncier, toute politique sectorielle doit prendre en

compte les données relatives à la terre. Les politiques sectorielles concernés par le foncier sont les

secteurs d’activités suivants :

- L’aménagement du territoire

- L’environnement

- Les travaux publics

- L’industrie et les mines

- L’économie

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80

C O N C L U S I O N P A R T I E L L E

La réforme a contribué à la mise en place de la base de données foncière au niveau de la

conservation, ainsi que le logiciel qui permettra de l’exploiter.

L’analyse de l’état de lieu de la situation de la base de données a permis de constater la non

fiabilité de la base existant, ainsi que les raisons entourant cet état de chose.

En générale, les difficultés rencontrées en matière de base de données concernent des

manques de moyens : financier, matériel, ressource humaine. Ces insuffisances ont des effets

néfastes sur l’état des données peuplant la base de données et sur la gestion de la base de données

foncière.

Ces situations ont contribuées à l’état lamentable de la base de données foncière existante

au sein de la conservation foncière. Une base de données foncière non fiable et inexploitable, tel est

la qualification qui convienne à cette base de données.

Etant donné les inconvénients de cette situation, justifiant l’importance et les enjeux que

représente une base de données fiable, la mise en place d’une base de données foncière fiable est

impérative. Cependant cet issu n’est pas aisé mais pas pour autant impossible. Tel sera l’objet de la

partie suivante : de la nécessité d’une base de données foncière fiable pour l’efficacité du service

foncier.

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TROISIEME PARTIE :

DE LA NECESSITE D’UNE BASE DE DONNEES

FONCIERE FIABLE POUR L’EFFICACITE DU

SERVICE FONCIER

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T R O I S I E M E P A R T I E : D E L A N E C E S S I T E D ’ U N E B A S E

D E D O N N E E S F O N C I E R E F I A B L E P O U R L ’ E F F I C A C I T E D U

S E R V I C E F O N C I E R

L ‘absence d’une BDF fiable affecte le bon fonctionnement du service foncier. Telle situation

résulte des divers problèmes déjà étalés précédemment. La mise en place d’une BDF fiable reste la

meilleure solution. Pour ce faire, il faut apporter des remèdes aux difficultés dégagés, puis proposer

des suggestions pour rendre la base de données foncière fiable. Ces solutions peuvent être cadrées

sur le court terme, ou encore dans le long et moyen terme.

Cette partie sera composée de trois points :

La valorisation des acquis de la réforme en matière de BDF

La mise en place d’une stratégie nationale en matière de BDF

Les perspectives d’avenir de la BDF

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CHAPITRE 1- LA CAPITALISATION DES ACQUIS EN MATIERE DE BASE DE DONNEES

FONCIERE

La réforme foncière a contribué à la mise en place de la BDF au sein de quelques CPF et cela

malgré les imperfections. Pour rendre effective la BDF, il faut partir de l’état actuel de la BDF,

améliorer ne signifie pas entre autre oublier les efforts accomplis auparavant et recommence les

activités. Il s’agit de pérenniser les points positifs et apporter des suggestions pour résoudre les

problèmes existants.

1.1. Pérenniser les acquis de la réforme

La réforme de 2005 a permis de mettre en place le fondement de la base de données

foncière. Elle a contribué à :

- L’informatisation du service foncier, un préalable à la mise en place de la

BDD

- L’implantation de la BDF dans toutes les CPF

- La conception du Logiciel de gestion de la BDD : MLM et Lisom

1.1.1. La poursuite de l’informatisation

La plupart des services fonciers déconcentrés ont pu être dotés de matériel informatique

grâce à la réforme par le biais des financements des partenaires techniques et financiers. Ces

équipements sont indispensables pour l’informatisation des données foncières (scanérisation, saisie

alphanumérique) et l’informatisation du service (traitement automatisé des informations).

1.1.1.1. Renforcement des objectifs de l’informatisation

L’informatisation tend à l’amélioration de la qualité du service rendu par la CPF. Elle a pour

objectif principal :

- La sauvegarde et l’archivage des documents fonciers : en vue d’une

dématérialisation partielle

- L’amélioration de la gestion foncière permettant transparence des mesures

prises, célérité du service et traçabilité des informations

L’informatisation a pour but de redorer l’image de l’administration foncière aux yeux des

usagers par la mise en place d’un service bien organisé et efficace.

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1.1.1.2. Les préalables à la poursuite de l’informatisation

Pour continuer les efforts effectués en matière d’informatisation, trois points méritent

d’attirer l’attention des responsables avant toute nouvelle réalisation.

a- La disponibilité de compétences

Il s’agit d’insister sur la capacité des agents à manipuler les outils informatiques. La

valorisation de la compétence est primordiale pour poursuivre l’informatisation. Des séances de

formations doivent être à cet effet dispensées à tous les agents du service fonciers quelque soit leur

poste dans le service (du conservateur au agent rédacteur et archiviste)

Ces formations doivent comprendre plusieurs volets en tenant compte du niveau de

compétence de chaque agent. Par conséquent, la formation peut être organisée par niveau et par

étape.

- Volet initiation à la manipulation des matériels informatiques : cette

catégorie concerne les agents qui n’ont encore utilisés des outils informatiques.

- Volet perfectionnement : il consiste à améliorer l’utilisation des matériels

informatique. Les agents concernés sont ceux qui ont déjà des connaissances en

informatique mais qui n’ont pas l’occasion de l’exercer.

- Formation avancé : destinée aux agents qui maitrisent déjà les commandes

de base en informatique. Ces agents peuvent être des agents qui ont accomplie les

précédents niveaux (initiation ou perfectionnement). Ce volet de formation avancé a pour

objectif d’initier les agents à maîtriser l’utilisation de logiciel spécifique, actuellement, il s’agit

du logiciel Lisom.

Pour que la formation soit efficace, chaque volet de formation doit être suivi par une séance

d’évaluation des agents à former. Cette séance permettra d’évaluer :

- les agents formés : sur la compréhension de la formation donnée ;

- le formateur : quant à sa prestation ;

- l’efficacité de la formation.

Chaque service foncier déconcentré doit bénéficier de la formation en informatique. La

séance d’information doit être réalisée périodiquement pour que les agents du service foncier ne

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soient pas dépassés par l’arrivée des nouvelles technologies. Les acquis en informatique du

personnel requièrent une mise à jour systématique.

b- La constitution d’un budget d’entretien du matériel informatique

L’entretien des matériels informatiques est primordial pour la poursuite de l’informatisation.

Pour maintenir la viabilité du parc informatique mise en place par la réforme, une maintenance

systématique des matériels informatiques s’avère indispensable. Il est donc recommandé de disposer

d’un budget spécial réservé à l’entretien de ces matériels.

Cependant, vu la situation du budget alloué par l’Etat aux services fonciers déconcentrés, le

seul alternative est d’avoir un budget issue des ressources propres du service. Il s’agit

d’opérationnaliser le FNF qui financera les opérations liées à la modernisation du service. Constitué

par les fonds issus du produit de recouvrement des biens de l’Etat, ce fonds sert à cet effet à :

- L’élaboration de stratégie pour une administration foncière moderne

- L’entretien de matériel informatique

- L’acquisition de nouveau matériel et équipements nécessaires à la

modernisation du service foncier

- La mise en place de la BDF au niveau des CPF

- La conception et aux perfectionnements des logiciels de gestion de base de

données

- La formation des utilisateurs des matériels informatiques

- La construction et la réhabilitation des infrastructures nécessaires à la

modernisation du service :

> bâtiment servant de bureau

> bâtiment d’archive

> salle serveur

- L’amélioration du concept du guichet unique et ouverture de nouveau

guichet

- La reconstitution des données foncières manquantes : support détérioré ou

perdu.

c- La volonté de transparence et de changement de pratique.

L’usage de l’informatique au niveau de l’administration favorise la transparence du service et

nécessite un changement de pratique. La réussite de l’informatisation du service foncier implique

pour les décideurs :

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- une volonté de transparence quant aux activités et fonctionnement du service

- une volonté de changement de pratique condition sine qua none pour le passage de

l’administration classique à l’administration informatisée.

Ces points ne sont pas à minimiser car l’efficacité de la réforme en la matière dépend de la

volonté des acteurs concernés. L’analyse de la situation a permis de confirmer que le personnel de

l’administration reste réticent à tout changement et réforme.

Cette résistance au changement résulte d’un conflit d’intérêt entre les impératives de

l’administration et l’intérêt personnel des agents. Pour lever cette barrière, l’administration doit

convaincre les agents sur la nécessité de telle changement et les bienfaits du changement sur le

fonctionnement du service, et que celui ci n’affecte guère aux acquis des agents. Un travail de

sensibilisation doit être réalisé pour faire face à ces problèmes pour une prise de conscience de tous

les acteurs concernés.

1.1.1.3. Du renforcement de l’informatisation des services fonciers

La poursuite de l’informatisation au niveau du service foncier nécessite un inventaire de

l’état de l’informatisation existant, l’état de l’inventaire permet par la suite de déterminer les besoins

pour la poursuite de l’informatisation.

a- Pour les sévices disposant des matériels informatiques

L’inventaire des outils et équipements techniques concernant l’informatisation est

indispensable. Il s’agit de répertorier la situation des matériels informatiques que disposent un

service foncier. A l’issue de cette opération, une liste doit être établie, cette liste doit comporter :

- la désignation des objets : nature des matériels, marque, spécification

technique

- la quantité disponible : le nombre disponible en quantité

- l’état du matériel : en bon état ou en mauvaise état (réparable ou non)

- le service concerné : CPF (1er ou 2ème bureau), Cirdoma

- le détenteur effectif du matériel

En un mot la comptabilité matière doit être tenue à jour. Elle permettra d’établir un bilan

concernant l’état général des matériels informatiques existant. Ce bilan doit mettre en exergue les

points à améliorer pour la poursuite de l’informatisation.

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La comptabilité matière des services fonciers doit aboutir à la fixation des besoins réels du

service en matière d’informatisation. Cet état des besoins doit être matérialisé (sous forme de

tableau ou de liste)

b- Pour les services ne disposant d’aucun matériel informatique

Pour le cas de ces services fonciers, l’inventaire concerne les outils et matériels dont le

service aura besoin pour mettre en place un parc informatique opérationnel. Une liste des matériels

informatiques doit être établie, cette liste doit mentionner :

- les spécificités du matériel

- le nombre nécessaire

- le service bénéficiaire

- la destination de l’objet (son utilité)

1.1.2. De l’amélioration de la BDF existante à l’implantation de la BDF dans

toute les CPF

La mise en place d’une BDD dans toute les CPF nécessite aussi un inventaire de l’état de la

BDD existant. Cet état de la BDD doit contenir :

- l’état des données foncières :

le nombre de document disponible au niveau de la CPF (livres

fonciers, matrices cadastrales, dossiers fonciers)

nombre des supports détériorés

nombre de dossiers perdus

- l’état de la base de données :

le nombre des données formant la base (avec statistique par

rapport à l’existant)

nombre de données validées (titre et cadastre)

Cette évaluation va permettre d’améliorer la BDD existante mais sert également de

document de référence pour la mise en place de BDD dans les CPF qui n’en disposant pas.

1.1.2.1. Amélioration de la BDF existante

Améliorer la BDF consiste à améliorer la qualité des données composant la base. L’objectif

principal est de disposer d’une BDF fiable au niveau de chaque CPF. Fiable en terme de :

- Quantité des données disponible : la BDD doit être complète et mise à jour

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- Qualité : les données sont conformes, ne comportant pas d’erreur

Pour atteindre ces objectifs, en se basant sur le bilan de la BDD existante, les efforts entrepris

doivent porter sur la protection des données non informatisées, sur la restitution des données

détériorées et sur l’opération de saisie des données.

a- De la protection des documents fonciers sur support papier :

L’existence d’une BDD informatisée ne signifie pas abandon du support papier. Au contraire

les deux supports formant un tout interdépendant. Les données foncières pour étoffer la BDF

proviennent des documents papiers.

