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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. CINQ PHOTOGRAPHES COIFFURE, MANGBETU, PROVINCES ORIENTALES, CONGO BELGE VERS 1930-35. PHOTO : © CASIMIR ZAGOURSKI/BOX GALLERY ET L’AFRIQUE P.5 Supplément à La Libre Belgique - N°214 - Semaine du 10 au 16 janvier 2014

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Arts Libre du 10 janvier 2014

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2 L'actu SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Brésil – Cuba :confrontationdessinéeh A Bruxelles, la Rainhart Gallery a sélectionné les œuvres de six artistes, troisCubains et trois Brésiliens de Recife pour entamer un dialogue artistique latino­américain.

SI L’ON CONNAÎT QUELQUES ARTISTES de statureinternationale en provenance d’Amérique du Sud,ils constituent néanmoins la minorité dans ces paysoù la production locale est cependant abondante etsouvent fort intéressante. Malgré la mondialisationcroissante, le développement du marché internedans ce demi­continent en plein essor, la présencede galeries et de collectionneurs, la plupart des ar­tistes n’ont ni l’opportunité ni les moyens d’expor­ter leurs œuvres qui restent donc à découvrir surplace. Fort heureusement la Rainhart Gallery deBruxelles effectue un travail de diffusion à leurégard et propose en ce moment un ensembled’œuvres d’artistes du Brésil et de Cuba.

Le dessin est le dénominateur commun de ce dia­logue composé de trois artistes brésiliens de Recifesélectionnés par la directrice du musée Mamam,Beth da Matta, et de trois artistes cubains. Le plusconnu de ces derniers est certainement Yoan Ca­pote dont une exposition personnelle de ses œuvresse tient actuellement à Londres chez Ben BrownFine Art. Essentiellement sculpteur, la plupart deses objets pourraient tenir d’une forme de surréa­lisme par leur décalage, voire leur drôlerie, maiscompte tenu du contexte autobiographie, ils pren­nent surtout un tour politique en lecture au seconddegré. La chaise déformée à laquelle sont attachéesde menottes, les mains dessinées (elles existentaussi en sculpture) constituant un alphabet de si­gnes, le cerveau labyrinthique qu’il a réalisé pour labiennale de La Havanne ou les images de la mer quiisole l’île, sont suffisamment parlantes en ce sens.

D’une autre façon, René Francisco traite aussi de lacondition humaine et de la situation de Cuba à tra­vers des figures symptomatique de l’architecture dupassé réalisées par accumulation de personnagessans tête. Son œuvre repose sur un indéniable ca­ractère social. Les dessins du troisième artiste cu­bain, Douglas Argüelles Cruz, se présentent commedes accumulations d’éléments disparates apparte­nant apparemment au passé. Ils seraient une sortede mémoire des choses contre l’effacement dutemps.

Le travail de Marcio Almeida, le plus reconnu desartistes brésiliens de l’exposition, se focalise sur lamaison, les constructions, l’urbanité et partant lesmigrations et déplacements des populations à l’in­térieur même du pays. Ses dessins abstraits et anno­tés dans lesquels il utilise des couleurs franches sontdes associations libres de données constituant fina­lement une cartographie aussi imaginaire qu’inspi­rée du réel. Ce sont à la fois des inventaires et desutopies, des constats et des rêves dans lesquels s’in­sèrent des préoccupations sociales. La participationréduite de Bruno Vitela permet d’apprécier la qua­lité d’un dessin précis et évocateur. Quant à KilianGlasner dont le travail habituel est essentiellementphotographique, on remarquera son grand dessin àl’encre noire de la série “Obscura” dans laquelle ilexploite les ressources de la blancheur du papierpour créer des contrastes et des luminosités rayon­nantes sur la thématique des éclats de verre quiprennent une dimension cosmique.Claude Lorent

Commentaire

Vœux decirconstance

Par Roger Pierre Turine

L’époque étant aux souhaits, vrais oufaux, souscrivons­y, souhaitant, sin­cèrement, que les nôtres, aussi ardentsque possible, atterrissent dans lesbonnes oreilles, y provoquent en dou­ceur des explosions bénéfiques à laplanète terre, à la création plastique,aux artistes, à tous les amateurs desarts. Que souhaiter pour 2014 sinon,répétition de vœux pieux échelonnésde longue date, une année qui, dans ledomaine des arts, n’ait plus l’argentpour exclusive. Lesmusées, les galeries,les artistes eux­mêmes, et surtout eux,doivent pouvoir vivre, grandir, s’épa­nouir et formuler des projets auda­cieux qui quémandent, comment enirait­il autrement, desmoyens d’actionet de subsistance. Indéniable ! Ce quenous contestons, c’est la propension,affichée jusqu’à l’indécence, à la sem­piternelle surenchère trébuchante quifinit par faire croire aux indélicats etaux niais que la valeur d’un art semesure à l’aune de ses résultats sur lascène de ventes trop souvent toni­truées historiques. Depuis quelquesannées, le fossé s’est agrandi entre lescréateurs dits du haut du panier et tousceux, innombrables, les plus nom­breux, qui, fidèles à une éthique, à unefoi inébranlable en une écriture quileur colle à la peau, jouent leur parti­tion en retrait des cénacles à pognon,en sourdine, sans hisser une voile tropgrande pour eux, parce que ce qu’ilsont à dire aumonde ne semesurejamais en deniersmais se joue dansl’intimité d’une création à tu et à toiavec des vérités discrètes, secrètes,infiniment estimables. Bien plus queces autres qui, s’appuyant sur desmarchandages et desmanipulations,sur des campagnes de pubs pour gogos,installent en devanture de leurs vitri­nesmercantiles et puantes, de faussesvaleurs pour trônes en toc. Nous nesommes pas dupes, ne nous faisonsaucune illusion, et pas plus en 2014qu’en 3014 : le monde restera ce qu’ilaura toujours été, une humanité aussivite déshumanisée que vendue auxavantages, pactoles, mainsmises desuns sur les autres. Foires à bestiaux oufoires à l’encan : kifkif bourricot ! Gar­dons­nous alors des dérives qui fontmal, laissons entre eux les bonimen­teurs de pacotilles. Euxmorts, leursfausses valeurs crèveront pareil. L’his­toire n’a jamais été dupe. Et c’est ellequi, in fine, querelles et passe­droitsapaisés, règle les vraies préséances. Pasgai pour les réprouvés, morts miséra­bles. Van Gogh en est un exemplefrappant, révoltant.

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3L'actuSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Brésil – Cuba :confrontationdessinée

Infos pratiques

Dialogos entre Cuba-Brasil. Dessins d’artis-tes cubains et brési-liens. Rainhart Gallery,90 rue de Washington,1050 Bruxelles. Jus-qu’au 31 janvier. Dumardi au samedi de 11hà 18h. Yoan Capote.“Emotional objects”.Ben Brown Fine Arts, 12Brook’s Mews, LondresW1K 4DG. Jusqu’au29 janvier.

