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PROGRAMME PS

Union européenne, Fédéral, Fédération Wallonie-Bruxelles

INTRODUCTION ........................................................................................7

CHAPITRE 1 – PROTECTION SOCIALE11

CHAPITRE 2 – COHESION SOCIALE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE22

CHAPITRE 3 – SANTE38

CHAPITRE 4 – AINES80

CHAPITRE 5 – PENSIONS84

CHAPITRE 6 – PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP94

CHAPITRE 7 – FAMILLES107

CHAPITRE 8 – EMPLOI ET FORMATION115

CHAPITRE 9 – ECONOMIE158

CHAPITRE 10 – ECONOMIE SOCIALE171

CHAPITRE 11 – PROTECTION DES CONSOMMATEURS177

CHAPITRE 12 – TOURISME192

CHAPITRE 13 – RECHERCHE ET INNOVATION195

CHAPITRE 14 – FINANCE209

CHAPITRE 15 – DÉVELOPPEMENT DURABLE218

CHAPITRE 16 – CLIMAT221

CHAPITRE 19 – ENVIRONNEMENT226

CHAPITRE 20 – AGRICULTURE233

CHAPITRE 21 – ALIMENTATION240

CHAPITRE 22 – BIODIVERSITÉ ET NATURE251

CHAPITRE 23 – BIEN-ETRE ANIMAL253

CHAPITRE 24 – ÉNERGIE254

CHAPITRE 26 – MOBILITÉ264

CHAPITRE 27 – SERVICES PUBLICS ET FONCTION PUBLIQUE277

CHAPITRE 28 – JUSTICE285

CHAPITRE 29 – SECURITE301

CHAPITRE 30 – POUVOIRS LOCAUX317

CHAPITRE 31 – ENTREPRISES PUBLIQUES321

CHAPITRE 32 – DROITS DE L’ENFANT, ENFANCE ET PARENTALITÉ328

CHAPITRE 33 – ASSOCIATIF ET NON-MARCHAND341

CHAPITRE 34 – ENSEIGNEMENT343

CHAPITRE 35 – ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR384

CHAPITRE 36 – ENSEIGNEMENT DE PROMOTION SOCIALE407

CHAPITRE 37 – AIDE A LA JEUNESSE415

CHAPITRE 38 – CULTURE, EDUCATION PERMANENTE ET JEUNESSE424

CHAPITRE 39 – MÉDIAS442

CHAPITRE 40 – SPORT461

CHAPITRE 41 – DEMOCRATIE ET ENGAGEMENT CITOYEN467

CHAPITRE 42 – LIBERTES INDIVIDUELLES ET ETHIQUE476

CHAPITRE 43 – EGALITE DES CHANCES, EGALITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES ET DROITS DES FEMMES484

CHAPITRE 44 – LAICITE ET CULTES501

CHAPITRE 45 - MIGRATION506

chapitre 46 – EUROPE513

CHAPITRE 47 – INTERNATIONAL ET DEFENSE562

CHAPITRE 48 – FISCALITE596

INTRODUCTION

Le gouvernement fédéral MR N-VA a mené, au cours des cinq dernières années, une politique destructrice des droits sociaux et régressiste quant aux libertés individuelles. Tout au long de la défunte législature, le PS a combattu, pied à pied, ce gouvernement des droites. La fin de course chaotique de ce dernier, après le départ de la N-VA, n’enlève rien à son bilan. Il est, pour les citoyens, désastreux.

Les socialistes ont mis à profit cette législature pour repenser leur projet de société. Pendant plus de deux années, ils ont consulté, réfléchi, débattu. Ce vaste processus de réactualisation du logiciel socialiste, le Chantier des idées, s’est voulu ouvert et participatif. Il s’est conclu par l’adoption de 170 engagements pour un futur idéal.

Le programme socialiste pour les élections du 26 mai 2019 s’inscrit dans la ligne du Chantier des idées. Il traduit en propositions concrètes, réalistes et ambitieuses, le résultat du travail des militants.

Le PS est un parti de solutions. Il n’hésite pas à prendre ses responsabilités. Il agit. Il améliore quotidiennement la vie des citoyens. Son programme pour les élections du 26 mai est celui d’une gauche authentique, moderne, qui appréhende les enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Ces enjeux sont nombreux : la croissance des inégalités, le défi climatique, la révolution numérique, pour ne citer que trois des principaux, bouleversent notre société. A chacun d’eux le PS apporte dans son programme des réponses efficaces, réfléchies, solidaires.

Priorités sociales et pouvoir d’achat

La pierre angulaire de l’action socialiste est la réduction des inégalités. Les inégalités sont multiples : elles peuvent être liées à la naissance, à des parcours de vie difficiles ou à la santé. Toutes autant qu’elles sont, elles demandent qu’on s’y attaque. C’est la raison d’être des socialistes.

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, les socialistes ont créé un fabuleux outil de réduction des inégalités : la Sécurité sociale. Elle permet à tout individu, quelle que soit son origine, quelle que soit sa fortune, de faire face aux aléas de l’existence. C’est elle qui rembourse les consultations médicales, les hospitalisations et les médicaments lorsqu’on est malade. C’est elle qui assure le paiement de la pension à l’issue de la carrière professionnelle. C’est elle qui intervient en cas de coup dur lorsqu’une travailleuse ou un travailleur perd son emploi, en lui fournissant une allocation de chômage. C’est elle, encore, qui octroie une indemnité en cas de maladie.

La droite exècre cette magnifique machine à réduire les inégalités. Pour preuve, le gouvernement MR N-VA a pilonné la Sécurité sociale. Par idéologie néolibérale autant que pour la symbolique socialiste qu’elle représente, les ministres et parlementaires de la majorité de droite se sont relayés pour détruire les droits sociaux conquis.

Notre système de soins de santé a longtemps été considéré comme l’un des meilleurs au monde. Le gouvernement MR N-VA s’y est attaqué à l’artillerie lourde. Son budget annuel a été amputé de près de deux milliards d’euros. Les malades en sont les premières victimes. Le prix de très nombreux médicaments pourtant indispensables a augmenté. Les consultations chez le médecin spécialiste coûtent plus cher. Le service rendu aux patients s’est réduit. Le gouvernement MR N-VA a gravement nui à la santé des citoyens.

Le gouvernement MR N-VA s’en est également pris au régime des pensions de retraite. Donc aux pensionnés et aux futurs pensionnés. Il a porté l’âge légal de la pension de 65 à 67 ans. Il a durci les conditions permettant de prendre anticipativement sa pension. Il n’a heureusement pas pu terminer son œuvre. La chute du gouvernement a stoppé net les projets libéraux de « pensions à points ».

Le projet du PS est aux antipodes de ces destructions. D’abord, en termes de méthode. Le PS veut réactiver la concertation entre partenaires sociaux. Elle est un modèle d’efficacité lorsqu’on lui donne les moyens de fonctionner. Au mépris affiché par le gouvernement MR N-VA pour les syndicats et les mutuelles, le PS préfère le respect et le soutien.

Le projet socialiste entend donc reconstruire ce qui a été détruit. Mieux, il entend aller plus loin, accorder de nouveaux droits sociaux, en phase avec l’évolution de la société. Ainsi, par exemple, l’une des priorités socialistes sera d’assurer la gratuité des soins de santé chez le médecin généraliste et chez le dentiste : pour garantir un accès universel à la santé, le patient doit être remboursé intégralement.

La croissance des inégalités se marque également dans le pouvoir d’achat. Dans ce domaine aussi, la force du PS devra s’imposer, tant pour augmenter les revenus que pour diminuer les taxes pesant de façon injuste sur les revenus faibles et moyens. Le PS entend porter le salaire horaire minimum à 14 euros. Pour nous, toute pension au terme d’une carrière complète doit atteindre au minimum 1.500 euros net. Nous voulons par ailleurs réduire la TVA sur l’électricité de 21% à 6%.

L’écosocialisme, une réponse juste au défi climatique et environnemental

Les inégalités sont aussi climatiques et environnementales. Les premières victimes des dérèglements climatiques à travers le monde sont les plus faibles. Chez nous aussi, les plus fragiles ne peuvent pas isoler efficacement leur logement ni acquérir un véhicule à la pointe en ce qui concerne la réduction des polluants.

Le combat pour le climat est donc aussi un combat social. Le PS apporte des solutions au défi climatique et environnemental. C’est l’écosocialisme. Il se distingue d’autres courants de pensée en ce qu’il allie étroitement les préoccupations climatiques, environnementales et sociales. Pour les socialistes, les unes ne peuvent être abordées sans les autres.

Au cœur de ce combat écosocial, le climat constitue un enjeu majeur pour le PS, qui défend des objectifs ambitieux en la matière. La protection du climat est par nature transversale. Chaque politique doit intégrer cet enjeu, qu’il s’agisse d’économie, d’énergie, de logement, de mobilité, d’aménagement du territoire, d’agriculture, d’alimentation, de déchets, etc. Chaque gouvernement doit s’y investir pleinement et collaborer avec les autres. Les mesures concrètes permettant de rencontrer nos ambitions climatiques sont détaillées à travers tout le programme.

L’écosocialisme, c’est la garantie d’un logement confortable, d’une énergie propre, d’une alimentation saine, d’une mobilité efficace. L’écosocialisme, c’est un cadre de vie agréable pour tous, respectant la planète et propice à l’émancipation des individus.

Notre écosocialisme se veut concret. Il offre des solutions pour permettre l’isolation des logements, pour réduire la consommation d’énergie des ménages et des entreprises, pour inciter à recourir aux modes de déplacement les plus propres, pour favoriser les circuits alimentaires courts ou encore pour soutenir l’économie circulaire.

Des services publics respectés

Les années MR N-VA n’ont pas épargné les services publics. Eux aussi ont été mis à mal. Les coupes budgétaires, comme le dédain exprimé par la droite à leur encontre, leur ont fait beaucoup de tort. Conséquence de ces restrictions, ce sont les services offerts à la collectivité, et donc les citoyens, qui ont souffert.