Protéger les supports papiers consiste à investir sur le service en charge de sa conservation.

Cette tâche est confiée au responsable de l’archive.

Les améliorations de l’archivage au sein de la CPF conduit à remettre en cause les

infrastructures et équipements au sein de l’archives puis les méthodes d’archivages existant.

Rénovation des infrastructures et équipements

Il s’agit de :

- Réhabiliter la salle d’archive : aménager les archives dans un lieu qui respecte

les normes et standard en matière d’archivage :

Un local d’une superficie suffisante étant donné le nombre de

document à archiver

La salle doit avoir une hauteur de 2,5 mètre au minimum49

Le local doit être sain, non humide et pourvue d’une fenêtre ou d’un

système de ventilation

Chaque fenêtre doit être équipée d’un store extérieur pour protéger

les documents du soleil

- Equiper le local de matériel adéquat :

L’utilisation de rayonnage métallique est recommandée, l’hauteur du

rayonnage doit correspondre au format des documents à archiver

Pour faire face aux conditions requises en terme climat et de

température : la température idéale pour les archives papier varie de 16°C à 23°C et

49 Selon la norme européenne en matière d’archivage

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le taux d’humidité doit être comprise entre 45% à 55%, il est donc préférable que le

local dispose d’un climatiseur ou d’autre dispositif permettant d’avoir le même

résultat à cout réduit (chauffage en hiver et ventilateur en été)

- Protéger les documents contre les éventuels accidents :

Contre l’incendie : l’archive doit être équipé d’un extincteur (à

poudre sèche ou à neige carbonique) et d’un détecteur de fumé. En principe, il est

interdit de fumer dans la salle d’archives

Contre l’inondation : les zones inondable comme les caves ne sont

pas recommandées pour l ‘archive. Le local doit être dépourvu de canalisation, ou à

proximité des toilettes.

Remise en cause de la gestion d’archives

- Chaque archive doit être dirigé par un professionnel des archives, qui a suivit

des études ou des formations spécialisées en la matière.

- L’archivage des dossiers fonciers et des registres fonciers (livre et matrice)

doit être regroupé sous l’autorité d’une seule personne, qui reste seule responsable du

fonctionnement des archives.

- Le service d’archives doit disposer d’une équipe composée au moins de trois

personnes étant donné l’importance des archives pour le service foncier.

b- La restauration des documents détériorés ou perdus

Cette étape est cruciale pour l’amélioration de l’état des données existant pour avoir une

BDD fiable. Il consiste à réparer les documents déchirés faute de manipulation ou à cause de sa

vétusté. Dans les deux cas, les travaux de restauration nécessite une manipulation avec précaution

pour ne pas augmenter le dégât. L’utilisation de scotch n’est pas recommandé sinon à manipuler

avec précaution.

Pour faire face à ces difficultés, des méthodes ont été élaborés notamment dans le cadre du

schéma directeur de restructuration et modernisation du service foncier. Les méthodes de

restauration employées dépendent du type de document et de l’état de dégradation. Le tableau ci

dessous comporte un récapitulatif des ces moyens.

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Tableau 7 : Type de traitement associé à chaque type de dégradation des documents

fonciers

Type de document Origine de pertes Niveau de dégradation Technique de restauration

avant numérisation

Livre foncier

Altération physique du support existant : usé par la manipulation et les avaries environnementales

papiers froissés Mise à plat, repassage manuel

par spatule chauffante

Reliure usée, plats détachés, feuillets volants et abimés

Restauration du registre : Repose de la reliure du registre, mise à plat, nettoyage et doublage des feuillets, numérisation

Document inutilisable Réalisation d’un fac-similé av

Disparition du document décelée par l'analyse des données d’inventaire

Absence du document entier

Reconstitution de données

Dossiers fonciers individuels

Altération physique : usé par la manipulation, dégradations environnementales

Papiers froissés Mise à plat : Repassage manuel

par spatule, mise sous presse en lot, numérisation

Déchirure sans lacune dans le support

Collage avec adhésif neutre de

conservation

Altération des écrits : données alphanumériques et graphiques

Traitement d’image numérisée

Lacune dans le support Reconstitution

Sans perte de l’identification

Qualifier la valeur du document

par une estimation de la surface

perdue Avec perte de l’identification

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Type de document Origine de pertes Niveau de dégradation Technique de restauration

avant numérisation

Plan individuel

Disparition du document : repérage à partir de l’analyse des données d’inventaire

Perte d’une partie de données

Reconstitution de données Plan de repérage

Plan inutilisable car perte de données

Plan cadastraux

Source : MAEP, Schéma Directeur de restructuration et de modernisation des Services

Fonciers

c- La saisie des données

L’opération de saisie des données correspond à la création de la base de données foncière.

Une fois les problèmes de la gestion d’archives et de la restauration des documents manquant sont

résolus, la saisie des données ne doit plus constituée un facteur de blocage.

La saisie des données doit être réalisée par les agents de la CPF au fur et à mesure de

l’utilisation de la BDF pour les CPF disposant déjà de base de données. Il s’agit en effet d’une mise à

jour des informations contenu dans la BDF

1.1.2.2. La mise en place d’une BDF dans toutes les CPF

L’effort contribué par la réforme pour la mise en place de la BDF dans quelques CPF mérite

d’être renforcé, cela consiste à mettre en place la BDF des autres CPF ne disposant pas encore de

BDF.

a- Concernant les matériels nécessaires

Les matériels nécessaires à la mise en place d’une BDF dans les CPF sont principalement

composés par des équipements informatiques et accessoires indispensable à leur exploitation. Les

spécificités techniques des matériels informatiques doivent correspondre au besoin réel pour

l’exploitation de la BDF. Telle précaution doit être prise pour éviter que les matériels acquis ne soient

obsolètes en deux ans.

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b- Concernant le peuplement de la base de données

La saisie des données foncières dans la BDF constitue un défi majeur pour chaque service

foncier dans la mise en place d’une BDF vu la quantité des données à saisir et la difficulté de la saisie

face à l’état des documents fonciers disponible.

Deux solutions peuvent être envisageables pour réaliser la saisie des données foncières

peuplant la BDF :

- Recruter des agents pour réaliser la saisie. Pour limiter les dépenses, les agents

sont engagés à titre temporaire dans le but de liquider la saisie des informations foncières.

Ces agents doivent néanmoins suivre des séances de formations concernant l’utilisation du

logiciel utilisé.

- L’opération de saisie est effectuée par les agents du service. La saisie des

données se fera dans ce cas en dehors des heures de bureaux : le matin ou l’après midi, et le

samedi. Les agents seront indemnisés en fonction de sa réalisation. Cette deuxième

proposition peut être plus bénéfique pour le service car elle est moins onéreuse, mais elle

est aussi plus motivante pour le personnel.

1.1.3. La vulgarisation du logiciel de gestion de base de données : LISOM

La conception du Lisom est le fruit de la réforme foncière, pérenniser les acquis de la réforme

en matière de BDF consiste à vulgariser l’utilisation de ce logiciel par les services fonciers. Pour

pouvoir exploiter la BDF, le Lisom est indispensable. Vulgariser son utilisation conduit à son

installation au niveau des CPF existantes, pour qu’il puisse être utilisé par tous les agents. D’éventuel

problème technique conduira à cet effet à rendre non effectif son exploitation.

1.1.3.1. Installation du logiciel dans toutes les BDF

La phase d’expérimentation du logiciel doit aboutir à l’amélioration du logiciel Lisom, rendant

ainsi possible son exploitation par d’autres sites. L’insuffisance des équipements nécessaires à son

exploitation au niveau de la plupart des sites est la seule difficulté rencontrée à son exploitation au

niveau de chaque CPF.

L’effectivité de l’utilisation du Lisom dépend de la disponibilité matérielle. En effet, les

matériels nécessaires sont constitué par :

- Des ordinateurs

- Un serveur

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- Des routeurs (réseaux)

- Une borne wifi

- Des tablettes munis d’un appareil photo pour lire les codes barre

- Des imprimantes codes barres

Ces matériels doivent être connectés entre eux par une liaison filaire (utilisation d’un câble

réseau), et par une liaison hertzienne (utilisation de réseau wifi).

1.1.3.2. Perfectionnement du logiciel

Pour éviter les problèmes rencontrés avec le MLM, le logiciel Lisom doit faire l’objet d’une

mise à jour périodique. Cette mise à jour nécessite une étroite collaboration avec les utilisateurs du

logiciel ainsi qu’avec les techniciens en informatique du service foncier.

La collaboration doit aboutir à des échanges d’informations concernant le fonctionnement

du logiciel notamment :

- Sur les difficultés rencontrées par l’utilisateur concernant la prise en main du

logiciel

- Sur les problèmes techniques concernant le fonctionnement du programme

(existence de bug ou imperfection en matière de programmation)

- Des suggestions de la part des agents du service pour améliorer les

fonctionnalités existants, pour faciliter l’accès au logiciel ou encore pour faire face à des

nouveaux besoins des usagers ou du service.

1.2. Les suggestions pour faire face aux autres contraintes liées à l’absence

d’une BDF fiable

Les contraintes liées à la BDF sont multiples, les solutions suggérées correspondent ainsi à

ces problèmes existants.

1.2.1. Sur les soucis financiers

La question financière constitue toujours un frein pour le fonctionnement de

l’administration. En matière de BDF, le problème budgétaire a été et reste un facteur de blocage.

L’existence et le bon fonctionnement de la BDF est conditionné par la présence ou non d’un

financement extérieur.

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La dotation en matériels des services est pour la majorité des cas tributaires des aides en

provenance des PTFs.

Pour faire face à ce problème, trois solutions peuvent être avancé.

1.2.1.1. Valorisation des ressources propres internes

La valorisation des ressources propres interne constitue un des moyens le plus efficace pour

lutter contre les problèmes de trésorerie de l’administration. Il s’agit de mobiliser les activités

propres à un service public qui peut apporter des revenus complémentaire à ce service.

a- Les sources de financement propre à l’administration foncière

Dans le secteur foncier, les ressources internes propres sont composés par les prélèvements

issus de l’utilisation des biens publics dont :

- Les sommes perçues aux occupants à titre privative et temporaire des

domaines publics

- Les sommes perçues aux exploitants des domaines publics de l’Etat, ces

prélèvements concernent :

l’exploitation des minerais à découvert (carrière) ;

l’utilisation des eaux provenant par exemple des sources naturelles ;

l’extraction des sables dans les rivières et fleuves

- Les dividendes obtenus par la mise en concession des biens de l’Etat

Ces sources sont complétés par les sommes perçues par le service à l’occasion d’un service

rendu : frais de dossier, frais d’inscription,...

b- Une gestion rationnalisée des ressources propre interne (RPI)

L’utilisation des RPI est suffisante pour subvenir aux besoins financiers des services fonciers

notamment en matière d’investissements à condition que ces ressources soient biens gérées.

La nouvelle politique nationale sur le foncier a déjà prévu la mise en place du FNF. Le FNF est

un établissement public à caractère administratif qui a pour mission de régler les problèmes

financiers des services fonciers notamment dans le cadre de la modernisation et restructuration de

l’administration foncière déconcentré. C’est par l’intermédiaire de cette entité que la gestion

rationnalisée des RPI peut être concrétisée.

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La création du FNF ne dépend plus que de l’initiative de l’administration centrale par la mise

en place de l’institution, car juridiquement l’établissement existe, cette situation juridique est

consacré par le décret n° 2012 752 du 07 aout 2012.

1.2.1.2. Une bonne répartition du budget

La répartition du budget résulte des besoins de chaque service mais aussi de l’initiative des

dirigeants.