Les participants

Douglas Argüelles Cruz. Né en 1977, formé àCuba où il enseigne, il a exposé principalementdans son pays ainsi qu’aux USA et au Brésil.René Francisco. Né en 1960, formé à Cuba, iljouit d’une certaine reconnaissance internatio-nale. Il a participé à la biennale de Venise en2007. Professeur, il s’engage dans un processuspédagogique doublé d’une action sociale.Yoan Capote. Né en 1977, formé à Cuba. Ensei-gnant, il a acquis une notoriété internationale enexposant à la biennale de Venise de 2011, chezYvon Lambert à NY, à la Brownstone Fondation àParis et actuellement chez Ben Brown Fine Art àLondres.Marcio Almeida. Né en 1963 à Recife. Outre dansses nombreuses expos au Brésil, ses œuvres ontété montrées à l’Arco à Madrid, à Valence (Espa-gne) et dans le cadre de la Documenta 12 deKassel. Il a participé à la biennale de São Paulo.Bruno Vilela. Né en 1977 à Recife. A exposé auBrésil et Art on Paper Brussels. Fait partie desartistes Saatchi online.Kilian Glasner. Né en 1977 à Recife. Formé auxBeaux-Arts de Paris dans l’atelier de Penone.Résident à la Villa Medicis à Rome. Expose auBrésil, en Europe et aux USA. Vit à Recife etBerlin.

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Yoane Capote. “Doctrina”, dessin surcarton, 100 x 70 cm.Kilian Glasner. “Redoma di vitro”(éclats de verre), encre sur papier,100 x 200 cm.Marcio Almeida. “Sans titre”, dessin.

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“Le défi pour les artistescubains est de traiter dela réalité cubaine, maisen même temps de fairede l’art qui peut êtreuniversellementapprécié.”Yoan Capote

La Rainhart Gallery

Installée voici un peu plus d’un an dans unquartier bruxellois mid-town qui depuis a pris del’ampleur artistique par la venue d’autres gale-ries d’art contemporain, la Rainhart Gallerypoursuit ses activités dans la ligne annoncée dèsl’ouverture. A savoir la présentation d’artistes,généralement inédits chez nous, originairesd’Amérique du Sud, principalement de Cuba, duBrésil, de Colombie, de Bolivie et du Pérou. Lagalerie est dirigée par la Brésilienne AndréaPastore qui s’est adjoint une conservatricecubaine, Clarisa Crive. La galerie travaille avecdes commissaires et conservateurs muséaux despays d’origine des artistes. La garantie est cellede la découverte.

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4 L'actu SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le fil d’Arianede Mireille Liénard

L’EFFET EST SURPRENANT ! ET, QUI DITSURPRISE, dit aussi souci pressant d’y al­ler voir. La réussite d’une expositiontient à peu de choses, en fait essentielles :un espace, accordé aux évolutions mura­les ou spatiales de l’intervenant, et un(e)artiste qui a quelque chose à dire (et c’estloin d’être toujours le cas !), capabled’éveiller notre curiosité et, presque plusencore, une adhésion et une réaction àses cogitations.

Mireille Liénard qui, depuis longtemps,jongle avec des formes cosmiques ou or­ganiques, avec le titane, le plâtre et lerouge pour viatique, ne pouvait, cettefois, trouver meilleur lieu d’expression,d’expansion, pour une installation réflé­chie comme un livre ouvert sur la vie.L’étage de la Galerie.be a bien des char­mes à faire valoir : ses vieux murs de bri­ques à nu, son passé de passementeriequi alignait les métiers à tisser, la rouetrès présente de son monte­charge, sonsol d’auguste chêne ciré, enfin son envi­ronnement vert dans un quartier pour­tant déprécié. Pensée depuis un an pourun lieu aussi choisi, imaginée à traversune suite de dessins au crayon de cou­leurs – essentiellement du rouge, un peude noir, le blanc du papier – et puis despetites maquettes de papier en trois di­mensions, ludiques à elles seules, qu’onpeut découvrir au rez­de­chaussée de lagalerie, elles­mêmes accompagnées

d’une grande fresque murale conçue àl’ordinateur par Fabien de Cugnac à par­tir de photographies de murs en ruine dusite archéologique de Délos, l’installation“Le fil d’Ariane” de Liénard développe, àl’étage, sa vaste toile d’araignée rectilignetoute de fils rouges tendus, ajustés duplafond au plancher. Et c’est là que sejoue, presque instantanément, une com­plicité, vive et animée, entre une créa­trice et un ou plusieurs spectateurs re­convertis en arpenteurs d’un labyrinthequi vous aspire comme à ravir.

S’appuyant sur la phrase de Sartre, “Lesmythes sont des symboles, comme nos rê­ves”, Mireille Liénard, qui a longtempsvécu en Grèce et y retourne souvent, as­sortit régulièrement ses interventionsplastiques de références mythologiquesdont la Grèce antique fut si friande, à rai­son. Et ses rêves y trouvent des allégean­ces, les mobiles d’une création revue etcorrigée façon XXIe siècle. Rappelons­nous : “Thésée tua le minotaure et sortitvainqueur du labyrinthe grâce à la pelotede laine qu’Ariane lui avait donnée…” D’oùnotre “fil d’Ariane”, devenu image cou­rante de langage, pas toujours justement

appropriée. D’où celui de Liénard de mè­che avec l’emprise sur elle des anciens ré­cits.

Cinq kilomètres de fil rouge tendu enune sorte de parcours initiatique qui in­vite à la circulation, à la méditation entresurprise et réjouissance, entre partage etrenaissance. A nous le parcours de Dé­dale et la sensation de s’y colleter avec lavie, ses périls, ses vanités. Des petitsnœuds épars de ci de là ravalent, en effet,les fils tendus au rang de fils entremêlésd’outrages à la vie, au temps… Une ma­nière active et ludique de penser plusloin que le bout de son pied, le rougen’étant pas non plus couleur anodine.

Accrochés sur les murs, rares mais bienprésents, trois bas­reliefs en titane et cirerouge redessinent le labyrinthe commeune écriture qui nous taraude. Tandisqu’au cœur de l’espace, animal déchu etvaincu, l’ombre du Minotaure git, amal­game de lanières de textile qui jonchentle sol, l’arme de Thésée, bien en vue et fi­chée dans le tas, parachève l’aventure. Il ya de la magie dans cette réappropriationde la légende à des fins d’actualité.Roger Pierre Turine

h A la Galerie.be, MireilleLiénard a créé uneinstallation réfléchie commeun livre ouvert sur la vie.

PRIXDe 80 euros (petites maquettes en3D) à 350 euros pour les dessinspréparatoires, de 500 à 650 eurospour les sculptures labyrinthes, de450 pour l’Arme de Thésée en cuivreà 1700 pour la fresque photographi­que.

“De tout temps,l’Homme a cherché àéprouver ses limites, àraconter comment il nepeut être, n’est plus, ouessaie de devenir, dansun instant privilégié,semblable aux Dieux.”Mireille Liénard

installation de Mireille Liénard, vued’exposition à la Galerie.be. Ci-des-sous, dessin préparatoire.

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5L'actuSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le fil d’Arianede Mireille Liénard

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Bio express

Née à Bruxellesen 1963, vit ettravaille entre laBelgique, laFrance et laGrèce. Etudes àMons et à LaCambre, à Bruxel-les. Organise desséminaires desculpture enGrèce. Commis-saire d’exposi-tions.