De l’aveu même du gouvernement, il manque aujourd’hui dans notre pays plus de 3.000 policiers. La justice est sous-financée. Elle ne dispose plus des moyens nécessaires pour remplir ses missions. Les palais de justice eux-mêmes tombent en décrépitude. S’y ajoutent des mesures qui entravent encore davantage la possibilité que justice soit rendue. Ainsi, l’augmentation substantielle des droits de greffe freine-t-elle nombre de justiciables qui auraient besoin de faire appel à un juge.

Le PS adoptera les mesures qui s’imposent pour garantir la bonne exécution des missions régaliennes de l’Etat. Par exemple par une présence policière accrue dans les quartiers. La justice deviendra accessible à tous grâce à une couverture juridique comparable à la Sécurité sociale. Les droits de greffe seront rendus proportionnels aux revenus.

Le PS fera par ailleurs des transports en commun une priorité. Il est primordial de refinancer la SNCB et Infrabel, à concurrence d’au moins trois milliards d’euros sur la durée de la prochaine législature.

Rendre à la Belgique son statut de pionnière des libertés

Au gré des avancées éthiques, souvent obtenues par les socialistes, notre pays avait acquis, à travers le monde, la réputation d’une nation pionnière dans les libertés et droits accordés aux individus. Ce statut de pionnière, la Belgique l’a perdu à cause de la politique droitière du gouvernement MR N-VA. Le maintien de la pénalisation de l’interruption volontaire de grossesse est l’un des symboles de cette hostilité au progrès.

Cette même vision restrictive des droits et libertés s’est également observée dans la politique migratoire du gouvernement, notamment dans la collaboration qu’il a nouée avec le régime dictatorial soudanais. Citons également le projet de visites domiciliaires, finalement abandonné tant son caractère anticonstitutionnel sautait aux yeux. Pendant près de cinq ans, les citoyens ont eu à subir, jusqu’à l’écœurement, les expressions xénophobes de certains membres du gouvernement.

Le gouvernement MR N-VA a en outre menacé les professeurs d’université, les associations ou encore les journalistes qui osaient critiquer ses projets.

Il nous faut retrouver la voie de la liberté ! Dans son programme, le PS formule des engagements clairs. Il revendique une dépénalisation réelle de l’interruption volontaire de grossesse. Il préconise la reconnaissance de la filiation au coparent dans les couples homosexuels. Il entend sortir de l’hypocrisie qui prévaut actuellement en matière de cannabis : nous proposons l’autorisation et la réglementation de la production et de la consommation personnelle de cannabis.

Rendre à la Belgique son statut de pionnière des libertés, c’est aussi moderniser notre démocratie et la faire entrer dans le monde du 21e siècle. Nous plaidons pour l’instauration du référendum d’initiative citoyenne, pour la mise en place d’une Constituante populaire composée de citoyens tirés au sort chargée de réfléchir aux dispositions à inscrire dans un préambule de la Constitution ou encore pour un service citoyen volontaire à l’attention des jeunes qui le souhaitent.

Réformer la fiscalité pour la rendre plus juste

Le PS est un parti de solutions. Le PS est un parti sérieux. La profonde réforme du système fiscal belge qu’il ambitionne le démontre à souhait. Aujourd’hui, les revenus du travail sont davantage taxés que ceux du capital. Cette situation est injuste. Nous entendons y remédier. La proposition socialiste de globalisation des revenus est un puissant facteur d’équité fiscale. De même, la taxe sur les grands patrimoines permet davantage de justice fiscale.

Considérée d’une manière panoramique, toute la politique de droite du gouvernement fédéral MR N-VA apparaît comme une véritable machine à faire régresser notre pays, aucun domaine n’étant épargné. Il est temps, grand temps, de rendre notre atmosphère plus respirable : sur le plan des libertés, sur le plan social, sur le plan environnemental et sur le plan fiscal.

L’alternative socialiste est prête. Ses propositions sont fortes, crédibles, solidaires et justes. Le choix, désormais, appartient à chaque citoyenne et à chaque citoyen. Ce choix, le 26 mai, sera décisif.

CHAPITRE 1 – PROTECTION SOCIALE

Cinq Propositions phares

· Augmenter toutes les allocations sociales pour permettre à chacun de vivre dignement

· Garantir l’équilibre financier de la sécurité sociale

· Améliorer la sécurité sociale pour les indépendants

· Individualiser progressivement les droits sociaux 

· Garantir la gestion paritaire de la sécurité sociale

Introduction

L’évolution récente, en Europe et en Belgique, montre une augmentation du taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. En Belgique, 20,3% des personnes courent un risque de pauvreté. Parmi celles-ci, 15,9% vivent sous le seuil de pauvreté.

Ces chiffres préoccupants seraient encore plus alarmants sans le système de protection sociale. Selon une étude européenne sur les revenus et les conditions de vie (EU – SILC 2017), sans notre système de protection sociale, la pauvreté toucherait 44,2% de l’ensemble de la population.

Aujourd’hui, certains cherchent à affaiblir notre protection sociale et même vont jusqu’à souhaiter son démantèlement. Les attaques ne visent pas uniquement la diminution des droits des assurés sociaux (régime chômage, pension, etc.). Elles concernent plus fondamentalement la base du financement du système, en diminuant les sources directes de revenus de la sécurité sociale, et donc la remise en cause de la gestion paritaire. Une sécurité sociale dont l’équilibre financier dépend de plus en plus de « financements alternatifs » (c’est-à-dire des financements autres que les cotisations des travailleurs et des employeurs) ou d’intervention directe du budget de l’Etat ne peut que se retrouver affaiblie dans les prestations qu’elles assurent au bénéfice de la population et en particulier la plus précarisée.

Cette tendance à la fragilisation du financement de la sécurité sociale s’est accompagné d’une volonté du gouvernement fédéral d’uniformiser les statuts, en particulier en matière de calcul de la pension. Ainsi, par exemple, il a exprimé la volonté d’aboutir, à terme, à un mode unique de calcul de la pension basé sur celui des travailleurs salariés, de renvoyer vers l’Inami les pensions pour inaptitude physique des fonctionnaires ou encore de supprimer l’effet rétroactif des nominations dans la fonction publique pour le calcul de la pension.

Les premières attaques du gouvernement fédéral MR N-VA ont ciblé les demandeurs d’emploi âgés. Ceux-ci n’ont désormais plus droit à des compléments d’ancienneté. Ensuite, ce sont les périodes assimilées pour le calcul de la pension qui commencent à être démantelées (crédits-temps, période de chômage). Une autre menace concerne l’incapacité de travail via des sanctions contre le travailleur en cas de « non-retour à l’emploi », cette vision libérale ouvrant la porte à une limitation de l’assimilation de ces périodes en matière de pensions.

A l’inverse de la politique menée par le gouvernement MR N-VA, le PS entend renforcer les protections sociales, qu’il s’agisse de la sécurité sociale ou du régime d’assistance. Il importe notamment de rappeler les trois principes fondamentaux du système belge de sécurité sociale : la solidarité, l’assurance obligatoire pour tous les travailleurs et le principe de gestion paritaire.

Pour le PS, une protection sociale renforcée est indispensable pour répondre aux défis à venir que sont la croissance démographique, le coût du vieillissement, les modifications du modèle familial et les modifications profondes du monde du travail.

1. Une allocation et un revenu permettant de vivre dignement

Le montant actuel de la plupart des allocations sociales est trop souvent inférieur au montant du seuil de pauvreté. Ce seuil minimum, fixé à 13.670 euros net par an pour une personne vivant seule et à 28.708 euros net par an pour un ménage de deux adultes et deux enfants selon l’enquête EU SILC 2017, n’est pas atteint par la plupart des allocations sociales en Belgique.

C’est le cas par exemple de la pension minimum au taux ménage pour les salariés et les indépendants. C’est aussi le cas pour les allocations minimum de chômage pour une personne seule au chômage depuis un an.

En matière de maladie, l’indemnité, calculée en fonction du dernier salaire perçu, sans aucun minimum, peut souvent être inférieure à ce seuil de pauvreté.

On peut également épingler le revenu d’intégration social (RIS), les allocations de remplacement de revenus (ARR) et la garantie de revenus aux personnes âgées (Grapa), qui sont toutes en deçà de ce seuil.

Pour le PS, il est inacceptable que la protection sociale octroie des montants inférieurs au seuil de pauvreté. Les allocations doivent donc être augmentées afin de dépasser ce seuil. Par ailleurs, les allocations d’insertion doivent être rétablies et leur modalités d’octroi optimisées.

En outre, toutes les allocations doivent continuer à être liées à l’augmentation des coûts de la vie, via l’indexation automatique. Celle-ci doit être garantie.

De trop nombreux travailleurs sont également confrontés à des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. C’est particulièrement le cas pour les travailleurs peu qualifiés et/ou à temps partiel. Selon le baromètre de Solidaris, 40% des ménages de travailleurs ne parviennent pas à économiser chaque mois. Parmi ceux-ci, 29% présentent un risque de basculer dans la pauvreté. Selon l’enquête du Syndicat neutre des indépendants, basée sur les statistiques de l’Inasti, un indépendant sur six a gagné moins de 12.500 euros en 2015.

Pour lutter contre ce phénomène des travailleurs pauvres, le PS propose la mise en place d’un bonus social généralisé (BSG). Ce bonus sera octroyé sur base d’une enquête sur les revenus et consistera en un bonus qui viendra compléter ses revenus pour permettre d’atteindre 110% du montant du seuil de pauvreté.

Les chapitres relatifs à la lutte contre la pauvreté et la cohésion sociale, aux personnes en situation de handicap, aux aînés et à l’emploi détaillent précisément les propositions avancées par le PS.

2. Le plein emploi

Le plein emploi a pour avantage de permettre au plus grand nombre de cotiser pour ouvrir des droits en matière de sécurité sociale. Il est également positif pour le financement de la sécurité sociale, basé en grande partie sur les cotisations des travailleurs.