Pour une bonne répartition des budgets employés par chaque service, cette répartition doit

prendre en compte les besoins fondamentaux de chaque service, elle est effectuée par les

techniciens lors de la préparation du budget de l’année suivante. Ces besoins effectués doivent

refléter les problèmes réels du service pour ne pas à résoudre de faux problème. La manifestation

des besoins dans le projet de loi des finances permet de résoudre l’absence de financement.

Cependant, une bonne répartition des crédits aux services contribue également à l’amélioration de la

situation financière de chaque service rendant possible les investissements.

1.2.1.3. Recours aux PTFs

Le financement par les PTFs a été toujours la seule issue aux problèmes financiers pour

réaliser un projet. Cependant, à cause de la persistance de la crise au sein de l’administration, les

financements suspendus ne sont pas encore repris faute de problème de gouvernance.

Pour renverser cette tendance et afin de restaurer la confiance des bailleurs, une

amélioration de la gestion au niveau de l’administration foncière reste le seul moyen pour attirer les

PTFs. La concrétisation de la politique existante en la matière par la mise en place des nouveaux

projets peut éventuellement contribuer au retour des financements des PTFs.

1.2.2. Concernant les données foncières numérisées

L’exploitabilité des données foncières formant la BDF pose encore de problème. La BDF ne

pourra pas être utilisée que si les données dont elle contienne seront validées. La validation des

données rendra la BDF fiable et exploitable.

1.2.2.1. Sur le validateur

Le validateur des données a pour mission de valider chaque donnée dans la BDF. Il a pour

mission de garantir l’exactitude des informations par la vérification du contenu de la BDF à partir des

documents papiers. Il assure la fiabilité de la BDF en termes de données.

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En principe, le conservateur est l’agent le plus qualifié à valider les données foncières sous

son service.

Dans ce sens d’idée, la situation juridique du validateur doit être claire. Un texte doit

intervenir à cet effet pour préciser :

- Le processus de nomination du validateur (qui peut être validateur ?

Comment celui ci sera nommé et Par qui ?)

- Le nombre de validateur par CPF

- Les attributions et missions du validateur

- La responsabilité du validateur par rapport à son rôle

1.2.2.2. Sur l’ampleur des données à valider

Pour l’ensemble des CPF disposant de BDF, moins de 0,5% des données formants la BDF

seulement est encore validée50. La validation du 99% des données reste encore à faire. Etant donné

le temps nécessaire à la validation d’une donnée, la validation de la totalité des données semble

impossible vu la quantité des données disponible dans chaque CPF.

La validation des données ne peut être réalisée que dans une seule condition : la mise en

place d’une commission spéciale chargée de la validation des données contenues dans la BDF. Cette

commission sera composée d’Inspecteur des domaines et de la propriété foncière. La validation des

données par la dite commission s’effectuera par circonscription ou par zone.

Cependant, la mise en œuvre de cette opération de validation restera dans le stade de projet

étant donné les moyens nécessaires à sa réalisation (moyens financiers et moyens humains).

Ainsi, en attendant la résolution des problèmes de moyens cités ci dessus, la validation des

données est réalisée par le validateur de chaque CPF. Mais pour une meilleure performance de la

personne chargée de la validation de données et un meilleur résultat, il est recommandé que :

- Si la disponibilité des agents le permet, il doit y avoir au moins quatre

validateur par CPF

- La tâche du validateur ne doit pas être cumulée avec d’autres fonctions

(validateur et conservatrices par exemple)

50 Calcul réalisé à partir du donnée fourni par la CPF Avaradrano, la seule CPF qui exploite la BDF et peut par conséquent valider les données. Les autres CPF n’utilisent pas encore le logiciel Lisom, et ne peuvent pas à cet effet valider les données existantes sur sa BDF.

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- Le conservateur quant à lui peut valider les données dans le cadre d’un

traitement d’un dossier.

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CHAPITRE 2- LA MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE NATIONALE POUR UNE

OPTIMISATION DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE

L’amélioration de la situation de la BDF est un travail de longue haleine. Elle doit s’inscrire à

cet effet dans le cadre d’une stratégie nationale. Cette stratégie nécessite en effet la mise en place

d’une politique nationale.

La mise en place d’une politique concernant la BDF au niveau national est inévitable pour

assurer une gestion rationalisée des données foncières. Elle requiert l’intervention de l’Etat par la

mise en place d’un cadre organisationnel et juridique rendant possible l’existence d’une BDF fiable au

niveau national.

2.1. La nécessité d’une politique nationale en matière de BDF

Pour être efficace, une politique nationale en matière de BDF doit être convaincante quant à

son utilité, qui doit se refléter sur les motifs même de la politique et sur son contenu.

2.1.1. Les raisons de l’adoption d’une politique nationale en matière de BDF

La nécessité d’avoir une politique nationale concernant la gestion des données foncières est

indispensable pour pérenniser les acquis en matière de BDF et afin de mettre en place une base de

données nationale sur le foncier.

Une bonne gestion des données foncières s’avère importante tant au niveau des services

fonciers que pour les autres départements vu le caractère transversal du foncier.

En effet, la disponibilité d’une BDF fiable contribue à faciliter la conception et la réalisation

des politiques de développement sectorielles. Les informations foncières contenues dans cette base

de données va permettre de :

- Concevoir une politique foncière efficace

- Concevoir des politiques de développement sectorielles adéquates

- De simuler l’efficacité des politiques publiques liées à la terre

La présence d’une BDF fiable est aussi primordiale pour les secteurs privés. Les données sur

le foncier fournies par la BDF serviront de référence pour les investisseurs dans l’étude de faisabilité

de leurs projets. L’absence d’informations sur le foncier fiable conduira à l’abandon des investisseurs.

L’adoption d’une politique sur la gestion des données foncières permettra d’éviter ce désistement

des investisseurs.

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2.1.2. Le contenu de la politique nationale sur la BDF

Cette politique en matière de BDF doit porter sur :

- La mise en place d’une BDF nationale

- La production des données foncières brutes concernant le foncier, qui sera

concrétisée par :

la mise en place d’un projet de sécurisation massive du foncier dans

le cadre d’une opération d’immatriculation collective.

la mise en œuvre d’un projet d’immatriculation des domaines publics

et privé de l’Etat, permettant sa délimitation physique puis rend l’inventaire possible.

la réalisation d’une mise à jour des documents fonciers par le biais

d’un inventaire des terrains immatriculés, du propriétaire inscrit et des occupants et

leurs qualités

- la protection des données foncières : traitement d’archives

- La mise en place de cadre juridique et institutionnel favorable à la gestion

des données foncières

2.2. De la conception d’un projet pour une production des données foncières

fiables

Pour que la BDF soit fiable, il faut que les données foncières disponible eux même soient

fiable. La fiabilité des données peut être appréciée sur son aptitude à accomplir une fonction requise

durant une période donnée. Une donnée foncière fiable doit être :

- exact (reflète la situation réelle et actuelle de l’immeuble)

- complète (concernant la totalité des terrains quelque soit son propriétaire).

- Conforme à l’existant

2.2.1. Le contenu du projet

Le projet de rationalisation de la production des données foncières fiable doit porter sur

deux grands points :

- sur l’acquisition de nouvelle donnée par la procédure d’immatriculation

- sur la mise à jour des données disponibles par l’accomplissement des

inscriptions subséquentes.

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99

2.2.1.1. Production des données nouvelles par l’immatriculation

La faiblesse du taux d’immatriculation est la principale cause de l’insuffisance des données

sur le foncier à Madagascar, rendant les données disponible incomplète. La solution envisageable est

l’entame d’une opération d’immatriculation collectivité généralisée concernant entre autre les

terrains non immatriculés occupés ou non, entrant dans la catégorie des domaines de l’Etat ou non

(domaine privé et domaine public de l’Etat).

La réalisation de tel projet d’envergure nécessite la disponibilité des moyens énormes

(financier, matériel, humain).

a- Contraintes relatives à la mise en œuvre de l’opération d’immatriculation

La réalisation de l’opération d’immatriculation a été toujours face à des contraintes d’ordre divers.

Contrainte financière :

La procédure d’immatriculation à l’initiative de l’Etat implique la participation de celui ci à

tous les dépenses nécessaires. Etant donné l’ampleur des travaux à réaliser, la réalisation de tel

projet nécessite des budgets énormes, cependant par rapport au investissement déjà entreprise en

matière de sécurisation foncière, le coût de ce projet est acceptable.

Contraintes matérielles :

La réalisation de ce projet requiert l’acquisition de nouveau matériel, ces matériels sont

nécessaire à la réalisation de l’opération dont :

- les matériels informatiques et consommables divers : ordinateurs,

imprimante, scanneur, papier, encre imprimante ...

- les fournitures et matériels de bureaux

- les outils de transport : voitures, motos.

contraintes en ressources humaines :

Vu l’état actuel du personnel disponible au niveau de la DGSF, la mise en œuvre du projet

reste impossible. L’effectif total du personnel est à peine à assurer le fonctionnement normal du

service. La concrétisation de tel projet nécessite à cet effet le recrutement de nouvel agent soit dans

le cadre de la phase préparatoire du projet ou durant la phase d’exécution ou lors de la finalisation et

suivi du projet.

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100

b- Une solution alternative :

La mise en œuvre d’une opération d’immatriculation collective généralisée constitue un

projet à long terme, la réalisation de ce projet dépend encore de nombreuses conditions et prendra

plusieurs années. La solution est donc de concevoir une solution alternative en attendant

l’opérationnalisation de ce projet. Cela consiste à la vulgarisation de l’immatriculation individuelle.

Cette procédure reste le seul moyen pour aboutir à l’immatriculation. Cependant, le nombre

de procédure d’immatriculation individuelle entamé semble réduit d’années en années, et cela faute

de la procédure existante et du coût élevé de la procédure.

Pour inciter les citoyens à formaliser ses droits, des mesures administratives peuvent être

envisageable :

- Réaliser des campagnes de sensibilisation au niveau local, permettant à la

population locale de connaitre leur droit, les procédures à suivre pour régulariser ce droit, les

risques encourues par les occupants sans droit pour mettre en évidence les intérêts de la

procédure d’immatriculation.

- Faciliter l’accès de la population au service foncier par la multiplication du

nombre des Guichets Uniques

- Réduire le frais de dossier, voir supprimer les frais pour une période limité.

Ces mesures pourront être réalisables par l’organisation d’un événement sur le foncier, tel

est le cas par exemple de la semaine du foncier. L’événement « semaine du foncier » sera organisé

par le service foncier au niveau des communes et qui a pour objectif principal d’inciter les gens à

régulariser leur droit.

2.2.1.2. Inciter la mise à jour des inscriptions sur le livre

Il s’agit de faire en sorte que les inscriptions dans les livres fonciers correspondent à la

situation de l’immeuble. Autrement dit, faire en sorte que les occupants de faits sur un terrain

immatriculé puisse entrer dans ses droits, situation de fait et situation juridique se coïncideront :

dans ce cas, les données disponibles dans le livre foncier seront exactes.

Problèmes de l’insuffisance de mise à jour de livre

Le constat de la réalité sur terrain a permis de constater qu’un grand nombre d’occupants

d’un immeuble privé n’ait pas inscrit son droit faute de moyen de preuve ou de moyen financier. Le

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101

cas d’un immeuble dont la mutation n’a pu être réalisé pendant deux, trois voir quatre générations

constitue un cas fréquent.

Solutions envisageables :

Deux solutions peuvent être avancées :

- Réduire les charges financières relatives à l’inscription d’un droit. Cette

mesure est d’autant plus fiscale que foncière. Elle concerne a priori les droits et taxes

d’enregistrement à payer dans le cadre d’une mutation ou autres transactions immobilières.

- Prévoir des solutions juridiques permettant les titulaires de droit qui ne

peuvent inscrire leur droit faute de preuve.