Infos pratiques

La Galerie.be,65, rue Vander-linden, 1030Bruxelles.Jusqu’au 19 jan-vier. Infos :0475.60.66.97et www.lagale-rie.bePrésence del’artiste lesamedi 11, de 16à 19h.

Le continent noir… et blanc

EN CE DÉBUT 2014, LA BOX GALERIE à Bruxelles a desairs de “The Little Galleries”, cet endroit mythique au 291de la 5ème avenue à New York où, il y a tout juste un siècle, legrand Alfred Stieglitz initiait un dialogue entre la photo­graphie et les arts plastiques. Particulièrement l’art mo­derne, mais aussi et surtout l’art africain que l’on décou­vrait alors au­delà de la seule lecture ethnographique.

À la rue du Mail, sous l’intitulé “Afrique africaine”, on dé­couvre donc à la fois des images du continent noir d’unedizaine de photographes occidentaux (sauf un) et dessculptures d’artistes – congolais pour la plupart – réaliséesentre la fin du 19e siècle et 1930.

Ce face­à­face entre la production d’artistes renomméset cet art anonyme nous incite à regarder les statuettes etmasques Yaka, Bakongo, Suku ou Luba pour leurs formessuperbes plus que pour un reliquat culturel que bien peusont à même de déchiffrer. En même temps, il offre auxphotos un contrepoint, voire un ancrage bienvenu.

Dès l’entrée, impossible de ne pas voir le magnifique etunique tirage de ce cliché de Zagourski montrant de troisquarts dos une jeune femme du Congo (belge en ces an­nées 30) à la coiffure sophistiquée. Profil saisissant, teinteschaleureuses, une belle ouverture qui se poursuit avecd’autres images de cet ex­militaire polonais qui, fuyant lebolchevisme, s’était installé dès 1924 comme photographeà Léopoldville. Zagourski fit un travail de très grande qua­lité qui est un peu aujourd’hui ce que celui d’Edward Cur­tis est à la nation indienne, à savoir le témoignage d’unmonde aujourd’hui disparu.

Mise en relation à cette mémoire visuelle, la série de Ma­rina Cox ne manque pas de piquant puisqu’elle a été réali­sée à la fin des années 80… en Belgique. Entre pastiche del’orientalisme et esthétique, l’auteure interroge surtout lesambiguïtés du medium photo.

George Rodger, co­fondateur de Magnum, ne se posaitpas ce genre de questions (voir ci­dessous). Ses photos re­flètent surtout son émerveillement par rapport à la vie tri­bale préservée des Noubas dans l’immédiat après­guerre.Un état d’esprit qui semble bien être celui d’un BernardDescamps au Mali et plus encore chez les pygmées Aka deCentrafrique. On y sent la volonté de comprendre une fa­çon de vivre autre, héritière d’une culture ancestrale riche.Une culture qui, comme partout dans le monde, s’effilocheet se métisse, mais qui continue, comme on le voit dans lestrès belles images de Bernard Plossu et d’Hugues de Wurs­temberger à fasciner le voyageur de passage. Avec les ima­ges plus esthétisantes d’Isabelle Munoz et d’Elisabeth Sun­day, tout cela nous fait un bien bel ensemble tout en noir etblanc.Jean-Marc Bodson

h À la Box Galerie, cinq photographes et l’Afrique.

PRIXStatuettes : à partir de 3500 € (dont deux à 40 000 €).Photographies quelques­unes à 800 €, la plupart autourde 2000 € et certaines (Zagourski et Munoz) au­delà de4000 €.

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Photographiede BernardDescamps.

Le mot

Pour l’Anglais GeorgeRodger (1908-1995), co-fon-dateur de l’agence Magnumqui avait couvert l’essentielde la Seconde Guerre mon-diale, l’Afrique constitua uncontrepoint salutaire : “Pourchasser de mon esprit lessouillures de la guerre, lescris des blessés, les râlesd’agonie des mourants, j’aicherché dans le monde unendroit vierge, pur, et c’estdans l’Afrique tribale que jel’ai trouvé.” En l’occurrence,un village reculé du Soudanoù il se rendit dès 1948.

Infos pratiques

“Afrique africaine”,photographies de MarinaCox, Bernard Descamps,Hugues de Wurstember-ger, Samuel Fossa, IsabelMunoz, Bernard Plossu,George Rodger, ElisabethSunday et Casimir Za-gourski. Bruxelles, BoxGalerie, rue du mail, 88.Jusqu’au 1er février, dumercredi au samedi, de14h à 18h. Rens. :www.boxgalerie.be

l Photographie

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6 Les galeries SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Christine De Cuyper Art GalleryDirk De Keyzer, Rietje Geurts, PatriciaBroothaers et Jully Denis. Sculptureset peintures. ‣ Jusqu’au 30·01. DuMa.au D. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles -02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Galerie Double OnePortraits cachés. Photos d’Irving S. T.Garp. ‣ Du 14·01 au 15·03. Du Ma. auS. de 14 à 18h.

centes de Neil Beloufa et Dorian Gau-din. ‣ Jusqu’au 01·03. DuMe. au S. de11 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

ChampakaAutomotiv. Impressions aux encrespigmentaires d’Ever Meulen. ‣ Jus-qu’au 18·01. Du Me. au S. de 11 à18h30 et le D. de 10h30 à 13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontPar feuillages divers. Oeuvres de Jac-ques Calonne et Jacques Vilet. ‣ Du17·01 au 16·02. Du J. au D. de 13h30 à19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

c-l-e-a-r-i-n-gDerrière, après les chutes. Oeuvres ré-

Un très bel ensemble !

Période des fêtes entre congés et reprise desactivités, Pierre Hallet a trouvé la périodeopportune pour rassembler en sa galerie despeintures, dessins et sculptures choisis etvariés. L’ensemble a du chien, qui alliecouleurs, mystères, créativité, formes et,souvent aussi, du bel âge. De Mendelson àWyckaert, Jacqueline Devreux et AlexandraDuprez, diverses tendances s’allient pourconférer à la démonstration une valeur quin’est jamais usurpée. Voilà des œuvres qui ontle bon goût d’avoir mûri sans s’avarier, unegarantie d’avenir. Variés et différents, lesartistes aux cimaises ont pour ciment unequalité bien présente en chaque pièce d’unpuzzle qui joue autant sur les contrastes quesur les harmonies. Les trois grandes toiles deMaurice Wyckaert, datées respectivement1966, 1971, 1996, démontrent comment unpeintre peut rester fidèle à lui­même tout enavançant. Champion des chromatismes et desespaces enchantés, Wyckaert s’affirmait déjà,royal, en sa “Liberté chérie” de 1966; il estimpérial dans “La gueule qui avale Jonas”, de71 (illu.). Un Delahaut bien inattendu, de

1947/48, n’est pas sans faire penser auxpremiers Alechinsky, et “Matière” de MarcMendelson, une huile sur toile de 1962, est unbijou de jaune vêtu. Que dire de l’encre surpapier d’Antoine Mortier, datée 1954, sinonqu’elle est majestueuse et tonique, quand unGaston Bertrand intitulé “Comacina I”interpelle par sa sérénité. A épingler, trésor àcoup sûr, un petit James Brown, un “StabatMater N°41” tout en retenue, de 1988. Parmila plus jeune génération, un grand etpercutant Bernard Gaube, “Homme debout”;deux Devreux tout juste sortis de l’atelier,vibrants et loquaces, “Jeune fille en uniforme”et “Narcisse”; l’univers onirique et sensible deDuprez; une superbe “Offrande” en polyesteret plâtre, de Mireille Liénard; une déclinaisontendre et cosmique de Willy Desmedt…(R.P.T.)