L’emploi pour tous nécessite pour le PS de travailler à une meilleure répartition du temps de travail et donc une réduction collective et concertée du temps de travail.

Le chapitre relatif à l’emploi précise les propositions du PS en la matière.

3. L’accès aux droits sociaux

Parallèlement à la revalorisation des allocations sociales, la facilité d’accès aux droits sociaux est également une priorité pour le PS.

Le PS propose donc de :

· Actualiser et compléter la charte de l’assuré social en vigueur depuis 1997. Cette charte doit prévoir des sanctions en cas de non-respect de l’obligation d’information et de conseil aux assurés sociaux. Elle doit être complétée concernant les indus qui résultent d’une erreur de l’institution pour viser aussi les erreurs en matière de chômage ;

· Maintenir des points de contact physiques ou téléphoniques pour les assurés sociaux qui ont un accès difficile à internet ;

· Créer un service de médiation dans tous les domaines de la sécurité sociale à l’exemple de ce qui existe déjà en matière de pension.

4. Une réforme du financement de la sécurité sociale

La solidarité organisée en Belgique est concrétisée par l’existence d’une sécurité sociale développée. Ses différentes branches agissent pour soutenir les citoyens tout au long de leur vie : pensionnés, malades, invalides, demandeurs d’emploi, etc.

Parce qu’il est nécessaire d’assurer que tous les besoins des citoyens soient couverts et que tous les risques auxquels ils sont confrontés soient pris en charge, le financement de la sécurité sociale est un sujet capital. Les sources de ce financement doivent être pérennes, et s’adapter à l’augmentation des besoins.

Initialement basé exclusivement sur les cotisations sociales des travailleurs et des employeurs, le financement est désormais assuré à plus de 30% par des interventions du budget de l’Etat, via diverses subventions et des financements alternatifs.

Deux évolutions récentes ont bouleversé le fonctionnement et la structure de notre sécurité sociale au cours la législature 2014-2019. Ces évolutions imposent une refonte du financement de la sécurité sociale :

· la sixième réforme de l’Etat a transféré une partie des dépenses aux entités fédérées à partir de 2014, à l’initiative des partis néerlandophones ;

· la mise en œuvre du « Tax shift » du gouvernement fédéral, qui a réduit massivement le financement par les cotisations, a nécessité une intervention complémentaire pour compenser la perte de recettes pour la sécurité sociale.

La réforme du financement qui a résulté de la prise en compte de ce dernier élément est tout-à-fait insuffisante, inadaptée, et met en péril l’équilibre des comptes de la sécurité sociale. En particulier, elle ne garantit pas un financement adéquat à long terme. Elle change en effet le paradigme de base du financement, passant d’un financement en fonction des besoins à couvrir à un système où les besoins ne sont couverts que s’il y a suffisamment d’argent dans les caisses. Cette loi doit être revue en profondeur, afin de prendre en compte les besoins additionnels ainsi que les réformes proposées et de garantir l’équilibre à moyen et long terme du budget de la sécurité sociale.

Si les finances publiques sont, de manière globale, confrontées à de nombreux défis, pour la sécurité sociale, le défi est immense. Il s’agit particulièrement de l’évolution prévue des dépenses de sécurité sociale liées au vieillissement de la population et de l’accroissement des inégalités qui frappe durement les bénéficiaires de revenus de remplacement.

Selon le Comité d’étude sur le vieillissement, un pic de dépenses sera atteint en 2040, avant de décroître progressivement. L’augmentation des dépenses sociales totales atteindrait jusqu’à 3,5 points de pourcentage du PIB, à politique inchangée : d’un total actuel de 25,1%, elles passeraient à 28,7% du PIB en 2040.

Pour la sécurité sociale, une telle augmentation en une vingtaine d’années représente des montants tout-à-fait considérables. Conséquence logique du vieillissement, les soins de santé et les pensions sont les postes qui prendront de l’ampleur à l’avenir. Toutefois cette augmentation de la part relative des dépenses sociales n’empêchera pas une hausse simultanée du montant absolu disponible pour les autres dépenses (publiques et privées) puisque sur la même période la croissance économique augmentera considérablement la taille du PIB.

Il faut, dès à présent, et pour les années à venir, trouver les moyens d’assurer le financement de la sécurité sociale pour couvrir l’augmentation des besoins et certainement faire participer davantage ceux qui le peuvent.

Les prestations de la sécurité sociale ne doivent évidemment pas s’adapter au budget disponible. Ce sont les recettes qui doivent être ajustées pour assurer la couverture des besoins. C’est le sens des propositions formulées par le PS.

Par ailleurs, le programme du PS en matière de sécurité sociale ne se limite pas à prévoir, progressivement, les moyens de faire face au vieillissement de la population. Il s’agit également de revenir sur la politique du gouvernement fédéral MR N-VA, sur les économies et réformes réalisées au détriment de toutes les branches et secteurs de la protection sociale.

Enfin, de nouvelles mesures, de nouvelles avancées sociales, détaillées dans le programme, doivent également pouvoir être financées : la réévaluation des pensions et plus largement de toutes les allocations sociales, une meilleure couverture des soins de santé, etc.

Ces mesures nécessitent des moyens complémentaires, afin de ne pas phagocyter le financement des autres actions de la sécurité sociale.

C’est donc tout cela qu’une nouvelle réforme du financement de la sécurité sociale doit prendre en considération. Incontestablement, le projet de société que le PS défend doit se retrouver à travers un financement juste et équilibré de la sécurité sociale.

Ce projet de société nécessite un investissement significatif. C’est un choix politique fort que se donner les moyens d’y parvenir.

4.1. Garantir l’équilibre financier de la sécurité sociale

Le gouvernement fédéral MR N-VA a mis en œuvre une réforme du financement de la sécurité sociale qui ne visait pas à accroître les moyens ni à assurer la couverture des besoins, mais au contraire de justifier une réduction des droits des bénéficiaires pour des questions budgétaires.

Le gouvernement a concrétisé sa vision dans la loi du 18 avril 2017 portant réforme du financement de la sécurité sociale. D’une part, cette réforme ne prévoit des compensations financières que pour une partie des pertes subies par la mise en œuvre des réductions de cotisations liées au Tax shift. D’autre part, cette loi portant réforme du financement de la sécurité sociale organise également le corsetage de la dotation d’équilibre alors qu’elle est aujourd’hui indispensable pour équilibrer les comptes. Ainsi, à partir de 2020, une série de facteurs vont conduire à un gel de son montant. Le budget de la sécurité sociale doit être établi avec sérieux, il doit être étroitement suivi et contrôlé, mais ce nouveau mécanisme constitue en réalité une remise en cause inacceptable de la capacité d’intervention de la sécurité sociale.

La loi doit être revue en profondeur. Le PS propose de :

· Actualiser annuellement tous les montants affectés au financement du Tax shift, et plus généralement à la compensation de toutes les réductions ou exonérations de cotisations. Cette actualisation doit avoir lieu en concertation avec les partenaires sociaux sur base d’un suivi du Bureau fédéral du Plan et doit viser à rendre intégralement à la sécurité sociale les moyens qui lui ont été ôtés par le Tax shift ;

· Prévoir une dotation d’équilibre sans condition au-delà de 2019, afin de ne pas mettre en péril les comptes de la sécurité de sociale et de la sorte assurer toujours et en toutes circonstances les moyens nécessaires pour financer les droits des assurés sociaux. La dotation d’équilibre doit être structurelle, et ne peut être remise en cause par une évaluation arbitraire de facteurs de « responsabilisation ».

Enfin, une nouvelle réforme du financement doit veiller à ne prendre en compte que les besoins strictement liés aux dépenses de protection sociale entrant dans le champ d’action de la sécurité sociale. Il faut éviter de faire financer d’autres types de dépenses par le budget de la sécurité sociale, ce que l’on a appelé les « œufs de coucou ».

4.2. Pérenniser le financement par les cotisations

Préserver un financement de la sécurité sociale fondé majoritairement sur les cotisations est essentiel afin d’éviter de perdre le lien avec le travail. Le taux de financement actuel par les cotisations, aux environs de 60%, ne peut baisser davantage. Il est important pour le PS que les sources de financement assurées par les cotisations prélevées continuent à représenter la majorité du financement. En cas de déséquilibre, c’est le principe de la gestion paritaire qui pourrait être posée par certains.

Certaines réductions et exonérations de cotisations devront être revues ou soumises à des conditions portant sur la qualité de l’emploi ou de la création d’emplois. Enfin, une progression plus régulière des rémunérations, et notamment du salaire minimum, contribuera à augmenter les recettes de cotisations.

Le PS propose donc de :

· Etudier systématiquement l’impact concret des réductions et exonérations de cotisations sociales. Les réductions et exonérations, destinées à stimuler la création d’emploi doivent être évaluées sur base de leur efficacité réelle ;

· Revoir ou supprimer, en fonction de leur efficacité sociale, certaines réductions de taux, réductions et exonérations de cotisations octroyées par le gouvernement fédéral MR N-VA. Revenir sur certaines dispositions particulières du gouvernement Michel augmentera les recettes de la sécurité sociale. On songe, par exemple, aux réductions de taux liées au Tax shift, aux exemptions à durée indéterminée de cotisations pour le premier emploi ou encore à l’avantage des 6.000 euros défiscalisés ;

· Conditionner l’octroi de certaines réductions à des critères de création ou de qualité d’emplois. Les réductions de cotisations sociales doivent être réservées à des aides socialement utiles, comme la création d’emploi de qualité ou la réduction du temps de travail ;

· Réduire la part du salaire non cotisée. Cette part liée à l’attribution d’avantages salariaux (éco-chèques, bonus salariaux, voitures de société, etc.) et aux « plans cafeteria » doit diminuer tout en assurant le même revenu net au travailleur. La mise en place d’un plafond pour le régime des avantages de toute nature doit y contribuer ;

· Stimuler la croissance des recettes de cotisation grâce à l’augmentation des salaires, en relevant le salaire minimum d’une part et en révisant le cadre légal de fixation des salaires pour permettre aux travailleurs de bénéficier des fruits de leur labeur, notamment via la suppression du prétendu « handicap historique » et de la marge de sécurité d’autre part ;

· Etudier systématiquement le poids des droits dérivés.