Cependant, l’Etat doit au préalable entreprendre une opération d’inventaire concernant les

propriétés titrés et leur occupant, pour une connaissance plus précise de l’état de la situation. Pour

ce faire, des agents de l’administration doivent être mobilisés.

Cet inventaire consiste à une enquête sur le propriétaire inscrit d’un immeuble, les occupants

réels et la qualité des ses occupants. Pour ce faire, une commission doit être mise en place.

Cette commission doit comprendre :

- un agent du service des domaines et de la propriété foncière (qui préside la

commission)

- un agent du service topographique

- un représentant du service de l’enregistrement et des taxes

- un représentant de la commune

- un représentant du Fokontany

Cette commission sera chargée :

- d’identifier le ou les propriétaires inscrits

- d’enquêter sur l’occupant de l’immeuble et sur sa qualité (occupant inscrit,

ayant droit, bailleur, ...)

- d’identifier les problèmes pour le cas d’inscription non à jour (raisons de la

non déclaration de ce droit au service foncier)

- d’inciter les occupants de faits à régulariser sa situation, pour cela, la

commission doit être apte à résoudre tous les problèmes qu’il rencontre.

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102

- d’inviter les personnes concernées par les problèmes de se présenter au

bureau de la CPF concernée, au cas où les problèmes n’ont pas pu être résolus par la

commission.

Toutes les activités de la commission devront faire l’objet d’un procès verbal relatant les

résultats des travaux sur terrain.

C’est à partir de cette enquête que l’administration foncière pourra prendre des décisions

portant solution du problème. La réalisation de l’enquête par la commission permettra de résoudre

cas par cas les difficultés rencontrés. A ce stade, une autre équipe chargera de l’étude du dossier.

La réalisation de tel projet doit prendre en compte les besoins classiques de tout projet

(financement, moyen en personnel).

2.2.2. Condition de base pour la réalisation de ce projet de production de

données fiable

Comme tout projet, ce projet est face à différente problèmes. Ces problèmes sont liés à

l’absence de financement. Les financements extérieurs constituent une solution efficace, mais l’accès

à ces PTFs semble encore difficile pour le moment.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’Etat constitue le principal financeur de

l’administration, ainsi, l’implication de l’Etat dans ce projet constituera une solution radicale, il suffit

que les responsables au niveau du service foncier soit plus persuasif et plus convaincante vis à vis du

pouvoir exécutif sur l’importance vitale de tel projet.

2.3. La mise en place des cadres d’exécution de la politique

La réussite d’une politique nécessite l’existence d’un cadre claire et favorable à sa mise en œuvre.

2.3.1. D’un cadre organisationnel propice à la gestion des données

foncières

La concrétisation d’une stratégie favorisant la mise en place d’une BDF nationale dépend de

l’existence d’une structure adaptée à la situation. Il sera proposé à cet effet la création d’une

direction chargée du système d’information foncière et de la BDD au sein de la direction générale des

services fonciers.

2.3.1.1. Missions de la direction

Cette nouvelle direction est chargée de :

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103

- Assurer le bon fonctionnement et la maintenance des matériels

informatiques utilisés par la DGSF et toutes les directions et services qui la composent.

- Assurer la mise en place d’une BDF au niveau national et au niveau des

services déconcentrés, ainsi que sa maintenance

- Appuyer à l’amélioration du logiciel de gestion de BDD

- Appuyer au processus de la mise en place d’un service d’archives numérique.

- Assurer la mise en place et l’entretien des réseaux assurant l’inter

connectivité des services fonciers

- Appuyer au développement des programmes nécessaires aux services

fonciers

- Assurer les échanges et la centralisation des données foncières de la

direction générale

- Assurer la création et la mise à jour du site web de la DGSF

2.3.1.2. Structures

La direction du système d’information foncière et de la BDD (DSIFBD) est composée au

niveau central de :

- Un Service de développement et de la maintenance des matériels

informatiques (SDMMI)

- Un Service chargé de la BDF et des archives numériques (SBDFAN)

- Un service de l’information et de la communication (SIC)

Au niveau périphérique :

- Des services régionaux du système d’information foncière et de la BDD

constitué de :

Une division maintenance des matériels et du réseau (Div. M MR)

Une division de BDF (Div. BDF)

2.3.1.3. Proposition d’organigramme

Voici une proposition d'organigramme de la DSIFBD montrant les liens existante entre les

divers services qui la composent.

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104

Figure 3 : Organigramme de la Direction du Système d’Information et de la base de

données foncière

Source : Auteur

DGSF

DSIFBD

SDMMI

Div. Développement

Div. Maintenance

SIC

Div. Com

Div. SI

SBDFAN

Div. SGBD

Div. AN

22

SRSIFBD

Div. entretien Div . BDD

AU NIVEAU

REGIONAL

AU NIVEAU CENTRAL

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105

2.3.2. De la mise en place d’un cadre juridique

Pour avoir plus d’importance, la BDF doit être régie par des textes. Ces textes sont relatifs à

la base de données, les données contenues dans la base et les personnes responsables concernées

par la BDF.

Les textes concernant la BDF doivent mettre en exergue la valeur de la BDF et sur la

responsabilité des acteurs

2.3.2.1. Concernant la valeur juridique de la BDF

La BDF est mise en place pour seconder les documents papiers dans ses fonctions. La BDF

doit avoir donc la même valeur juridique que le support papier qu’il seconde du fait qu’Ils

comportent en principe les mêmes informations.

Un nouveau texte est indispensable pour fixer la valeur juridique de la BDF et des documents

numérisés. En principe, BDF et document sur support papier doit avoir la même force probante étant

donné que la base de données est la copie conforme des données sur le support papier. De ce fait,

les informations contenues dans la BDF peuvent servir de preuve de propriété comme le support

papier. La législation doit à cet effet préciser les conditions de validités des données contenues dans

la BDF en l’occurrence sur la valeur de la signature électronique.

2.3.2.2. Sur la responsabilité des agents

Il s’agit de fixer la responsabilité des agents concernés par l’élaboration de la BDF. La

question qui se pose est de savoir qui est responsable en cas d’erreur grave commis lors de la mise

en place de la BDD.

Le texte doit fixer la responsabilité du validateur. Ce dernier est considéré comme le premier

responsable du contenu d’une BDF. Il est ainsi le seul responsable face à d’éventuelle erreur détectée

dans la BDF car c’est à lui de vérifier les données dans le cadre de la validation des données.

2.4. De la mise en place d’une BDF nationale

L’objectif final est la création d’une BDF fiable au niveau central. Cette BDD sera l’ensemble

des BDF existantes au niveau des circonscriptions domaniales. Techniquement, la BDF nationale est

la centralisation des données contenues dans les BDF au niveau des circonscriptions.

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106

2.4.1. Contenu de la BDF nationale :

La BDF nationale est alimentée par les données foncières en provenance des Cirdoma. Mais,

puisqu’il s’agit d’une BDF au niveau central, elle centralise aussi les données des Cirtopo.

La BDF Nationale est à cet effet constituée par :

- Les données foncières alphanumériques : propriété privée immatriculée.

- Les données graphiques composées généralement par des plans

topographiques

Cette base de données permet de connaitre précisément toutes les informations sur les

immeubles inventoriés dans la BDF des services fonciers déconcentrés.

2.4.2. L’utilité de la BDF Nationale

L’exploitation de la BDF Nationale permettra une fois mise en place l’acquisition des données

statistiques sur le foncier dont :

- Le nombre des titres existants

- La superficie des terrains immatriculés

- Le nombre des titres créés

- Les activités réalisés par la Cirdoma et/ou la CPF : nombre des mutations

réalisés, des inscriptions faites, des certificats délivrés (CSJ, CRI)

La conception d’un logiciel de gestion de BDD semble indispensable à l’exploitation de la BDF

Nationale. Ce logiciel doit être spécifique au besoin de la direction générale, ses fonctionnalités

seront à cet effet différent de celles utilisées au niveau de la CPF (Lisom). Entre autre, ce SGBD au

niveau national doit être capable de fournir des informations précises sur la situation réelle de la

gestion foncière au moment de la requête. Ces informations sont vitales pour le fonctionnement des

services fonciers et par conséquent sur la sécurisation foncière dans tout le pays. Elle contribuera à

cet effet à :

- déceler les problèmes concernant la sécurisation foncière

- faciliter la prise de décision en matière foncière

- élaborer de nouvelle politique foncière adéquate à la réalité.

En somme, une exploitation optimisée de la BDF nationale fiable permettra d’avoir une

administration foncière efficace.

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107

2.4.3. Mise en place proprement dite de la BDF nationale

La BDF nationale centralise toutes les données venant des services régionaux. A cet effet,

cette BDD doit être implantée au niveau de la DGSF.

2.4.3.1. Les infrastructures et équipements nécessaires

Au niveau central, une grande salle est indispensable pour héberger le serveur. Cette salle de

serveur doit être équipé de :

- Des serveurs capables de gérer toutes les données au niveau national

- Un dispositif de stockage d’énergie performant (onduleur de grande capacité

et groupe électrogène de secours)

- Des dispositifs de sécurités : contre le court-circuit et l’incendie

- Un système de climatisation.

Cette salle de serveur doit être préalablement connectée au poste utilisateur ainsi qu’au

serveur des services régionaux. Les installations des réseaux constituent une infrastructure de base

et ces réseaux doivent être mise en place avant même le serveur.

2.4.3.2. Schématisation de la BDF Nationale

Pour alléger le fonctionnement du réseau, la BDF Nationale comporte trois niveaux :

- Au niveau central, la BDF nationale regroupant les BDF des 22 services

régionaux des domaines

- Au niveau régional, la BDF de chaque service régional regroupe la BDD des

circonscriptions

- Au niveau local, la BDF de la Cirdoma et de la Cirtopo.

L’architecture utilisé pour la BDF nationale est identique à l’architecture utilisé pour la BDF

de la CPF, c’est à dire un architecture 3 tier51 .

Les données en provenance de la BDF des circonscriptions sont centralisées au niveau des

services régionaux des domaines. C’est l’ensemble des données disponibles au niveau de la SRD qui

constituera la BDF nationale. Pour protéger et garantir les données, seule la consultation des

51 Dans l'architecture à 3 niveaux (appelée architecture 3-tier), il existe un niveau intermédiaire, c'est-à-dire que l'on a généralement une architecture partagée entre : Le client (le demandeur de ressources), le serveur d'application (appelé aussi middleware- le serveur chargé de fournir la ressource mais faisant appel à un autre serveur), et le serveur secondaire (généralement un serveur de base de données - fournissant un service au premier serveur)

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108

données est autorisée pour les utilisateurs au niveau central, seules certaines personnes autorisées

qui peuvent apporter des modifications dans la BDF de chaque service52. L’accès à la BDF nationale

doit être sécurisé.

52 Conservateur et son adjoint pour la CPF, CCDF pour la Cirdoma, Chef de la Cirtopo pour la Cirtopo ; Chef de SRD

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109

Figure4 : Schéma simplifié du structure et fonctionnement de la base de données foncière

nationale avec les flux d’informations.

Source : Auteur

POSTES UTILISATEURS DGSF

POSTES UTILISATEURS SRD

SALLE SERVEUR CIRCONSCRIPTION

SALLE SERVEUR SRD

POSTES UTLISATEURS - CIRDOMA / CPF CIRTOPO

SERVEUR APPLICATION SERVEURS BASE DE DONNEES

SERVEUR APPLICATION SERVEURS BASE DE DONNEES

SERVEURS

BASE DE DONNEES

SERVEURS

APPLICATION

SALLE SERVEUR DE LA DGSF

Connections réseaux

Flux des données

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110

CHAPITRE 3- LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE LA BASE DE DONNEES FONCIERES

L’exploitation de la BDF comporte de nombreuses perspectives. Ces perspectives peuvent

concerner le fonctionnement du service de la conservation foncière, l’usager et l’administration

foncière.