UGalerie Pierre Hallet, 33, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles. Jusqu’au 31 janvier, les mardis,jeudis, vendredis, de 14h30 à 18h30; les samedis,de 11 à 18h30; dimanche, de 11h30 à 13h30.Infos : 02.512.25.23

Espaces enchantés

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Sm’ArtOffres 2014 des Midis du CinémaLa trente­cinquième saison des Midis du Cinéma réserve,pour les amateurs de films sur l’art à la pause de midi dujeudi, de belles surprises : le 16 janvier, “L’impression­nisme, éloge de la mode”, de Anne Andreu et EméranceDubas (2012), 52’; le 30 janvier, en hommage à Luc deHeusch et pour saluer le Musée Fin de Siècle : “Je suis fou,je suis sot, je suis méchant, autoportrait de James Ensor”,par Luc de Heusch (1990), 55’; le 13 février, toujourspour fêter le Musée Fin de Siècle : “La tête dans les étoilesou la Tour Eiffel inspirée”, de Dominik Rimbault (2010),22’, et “La maison de fer, l’hôtel Van Eetvelde”, de StanNeumann (1995), 26’: le 27 février, “La toile blanched’Edward Hopper”, de Jean­Pierre Devillers (2012), 51’;le 13 mars, “Paper Heart – Isabelle de Borchgrave”, de Ja­nick Cardiec (2012), 51’; enfin, le 27 mars, “Ann VeronicaJanssens”, de Jan Blondeel (2012), 52’. Infos :02.673.41.07 (R.P.T.)ULes séances se déroulent à 11h30, 12h30, 13h30, 14h30.Projections à l’Auditorium B duMusée d’Art ancien, 3 rue dela Régence, 1000 Bruxelles. Participation aux frais : 5 euros.

Encore quelques joursOutre les expos que nous avons traitées dans nos colon­nes en 2013, quelques autres restent accessibles en gale­ries bruxelloises pour quelques jours seulement. ChezJan Mot (rue Dansaert 190), Tris Vonna­Michell rested’actualité jusqu’au 18 janvier. Chez Greta Meert (Ruedu Canal 13), les espaces sont réservés jusqu’au 25 jan­vier à Suzan Frecon et à Éric Baudelaire. Chez MichelRein (rue de Washington 51A), l’expo Michael Riedelreste en place jusqu’au 1er février. En la galerie d’Anto­nio Nardone, “Les mondes particuliers” de Pablo MesaCapella, Giuseppe Paolillo et Elisabeth Houtart sont à dé­couvrir jusqu’au 25 janvier. En la galerie Arielle d’Haute­rives (37, rue Tasson­Snel) elles sont trois à se partagerles cimaises jusqu’au 24 janvier : deux parisiennes, Ra­phaèle Bernard­Bacot, Sibylle Baltzer et une japonaise,Yuko Nakaya. (C.L.)

Expos d’ensemblesDébut d’année festif pour quelques galeries qui en profi­tent pour mettre tous leurs œufs dans un même panier etnous offrent des ensembles chatoyants. C’est encore lecas à Bruxelles de la Galerie française Laurentin (43, rueErnest Allard, 1000 Bruxelles, 02.540.87.11) qui, jus­qu’au 27 mars, aligne 29 artistes aux cimaises, quelques­uns fameux, rarement montrés en galerie : Chaissac,Maurice Denis, César Domela, Foujita, Julio Gonzales,Hartung, Herbin, Lanskoy, Laurens, Lemmen, Nemours,Ozenfant, Picasso, Riopelle, Alfred Stevens, Vasarely,Zadkine, notamment. La MG Art (Rederskaai 16, 8380Zeebrugge, 0475.983.999 et www.mgart.be) agit demême, jusqu’au 10 mars, en réunissant 19 artistes et,parmi eux, Belgeonne, de Villiers, Dopchie, Fourez, Jean­Michel François, Keguenne, Lambotte, Maury, Olyff, Oos­terlynck, Vandenbranden. De la diversité au rendez­vousdes deux côtés. (R.P.T.)

Arts Libre. Supplément hebdoma-daire à La Libre Belgique. Editeurresponsable: François le Hodey.

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7Les galeriesSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas & Mette Maya Gre-gersen. ‣ Du 11·01 au 15·02. Du Me.au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rainhart GalleryDialogos entre Cuba - Brasil. Dessinsde six artistes latino-américains con-temporains: Kilian Glasner, Bruno Vi-lela, Marcio Almeida, Douglas Argüel-les Cruz, René Francisco et Yoan Ca-pote. ‣ Jusqu’au 31·01. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Washington 90 - 1050 Bruxelles -02 649 24 69 - www.rainhart.net

Rodolphe JanssenEmber Harbor. Oeuvres de Davide Ba-lula. ‣ Du 17·01 au 16·03. Du Ma. auV. de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.Oops. Oeuvres de Dylan Lynch. ‣ Du17·01 au 14·02.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianErik Frydenborg. ‣ Du 17·01 au22·02. Du Ma. au S. de 12 à 18h.Marc Trivier. Photos. ‣ Du 17·01 au22·02. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Box GalerieAfrique africaine. Objets d’art africainet photos de Marina Cox, Isabel Muñoz,Bernard Plossu, Bernard Descamps,George Rodger... ‣ Jusqu’au 01·02. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Delire GalleryPat McCarthy. ‣ Jusqu’au 18·01. Du J.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Didier DevillezUn Canadien à Tokyo. Photographiesde Tim Porter. ‣ Du 17·01 au 08·02.Du J. au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05 - www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandEpines d’Eden. Vingt-sept artistes ap-profondissent le thème du Jardind’Eden et de sa face noire par le biaisde photos, vidéos, peintures, installa-tions... ‣ Du 17·01 au 01·03. Les V. etS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectMisfits. Oeuvres de Philippe Van Wol-putte. ‣ Du 16·01 au 15·02.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergNathalie Grenier. Peintures. ‣ Du16·01 au 28·02. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie LazarewExposition collective. Oeuvres récen-tes, pour la plupart inédites, de Ful-crand, Sergio Moscona, Olivier Catté,Yuriko Takagi, Samuel et Rafiy. ‣ Jus-qu’au 22·02. Du Ma. au S. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryOn the Steps of... Oeuvres d’Anna Bys-kov. ‣ Du 17·01 au 21·03. Du J. au S.de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Le Caméléon CoquetANNeHerbauts. Planches originales deson dernier album paru chez Caster-man, ainsi que quelques surprises.‣ Jusqu’au 14·02. Du Me. au V. de 13 à18h ou sur rdv.UAvenue A. Buyl 12 - 1050 Bruxelles -0478 93 42 79 - www.lecameleoncoquet.be