4.3. Assurer un financement alternatif plus juste

Refonder le financement de la sécurité sociale en recourant pour une plus large partie aux cotisations ne suffira pas. Il faut également trouver d’autres sources de financement alternatives, progressives et justes.

Dès lors, les revenus du capital, en particulier, doivent impérativement participer davantage au financement de la sécurité sociale.

Si les idées d’une cotisation sociale généralisée et d’une cotisation sociale sur la technologie (cotisation « robots ») méritent l’attention mais doivent encore être approfondies et étudiées, il convient dans un premier temps d’attribuer au financement de la sécurité sociale une partie des ressources additionnelles recueilles grâce à la réforme fiscale soutenue par le PS.

Le PS propose de consacrer au financement de la sécurité sociale une partie des recettes issues des mesures fiscales et notamment de :

· Globaliser progressivement les revenus du capital avec les autres revenus ;

· Introduire impôt sur les plus grands patrimoines avec un barème progressif par tranches.

Ces propositions sont développées dans le chapitre consacré à la fiscalité.

4.4. Améliorer la sécurité sociale pour les travailleurs indépendants

En ce qui concerne le financement de la sécurité sociale des travailleurs indépendants, plus de justice s’impose également. Le plafonnement des cotisations sociales limite le montant des cotisations à un certain seuil, réduisant ainsi indument la contribution des plus hauts revenus.

En 2018, le travailleur indépendant voyait ses cotisations augmenter jusqu’à un revenu de 86.230 euros. Lorsque le revenu net annuel dépasse ce montant de 86.230 euros, la cotisation n’augmente plus, quel que soit le revenu total.

En d’autres termes, la cotisation trimestrielle maximale pour un indépendant s’élève à près de 4.000 euros, que celui-ci gagne 86.000 euros ou le triple de cette somme.

Cette situation est injuste, contraire au principe de solidarité, et limite le financement de la sécurité sociale des indépendants.

C’est pourquoi le PS propose de :

· Supprimer le plafonnement des cotisations sociales des travailleurs indépendants. Il faut corriger le système de perception des cotisations sociales des indépendants qui avantage les plus hauts revenus ;

· Appliquer un taux unique moindre que le taux de base actuel. La suppression du plafonnement permettra à financement constant, le taux de base actuel ;

· Poursuivre l’étude de l’introduction d’une CSG et d’une cotisation sur la technologie.

4.5. Investir dans la prévention

La relance socio-économique que le PS défend amènera une diminution relative des dépenses sociales. De même, d’importantes dépenses à charge de la sécurité sociale seront évitées par une prévention plus soutenue, par exemple en s’attaquant réellement à prévenir l’augmentation des burn-out ou des maladies professionnelles.

En conséquence, pour le PS, il faut investir réellement dans la prévention, pour endiguer l’augmentation du nombre de malades, notamment ceux de longue durée.

Le PS veut une politique à long terme, une nouvelle approche. Par exemple, l’accès gratuit aux soins de santé de première ligne, outre l’avantage immédiat pour le portefeuille des citoyens, permettra de réduire le coût humain et financier d’interventions plus lourdes. Ce lien entre prévention et soins sera examiné en collaboration avec les entités fédérées avec pour seul guide l’intérêt des citoyens.

Les propositions relatives à la gratuité des soins de santé de première ligne sont abordées dans le chapitre consacré à la santé.

5. La gestion paritaire

Dans la sécurité sociale, la gestion paritaire par les partenaires sociaux doit rester la norme. Or, actuellement, le rôle du gouvernement a tendance à s’accroître notamment via le droit de véto dont il dispose.

Les partenaires sociaux doivent retrouver la place qu’ils méritent dans notre système de protection sociale. La gestion paritaire doit être garantie.

C’est à travers ce système, intégrant la réalité des divergences d’intérêts, que s’est développé un mode de gestion des rapports de production et de répartition équitable des fruits de la croissance. Ce système a également suscité une logique d’action de l’État respectueuse des accords conclus entre les forces vives et de la capacité des corps intermédiaires à forger un consensus social efficace. Générateur de rapports de production équitables, ce modèle a permis le développement d’un système de protection sociale complet, efficace et efficient. Ce modèle se base sur la gestion paritaire des différentes branches de la sécurité sociale, alliant assurance obligatoire, proportionnalité des cotisations par rapport aux salaires et gestion tripartite (État, employeurs, travailleurs) des prestations.

6. L’individualisation des droits sociaux

Notre régime de sécurité sociale prévoit des allocations différentes en fonction de la situation familiale des bénéficiaires. En matière de pensions, d’allocations de chômage ou d’indemnités d’invalidité, les montants accordés seront différents si le bénéficiaire vit seul, est marié avec une personne ayant des revenus ou encore est marié avec une personne ne disposant pas de revenus.

En matière de droits sociaux, on peut distinguer deux types de droits :

· Les droits propres, ou droits directs, accordés à une personne par le biais de son travail salarié. Il s’agit par exemple les droits à l’allocation chômage ou la pension de retraite ;

· Les droits dérivés, ou droits indirects, ne se fondant pas sur le travail, mais sur une relation de parenté ou d’alliance (mariage). C’est par exemple le cas de la pension de survie. Les droits dérivés ont été conçus, à l’époque de la création de notre sécurité sociale, pour protéger l’épouse et les enfants du mari travailleur, afin qu’ils bénéficient aussi d’une protection sociale.

Il s’agit d’une vision traditionnelle de la famille qui n’est plus en phase avec l’évolution de notre société. Les mutations de notre modèle familiale (disparition de modèle de ménage à un seul revenu, familles recomposées, colocation, habitat intergénérationnel, etc.) doivent nous amener à entamer une réflexion que l’on peut résumer par une formule : « à cotisation égale, allocation égale ».

Le système actuel est générateur d’injustices et de discriminations car deux personnes qui travaillent le même nombre d’années, qui cotisent de la même façon, ne seront pas traitées de la même manière en fonction de leur situation familiale. Par exemple en matière de chômage, une distinction interviendra entre un « isolé » et un « cohabitant ».

Le PS prône donc une individualisation des droits.

Cette individualisation des droits rencontre quatre préoccupations sociétales :

· La neutralité de la sécurité sociale devant les choix individuels de vie ;

· L’autonomie des femmes en évitant des pièges à l’emploi ;

· L’équité, entre les couples mariés et les couples non mariés ainsi que les familles monoparentales par exemple ;

· La lutte contre la précarité via le relèvement progressif des allocations sociales pour cohabitant dont le faible montant est un facteur de pauvreté, au niveau de celle des isolés.

Ce nouveau modèle de calcul des allocations sociales doit s’envisager de façon progressive. Le PS veut supprimer le statut de cohabitant. Dans un premier temps un phasage progressif sera réalisé dans les différentes branches de la protection sociale.

Enfin, le PS attire l’attention sur la situation spécifique des familles monoparentales et la nécessité d’adopter des règles spécifiques les concernant pour éviter tout risque de pauvreté accru.

7. De nouveaux droits pour les indépendants et les travailleurs atypiques

La couverture actuelle des indépendants en matière d’indemnité d’incapacité de travail ou de couverture en matière de maladie professionnelle doit être améliorée.

Le PS propose de :

· Supprimer le délai de carence de 14 jours pour les indemnités d’incapacité de travail ;

· Etendre progressivement le champ d’application des maladies professionnelles aux travailleurs indépendants.

Les propositions relatives aux nouveaux droits sociaux pour les indépendants sont développées dans les chapitres traitant de la santé, de l’emploi et de l’économie.

Le monde du travail connait en outre de profondes modifications liées à la révolution numérique. En particulier, l’économie de plateforme fragilise les protections des travailleurs. Des réflexions doivent être menées pour que la sécurité sociale protège ces travailleurs.

Le PS propose notamment de :

· Réformer le droit au chômage pour mieux indemniser les travailleurs à temps partiel et ceux qui multiplient les contrats de courte durée ;

· Maintenir les périodes sans emploi dans le calcul des pensions, sur base du dernier salaire perçu.

Les propositions spécifiques pour les travailleurs concernés par l’économie de plateforme sont détaillées dans les chapitres abordant l’économie et l’emploi.

8. Les allocations d’assistance

La Belgique s’est également dotée d’un filet de sécurité pour les personnes qui n’ont pas droit aux allocations de la sécurité sociale.

Ces allocations sont les suivantes :

· Le revenu d’intégration social (RIS) ;

· Les allocations pour personnes handicapées, qu’il s’agisse des allocations de remplacement (AR), des allocations d’intégration (AI) ou des allocations pour l’aide aux personnes âgées (APA) ;

· La garantie de revenus aux personnes âgée (Grapa) ;

· Les prestations familiales garanties.

Le gouvernement fédéral MA N-VA a introduit un projet individualisé d’intégration sociale (PIIS) comme condition de l’intervention dans le versement du revenu d’intégration sociale.

Même si les bénéficiaires des allocations d’assistance ont bien entendu des devoirs, il n’est pas concevable que le non-respect des obligations de plus en plus nombreuses qui leur sont imposées puisse conduire à la suppression de leurs allocations, précipitant ainsi les bénéficiaires et leur famille dans la pauvreté.

Le PS propose de :

· Augmenter le montant des allocations au-dessus du seuil de pauvreté ;

· Garantir l’automaticité des droits pour les bénéficiaires. On estime que le taux de non-recours au RIS (c’est-à-dire les personnes qui ont droit à une allocation mais qui ne la demandent pas) atteint 62% dans notre pays. Les droits sociaux doivent être accordés de manière automatique dans la majorité des cas ;

· Vérifier que les conditions d’attribution des allocations d’assistance prévoient des formules de mise à l’emploi qui respectent les conditions générales d’emploi convenable et qui permettent la constitution de droits à la sécurité sociale.