3.1. Sur le fonctionnement du service de la CPF : de l’informatisation à la

dématérialisation

L’exploitation d’une BDF fiable aura des impacts sur le fonctionnement du service foncier.

Ces impacts qui sont liés à l’informatisation du service, s’apprécient en termes de résultat (qualité de

service et organisation de travail)

3.1.1. L’effectivité de l’informatisation du service

L’opérationnalisation de l’informatisation au niveau des services fonciers comporte

beaucoup d’avantages malgré une légère remise en cause du fonctionnement de la CPF.

3.1.1.1. Les impacts positifs pour le service

L’existence d’une BDF fiable permet de profiter le confort offert par l’informatisation du

service. L’informatisation à cet effet contribue à l’amélioration du fonctionnement du service et des

services rendus.

Concernant l’amélioration du fonctionnement du service, l’informatisation conduit à

l’adoption d’une organisation plus efficace.

Efficacité du guichet unique : l’effectivité de l’informatisation au niveau de la CPF

rendra possible l’exploitation du système front office back office. Pour la vérification des dossiers et

des actes à déposer, l’agent n’a plus besoin de se déplacer pour vérifier le dossier auprès de l’archive.

Il suffit de consulter la BDD, et donner ou non accord sur la recevabilité des dossiers auprès du

service (pré-visa).

Le suivi du traitement des dossiers est désormais possible grâce à l’utilisation du

SGBD au niveau du service. Ce système va garantir contre les risques de perte des dossiers qui

constitue un cas fréquent au sein du service.

Les échanges de données avec le service topographique deviennent rapides.

Le temps nécessaire au traitement d’un dossier sera réduit. Le traitement automatisé

des informations allège les tâches du personnel. Si en absence d’une BDD, la délivrance d’un CSJ dure

en moyenne 7 jours, par le biais de l’informatisation du service, une journée suffit au service pour

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111

produire un CSJ, et pour les dossiers ne présentant aucune difficulté particulière, deux semaines

seront suffisantes pour traiter un dossier.

Tableau 8 : Comparatif entre service informatisé et non en termes de durée de traitement

de dossier

Etapes du

traitement dossier

Durée avant

l’informatisation

Durée avec

informatisation OBSERVATIONS

Pré visa

7 jours

2 jours

Visa La vérification des

actes qui prendra du temps

Dispatching et

traitement du dossier 14 jours 7 jours

Signature 2 jours 1 jour

Durée totale 23 jours 10 jours

L’informatisation du service contribue dans ce sens à la célérité du service offert par la CPF.

3.1.1.2. Le bémol de l’informatisation du service

L’informatisation est bénéfique pour le service et son fonctionnement. Son point faible réside

à une chose : l’informatisation ne signifie pas non utilisation des documents papiers. Elle se contente

d’une numérisation des données afin de faciliter sa protection et son exploitation.

Malgré l’informatisation, le service travaille toujours à partir des documents papiers et le

traitement se fait parallèlement sur le support papier et sur la BDF. Chaque inscription affectant la

situation d’un immeuble conduira à la mise à jour à la fois du livre et des données dans la base

numérique.

Cette situation semble frustrante pour les agents, du fait qu’ils sont obligés de recommencer

une opération deux fois. Toute fois, elle constitue un gage de sécurité pour le service.

Source : Auteur

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112

3.1.2. La dématérialisation du service

Cette étape est la suite logique de la mise en place d’une BDF fiable et l’effectivité de

l’informatisation du service. Il s’agit de remplacer l’utilisation des papiers par les documents

numérisés contenus dans la base de données.

L’effectivité de ce processus se heurte à des problèmes d’ordre technique. Ces problèmes

concernent surtout la protection des données et sur sa valeur.

- L’absence de loi sur les documents numériques : cette lacune juridique constitue un

blocage pour la dématérialisation des données foncières. Les données numériques n’a pas encore la

même valeur juridique que les documents papiers, la législation Malagasy ne permet pas encore de

procéder à cet étape. Une des questions les plus débattue en la matière concerne la validation des

données et la signature numérique.

- Les problèmes de protection des données empêchent aussi la dématérialisation, vu l’état

des moyens que peuvent disposer l’administration, les données numériques semblent vulnérable

notamment contre les virus et les piratages des données.

- L’accès aux données n’est pas encore assez protégé par rapport au dispositif de

sécurisation utilisé disponible (empreinte biométrique, mot de passe, carte à puce)

Compte tenu de ces contraintes, la dématérialisation des données foncières nécessite encore

beaucoup d’efforts de la part de l’Etat. Elle restera un projet à long terme.

3.2. Pour les usagers : de la mise en ligne du service foncier.

La présence d’une base de données au sein de la CPF a pour perspective de faciliter l’accès

des usagers aux informations sur le foncier. Il en est ainsi de la création d’un service foncier en ligne.

3.2.1. L’utilité d’un service foncier en ligne

La mise en place d’un site web de l’administration foncière contribuera à la vulgarisation des

informations foncières au niveau des services fonciers.

Ce site web de l’administration foncière a pour finalité de :

- Assurer la communication des informations relatives au fonctionnement

du service

- D’informer le public sur les activités et services offerts par le service

- Réaliser certaines opérations sans se déplacer (la demande d’un CSJ est

déjà faisable)

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113

La mise en ligne du service foncier contribuera à cet effet au renforcement de la politique de

proximité de l’administration.

3.2.2. La portée de la mise en ligne du service

Compte tenu de diverses contraintes liées à la dématérialisation des données foncières, le

service foncier en ligne se contente seulement de diffuser des informations sur le fonctionnement et

l’activité des services fonciers en général.

Le service foncier en ligne est face à deux difficultés majeures relevant du service foncier lui

même mais également des usagers.

- Les services offerts en ligne aux usagers, faute de dispositif légal concernant

les prestations de service en ligne de l’administration, sont limités seulement à la

consultation des données foncières. Les usagers ne peuvent pas encore faire des demandes

de prestation à distance telle que les inscriptions d’hypothèque ou une demande de

mutation.

- L’accessibilité limitée de la majorité des usagers à internet : seuls les habitants

des grandes villes qui peuvent accéder à internet. Cette situation a pour cause le manque de

moyens (matériels et financier) ou l’insuffisance des compétences (non maitrise de

l’utilisation des outils informatiques)

3.3. Pour l’administration foncière : vers une réforme de l’administration.

La réforme de l’administration s’apprécie en fonction de l’organisation du travail et la qualité

de la prestation offerte par le service. Ces deux critères conditionneront la communication et relation

avec l’usager.

L’aboutissement de l’exploitation d’une BDF nationale conduit à des changements au sein

des services fonciers : une réorganisation du service et des nouvelles attributions du personnel, des

offres de services satisfaisants et par conséquent une administration foncière efficace. Cette

situation sera caractérisée par le passage de l’administration foncière vers une nouvelle ère : le « e-

foncier »

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114

3.3.1. Notion : «e-foncier » et « e-administration »

Le terme « e foncier » constitue un démembrement de la « e-administration ». Ce dernier,

appelé aussi administration électronique est apparu dans l’administration publique vers le début des

années 90.

La e-administration peut être définit comme « l’utilisation des technologies de l’information

et des communications (TIC) dans les administrations publiques, associée à des changements au

niveau de l’organisation et de nouvelles aptitudes du personnel. L’objectif est d’améliorer les services

publics, renforcer les processus démocratiques et de soutien aux politiques publiques »53. Elle permet

aux usagers de ne plus se déplacer au niveau des bureaux de l’administration, les prestations offertes

par l’administration classique dans les guichets sont désormais accessible en ligne par l’utilisation

d’internet.

Par rapport à cette définition de la e-administration, le e-foncier peut être définit comme

étant l’usage des technologies de l’information et des communications en tant qu’outils

indispensable à la mise en place d’une administration foncière de meilleur qualité.

Cette réforma de l’administration foncière sera possible grâce aux avances technologique des

TIC et de celui d’internet.

3.3.2. Les avantages de l’e-foncier

L’application de l’e-foncier permettra d’adopter une nouvelle organisation de travail au sein

des services fonciers. Elle permettra d’avoir beaucoup d’avantages liés aux services rendus au public.

3.3.2.1. Pour un service foncier efficace

Le traitement automatisé des données fournies par les usagers en ligne rendra

l’administration foncière plus efficace, le temps de réalisation des prestations demandés sera très

rapide. Le service d’assistance en ligne concernant les informations venant des usagers permettra

d’éviter tout erreur ou manque d’information, rendra encore plus rapide l’offre de service.

3.3.2.2. Pour une qualité de service améliorer

L’usager n’aura plus besoin de comprendre le fonctionnement du service pouvoir en profiter

de sa prestation. Les difficultés liés à la procédure n’est plus un problème, elle sera remplacée par

53 Une définition selon l’Union Européenne

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115

une procédure simplifié. L’usager est désormais considéré comme étant le centre du système.

L’administration n’existe que pour satisfaire les besoins du public.

3.3.3. Les contraintes à l’adoption de l’e-foncier

Même si l’adoption du e-foncier conduira à l’amélioration du fonctionnement des services foncier en

terme de qualité de service et de communication avec les usagers, sa mise en place se trouve par

ailleurs face à des diverses contraintes.

3.3.3.1. Contrainte technologique

L’application du e-foncier dans notre pays implique tout d’abord une parfaite maitrise de la

TIC. Ce critère technique est valable aussi bien à l’administration foncière qu’aux usagers du service.

Les infrastructures en la matière au niveau de l’administration semblent encore insuffisantes et

archaïque pour passer à ce système. Il en est de même pour l’accès des usagers à internet.

3.3.3.2. Contrainte législative

Du point de vue législatif et réglementaire, l’application de telle prestation de service

demeure encore impossible faute de réglementation spécifique qui l’encadre (loi sur les documents

numériques, sur la signature électronique, sur la protection des informations publiques).

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116

C O N C L U S I O N P A R T I E L L E

L’analyse de la situation actuelle de la BDF au niveau de la CPF a permis de constater l’état

critique de la BDF existante. L’état des données foncières accentué par les problèmes d’ordre

technique rend impossible l’exploitation de la BDF. Cependant, vu l’importance de disposer d’une

BDF fiable au sein du service foncier, la nécessité d’y remédier à ces problèmes semble impérative.

Des solutions ont été avancées à cet effet. Ces suggestions pour améliorer l’état de la BDF

consiste dans un premier temps à pérenniser les acquis de la réforme en matière de BDF. En effet, la

réforme de 2005, dans son axe restructuration et modernisation des services fonciers, a contribuée a

la mise en place même du fondement de la BDF. Malgré les imperfections constatées lors de la mise

en place de la BDF, la réforme a contribué à l’installation de la BDF, cet effort mérite d’être renforcé.

Pour valoriser aussi les acquis de la réforme, des solutions ont été proposées. Ces solutions

porteront en effet sur les contraintes d’ordre financière et d’ordre technique concernant les données

numériques.

L’amélioration de la BDF ne doit pas se contenter des solutions à court terme, étant donné le

dynamisme de la notion de BDF, elle doit être encadrée dans une stratégie d’envergure nationale

permettant son épanouissement.

La solution à long terme consiste à cet effet d’inscrire la BDF dans le cadre d’une politique

nationale permettant par la suite de mettre en place un projet concernant la production des données

foncières fiable. Cette politique en matière de BDF doit aussi réaliser dans un cadre organisationnel

et juridique favorable à tel objectif.

La mise en application de ces recommandations permettra sans doute l’amélioration de l’état

de la BDF de la CPF rendant celle ci fiable et exploitable.

L’exploitation d’une BDF conduira à une amélioration du fonctionnement du service foncier,

de la qualité des services offerts aux usagers. Combiner avec l’utilisation des TIC, l’exploitation de la

BDF apportera une révolution de l’Administration foncière, passant d’une administration classique

procédurale et à une administration sophistiquée et moderne. Cependant, ces perspectives sont

encore pour le long terme pour l’administration foncière Malagasy.