Nadine FerontMetacognitive Artefacts. Oeuvres deChristina Mitrentse et Emmanuel Dun-dic. ‣ Jusqu’au 01·02. Du J. au S. de14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaEugène Leroy. Peintures et fusains.‣ Jusqu’au 08·03. DuMa. au V. de 10 à

UGalerie du Roi 11 - 1000 Bruxelles -02 761 96 70http://irvingstgarp.wix.com/pictures

Jan MotDavid Horvitz. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.Postscript II (Berlin). Oeuvres de TrisVonna-Michell. ‣ Jusqu’au 18·01.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryBehind the Screen. Oeuvres de NamJune Paik (1932-2006). ‣ Jusqu’au18·01. Du Ma. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Maruani & Noirhomme GalleryGas Stations. Oeuvres de David LaCha-pelle. ‣ Jusqu’au 25·01.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.maruani-noirhomme.com

Morbee GalerieBody in Space. Sculptures et dessinsde Didier Leemans. ‣ Du 17·01 au01·03. Les V. et S. de 14h15 à 19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

Office Baroque GalleryBanana Tourist. Dessins, peintures etoeuvres sculpturales de Kyle Thurman.‣ Jusqu’au 08·02. DuMe. au S. de 11 à18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Petits PapiersCallisto and other matters. Oeuvres deDave Mc Kean. ‣ Jusqu’au 19·01. Du L.au S. de 10 à 18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles - 02 893 90 30www.petitspapiers.be

Roberto Polo GallerySilent Treatment. Oeuvres de Mil Ceu-lemans. ‣ Jusqu’au 19·01. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18hou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryJohan Baudart. Peintures, collages etsculptures. ‣ Jusqu’au 31·01.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54

SynthèseFlash Black. Sélection d’oeuvres surpapier en noir et blanc de Pol Bury, Ma-dlen Herrström, John-Franklin Koenig,Mark Tobey... ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryAcross the Ravaged Land. Par le biaisde son objectif, Nick Brandt nous con-fronte à une réalité dérangeante où lesanciens rois sont devenus des marty-res, des portraits d’animaux aux allu-res d’icônes d’une Afrique autrefoispréservée. ‣ Jusqu’au 08·02. Du Ma.au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

QuadriDes usines et des palais. Gouaches etpeintures de Luc Van Malderen. ‣ Jus-qu’au01·02. Les V. et S. de 14 à 18h ousur rdv.

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8 Les galeries SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Investigations picturalesLa peinture tient du phénomène derémanence. Condamnée par d’aucuns fauxprophètes, victime d’une mort programmée,elle offre une résistance imparable à toutes lesépreuves et tel le phénix renaît sous toutes lesformes. Cette survivance ne cesse deprovoquer ceux qui l’abordent et lapratiquent dans des tentations qui vont durien, de l’absence, à la surenchère, voire aurefuge passéiste. Les deux artistes réunis encette confrontation investiguent cettepersistance de l’image picturale qui ne livrerien d’autre qu’elle­même et qui s’imposedonc pour elle­même. Dans ce type depratique on est à contre­courant des voiesartistiques dominantes actuellement quiredonnent clairement la priorité à lareprésentation, à l’illustration, à la traductionvisuelle d’une idée, plutôt qu’à la pureexpression visuelle. Les travaux de StephanBalleux (1974 – Vit à Bruxelles)correspondent à ce qu’il a montré récemmentà l’Iselp. Ses repeints de versos de tableaux

photographiés sont avant tout des peinturesautarciques dont le sujet, bien que bienprésent et évoquant les atours d’une œuvre,est simple prétexte et concept pictural d’uneabsence d’image à l’endroit où on l’attend. Lespeintures de Hannu Prinz (Berlin, 1978)constituées de morceaux de cuir peintsgénéralement au spray sont des illusionsvisuelles véhiculant aussi bien des empreintesd’images que mixant les techniques et lesgenres. Ce sont des partitions polymorphesattirantes pour l’œil et au toucher (pourtantrefusé !) qui brassent de multiplesinvestigations du support, aux matières, à lasurface, des motifs à leur absence, auxquellesl’art contemporain continue à soumettre lapeinture qui se voit ainsi constammentrégénérée. (C.L.)

UStephan Balleux – Hannu Prinz. Peinturesrécentes. D + T Project Gallery, 4 rue du Bosquet,1060 Bruxelles. Jusqu’au 25 janvier. Du jeudi ausamedi de 12h à 18h.

Doublé

COUR

TESY

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RossicontemporaryDaniel Coves. Peintures récentes.‣ Jusqu’au 25·01. Les J. et V. de 13 à17h et le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Du bout des doigts. Oeuvres d’Eleo-nore Gaillet. ‣ Jusqu’au 25·01.Lights Out. Encres sur papier de Jona-than Rosic. ‣ Jusqu’au 25·01.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

Galerie VerhaerenBeauté du Liban. Deux photographesdu Proche-Orient, Rend Haffar etHouda Kassatly, nous apportent leur vi-sion du Liban, entre beauté et destruc-tion, nostalgie et espoir... ‣ Jusqu’au19·01. Du Me. au S. de 14 à 18h, le D.de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Anne Dorselaer. ‣ Du 15·01 au 15·02.Le Me. de 15 à 18h et le S. de 14 à 17hen présence de l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

LOUVAIN-LA-NEUVEEspaces LoungeatudeBlancs. Peintures de Pierre Debatty.‣ Jusqu’au 15·01. Du L. au V. dès 11het le S. dès 18h.UPlace Polyvalente - 1348 Louvain-la-Neuve- 010 45 64 62 - www.loungeatude.be

‣ Jusqu’au 18·01. DuMa. au S. de 11 à19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtDynamiques des danses. Oeuvres ré-centes de Gundi Falk. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Les pein-tures de Chéri Samba, sur une périodeallant de 1989 à 2009, révèlent sa per-ception de la réalité sociale, politique,économique et culturelle du Zaïre, ex-posant toutes les facettes de la vie quo-tidienne à Kinshasa. ‣ Jusqu’au01·02. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou surrdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachVelvet Skin. Oeuvres de Gudrun Kampl.‣ Jusqu’au 22·02. Du J. au S. de 11 à13h et de 14 à 19h.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

LaGalerie.beLe Fil d’Ariane. Installation de MireilleLiénard. ‣ Jusqu’au 19·01. Du J. au S.de 16 à 19h ou sur rdv (présence del’artiste le S. 11·01).URue Vanderlinden 65 - 1030 Bruxelles -0475 60 66 97 - www.lagalerie.be

Aeroplastics ContemporaryHeHe. Anthroposphere. ‣ Du 16·01au 15·03. Du Ma. au V. de 11 à 18h, leS. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Antonio NardoneLes Mondes Particuliers. Oeuvres dePablo Mesa Capella, Giuseppe Paolilloet Elisabeth Houtart. ‣ Jusqu’au25·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectStephan Balleux & Hannu Prinz. Pein-tures. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J. au S. de12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com

FaiderIn Situ. Transformations sculpturalesde Rainer Gross. ‣ Du 17·01 au 22·02.Du Me. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes hivernales. Peintures etoeuvres plastiques de Sibylle Baltzer,Yuko Nakaya et Raphaèle Bernard-Ba-cot. ‣ Jusqu’au 24·01. Du J. au S. de14 à 19h.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Paris-BeijingDay is Done. Collages et sculptures ducollectif new-yorkais Ghost of a Dream.