CHAPITRE 2 – COHESION SOCIALE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

Cinq propositions phares

· Augmenter les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté

· Supprimer le statut de cohabitant et tendre vers l’individualisation des droits

· Rendre l’école réellement gratuite

· Assurer la gratuité des soins de santé de première ligne

Introduction

Le PS fait de la lutte contre les inégalités sociales sa plus grande priorité. La pauvreté, qui nait de ces inégalités, ne cesse d’augmenter, les inégalités entre riches et pauvres se creusent, la classe moyenne souffre comme jamais, les citoyens ont de plus en plus de mal à se loger, à se chauffer, à s’alimenter, à s’émanciper. En 2017, 15,9 % de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire[footnoteRef:1]. Ce taux n’a jamais été aussi élevé tandis que 5,1% des Belges souffraient de privation matérielle grave. Une personne sur 20 vit donc une situation d’extrême pauvreté en Belgique. Pour le PS, c’est inacceptable.  [1: Il s’agit des personnes vivant dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur à 1.139 euros par mois pour une personne isolée. Par ailleurs, non seulement les chiffres de la pauvreté sont impressionnants, mais plus encore ils ne démontrent pas l’entièreté du phénomène qu’est la pauvreté. Ainsi, de nombreux observateurs dénoncent le seuil de pauvreté comme n’étant représentatif de la réalité et sous-évaluant ce faisant la réalité de la pauvreté en Europe et en Belgique en particulier. Néanmoins, il s’agit d’un outil standardisé qui donne une première bonne indication.]

Dans le but de réduire les inégalités sociales et d’éradiquer la pauvreté, il faut un changement. Une nécessaire inflexion qui doit transparaître à travers chacune des politiques publiques, tous secteurs confondus. Le PS entend s’assurer que personne ne sera laissé de côté, que chacun disposera des moyens de vivre dignement et que notre système de sécurité sociale sera soutenu, maintenu et renforcé. Une sécurité sociale sans laquelle près de 45% de la population serait en situation de pauvreté[footnoteRef:2] (contre 15,9% actuellement). La droite, dans le gouvernement MR N-VA, a durement attaqué les protections sociales. Il est urgent de répondre à la détresse humaine, avec une vraie vision de gauche. C’est l’objectif du PS. [2: Statbel.fgov.be, in Le Vif, carte blanche de R. CHERENTI, B. ANTOINE, L'ONEM respire ... et les CPAS s'essoufflent!, 3 décembre 2018. ]

Si la pauvreté est le défi de notre société, les dérèglements environnementaux et climatiques sont le défi de l’humanité tout entière. Le PS refuse de considérer que les réponses à ces enjeux environnementaux contribuent à délaisser les plus fragiles. La révolution écologique doit absolument prendre en compte les inégalités sociales. C’est là tout le sens du concept d’écosocialisme : allier protection sociale et protection environnementale.

Le PS a un programme ambitieux, écosocial, visant à lutter contre les inégalités sociales et à assurer à chacune et chacun les moyens de vivre dignement et de participer à la construction d’un monde meilleur.

1. Mesures transversales

Les politiques contractualisant les aides aux personnes vivant une situation de précarité ont échoué. Le PS plaide un changement de paradigme. Il plaide pour la « décontractualisation » des aides sociales et pour en revenir à l’humain. L’aide sociale est due par la collectivité aux personnes qui en ont besoin. C’est la société qui se doit d’aider les plus fragiles, et non les plus faibles de mériter cette aide. Quelle que soit son origine sociale, économique ou culturelle, tout le monde doit pouvoir se sentir légitime à participer à la construction de notre avenir et de notre démocratie.

De manière transversale, afin de réduire les inégalités sociales, le PS s’engage fermement et prioritairement à :

· Faire de la Belgique un territoire « zéro pauvreté ». Le projet politique du PS vise à lutter contre toutes les formes d’inégalités sociales et, ce faisant, à éradiquer la pauvreté. Ce projet se traduit par un changement profond dans la captation, l’exploitation et la répartition des richesses avec pour objectif de les redistribuer à ceux qui en ont le plus besoin. C’est une question de justice sociale, l’une des valeurs cardinales du PS ;

· Replacer l’humain au centre de l’accompagnement. Chaque politique publique, spécifiquement en intégration sociale, doit être traversée par cet objectif d’en revenir à la confiance, de faire projet avec la personne accompagnée. Cela passera notamment par le retrait, pour chaque projet individualisé d’intégration sociale (PIIS)[footnoteRef:3], de toute référence, directe ou indirecte, à une notion d’obligation ou encore de conditionnalité. Un PIIS, dont la réforme doit être évaluée, peut être encouragé mais signé sur base volontaire et dépourvue de tout risque de sanction en cas de refus. De même qu'en des circonstances précises et dûment justifiées par l'usager, aucune pénalité ne pourra lui être infligée s'il se désengage de son programme d'insertion. Il s’agit également de rendre leurs lettres de noblesse aux métiers du social. Afin de rendre l’accompagnement effectif et de qualité, notamment à la lumière des complexifications successives de la règlementation, il convient d’assurer une formation continuée aux agents des CPAS ; [3: C’est un contrat qui comprend un certain nombre d’engagements ou de devoirs de l’allocataire par rapport à sa situation, ses études, etc. De son côté, le CPAS s’engage à verser le revenu d’intégration sociale (RIS) et à assurer un accompagnement et un soutien. Le PIIS contient des objectifs et des échéances. Il est signé pour une durée précise.]

· Supprimer le statut de cohabitant. Pour toutes les allocations sociales (pension, indemnité-invalidité, revenus d’intégration sociale, chômage, garantie de revenus aux personnes âgées (grapa)), la solidarité ne doit plus être un poids pour les gens qui partagent et contribuent à un même ménage. A cette fin, le statut de cohabitant devra être supprimé dans une voie logique vers plus d’individualisation des droits (lier les droits d’une personne à sa situation propre et non en fonction de certains choix de vie : vivre en ménage, se marier, etc.). L’individualisation est la voie de la solidarité et fait sauter la tentation à l’isolement. Les personnes sans-abri sont particulièrement affectées par ce statut. Dans un premier temps, un phasage progressif sera réalisé dans les différentes branches de la protection sociale ;

· Augmenter les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté. Le seuil européen de pauvreté est actuellement estimé, pour la Belgique, à 1.139 euros par mois pour un isolé. Dans un premier temps un phasage progressif sera établi. L’augmentation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté doit être couplée à un relèvement des bas salaires afin d’éviter les pièges à l’emploi. C’est également un engagement PS (voir à ce titre le point 2 de ce chapitre) ;

· Rendre automatique l’attribution des droits. De trop nombreuses personnes soit ignorent qu’elles ont droit à certaines aides, soit ne les réclament pas. On estime que le taux de non-recours (ne pas solliciter les aides auxquelles on a droit) du revenu d’intégration sociale (RIS) varie de 57% à 73%[footnoteRef:4]. Le PS préconise l’automatisation de l’octroi des droits. Les pouvoirs publics disposent des informations nécessaires concernant la situation de chaque citoyen (composition de ménage, salaire, etc.). Les moyens de ces pouvoirs publics doivent être renforcés en conséquence. Par ailleurs, il est nécessaire que les pouvoirs publics, les CPAS en particulier, disposent d'un modèle d'accueil, de procédures et de méthodes d'enquête sociale uniformisés afin d'améliorer l'égalité dans le traitement des demandes faites par les usagers ; [4: N. BOUCKAERT N., E., SCHOKKAERT E., Première évaluation du non recours au RI, RBSS, 2011, p. 613.]

· Renforcer l’insertion sociale des personnes précarisées. L’insertion sociale fait référence à l’épanouissement, au bien-être, à la participation, à la reconnaissance et à l’autonomie. A travers le travail des associations de terrain, en particulier les services d’insertion sociale (SIS) et l’éducation permanente[footnoteRef:5], les personnes précarisées doivent pouvoir prendre part aux réflexions et à la construction de notre société et y apporter leur expérience de vie et contribution, par exemple en s’investissant dans des projets associatifs. [5: L’éducation permanente vise à donner les outils nécessaires à tous les citoyens pour comprendre, réfléchir et agir face aux enjeux et défis de notre société. Il permet à chacun d’exprimer et développer sa citoyenneté. Un travail de terrain qui vise en quelque sorte à (re)connecter le citoyen au monde en perpétuelle évolution, et à lui permettre d’y participer.]

2. Mesures spécifiques

Si certains subissent des accidents de vie qui les font « tomber » dans la précarité, d’autres y sont confrontés depuis leur enfance. Des facteurs socio-économiques prédéterminent ainsi autant la pauvreté que les aléas de la vie. On appelle ces facteurs les déterminants de la pauvreté. Le PS propose des mesures spécifiques qui conditionnent de manière forte la fin des inégalités sociales et donc l’éradication de la pauvreté.

2.1. Logement

Avoir un logement et se sentir chez soi est absolument essentiel à l’émancipation de chacune et chacun. C’est particulièrement vrai pour les personnes vivant une situation de sans-abrisme. A cet égard, le PS propose de :

· Inciter l’autorité fédérale à interdire les expulsions entre le 1er novembre et le 15 mars (« moratoire hivernal »), en ce compris pour les logements privés.