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117

C O N C L U S I O N G E N E R A L E

La conservation de la propriété foncière est une branche des services fonciers déconcentrés

de l’administration foncière. De son attribution, elle est appelé à conserver et à garantir les droits des

propriétaires terriers, de ce fait en découle l’importance des données foncières pour le service.

Malheureusement, la gestion de ces données semble désorganisée, voir même inexistante au

niveau du service. Ainsi, la réforme de 2005 intervienne dans ce sens pour améliorer la situation des

données foncières, par la mise en place d’une base de données foncière au niveau de la conservation

foncière et topographique.

Cette réforme a permis la mise en place du pilier de la base de données foncière par

l’intermédiaire de l’informatisation du service et des données foncières. Cependant, malgré les

efforts réalisés et les travaux entrepris en la matière, l’état de la base de données foncière et la

gestion des données restent inchangés, rendant impossible son exploitation en tant que outil de

travail. Le processus de mise en place d’une base de données foncière digne de ce nom s’est heurté à

des problèmes notamment sur les plans financiers, techniques, logistiques, humains,...

Etant donné les inconvénients de telle situation que ce soit pour le fonctionnement du

service ou pour la sécurisation foncière, des solutions immédiates sont indispensables pour

améliorer la situation.

L’amélioration de la BDF existante consiste tout d’abord dans la valorisation des acquis de la

réforme puis dans la résolution des principales contraintes.

Cependant, pour une pérennisation de la BDF, des mesures d’envergure nationale et à long

terme est plus efficace. Ainsi, il en est de la mise en place d’une stratégie nationale pour une base de

données foncière nationale fiable. Cette stratégie porte entres autres sur la mise en œuvre d’une

politique publique axée sur l’importance des données foncières et sa gestion. Pour ce faire, la

réalisation d’un projet portant amélioration de la production des données foncières fiable est

indispensable.

Sans données foncières fiable, la BDF ne saura jamais exploitable. Ce projet portera sur

l’amélioration de la production des données foncières par l’effort d’intensification de

l’immatriculation des terres. Deux solutions ont été avancées à cet effet dont la mise en œuvre d’une

procédure d’immatriculation collective généralisée d’une part et la facilitation de l’accès à

l’opération d’immatriculation individuelle. Ce projet portera aussi sur la fiabilisation des données

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118

foncières existantes par la sensibilisation des propriétaires fonciers à mettre à jour les inscriptions

effectuées concernant un immeuble immatriculé, en l’occurrence en cas de mutation.

Pour que ces solutions soient efficaces, elle doit être effectuée dans un cadre institutionnel

et juridique solide. La mise en place d’une direction technique spécialisée en matière d’information

et de base de données foncière permettra en effet à une meilleure organisation et suivi des efforts

réalisés dans ce domaine. La politique sur la BDF sera bien encadrée.

Côté technique, la mise en place d’un cadre juridique portant précision sur la valeur juridique

des données numériques, sur la responsabilité du responsable face à la base de données qu’il

détienne et sur la dématérialisation rendant possible l’exploitabilité de la BDF par le service foncier.

Cependant, ces recommandations n’aboutiront sans l’implication de toutes les entités de la

nation. Une collaboration entre l’administration publique et le secteur privé est requise à cet effet.

Cette BDF fiable conduira à l’amélioration du fonctionnement de la CPF et par conséquent la

qualité des services offerts aux usagers. L’objectif « pour un service foncier efficace » caractérisé par

la satisfaction des besoins des usagers, pour une sécurisation optimale des droits de propriété, sera

atteint dans ce cas.

L’exploitation de la base de données foncière conduira inévitablement à rendre encore plus

performant la Conservation de la propriété foncière en particulier et l’administration foncière en

générale. Dans un futur non lointain, cette situation conduira vers l’adoption d’une administration

foncière électronique ou « e-foncier », ou il sera désormais question de livre foncier numérique.

Cette situation dite « zéro papier » qui nous amène à s’interroger sur les enjeux de l’e-foncier et du

livre foncier numérique pour la sécurisation foncière.

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I

ANNEXES

ANNEXES 1 : QUESTIONNAIRES POSEES LORS DES ENQUETES AUPRES DES SERVICES CONCERNES.

Sur la personne enquêtée :

Nom de la personne

Fonction et grade

Sur l’organisme et son Fonctionnement du service :

Nom du service

Organigramme

Mission du service

Composition et attribution du personnel

Répartition des taches

Problèmes rencontrés au niveau du service.

Sur la base de données foncière

Sorte de données manipulées par le service

Mode de traitement des données

Existence ou non d’une base de données

Utilisation ou non d’outil informatique

Problèmes rencontrés concernant la gestion des données

Avis et proposition sur la mise en place d’une base de données foncière

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II ANNEXE 2 : ORGANIGRAMME DU MINISTERE D’ETAT EN CHARGE DES PROJETS PRESIDENTIELS, DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L’EQUIPEMENT

Source : Décret n°2015-084 fixant les attributions du MEPATE

MEPATE

ME

DIRCAB PRMP

CGP Unité PPP

CP SG

CE

CAR

DAI

CCRF

DGAPB

SF

DRHL DPSE DCSI DELC

SRH SIC SP

SMS

SEJ

SDMMI SS SLCA

SL SARS

DGIPP

CSPP

SSNI

DOI

SAP

SADT

SAAI

SGIPP

DEEP

DGATE

OAT CCPTM

DVHPT DPLE

SPPL SPT

SDV SOE

SPH

SUR

SAUR

DGSF

STRF

DAGFG DST DDPF

SSGF

SSS SETT

SDC SIM

SAGF

SA PLOF

DIR

SAF 22 SRAT 22 SRD Délégation Locale de l’Aménagement du territoire à Sainte Marie

22 SRT Délégation Locale de l’Aménagement du territoire à Nosy Be

ANALOG

AGETIP

BPPAR

FTMA

SEIMAD

FNF

OF

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III LEGENDE

ME : Ministre d’Etat

DIRCAB : Directeur du Cabinet du Ministre

PRMP : Personne Responsable des Marchés Publics

CGP : Coordination Générale des Projets

PPP : Partenariat Publics Privé

CP : Coordination des Projets

SG : Secrétariat General

DAI : Direction de l’Audit Interne

CCRF : Cellule d Coordination de la Réforme

OF : Observatoire du Foncier

CE : Cellule Environnementale

CAR : Cellule d’Appui aux Régions

DGAPB : Direction Générale de l’Administration de la Programmation et du Budget

SF : Service Financier

DRHL : Direction des Ressources Humaines et de la Logistique

DPSE : Direction de la Programmation et Suivi-Evaluation

DSI : Direction du Système d’Information

DELC : Direction des Etudes, de la Législation et du Contentieux

SRH : service des Ressources Humaines

SMS : Service Médico- Social

SL : Service Logistique

SP : Service Programmation

SE : Service suivi Evaluation

SIC : Service de l’Information et de la Communication

SARS : Service de l’Administration des Réseaux et Site

SDMMI : Service de Développement et de la Maintenance des Matériels Informatiques

SLCA : Service de la Législation et du Contentieux Administratif

SEJ : Service des Etudes Juridiques

DGIPP : Direction Générale des Infrastructures et des Projets Présidentiels

DEEP : Direction des Etudes Economiques et Prospectives

DOI : Direction des Opérations et des Infrastructures

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IV CSPP : Cellule de Suivi des Projets Présidentiels

SAP : Service des Analyses Prospectives

SADT : Service d’Appui au Développement Terriers Territorial

SSNI : Service de Suivi de la Normalisation des Infrastructures

SGIPP : Services de Grands Investissements Publics et Privés

SAI : Service d’Appui aux Infrastructures

DGATE : Direction Générale de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement

DVHPT : Direction des Villes, de l’Habitat et de la Planification Territoriale

DPEL : Direction de la Promotion de l’Equipement et du Logement

OAT : Observatoire de l’Aménagement du Territoire

CCPTM : Cellule de Coordination et de la Planification du Territoire Maritime

SPT : Service de Planification Territoriale

SDV : Service de Développement des Villes

SPH : Service de la Promotion de l’Habitat

SUR : Service de l’Urbanisme Réglementaire

SPPL : Services des Partenariats et de la Promotion des Logements

SOE : Service de l’Opération des Equipements

SAUR : Service de l’Assainissement Urbain et Rural

DGSF : Direction Général des Services Fonciers

DAGFD : Direction d’Appui à la Gestion Foncière Décentralisé

DDPF : Direction des Domaines et de la Propriété Foncière

DST : Direction des services Topographiques

SIM : Services de l’Intervention et des Méthodes

SSS : Service du Suivi et de la Statistique

SA PLOF : Service d’Appui aux Plan Locaux d’Occupation Foncière

SCP : Service de Conception et de Programmation

SAGF : Service d’Appui aux Guichets Fonciers

SDC : Service des Domaines et de la Conservation

SETT : Service de l’Expropriation et des Tribunaux Terriers

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V ANNEXE 3 : RECAPITULATIF DU CIRCUIT DES DOSSIERS AU NIVEAU DE LA CPF

Etapes du dossier Personnel concerné

Réception des dossiers

Agent rédacteur (Front office)

Contrôle des actes

Conservateur ou son adjoint

Paiement du frais de la conservation

Caisse

Traitement des dossiers

Agent rédacteur (Back office)

Signature

Conservateur

Délivrance des produits

Agent au guichet (Front office)

Archivage des dossiers Archiviste

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VI

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

Agence de Mutualisation des Universités et Etablissements, La gestion des archives

au sein d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche. Paris : , 2010,

80p.

BOUDREAU Christian, L'informatisation du système de publicité foncière au Québec :

Etude de cas. Québec : Ecole nationale d'administration publique, 2006, 33p.

COMBY J, DURAND J, LIVERSAGE, RAPARISON E, RAMBOARISON R, Evaluation de la

réforme foncière à Madagascar, rapport final synthétique. 2011.

GASSE (Victor), Les Régimes fonciers Africain et Malgache. Paris : Librairie Général de

Droit et de Jurisprudence R. Pichon et R. Durand Augias 20 et 24, rue Soufflot, 1971.

Ministère d’Etat chargé des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et

des Equipements. La lettre de la politique foncière 2015-2030. Antananarivo, Aout

2015, 19p.

Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. La lettre de la politique

foncière. Antananarivo, Mai 2005, 11p.

Observatoire du foncier. Evaluation de la réforme foncière Malagasy et formulation

de la recommandation pour l’acte 2 : rapport d’investigation sur le volet

« modernisation » des services fonciers. 2011, 38p.

Thèses et Mémoires :

JAOSOA Paul. La conservation de la propriété foncière : la conservation face à la

réforme. 128p. Mémoire de fin d’études : Section Inspecteur des domaines et de la

propriété foncière. ENAM 2011

RASAMIMANANA Hasinavalona Eva. Modernisation des services Fonciers. 94p.