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9Les galeriesSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Contact

Agenda culturel:Tél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.LJ

COUR

TESY

NEWSQ

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GAL.

COUR

TESY

GAL.CLAIRE

FONT

AINE

COUR

TESY

ART&

PUBLIC

FranceJonOne – Peinture et sérigraphieLille – New Square Gallery

Pour ses 50 ans, l’artiste qui vient du Street art, qui a intégréles galeries avec grand succès comme on a pu le constater enBelgique, peintre à part entière dans une abstraction vive,graphique et gestuelle, réalise 50 nouvelles sérigraphies re­haussées et expose plus de trente toiles !U Jusqu’au 25 janvier. New Square Gallery, 40 rue Voltaire,59000 Lille. www.newsquaregallery.com

Swoon – InstallationParis – Galerie LJ

Elle vient de la rue (1978), elle vient du Street, elle est l’unedes seules femmes à avoir pratiqué cet art à la sauvette.Aujourd’hui, elle réalise surtout des installations monumen­tales qui ont gagné quelques­uns des grands musées améri­cains, elle est humaniste, elle grave dans le lino et construitavec des bois trouvés.U Jusqu’au 15 janvier. Galerie LJ, 12 rue de Commines, 75003Paris. www.galerielj.com

LuxembourgSteve McCurry – PhotoLuxembourg – Galerie Clairefontaine

La galerie Clairefontaine fête ses 25 ans d’existence par uneexpo d’ensemble de ses principaux artistes et dans l’espace 2par un ensemble exceptionnel d’un des plus célèbres repor­ters travaillant pour l’agence Magnum et qui fut dès les an­nées 70 sur tous les terrains sensibles de l’Afghanistan auGolfe.U Jusqu’au 25 janvier. Galerie Clairefontaine, 21, rue du St­Esprit, 1475 Luxembourg. www.galerie­clairefontaine.lu

Denis Castellas – PeintureLuxembourg – Galerie Bernard Ceysson

Autant qu’à l’histoire de l’art, les peintures de l’artiste fran­çais (1951, vit à Nice et NY) prennent leur source dans diversterritoires – le cinéma, la photographie, la bande dessinée, lalittérature, le monde du sport – et plus globalement dans cequi constitue l’imaginaire d’un artiste européen né à la moitiédu 20e siècle.U Jusqu’au 18 janvier. Galerie Bernard Ceysson, 2, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.bernardceysson.com

SuisseClaude Hermann – DesssinGenève – Art&Public

“Je ne sais rien de l’Art”, déclare l’artiste français (1948, vit enSuisse) auteur de dessins, “c’est peut­être une aide pour conju­rer mes angoisses ou peut­être à mon âge m’éviter de découvrirtout ce que je n’ai jamais vécu. Lorsque je quittemes personnages,je les abandonne, ils s’en vont, je les oublie.”U Jusqu’au 21 février 2014. Galerie Art&Public, 37, rue desBains, 1205 Genève. www.artpublic.ch

Jan Van Oost – Dessin et sculptureGenève – Galerie Bernard Ceysson

L’artiste flamand (Deinze, 1961) se sert autant du dessin quede la sculpture pour véhiculer son point de vue sur la caducitéde l’existence humaine. Il refuse au monde ses apparences,son enveloppe ou sa chaire, et, puisant aux origines du sym­bolisme, décline toutes les formes de vanité.U Jusqu’au 08 février 2014. Galerie Bernard Ceysson, 7 rue duVieux­Billard, 1205 Genève. www.bernardceysson.com

COUR

TESY

GAL.BCE

YSSIN

COUR

TESY

GAL.B.CE

YSSO

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Natacha NisicPremière monographieconsacrée à l’artistefrançaise (1967) dont lemédia de prédilectionest la vidéo dans uneconception qui croise lapratique filmique etl’installation. Lapublication qui contientun entretien par MartaGili et textes inédits dePh­A. Michaud, B. Jee­

Sook et F. Perrier, balise le parcours depuis 1994 de cetteartiste dont les images extrêmement soignées sontempreintes d’une véritable aura picturale, à travers letraitement des gestes dont elle établit un véritable‘catalogue’ à partir de 1995, des détails, des attitudes, dessujets en accointance tantôt avec l’art du passé, tantôt encorrélation avec l’aujourd’hui (Fukushima). Dans son texte,Philippe­Alain Michaud définit le travail de l’artiste en lacitant : “L’image porte en elle sa propre contradiction”. Ilajoute : “C’est ainsi que Natacha Nisic a pu décrire la manièredont elle construit ses dispositifs de représentation face auxobjets, aux corps, aux paysages qu’elle filme ou qu’ellephotographie; l’image, fixe ou en mouvement, n’est pas unedescription, mais révélation d’un état de tension qui traverse leschoses, […]”. L’ouvrage est publié conjointement à l’expositionrétrospective qui se tient actuellement au Jeu de Paume àParis (jusqu’au 26 janvier). S’il est une caractéristiquegénérale se rapportant à ce travail, c’est l’importanceconstante accordée à la part humaine ancrée dans la viecourante. (C.L.)

UNatacha Nisic. “Écho”. 208 p., 154 ill. coul. Éd. Actes Sud/Jeu dePaume. Env. 35 €

La parution de la semaine

ACTESSU

D/JEUDE

PAUM

E

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyHans-Christian Schink. ‣ Jusqu’au25·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Fifty One TooAll about Eve. Oeuvres d’Annie Kevans.‣ Du 12·01 au 01·03. Du Ma. au S. de13 à 18h ou sur rdv.UHostraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

Tim Van Laere GalleryCorn in your fruity basket. Peinturesd’Armen Eloyan. ‣ Jusqu’au 25·01. DuMa. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17I Told You So. The World is Flat.Oeuvres de Jan Verbruggen. ‣ Jus-qu’au 31·01. Du Me. au V. de 14 à 18h,le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Galerie des HallesConnexions. Oeuvres de Pierre De-batty. ‣ Jusqu’au 25·01. Du L. au S. de11 à 18h.UPlace de l’Université -1348 Louvain-la-Neuve

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryChristo, Jeanne Claude - Voltz / Arman/ Claude Gilli. ‣ Jusqu’au 12·01. Du J.au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -069 64 14 95 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGEMonos GalleryYakusa & Heavenz. Oeuvres d’AntonKuster. ‣ Jusqu’au 15·01. Du J. au D.de 14h30 à 18h30.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

STAVELOTTriangle bleuKrystal Fontaine. Installation, dessinset peintures de Sylvie Macías Díaz.‣ Du 12·01 au 09·03. Du J. au D. de 14à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourDominique Collignon. Peintures. ‣ Du15·01 au 15·02. Du Ma. au V. de 12h30à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

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10 Adjugé! SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

PapillonChez Millon àBruxelles, à la mi­décembre, on apas mal ramépour vendre desbijoux anciens etmodernes, debelle facturepourtant. Il y eutdonc de nom­breux retrait, plusde 35 % et les en­chères n’ont guèreflambé. Dom­mage, il y avait làun très beau tra­vail de la nouvelle

experte en bijoux et argenterie qu’est LaureDorchies. Ce papillon en forme de broche enor de 15 carats et argent, serti en son centred’un diamant taille ancienne, de 49 petits dia­mants, de 18 saphirs et de 2 cabochons de ru­bis pour les yeux, était à prendre vers les3000 €. Il en fit 2800 € frais compris.