2.2. Energie

A côté d’actions générales, le PS entend lutter spécifiquement contre la précarité énergétique. Au bout du compte, l’objectif du PS est double : éviter qu’un citoyen ne se retrouve dans une situation de coupure d’électricité ou de chauffage (hors raison de sécurité) et faire en sorte que personne ne consacre plus de 10% de ses revenus à ses besoins énergétiques. Dans cet objectif, le PS entend :

· Assurer un contrôle renforcé des prix du gaz et de l’électricité. La manière dont les prix de l’énergie se forment doit être vérifiée pour garantir leur maitrise et s’assurer que les consommateurs payent un prix juste ;

· Abaisser la TVA sur l’électricité de 21 à 6% ;

· Augmenter les moyens accordés aux CPAS et aux autres acteurs sociaux leur permettant d’accompagner les citoyens vulnérables. Cela concerne tant des mesures préventives (réduire la consommation d’énergie, détecter à l’avance les difficultés vécues, etc.) que curatives (intervenir dans le payement des factures). Le PS vise à la fois des outils fédéraux (renforcer les moyens alloués via le fonds social énergie) et régionaux (élargir les tuteurs énergie à l’ensemble des CPAS, renforcer les plans d’actions préventives en matière d’énergie, améliorer les primes Mébar, etc.) ;

· Améliorer les aides sociales fédérales telles que le tarif social pour le gaz et l’électricité et le fonds mazout. Le PS veut augmenter et harmoniser les aides octroyées, quel que soit le combustible utilisé. Le public visé doit aussi être élargi en tenant compte des revenus des ménages et de leur situation sociale ;

· Améliorer la lisibilité et la transparence des factures. Le format de la facture doit être standardisé entre tous les fournisseurs et proposer des informations facilement compréhensibles. Chaque composante de la facture doit être détaillée. Il est aussi utile que le lien entre les factures d’acompte et la facture annuelle soit bien expliqué. Le client doit pouvoir modifier l’acompte versé de façon raisonnable. Il est enfin important de plafonner les montants qui peuvent être réclamés en cas de défaut de payement du client (frais de rappel, de mise en demeure, etc.).

2.3. Santé

Être en bonne santé et être capable de se soigner convenablement constituent un autre préalable à une insertion sociale durable. L’objectif socialiste par essence en matière de santé, c’est un accès aux soins de santé pour toutes et tous, quelle que soit l’origine sociale, culturelle ou économique. A cette fin, le PS propose de :

· Rembourser entièrement les consultations de médecine générale, de dentisterie générale et de psychologie. Pour garantir à chaque citoyen la possibilité de se soigner lorsqu’il en a besoin, le PS propose que le patient ne débourse plus d’argent lors d’une consultation ou d’une visite chez le médecin généraliste, le dentiste ou chez un psychologue. La mutuelle paiera directement le coût de la consultation et prendra en charge l’intégralité des honoraires via l’assurance maladie (hors implants, prothèses et orthodontie qui font l’objet d’une autre proposition) ;

· Identifier automatiquement les personnes susceptibles de bénéficier d’un meilleur remboursement des soins de santé. En collaboration avec l’administration des finances (SPF Finances), ces personnes doivent pouvoir recevoir automatiquement l’intervention majorée dans le remboursement de leurs soins ;

· Généraliser le tiers payant obligatoire chez tous les prestataires de soins pour les bénéficiaires de l’intervention majorée. Le tiers payant est un mécanisme qui permet de payer au dispensateur de soins (médecin, dentiste, kinésithérapeute, pharmacien, etc.) uniquement la part des frais à charge du patient et d’ainsi éviter de devoir avancer l’entièreté des frais. L’intervention majorée est un remboursement plus important des soins de santé pour les personnes qui bénéficient d’un avantage social ou d’un certain statut ou qui perçoivent de faibles revenus ;

· Poursuivre le développement des services de santé mentale, en particulier dans les zones qui en sont dépourvues, en veillant à l’inclusion de ces services au sein des réseaux « 107 ». Une attention spécifique doit être accordée à la santé mentale des personnes sans-abri ;

· Simplifier le fonctionnement de l’aide médicale urgente. En fusionnant les différents systèmes (actuellement éparpillés entre Fedasil, l’aide médicale urgente, les cartes médicales des CPAS) en un système unique d’assistance médicale, la procédure sera simple, rapide et connue de tous ;

· Soutenir les médibus et les centres de soins (par exemple, Médecins du monde). Ces institutions proposent des prises en charge spécifiques et un accompagnement pour des personnes en situation de grande précarité, notamment les sans-abri ;

· Soutenir et renforcer la possibilité d’un accès à des soins non urgents sans couverture d’assurance maladie et sans condition. Des circuits spécifiques pour reconnecter les personnes en grande précarité avec la santé et les prestataires de soins sont nécessaires. Divers centres conventionnés existent avec un soutien financier de l’assurance obligatoire. Il faut augmenter ces conventions et à terme garantir une couverture de santé à toute la population, indépendamment de sa couverture en assurance de santé ;

· Mieux rembourser les implants, les prothèses dentaires, les orthèses, les appareils auditifs et les dispositifs correcteurs de vue en régulant davantage leur coût et les honoraires qui y sont liés ;

· Mieux former les professionnels à la réduction des inégalités sociales. Un référentiel définissant les besoins de formation selon les catégories de professionnels sera élaboré.

2.4. Éducation

Derrière le concept théorique de l’enseignement gratuit se cache en fait une série de frais connexes (copies, voyages scolaires, sorties culturelles, matériel scolaire, etc.). Ces frais grèvent le budget des familles les plus précaires plus que toutes les autres familles. Cela contribue en bout de chaîne à renforcer les inégalités entre élèves. Afin de réduire ces coûts dérivés et de renforcer l’égalité entre tous les élèves, le PS propose de :

· Mettre en œuvre une véritable gratuité de l’école. Cette gratuité devra intégrer le matériel scolaire, les activités culturelles et sportives, les sorties scolaires, l’accueil extrascolaire et une étude encadrée par du personnel habilité. Aucun frais ne pourra être réclamé aux parents. Le PS propose que soient réunis les représentants des parents, des élèves, des enseignants, l’ensemble des acteurs du monde scolaire et associatif (tels que le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, la Ligue des familles, etc.) afin de programmer la mise en œuvre de cette nouvelle politique publique de la gratuité. Il s’agira de déterminer par quels frais commencer et par quel niveau d’enseignement débuter et de fixer un calendrier pour assurer, progressivement, une gratuité réelle et généralisée de l’enseignement obligatoire. Cette réflexion, menée sous l’égide du Gouvernement, devra aboutir à une proposition de mise en œuvre de la gratuité étape par étape ;

· Offrir des repas gratuits de qualité sur le temps de midi. Le coût d’accès à une alimentation équilibrée représente pour certaines familles un frein. Pour le PS, il est important de faciliter l’accès des enfants à une alimentation saine et gratuite au sein de l’école. Cela contribue également à l’éducation à l’alimentation. Le PS propose de développer et d’élargir le projet pilote de repas gratuits lancé en 2018 par la Ministre socialiste Isabelle Simonis. A terme, le PS entend que chaque établissement propose chaque jour à ses élèves un repas gratuit, chaud, sain, équilibré, savoureux et privilégiant les circuits courts. Parallèlement, le PS soutient la suppression des distributeurs de confiseries, chips et autres boissons sucrées ;

· Généraliser l’installation de fontaines d’eau au sein des écoles ;

· Poursuivre l’augmentation des budgets liés aux bourses d’études et élargir les conditions d’accès au statut d’étudiant boursier. Le nombre d’étudiants qui font appel à une bourse d’étude est en augmentation depuis plusieurs années. L’augmentation des budgets relatifs aux bourses permettra d’octroyer une aide à tous ceux qui en ont besoin notamment en relevant les plafonds de revenus, en rendant le système plus progressif (plus les revenus sont bas, plus les montants sont importants) et en augmentant les montants de bourses octroyées afin de lutter contre la précarité étudiante ;

· Poursuivre le gel du minerval pour les tous les étudiants du supérieur ;

· Faciliter et simplifier l’accès aux aides financières pour les étudiants émargeant au CPAS. Au sein des CPAS, différentes aides à destination des étudiants existent. Il peut s’agir d’aides à l’alimentation, au loyer, aux frais scolaires. Le PS propose de mettre en place un véritable plan, en collaboration avec les CPAS, les associations représentatives des étudiants et les services sociaux des établissements d’enseignement supérieur, de façon à simplifier l’accès à ces aides. Le PS rappelle également sa défense du droit pour tous les étudiants de déterminer leur orientation en toute autonomie. L’octroi d’une aide sociale auprès d’un CPAS ou de tout autre service d’aide ne peut être conditionné au choix de filière de l’étudiant ;

· Développer l’offre de logements à loyers accessibles au sein des établissements d’enseignement supérieur. Que ce soit via l’offre des établissements eux-mêmes, la construction de kots publics ou encore le développement d’agences immobilières sociales pour étudiants[footnoteRef:6], le PS plaide pour des logements étudiants abordables pour toutes et tous ; [6: Les agences immobilières sociales ont pour mission de socialiser une partie du marché locatif. Elles gèrent la location de logements qui appartiennent principalement à des propriétaires privés et les mettent en location à un prix abordable, à destination de ménages à revenus modestes. Le PS défend le développement de ce système, y compris pour les logements étudiants afin d’offrir aux étudiants dont les revenus sont modestes un logement à un prix inférieur à celui du marché classique.]

· Créer des bourses logement. Les bourses d’études ne permettent actuellement pas de prendre en compte les frais liés au logement étudiant. Dans les cas où un logement à prix accessible ne peut être octroyé aux étudiants, le PS propose d’octroyer une bourse logement à ces étudiants. Le montant de cette bourse serait modulé en fonction des ressources financières des étudiants.

2.5. Alphabétisation

En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’analphabétisme touche environ 10 % de la population[footnoteRef:7]. Cette donnée est restée stable ces dernières années. Chiffre plus inquiétant encore, un élève sur quatre ne peut se servir de la lecture en sortant de l’école et sera « illettré pratique » toute sa vie[footnoteRef:8]. [7: http://www.lire-et-ecrire.be/Questions-frequentes, consulté le 02-10-18.] [8: Association « changement pour l’égalité », in La DH, 4 octobre 2018.]