Mémoire de fin d’études : Section Inspecteur des domaines et de la Propriété

foncière, ENAM 2012

SAMOELIMANDRESY André Lalao. Immatriculation de Madagascar : Défis et

perspectives. 103p . Mémoire de fin d'étude : Section Inspecteur des domaines et de

la propriété foncière, ENAM 2009

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VII Lois et textes réglementaires :

La loi du 9 mars 1896 sur la conservation foncière et le régime de l’immatriculation

La Loi cadre n°2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts

des terres

La Loi n°2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété

foncière privée non titrée

La Loi 2008-013 du 23 juillet 2008 sur le domaine public

La Loi n°2008-014 du 23 août 2008 sur le Domaine privé de l’Etat, des Collectivités

Décentralisées et des personnes morale de Droit public

L’ordonnance 60 146 du 03 octobre 1960 relative au régime foncier de

l’immatriculation

Le décret 60-529 du 28 décembre 1960 réglementant les modalités d’applications de

l’ordonnance 60 146 ci-dessus

Le Décret n°2007-1109 du 18 décembre 2007 portant application de la Loi n°2006-

031 du 24 novembre 2006

Le décret 2008-1141 du 01 décembre 2008 fixant les modalités d’application de la Loi

2008-013 du 23 juillet 2008 sur le domaine public

Décret n°2010-233 du 20 avril 2010 fixant les modalités d’application de la loi

n°2008-014 du 23 juillet 2008 sur le domaine privé de l’Etat

Webographie :

Concept de base sur la conception d’une base de données. [en ligne], [consulté le 27

juillet 2015], disponible sur : http//www.support-office.com/fr-ch

FAO. Gestion des données halieutique. [en ligne] ; [consulté le 15 Août 2015],

disponible sur http://www.fao.org/docrep/004/X2465F/x2465f09.htm

Observatoire du foncier. La modernisation de la conservation foncière : un enjeu

majeure dans la sécurisation foncière [en ligne], [consulté le 07 septembre 2015],

disponible sur : http// :www.observatoire-foncier.mg/article -101 /

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VIII

RESUME

Les services fonciers occupent un rôle important dans la vie de la nation dans le cadre de la

gestion de la terre. Ils sont appelés à cet effet à recevoir, à manipuler, à conserver des données

relatives à la propriété d’un immeuble. Faisant partie des services fonciers, la conservation de la

propriété foncière est le service qui garantie les droits relatifs au immeuble immatriculé. Il semble

que ce service se trouve face à des difficultés liées à la gestion des données foncières vu l’ampleur de

ces données et sa quantité qui ne cesse d’augmenter de jour en jour. Ainsi, la nécessité de la mise en

place d’une base de données foncière fiable est indispensable pour une gestion rationnalisée des

données foncières et cela dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité du service.

Des efforts ont été déjà entamés par l’administration foncière notamment dans le cadre de la

réforme foncière prévue par la lettre de la politique foncière de 2005. Cette réforme a contribuée à

la mise en place d’une base de donnée au niveau de la conservation foncière, cependant le constat

fait à partir de l’état de lieu de l a base existante a permis de conclure l’existence des failles entourant

cette base de données rendant son exploitation impossible. Ces difficultés concernent

particulièrement la non fiabilité des données composant la base d’une part et d’autre part sur la

défaillance du système gestion de cette base de données foncière. Ces cas ne sont par ailleurs que la

partie apparente du problème, sous ces aspects se cachent diverses contraintes : financière,

matérielle, ressources humaines, compétence. Des solutions se rapportant à valoriser les acquis est

avant tout proposées afin de faire face par la suite aux autres contraintes de divers. Par contre, une

solution à long terme est nécessaire pour une base de données foncière fiable et exploitable,

notamment par la mise en œuvre d’une stratégie nationale en matière de base de données foncière,

axés sur une politique nationale en la matière, sur la concrétisation d’un projet sur la production des

données foncières fiable et par la mise place d’un cadre institutionnel et juridique propice. Ces

efforts ont pour objectif final la valorisation des données foncières par la mise en place d’une base de

données foncière au niveau national.

MOTS CLES : Base de données foncière, données foncières, Conservation foncière,

Informatisation, réforme foncière, gestion des données

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IX

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................ III

SOMMAIRE ..................................................................................................................................................... IV

LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................................... VI

LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................................... VII

LISTE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................................. VIII

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................................................ IX

GLOSSAIRE ...................................................................................................................................................... XI

INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : LE FONCIER ET LA BASE DE DONNEES ................................................................................ 4

CHAPITRE 1 – LA CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE ..................................................................... 5

1.1. Le régime de l’immatriculation foncière ....................................................................................... 5 1.1.1. De l’origine du régime foncier de l’immatriculation .................................................................................. 5 1.1.2. Les procédures d’immatriculation :.......................................................................................................... 6

1.1.2.1. L’immatriculation individuelle : ...................................................................................................... 6 1.1.2.2. L’immatriculation collective ........................................................................................................... 8

1.1.3. Les effets et les principes découlant de l’immatriculation......................................................................... 9 1.1.3.1. Les effets de l’immatriculation ..................................................................................................... 10 1.1.3.2. Le principe découlant de l’immatriculation ................................................................................... 10

1.2. Les rôles et missions de la conservation de la propriété foncière ................................................ 11 1.2.1. Le cadre juridique et historique de la conservation foncière ................................................................... 11

1.2.1.1. Cadre juridique ............................................................................................................................ 11 1.2.1.2. Historique ................................................................................................................................... 11

1.2.2. Les attributions du conservateur ........................................................................................................... 12 1.2.2.1. Immatriculation des immeubles ................................................................................................... 12 1.2.2.2. La constitution des titres fonciers ................................................................................................. 12 1.2.2.3. La conservation des actes relatifs aux immeubles immatriculés .................................................... 13 1.2.2.4. L’inscription des droits et charges sur ces immeubles ................................................................... 13

1.2.3. Les missions de la conservation foncière................................................................................................ 13 1.2.3.1. Les mutations .............................................................................................................................. 14 1.2.3.2. Les inscriptions ............................................................................................................................ 14

1.3. Le fonctionnement de la conservation foncière .......................................................................... 14 1.3.1. La composition du personnel de la conservation .................................................................................... 14

1.3.1.1. Le conservateur ........................................................................................................................... 15 1.3.1.2. L’adjoint du conservateur ............................................................................................................ 15 1.3.1.3. Le chargé du contentieux ............................................................................................................. 15 1.3.1.4. Les agents rédacteurs .................................................................................................................. 16 1.3.1.5. L’archiviste .................................................................................................................................. 16 1.3.1.6. Le caissier .................................................................................................................................... 16 1.3.1.7. Les autres agents ......................................................................................................................... 16

1.3.2. L’organisation de travail ........................................................................................................................ 16 1.3.2.1. La réception des actes.................................................................................................................. 16 1.3.2.2. Le contrôle des actes ................................................................................................................... 17 1.3.2.3. Le paiement des frais de la conservation ...................................................................................... 17 1.3.2.4. Traitement du dossier .................................................................................................................. 17 1.3.2.5. La signature ................................................................................................................................. 17 1.3.2.6. La délivrance des produits............................................................................................................ 17 1.3.2.7. L’archivage .................................................................................................................................. 17

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X

1.3.3. Les produits offerts par la conservation ................................................................................................. 17 1.3.3.1. Les certificats ............................................................................................................................... 18 1.3.3.2. Copie des actes déposés .............................................................................................................. 18 1.3.3.3. Le duplicata du livre foncier ......................................................................................................... 18

CHAPITRE 2 – LES DONNEES FONCIERES ET SON CONTENU ......................................................................... 19

2.1. Les informations disponibles au niveau des services fonciers ...................................................... 19 2.1.1. Les informations foncières disponibles au niveau des services centraux ................................................. 19

2.1.1.1. L’organigramme de la DGSF ......................................................................................................... 19 2.1.1.2. Les types de données au sein de la DGSF ...................................................................................... 21

2.1.2. Les informations disponibles au niveau de la Cirdoma............................................................................ 22 2.1.3. Les informations foncières disponibles au sein de la conservation. ......................................................... 22

2.1.3.1. Les données concernant la propriété ............................................................................................ 22 2.1.3.2. Les informations sur le ou les titulaires de droit sur l’immeuble .................................................... 22 2.1.3.3. Les informations sur les inscriptions et charges grevant l’immeuble .............................................. 23

2.2. Les supports des données foncières ........................................................................................... 23 2.2.1. Notion de support ................................................................................................................................. 23 2.2.2. Les types de support existant ................................................................................................................ 24 2.2.3. Les supports des données fonciers utilisés par la conservation foncière ................................................. 24

2.2.3.1. Les registres fonciers ................................................................................................................... 25 2.2.3.2. Les autres registres ...................................................................................................................... 25 2.2.3.3. Les répertoires............................................................................................................................. 26

2.3. De l’archivage des données foncières ........................................................................................ 26 2.3.1. Généralités sur l’archivage .................................................................................................................... 27

2.3.1.1. Notion d’archives......................................................................................................................... 27 2.3.1.2. Rôle de l’archive .......................................................................................................................... 28

2.3.2. De l’archive de l’administration Malagasy .............................................................................................. 28 2.3.2.1. Le cadre juridique de l’archive ...................................................................................................... 29 2.3.2.2. Les règles régissant les archives publiques .................................................................................... 29

2.3.3. L’archivage des données foncières de la conservation foncière .............................................................. 29 2.3.3.1. Présentation de l’archive de la conservation foncière ................................................................... 29 2.3.3.2. Fonctionnement du service d’archive de la conservation foncière ................................................. 30

CHAPITRE 3 -LA BASE DE DONNEES FONCIERE ET LES REFORMES FONCIERES ................................................ 31

3.1. La réforme foncière de 2005 ...................................................................................................... 31 3.1.1. Les contextes de la réforme foncière de 2005 ........................................................................................ 31

3.1.1.1. L’existence d’une crise foncière.................................................................................................... 31 3.1.1.2. Les causes et les conséquences de la crise .................................................................................... 31

3.1.2. Le contenu de la réforme foncière de 2005 ............................................................................................ 32 3.1.2.1. Axe 1 : restructuration, modernisation, et informatisation des conservations foncière et topographique. .............................................................................................................................................. 32 3.1.2.2. Axe 2 : décentralisation de la gestion foncière .............................................................................. 33 3.1.2.3. Axe 3 : rénovation de la réglementation foncière et domaniale..................................................... 33 3.1.2.4. Axe 4 : le plan national de formation aux métiers du foncier ......................................................... 33

3.1.3. Le bilan de la réforme issue de la politique nationale foncière acte 1 ..................................................... 34 3.1.3.1. Concernant la restructuration, la modernisation, et l’informatisation des conservations foncières et topographique. .............................................................................................................................................. 34 3.1.3.2. Sur la décentralisation de la gestion foncière ................................................................................ 35 3.1.3.3. Sur la rénovation des textes fonciers et domaniaux ...................................................................... 36 3.1.3.4. Sur l’axe 4 de la réforme portant plan de formation aux métiers du foncier................................... 37

3.2. Les acquis de la réforme en matière de base de donnés foncières au niveau de la conservation foncière. ................................................................................................................................................. 38

3.2.1. De la dotation en matériels informatiques à la formation des agents ..................................................... 38 3.2.2. De la mise en réseau à la conception de la base de données foncière ..................................................... 39 3.2.3. De la gestion de la base des données foncières ...................................................................................... 39

3.3. Vers un renforcement de la réforme. ......................................................................................... 40 3.3.1. La situation foncière actuelle................................................................................................................. 40

3.3.1.1. Sur le plan juridique ..................................................................................................................... 40

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XI

3.3.1.2. Concernant la procédure d’immatriculation ................................................................................. 40 3.3.1.3. Concernant les inscriptions sur le livre foncier .............................................................................. 40 3.3.1.4. Concernant la gestion foncière décentralisée ............................................................................... 41 3.3.1.5. Sur l’informatisation du service foncier ........................................................................................ 41 3.3.1.6. Sur le plan judiciaire..................................................................................................................... 41

3.3.2. Les objectifs de la nouvelle réforme de 2015 ......................................................................................... 41 3.3.3. Le contenu de la nouvelle réforme de 2015 ........................................................................................... 42

3.3.3.1. Orientation 1- Sécuriser les droits dans leur diversité ................................................................... 42 3.3.3.2. Orientation 2 - Gérer et planifier de façon concertée les usages du foncier ................................... 43 3.3.3.3. Orientation 3 - Faciliter l’accès et la valorisation du foncier urbain et rural .................................... 44 3.3.3.4. Orientation 4 - Améliorer et mettre en synergie la décentralisation et la déconcentration de la gestion foncière ............................................................................................................................................. 44 3.3.3.5. Orientation 5 - S’engager sur la transparence et la recevabilité ..................................................... 45