2800€

D.R.

ScribansCette impression­nante paire describan en mar­queterie de l’Alle­magne du sudétait à vendrechez Aguttes àNeuilly, le 19 dé­cembre dernier.Annoncée à20 000 €, elle aété poussée jus­qu’à 35 700 €plus les frais, cequi est rare en cestemps de méprispour les choses

du XVIIIe siècle. Il passe assez régulièrementdes scribans allemands et des armoires ou gar­de­robes en placage ou en marqueterie,d’Outre­Rhin, et les prix actuels sont généra­lement placés sous les 10000 €.

35700€

D.R.

l Chiffres annuels

Combats de rois à Paris

h Les chiffres de l’année 2013sont tombés un peu avant Noël.Pour les grandes maisons, toutfut bénéfique.

2013 RESTERA COMME UN GRAND CRÛpour les salles de ventes de niveau internatio­nal. La seule maison qui publie des chiffresparfaitement transparents c’est Sotheby’s, dufait de sa cotation en Bourse de New York.Cette firme a dès lors donné des chiffres tantpour Paris qui nous intéresse ici, que pour lemonde entier. Et là, l’augmentation du chif­fre d’affaires fut de 19 %, à 5,2 milliards dedollars. Pour l’ensemble du globe, Sotheby’sdomine dans les secteurs de la joaillerie (ac­croissement du CA de 32 %), de l’impression­nisme et de l’art moderne (+ 21 %), et dans lesarts asiatiques (+ 50 % grâce à des vacations àPékin entre autres). Ce sont des écarts consi­dérables d’une année sur l’autre et cela ré­jouit Bill Ruprecht, un des grands patrons dela firme américaine.

Paris dans cet ensemble, à bien y regarderne pèse pas bien lourd. La salle du Faubourg­Saint­Honoré n’y réalise “que” 188 millionsd’euros, ce qui place Sotheby’s devant Chris­tie’s mais en ergotant sur des chiffres et destransactions que l’un comptabilise et l’autrepas. Sur Paris, la progression n’est que de 3 %pour Sotheby’s. Christie’s recule un peu et af­fiche 186,5 millions d’euros de chiffre d’af­faires, ce qui est de l’ordre de 3,5 % de moinsqu’en 2012. Ceci ne concerne que les ventesau marteau, car de plus en plus les salles ef­fectuent des ventes avec des lots retirés lorsdes vacations mais qui se négocient encorejuste après. Puis, il y a les ventes de gré à gréqui prennent de l’ampleur et là se pose unautre problème pour les grands marchandset c’est celui de la concurrence directe dans

SOTH

EBY’S

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11Adjugé!SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Chiffres annuels

Combats de rois à Paris

leurs zones d’activités. Les biens immobiliersfont également partie des activités, surtoutdans le chef de Sotheby’s.

Face à ces deux monstres mondiaux, lesautres salles, où qu’elle se trouvent ne fontque de la figuration. Mais il n’empêche queparfois cela peut peser très lourd. Un jour onconnaîtra les chiffres de Bonham’s, premièredans le secteur automobiles anciennes. Lasalle britannique est talonnée par Artcurialqui elle, sur Paris et donc la France, est la pre­

mière. La famille Dassault et ses associés fontpreuve d’un dynamisme incroyable etd’après le service de presse on aurait engagépas loin de cent personnes en moins de 14mois grâce à l’internationalisation de la so­ciété. Le siège de Bruxelles animé par la com­tesse Vinciane de Traux est un exemple duredéploiement de la firme parisienne. Artcu­rial est donc troisième sur le podium, avec unchiffre d’affaires de 178 millions d’euros. Laprogression dépasse les 20 %, ce qui est re­marquable dans cette France tétanisée par lacrise et dont l’état d’esprit est marqué parl’abattement. Chez Tajan, on augmente de12,5 % à 41 millions, ce qui est un joli cadeaupour Rodica Seward qui avait acheté la com­pagnie voici dix ans à Maître Tajan.

Chez Piasa on a fait également des bons dejoie car le CA est passé de 27,3 millions à36 millions d’euros, ce qui représente un ac­croissement considérable de 33 %. Cela est enpartie dû à l’ouverture d’une nouvelle sallesur la rive gauche de la Seine et peut­êtreaussi à l’arrivée de Frédéric Chambre.

Voici donc pour les principales salles deventes officiant sur Paris où l’on voit que lesaffaires marchent bien depuis un an, dumoins en chiffres d’affaires. Si on gratte unpeu, on trouve rapidement des faiblesses,comme le nombre de lots retirés, des zonesoù les lots vendus ne valent plus grand­chosecomme dans les styles classiques des der­niers rois ou du Premier Empire. A Drouotpar exemple, il passe encore des millions delots par an dans des dispersions de qualité se­condaire. Et par là, c’est la galère. Mais c’estaussi et toujours du marché de l’art.Ph. Fy.

Chez Sotheby’s, l’art moderne et impression-niste reste une des valeurs sûres permettantde compenser une rude concurrence en artcontemporain où Christie’s domine.

Ce tableau de Basquiat est passé en vente chez Ta-jan le 20 novembre 2013 et il y fit 1,3 milliond’euros, soit l’estimation basse.

D.R.

De Lisa Johansson Pape (1907-1989), on a venduchez Piasa à Paris le 30 octobre, une paire de lam-padaires en laiton, métal laqué, verre opalin, cuir,hauts de 210 cm. Vers 1950. Lemarteau est tombé à118236 €.

LISA

JOHA

NSSO

NPA

PE

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12 Le marché SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Au marteau

Les Orléans au pinacle

h Un prince de Bourbon desDeux­Siciles, déposa 132 lotsdans une vente royale à Paris.Il y avait près de 300 lots àprendre. Tout fut vendu.

IL Y A UN PEU PLUS D’UN MOIS, Parisqui allait vibrer de mille feux pour lessouvenirs du chanteur Maurice Cheva­lier, rendit d’abord un hommage pas­sionné à des effets princiers dont unebonne part provenait des princes d’Or­léans. C’était le 2 décembre à Drouot et

le marteau était détenu par l’étude Col­lin du Bocage et Delorme. L’expert senommait Xavier Dufestel, spécialistedes Bourbons­Orléans. La part Orléansde la vacation ne provenait pas pourune fois des souvenirs directs du comtede Paris (Henri VI, de jure), mais duprince Gregory de Bourbon­Siciles, des­cendant direct du prince Philippe deBelgique, comte de Flandre et petit­filsde la princesse Marie­Louise d’Orléans.Le prince Gregory amenait 132 lots. Ilsétaient estimés aux alentours de80 000 €. Mais devant l’enthousiasmedu public, la totalité des lots s’en allè­rent pour plus de 250000 €.