L’analphabétisme, c’est avant tout le non accès aux droits fondamentaux. Les pouvoirs publics se doivent de lutter contre les inégalités qui créent les conditions de l’analphabétisme et de permettre à tout individu de se former aux savoirs de base et d’éviter que l’illettrisme ne renforce à son tour les inégalités sociales. Ils se doivent également de proposer une offre correspondant aux besoins réels en matière d’alphabétisation afin de permettre à chacun de s’émanciper et d’accéder à ses droits fondamentaux, y compris pour les personnes migrantes. Pour répondre à ce défi, le PS propose de :

· Soutenir les institutions publiques (écoles d’enseignement de promotion sociale, CPAS) et associations spécialisées (environ 230 reconnues) dans leur travail quotidien visant à offrir une formation aux savoirs de base de proximité et de qualité ;

· Encourager le renforcement, là où c’est nécessaire, de l’offre de programmes d’alphabétisation et de maîtrise de la langue française ;

· Soutenir la présence d’écrivains publics dans les communes. Le but est d’accroître les services rendus aux populations qui connaissent des problèmes, notamment en les aidant à remplir l’ensemble des formalités administratives ;

· Développer l’offre de formation de promotion sociale du niveau secondaire vers les publics infra-scolarisés. Certaines personnes infra-scolarisées (difficultés pour lire et écrire) n’ont généralement pas accès à la formation professionnelle. Ce manque d’accès peut s’expliquer par des dispositifs de formation professionnelle peu adaptés pour ces personnes ayant des difficultés pour lire et écrire. Ces personnes, ces travailleurs peuvent dès lors se retrouver fragilisés lors de l’introduction de nouvelles procédures de travail, lors de changements organisationnels au niveau professionnel ou simplement dans leur vie personnelle. Le PS propose donc de développer une offre de formation en enseignement de promotion sociale adaptée à ces personnes et de renforcer l’accompagnement personnalisé tout au long de leur formation ;

· Renforcer et valoriser l’éducation permanente. Il s’agit notamment d’assurer aux associations une présence maximale sur le terrain. Une présence qui doit permettre de sensibiliser les publics-cibles aux enjeux et évolutions de notre monde et de leur permettre d’y jouer un rôle actif. Cette sensibilisation doit se faire de manière coordonnée avec les opérateurs du secteur de l’alphabétisation, dans le but d’inciter les personnes concernées à se former aux savoirs de base ;

· Renforcer l’articulation entre les filières d’alphabétisation et professionnalisantes. L’objectif est de permettre de suivre simultanément les deux types de formation ;

· Coordonner une politique globale de l’alphabétisation, mêlant les niveaux de pouvoir concernés, et visant à réduire l’analphabétisme ;

· Connaitre l’ampleur et la nature de l’illettrisme. Depuis plusieurs décennies, nous évoquons le même chiffre : 10% d’analphabétisme dans la population. Cette information constante et persistante ne traduit qu’une seule chose, nous ne connaissons pas précisément le nombre de nos concitoyens qui ne savent pas lire ni écrire. Pour mener des politiques efficaces, il convient de mieux connaitre la demande et les besoins en alphabétisation ;

· Dresser un état des lieux de l’offre dans le secteur de l’alphabétisation. Depuis plusieurs années, un effort en faveur de l’alphabétisation a été réalisé sur le plan quantitatif. Associations, opérateurs de l’enseignement de promotion sociale, communes et CPAS, nombreux sont les acteurs actifs dans ce domaine. Afin de permettre à tout un chacun d’avoir accès à ces services et de pouvoir aisément se renseigner sur l’offre de formation proche de chez lui, une cartographie sera réalisée et un site internet en valorisera l’existence.

2.6. Emploi

Si l’insertion sociale est le pivot central de l’insertion des personnes en situation de précarité, l’insertion professionnelle reste primordiale pour accéder à cette insertion sociale, au même titre qu’une bonne santé, un logement de qualité, etc. Afin de renforcer la qualité de vie des travailleurs, en particulier les travailleurs pauvres, et d’accompagner ceux qui n’en disposent pas, le PS propose de :

· Adopter un bonus social généralisé (BSG). Ce bonus viendra compléter les revenus de tout travailleur qui dispose de revenus nets inférieurs à 110% du montant du seuil de pauvreté ;

· Augmenter le salaire minimum à 14 euros brut par heure à indexer. Actuellement, le salaire minimum brut par heure est à un peu moins de 10 euros[footnoteRef:9] ; [9: Le RMMMG, ou salaire minimum interprofessionnel, était de 1.593,81 euros bruts en janvier 2018.]

· Instaurer une rémunération horaire minimale pour les travailleurs indépendants. Dans le même ordre d’idées, et par souci de justice et de cohérence, il faut créer l’équivalent du salaire minimum pour les salariés pour les indépendants au travers d’une rémunération horaire minimale. Pour chaque prestation accomplie, il s’agit de facturer le nombre d’heures à un tarif horaire qui ne peut être inférieur à un seuil minimal fixé par les partenaires sociaux. La révolution numérique et plus particulièrement l’économie de plateforme internet présentent une opportunité pour instaurer cette rémunération horaire minimale ;

· Augmenter le montant de l’allocation de garantie de revenus (AGR) pour les travailleurs à temps partiel involontaire. Lorsque les travailleurs sont à temps partiel involontaire, c’est-à-dire qu’ils ont accepté un emploi à temps partiel qui leur était proposé mais souhaiteraient travailler à temps plein, ils peuvent percevoir de l’ONEM l’AGR. Le montant de l’AGR a été considérablement diminué par le gouvernement MR N-VA, frappant en premier lieu les femmes, qui représentent 75% des bénéficiaires de cette allocation. Pour réparer cette injustice, le PS propose concrètement de :

· revenir sur les diminutions des montants de l’AGR adoptées par le gouvernement MR N-VA, et porter les montants de l’allocation en se référant au salaire horaire minimum brut revu à la hausse (voir supra) ;

· fixer un nombre minimal d’heures de travail pour les contrats à temps partiel. Les exceptions accordées à certains secteurs, qui précarisent l'emploi, seront supprimées ;

· mettre en œuvre des mesures dissuadant les employeurs d’embaucher à temps partiel, comme la modulation des aides à l’emploi en fonction du type de contrat en entreprise ;

· rémunérer les heures complémentaires comme des heures supplémentaires.

· Supprimer la dégressivité des allocations chômage. Afin de respecter le principe fondamental qui régit la sécurité sociale, à savoir le caractère assurantiel de celle-ci, la dégressivité des allocations de chômage, qui n’a pas démontré d’utilité dans la lutte contre le chômage, doit être supprimée ;

· Supprimer la limitation dans le temps des allocations de chômage ;

· Supprimer les conditions restrictives d’accès et la limitation dans le temps des allocations d’insertion, qui pénalise des milliers de jeunes ;

· S’opposer au service communautaire pour chômeurs de longue durée ;

· Ouvrir le droit à des allocations de chômage aux travailleurs indépendants. Les indépendants qui perdent leur emploi de manière involontaire doivent bénéficier d’allocations de chômage afin de prévenir toute chute dans la précarité.

2.7. Justice

Aujourd’hui, il n’est pas exagéré de parler de crise de l’accès à la justice. Cette crise se double, en matière pénale spécialement, du sentiment de plus en plus répandu dans la population d’une justice de classe : une justice qui serait hostile aux gens modestes et complaisante pour les plus nantis. En matière de justice, le PS propose notamment de :

· Mutualiser le risque judiciaire au travers d’une couverture juridique obligatoire et étendue à l’ensemble des citoyens. Pour le PS, la mutualisation est la meilleure manière de garantir l’accès à la justice de tous. Elle prendrait la forme d’une couverture juridique obligatoire sur le modèle de la sécurité sociale. La mise en œuvre d’une telle couverture prendra du temps, en raison du coût du système et de la question de la forfaitisation des prestations d’avocats. Mais il s’agit, aux yeux des socialistes, d’un véritable enjeu de société. Dans un premier temps, le PS entend concentrer la mutualisation sur les procédures civiles, avant de l’étendre ultérieurement à l’ensemble des procédures judiciaires ;

· Renforcer l’accessibilité de la justice aux revenus les plus faibles. Que ce soit à travers des droits de greffe ou l’indemnité de procédure proportionnels aux revenus, des conditions de l’aide juridique allégée ou encore une TVA réduite sur les prestations d’avocats, le PS plaide résolument pour un accès plus équitable à la justice.

2.8. Economie

Le principe guidant l’action socialiste en matière d’économie reste la redistribution équitable des richesses. Une équité dans la captation, l’exploitation, la répartition et l’usage des richesses afin de permettre aux plus démunis de s’émanciper. A cet égard, le PS propose notamment de :

· Préserver l’indexation automatique des salaires et des allocations pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens contre l’augmentation des prix ;

· Abaisser de 21 à 6% la TVA sur les biens et services de première nécessité comme l’électricité ;

· Renforcer et améliorer le service bancaire de base. Celui-ci garantit déjà à tout citoyen le droit d’ouvrir un compte à vue, et permet d’éviter que des personnes précarisées soient totalement exclues du système bancaire. Il est néanmoins possible d’aller plus loin, en réformant le service bancaire de base afin d’y intégrer une facilité de découvert (de faible ampleur, strictement limitée et encadrée), d’imposer une tarification différentiée spécifique et avantageuse du service de base, de proposer un accompagnement pédagogique sur les aspects financiers et d’étendre le principe d’un service de base à d’autres services utiles comme les assurances ;

· Evaluer, réglementer et supprimer les frais bancaires non justifiés ;

· Poursuivre la lutte contre le surendettement en informant le public sur les services de médiation de dettes déployés en partenariat avec les CPAS comme mesure préventive à l’endettement et pas seulement comme dernier recours. Cela passe notamment par un soutien et un renforcement de ces services autant qu’en favorisant la guidance budgétaire sur base volontaire. En outre, il s’agit d’évaluer la loi du 5 juillet 1998 relative au règlement collectif de dettes de même que plafonner les frais de rappel des factures impayées ainsi que les frais d'huissiers pour les recouvrements à l'amiable.