CONCLUSION PARTIELLE ................................................................................................................................. 46

DEUXIEME PARTIE : LA BASE DE DONNEES FONCIERE : ANALYSE DE L’ETAT ACTUEL ET LES PROBLEMES

RENCONTRES - CAS DE LA CONSERVATION FONCIERE .................................................................................... 47

CHAPITRE 1- LA SITUATION DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE DE LA CONSERVATION FONCIERE ............. 48

1.1. L’état des données foncières disponible au niveau de la conservation foncière. ....................... 48 1.1.1. L’état des données foncières quant à leur support ................................................................................. 48

1.1.1.1. De la détérioration des registres fonciers ..................................................................................... 48 1.1.1.2. De la disparition de certains livres fonciers ................................................................................... 50

1.1.2. L’état de la mise à jour des données foncières ....................................................................................... 50 1.1.3. L’état des données foncières par rapport à la situation de l’immatriculation .......................................... 51

1.2. La situation de la gestion des données foncières au niveau de la CPF ........................................ 51 1.2.1. La mise en place de la BDF .................................................................................................................... 51

1.2.1.1. La numérisation des données foncières ........................................................................................ 52 1.2.1.2. Saisie des données foncières ........................................................................................................ 55

1.2.2. L’état de la gestion de la BDF : de MLM à LISOM .................................................................................... 55 1.2.2.1. Le MLM ....................................................................................................................................... 55 1.2.2.2. Le LISOM ..................................................................................................................................... 56

1.3. L’état actuel de la BDF au sein de la CPF .................................................................................... 59 1.3.1. L’état des données foncières dans la BDF de la conservation .................................................................. 59 1.3.2. L’état de l’exploitation de ces données. ................................................................................................. 60

CHAPITRE 2- LES DIFFICULTES RENCONTREES EN MATIERE DE BASE DE DONNEES FONCIERES - CAS DE LA

CONSERVATION DE LA PROPRIETE FONCIERE ............................................................................................. 62

2.1. Les difficultés en termes de production de données foncières .................................................. 62 2.1.1. Faible capacité de production de données foncières brutes liée à l’immatriculation ............................... 62

2.1.1.1. Les causes liées au fonctionnement des services fonciers ............................................................. 62 2.1.1.2. Les raisons liées à la procédure .................................................................................................... 63 2.1.1.3. Les conséquences de l’éloignement des services fonciers ............................................................. 64

2.1.2. Insuffisance des mises à jour des registres fonciers ................................................................................ 64 2.2. Les problèmes liés à la gestion de la BDF existant ..................................................................... 65

2.2.1. Les problèmes inhérents au SGBD ......................................................................................................... 66 2.2.1.1. Problèmes d’ordre technique ....................................................................................................... 66 2.2.1.2. Problème lié à l’utilisation du logiciel ........................................................................................... 67

2.2.2. Les problèmes de ressources nécessaires à l’exploitation de la BDF ........................................................ 67 2.2.2.1. Les problèmes financiers : ............................................................................................................ 67 2.2.2.2. Les problèmes en logistique ......................................................................................................... 67 2.2.2.3. L ‘insuffisance en ressources humaines ........................................................................................ 68

2.2.3. Les autres facteurs de blocage à la gestion de la BDF ............................................................................. 69 2.2.3.1. Les problèmes d’intégration des données du MLM à Lisom ........................................................... 69 2.2.3.2. Le cas de la validation des données .............................................................................................. 69

2.3. Le cas des CPF ne disposant pas de BDF..................................................................................... 70 2.3.1. L’absence de financement ..................................................................................................................... 70

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XII

2.3.1.1. Les problèmes d’infrastructure..................................................................................................... 71 2.3.1.2. L’insuffisance des matérielles : ..................................................................................................... 71

2.3.2. Les contraintes d’ordre politique ........................................................................................................... 71 2.3.2.1. Politique inadaptée au problème foncier existant : ....................................................................... 72

CHAPITRE 3- LES ENJEUX DE LA BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE AU SEIN DE LA CONSERVATION DE LA

PROPRIETE FONCIERE ................................................................................................................................. 73

3.1. Les impacts de la situation de la BDF ......................................................................................... 73 3.1.1. La BDF de la CPF - une BDD non fiable ................................................................................................... 73

3.1.1.1. Critères de fiabilité d’une BDD ..................................................................................................... 73 3.1.1.2. Qualifications de la BDF existant .................................................................................................. 74

3.1.2. Impacts sur le service rendu par la CPF .................................................................................................. 74 3.1.3. Impact sur la sécurisation foncière ........................................................................................................ 75 3.1.4. Impacts sur le développement économique........................................................................................... 75

3.2. L’importance de la BDF sur le fonctionnement des services fonciers ......................................... 76 3.2.1. La BDF : un outil de travail par excellence .............................................................................................. 76

3.2.1.1. Célérité du service ....................................................................................................................... 76 3.2.1.2. Fluidité des échanges d’informations ........................................................................................... 76 3.2.1.3. Traçabilité des dossiers ................................................................................................................ 77 3.2.1.4. Protection des données foncières version papier : ........................................................................ 77

3.2.2. La BDF : un instrument d’évaluation du service ...................................................................................... 77 3.3. Les enjeux de la BDF .................................................................................................................. 78

3.3.1. Les enjeux sociaux de la BDF ................................................................................................................. 78 3.3.1.1. Paix sociale .................................................................................................................................. 78 3.3.1.2. Développement social ................................................................................................................. 78

3.3.2. Les enjeux politico économique............................................................................................................. 79 3.3.2.1. Garant d’un environnement économique stable ........................................................................... 79 3.3.2.2. De la conception d’une Politique Nationale de Développement efficace........................................ 79

CONCLUSION PARTIELLE ................................................................................................................................. 80

TROISIEME PARTIE : DE LA NECESSITE D’UNE BASE DE DONNEES FONCIERE FIABLE POUR L’EFFICACITE DU

SERVICE FONCIER ........................................................................................................................................... 81

CHAPITRE 1- LA CAPITALISATION DES ACQUIS EN MATIERE DE BASE DE DONNEES FONCIERE ..................... 82

1.1. Pérenniser les acquis de la réforme ........................................................................................... 82 1.1.1. La poursuite de l’informatisation ........................................................................................................... 82

1.1.1.1. Renforcement des objectifs de l’informatisation ........................................................................... 82 1.1.1.2. Les préalables à la poursuite de l’informatisation ......................................................................... 83 1.1.1.3. Du renforcement de l’informatisation des services fonciers .......................................................... 85

1.1.2. De l’amélioration de la BDF existante à l’implantation de la BDF dans toute les CPF................................ 86 1.1.2.1. Amélioration de la BDF existante.................................................................................................. 86 1.1.2.2. La mise en place d’une BDF dans toutes les CPF ............................................................................ 90

1.1.3. La vulgarisation du logiciel de gestion de base de données : LISOM ........................................................ 91 1.1.3.1. Installation du logiciel dans toutes les BDF ................................................................................... 91 1.1.3.2. Perfectionnement du logiciel ....................................................................................................... 92

1.2. Les suggestions pour faire face aux autres contraintes liées à l’absence d’une BDF fiable ......... 92 1.2.1. Sur les soucis financiers ......................................................................................................................... 92

1.2.1.1. Valorisation des ressources propres internes ................................................................................ 93 1.2.1.2. Une bonne répartition du budget ................................................................................................. 94 1.2.1.3. Recours aux PTFs ......................................................................................................................... 94

1.2.2. Concernant les données foncières numérisées....................................................................................... 94 1.2.2.1. Sur le validateur........................................................................................................................... 94 1.2.2.2. Sur l’ampleur des données à valider ............................................................................................. 95

CHAPITRE 2- LA MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE NATIONALE POUR UNE OPTIMISATION DE LA BASE DE

DONNEES FONCIERE ................................................................................................................................... 97

2.1. La nécessité d’une politique nationale en matière de BDF ........................................................ 97

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XIII

2.1.1. Les raisons de l’adoption d’une politique nationale en matière de BDF ................................................... 97 2.1.2. Le contenu de la politique nationale sur la BDF ...................................................................................... 98

2.2. De la conception d’un projet pour une production des données foncières fiables ..................... 98 2.2.1. Le contenu du projet ............................................................................................................................. 98

2.2.1.1. Production des données nouvelles par l’immatriculation .............................................................. 99 2.2.1.2. Inciter la mise à jour des inscriptions sur le livre ......................................................................... 100

2.2.2. Condition de base pour la réalisation de ce projet de production de données fiable ............................. 102 2.3. La mise en place des cadres d’exécution de la politique .......................................................... 102

2.3.1. D’un cadre organisationnel propice à la gestion des données foncières ................................................ 102 2.3.1.1. Missions de la direction ............................................................................................................. 102 2.3.1.2. Structures .................................................................................................................................. 103 2.3.1.3. Proposition d’organigramme ...................................................................................................... 103

2.3.2. De la mise en place d’un cadre juridique .............................................................................................. 105 2.3.2.1. Concernant la valeur juridique de la BDF .................................................................................... 105 2.3.2.2. Sur la responsabilité des agents ................................................................................................. 105

2.4. De la mise en place d’une BDF nationale ................................................................................. 105 2.4.1. Contenu de la BDF nationale : ............................................................................................................. 106 2.4.2. L’utilité de la BDF Nationale ................................................................................................................ 106 2.4.3. Mise en place proprement dite de la BDF nationale ............................................................................. 107

2.4.3.1. Les infrastructures et équipements nécessaires .......................................................................... 107 2.4.3.2. Schématisation de la BDF Nationale ........................................................................................... 107

CHAPITRE 3- LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE LA BASE DE DONNEES FONCIERES ....................................... 110

3.1. Sur le fonctionnement du service de la CPF : de l’informatisation à la dématérialisation ........ 110 3.1.1. L’effectivité de l’informatisation du service.......................................................................................... 110

3.1.1.1. Les impacts positifs pour le service ............................................................................................. 110 3.1.1.2. Le bémol de l’informatisation du service .................................................................................... 111

3.1.2. La dématérialisation du service ........................................................................................................... 112 3.2. Pour les usagers : de la mise en ligne du service foncier. ......................................................... 112

3.2.1. L’utilité d’un service foncier en ligne.................................................................................................... 112 3.2.2. La portée de la mise en ligne du service ............................................................................................... 113

3.3. Pour l’administration foncière : vers une réforme de l’administration. ................................... 113 3.3.1. Notion : «e-foncier » et « e-administration » ....................................................................................... 114 3.3.2. Les avantages de l’e-foncier ................................................................................................................ 114

3.3.2.1. Pour un service foncier efficace .................................................................................................. 114 3.3.2.2. Pour une qualité de service améliorer ........................................................................................ 114

3.3.3. Les contraintes à l’adoption de l’e-foncier ........................................................................................... 115 3.3.3.1. Contrainte technologique .......................................................................................................... 115 3.3.3.2. Contrainte législative ................................................................................................................. 115

CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................................................... 116

CONCLUSION GENERALE .............................................................................................................................. 117

ANNEXES ........................................................................................................................................................... I

ANNEXES 1 : QUESTIONNAIRES POSEES LORS DES ENQUETES AUPRES DES SERVICES CONCERNES. .................. I

ANNEXE 2 : ORGANIGRAMME DU MINISTERE D’ETAT EN CHARGE DES PROJETS PRESIDENTIELS, DE

L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L’EQUIPEMENT ................................................................................. II

ANNEXE 3 : RECAPITULATIF DU CIRCUIT DES DOSSIERS AU NIVEAU DE LA CPF................................................. V

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................... VI

RESUME ........................................................................................................................................................ VIII

TABLE DES MATIERES ...................................................................................................................................... IX