2.9. Culture

L’accès et la participation active aux activités et institutions culturelles est un grand facteur de cohésion sociale et d’émancipation tant individuelle que collective. En la matière, le PS propose de :

· Garantir l’accessibilité géographique des infrastructures culturelles et renforcer l’offre culturelle. Dans de nombreuses zones rurales, l’accès aux activités culturelles peut être difficile pour les personnes ne disposant pas d’un véhicule ni de beaucoup de moyens. A cet effet, le PS propose de renforcer l’offre de transports publics, accessibles à moindre coût, afin de garantir l’accès de toutes et tous à l’offre culturelle, en particulier de son bassin de vie. Le PS propose également de répartir équitablement les infrastructures sur l’ensemble du territoire ;

· Lutter contre la précarisation des artistes en facilitant l’accès au statut de l’artiste, en rendant son maintien plus accessibles et en renforçant les conditions d’emplois artistiques dans les conventions et contrats-programmes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de ses opérateurs soutenus ;

· Réaffirmer le rôle pilier de l’éducation permanente, notamment en matière de participation des citoyennes et citoyens, quel que soit l’origine sociale, culturelle ou économique ;

· Assurer, pendant le temps scolaire de tout élève, un accès à la création artistique et une fréquentation des activités et des services offerts par les institutions culturelles du bassin scolaire de son établissement. L’objectif du PS est que chaque élève, quelle que soit son origine sociale, culturelle ou économique, puisse développer sa créativité, son imaginaire et sa sensibilité ;

· Investir dans des équipes de médiation culturelle. La médiation culturelle vise à établir un lien entre les institutions, les artistes, les créateurs et les publics, en particulier ceux éloignés de la culture, ainsi qu’à inciter ces habitants à participer à la vie culturelle ;

· Promotionner les mécanismes tels l’ASBL Article 27 qui facilite la participation culturelle pour toute personne vivant une situation sociale ou économique difficile ;

· Développer des tarifs les plus adaptés possibles aux revenus et situations spécifiques des publics ;

· Maintenir et développer les politiques de gratuité ou de prix réduits ponctuelles dans les institutions culturelles (musée gratuit le premier dimanche du mois, etc.).

2.10. Sports

En matière de sports, le PS propose de :

· Soutenir les initiatives visant la réduction des coûts d’affiliation ou d’accès à la pratique sportive pour les familles qui connaissent des difficultés sociales ou économiques. Certaines communes octroient des chèques sport (par exemple pour prendre en charge le remboursement de l’affiliation à un club sportif) aux familles dont la situation économique peut être un frein à la pratique sportive. Le PS propose de généraliser ce type d’initiative.

2.11. Enfance

En matière d’enfance, le PS propose de :

· Poursuivre le développement des consultations prénatales de l’ONE et en assurer la gratuité. Les consultations prénatales veillent au bon déroulement de la grossesse, à la santé des futures mères et du fœtus et à la préparation des futures mères à l'accouchement et à l'arrivée de l'enfant. Le PS propose de poursuivre le développement de ces consultations. Le PS propose également de garantir la gratuité de ces consultations ;

· Revoir le mécanisme de participation financière des parents afin de le rendre plus progressif au niveau des milieux d’accueil. Dans les milieux d’accueil subventionnés, le tarif payé par les parents est calculé en fonction de leurs revenus. Le PS propose de baisser ce tarif et de le rendre encore plus progressif de façon à ce que les parents en difficultés socioéconomiques paient le moins possible ;

· Développer l’offre d’accueil subventionné afin de permettre à chaque enfant d’avoir une place d’accueil à un tarif accessible. Certains milieux d’accueil sont autorisés par l’ONE mais ne reçoivent pas de subventions. Ces milieux d’accueil pratiquent alors leur propre tarif. La participation financière demandée aux parents n’est pas proportionnelle à leurs revenus. Le PS propose que la Fédération Wallonie-Bruxelles identifie, en collaboration avec les régions et en lien avec une politique basée sur les besoins des bassins de vie, les zones où l’offre est insuffisante. Là où les besoins seront identifiés, la Fédération Wallonie-Bruxelles développera l’offre de places d’accueil subventionnées prioritairement au sein de ces zones en déficit. Le PS veut assurer la couverture la plus équitable sur l’ensemble du territoire de la Fédération ;

· Rendre l’accueil avant et après l’école gratuit ;

· Développer l’offre d’écoles de devoirs. Les écoles de devoirs jouent un rôle essentiel en matière de cohésion sociale et dans les relations entre l’école et la famille ;

· Développer une offre de stages accessible financièrement à tous durant les vacances scolaires en augmentant les budgets alloués aux acteurs du secteur et en garantissant des horaires qui répondent aux besoins des parents.

2.12. Familles monoparentales

Au-delà de toutes les mesures visant à réduire les inégalités sociales et qui, de facto, permettent aux familles monoparentales (majoritairement féminines) de vivre plus dignement, le PS met en avant quatre mesures qui permettent de directement toucher la qualité de vie de ces familles, en proie plus que les autres à la pauvreté (40% sont à risque de pauvreté monétaire en Belgique)[footnoteRef:10]. Le PS veut : [10: https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale#news, consulté le 4 décembre 2018.]

· Renforcer l’effectivité et le fonctionnement (à travers notamment un financement ad hoc) du Service des créances alimentaires (Secal)[footnoteRef:11] ; [11: Le Secal (Service des créances alimentaires) a été créé pour apporter une solution aux problèmes suivants :la lutte contre la pauvreté du fait du non-paiement de la pension alimentaire aux enfants ou à l’ex –partenaire ;la non-exécution des décisions judiciaires et des actes notariés.Lorsque la pension alimentaire n’est pas payée, le créancier d’aliments (= celui à qui la pension alimentaire doit être payée) peut introduire une demande auprès du SECAL. Ce dernier intervient pour :réclamer la pension alimentaire mensuelle (et les arriérés) auprès du débiteur d’aliments (= celui qui doit payer la pension alimentaire) ;verser le cas échéant des avances sur la pension alimentaire mensuelle.Le SECAL met à la disposition du public des bureaux répartis dans tout le pays. Les coordonnées de ces bureaux peuvent être obtenues via la rubrique « Contact » de la page d’accueil du site internet du SECAL (http://www.secal.belgium.be/).

]

· Agir afin que toutes les familles puissent avoir accès à ce service. Concrètement, le plafond actuel pour bénéficier des avances doit être supprimé et des campagnes d’information à grande échelle doivent être menées afin que le Secal soit davantage connu du grand public ;

· Augmenter l’allocation nette du congé parental au-dessus du montant du seuil de pauvreté, avec une attention particulière pour les familles monoparentales.

2.13. Lutter contre les stigmates de la précarité

Outre l’impact concret de la précarité sur la santé, l’éducation, la participation à la vie en société ou encore l’alimentation et la recherche d’emploi, la considération de la société à l’égard de la pauvreté et des personnes pauvres renforce le sentiment d’exclusion. Les personnes à haut risque de marginalisation (toxicomanes, sans-abris, mendiants, travailleurs/euses du sexe, etc.) sont particulièrement touchées. Les stéréotypes sur la pauvreté sont nombreux et excluants. A cet égard, le PS propose de :

· Développer des campagnes de sensibilisation et des mesures cibles visant la déconstruction des préjugés entourant la précarité ;

· Actualiser les lois anti-discrimination de 2007 pour y inclure la précarité ou, à tout le moins et selon les recommandations d’Unia, la condition sociale, afin que les discriminations dont sont victimes les personnes précarisées soient mieux identifiées et combattues ;

· Soutenir les associations de terrain agissant, au contact des personnes précarisées, à lutter contre la pauvreté et à faire participer les personnes précaires. Cela passe notamment par du financement structurel, la réduction des charges administratives et des contraintes formelles. Le travail qualitatif des associations doit rester prioritaire sur le quantitatif ;

· Favoriser une logique d’accompagnement et s’opposer à toute vision répressive des personnes en situation de marginalité ou de précarité (mendiants, toxicomanes, sans-abris, travailleur/euses du sexe, détenus, etc.). En particulier, garantir et renforcer les droits des personnes qui se prostituent, en partant notamment du principe que la précarité fonde davantage la prostitution que l’inverse. Il s’agit de renforcer la lutte contre la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle de même que réfléchir à un cadre offrant de réelles perspectives d’émancipation pour les travailleurs/euses du sexe « volontaires et consentant(e)s ». Cela passe par le soutien au travail des associations de terrain.

3. Gouvernance et moyens d’action

Afin de mettre en œuvre cette vision de gauche et l’ensemble des actions ayant pour objectif la réduction structurelles des inégalités sociales en vue d’éradiquer la pauvreté, le PS plaide pour que les institutions clés soient dotées des moyens à la hauteur de ces ambitions. Le PS s’engage donc à :

· Etablir et financer un plan interfédéral de lutte contre la pauvreté. Il définira, pour chaque niveau de pouvoir et en concertation avec les acteurs de terrain et la participation des personnes vivant la pauvreté, les compétences au sein desquelles des mesures ciblées visant à réduire les inégalités sociales et lutter contre la pauvreté peuvent être prises. Chaque niveau de pouvoir extraira de ce plan les mesures le concernant et l’étoffera au sein d’un plan de lutte contre la pauvreté qui lui est propre. Des territoires « zéro pauvreté » y sont définis tandis qu’un monitoring de l’évolution des mesures prises et une évaluation en bout de course seront prévues ;

· Au sein de ce plan interfédéral, faire de la lutte contre le sans-abrisme (pas les sans-abris) la priorité en développant une politique transversale, systémique et concertée. La relance de la conférence interministérielle de l’intégration sociale et de l’économie sociale[footnoteRef:12] est à ce titre nécessaire. Au sein de cette lutte contre le sans-abrisme, celui des enfants doit concentrer tous les regards ; [12: La Conférence interministérielle de l’intégration sociale et de l’économie sociale est une structure de coopération permanente entre l’Etat fédéral, les Communautés et les Régions. Elle a pour but de garantir la cohérence des mesures prises en matiè