Xavier Dufestel nous manifesta sa joie

de voir “des acheteurs du monde entier selivrer à une véritable bataille d’enchèrespour cette dispersion qui nous a permis devendre 100% des 291 lots, provenant tousde familles royales et princières. Elle s’estd’ailleurs déroulée en présence de certainsmembres de la famille d’Orléans et duprince et de la princesse Jean de Luxem­bourg”.

Parmi les lots phares qui firent quel­ques étincelles par rapport à des estima­tions très basses, il y avait ce tableauprovenant des collections du châteaud’Eu, en Normandie. Eu était la rési­dence préférée de la précédente com­tesse de Paris. Il s’agissait du portrait dela princesse Nicole de Lorraine, acquis

pour 6250 € et celui de la reine de Por­tugal, l’un et l’autre peints par Jean Du­cayer. Le second fut adjugé pour10 000€. C’est bien mieux que les3 800 € donnés pour un portrait dedame de qualité, peint par le même ar­tiste, chez Me Binoche à Paris également,le 12 décembre dernier. Ducayer est unde ces artistes dont on ne connaît pres­que rien et qui sert un peu de tiroird’hypothèses, comme le fut le lorrainClaude Deruet (1588­1660), avant lui.

Mais revenons à des choses plus pro­saïques avec ces dessous de bouteillesprovenant d’un service du roi Louis­Philippe (lots 5/6 vendus avec faculté deréunion), portant les poinçons de l’orfè­vre Jean­Baptiste Claude Odiot. Ils onttrouvé preneur à 8 750€. La chocola­tière du même orfèvre a atteint 6500€.

Le musée régional du château de Ran­dan a tenté, en vain, de remporter unepartie des ménagères de la table du roiLouis­Philippe au château d’Eu. Maisc’est un capitaine d’industrie françaisqui remporta à lui seul la ménagère enmétal doré créée par Christofle, pour lasomme de 39 800€ (lots 9 à 27 vendusavec faculté de réunion). Il fit de mêmeavec la ménagère en métal argenté éga­lement produite par Christofle, pour unprix de 19 800€ (lots 28 à 42 vendusavec faculté de réunion). Rien ne changesous le soleil; le besoin des gens quiréussissent d’asseoir leur image de mar­que passe par ce genre de charmant ca­price.

Dommage pour le musée de Randan,site sublime du Puy­de­Dôme où le châ­teau des Orléans était une chose magni­fique, brûlé par un incendie de la viequotidienne en juillet 1925. C’est là quevivait fréquemment la princesse Adé­laïde (1777­1847), sœur du roi Louis­Philippe. Randan appartient depuis peuà l’Etat français.

Ensuite, un presse­papier de Marie­Amélie, reine des Français, fut vendupour 11 880 €. Puis on vit passer uneD.

R.

La ménagère en métal doré créée par Christofle pour la table du roi Louis-Philippe auchâteau d’Eu a atteint la somme de 39 800€ (lots 9 à 27 vendus avec faculté de réunion).

Souvenirs de nos princes

POUR CE QUI CONCERNE LES OBJETS ISSUS descollections d’autres familles royales et aristocrati­ques, notons que les neuf albums de la famille royaledes Deux­Siciles (lots 181­182­183) atteignirent22 500€ et enfin le lot 173, la “Vénus couchée” par lepeintre romain Girolamo Pesci (1684­1759), élèvede Carlo Maratta, méritait toute attention. La toileprovenait des collections du roi Stanislas II Augustede Pologne, puis des princes Poniatowski, et avaitdécoré un palais à Varsovie que l’empereur de RussieAlexandre Ier, acheta en 1820. La toile de 95 x 114 cm

fut acquise par un collectionneur privé pour lasomme de 65 500€, soit plus du double de l’estima­tion haute. A propos de nos princes, on vit passer unmédaillon en or, gravé de fleurs et orné d’une bar­rette de pierres précieuses. En l’ouvrant on décou­vrait en miniature sur vélin, un “portrait” de l’œil ducomte de Flandre, Philippe, père du roi Albert Ier.Louise­Marie possédait plusieurs objets de ce genre,parmi ses plus intimes. Le lot, daté de 1843, a été ac­quis par un citoyen français pour un peu plus de2 600€. Juste avant était proposé un nécessaire à

couture de la reine Louise­Marie, exécuté par la mai­son Aucoc. Il a été acquis pour 3 000€ par un autreFrançais. Le lot 143 était occupé par un collier à cinqrangs de perles fines baroques, de la princesse Hen­riette de Belgique, sœur du roi Albert Ier et duchessede Vendôme. Il a fait plus de trois fois son estimationet fut acquis par un acheteur étranger du Moyen­Orient, pour 30 360€.

Quelques nappes provenant sans doute de Laekenfirent aux alentours des mille euros.Ph. Fy

h D’autres lots d’objets royaux ont également atteint de jolies sommes.

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13Le marchéSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Au marteau

aquarelle de fleurs sur vélin peinte parMadame Adelaïde, précitée. L’objet futpréempté par le musée de la Vie roman­tique, à Paris, au prix de 7 920 €. Lesmusées français ont encore exercé leurdroit de préemption et le musée de laVie romantique à Paris se porta acqué­reur du chapelet de Marie­Amélie, pourla somme de 3000 €. Il en fut de mêmepour une aquarelle de fleurs de Ma­dame Adélaïde, acquise pour 7500€ etégalement de la statuette du duc d’Or­léans attribuée à James Pradier,préemptée pour la somme de 1500 €.

Le très beau dessin représentant le roiLouis­Philippe et la reine Victoria en ca­valcade dans les bois de Windsor, datéde 1844, fut acquis pour la somme de8125€ par un membre du Gotha euro­péen allié à la famille royale de Belgiqueet descendant direct du roi des Français.

L’aquarelle du château d’Osborne, ré­sidence régulière des princes anglais futelle aussi très disputée. Il faut dire que lepaysage et la haute demeure étaient icitracés par les mains mêmes de la reineVictoria d’Angleterre. Ce lot exception­nel, par son auteur mais aussi par laqualité du trait, culmina à 15840€; onen attendait 2000 à 3000 €.

Le lot 114 figurait un portrait de la du­chesse de Nemours, vue de dos. La toilede 45 x 35 cm était attribué à Sir EdwinLandseer. Elle fut vendue à 17 190€,pour une estimation similaire au lotprécédant.

Les prix ne comportent pas les frais.Philippe Farcy

l Vente publique

Simenon surpasseson monde

IL Y AVAIT UN PEU PLUS DE 370 LOTS à prendre chezArtcurial voici trois semaines dans une vente de litté­rature française du XXe siècle, et de volumes diversconsacrés à des mouvements artistiques, essentielle­ment. Notre compatriote y aura brillé à trois reprises(plus un retrait), sans faire exploser les estimations,mais juste assez pour que la concurrence des ses illus­tres confrères ne vienne pas lui faire de l’ombre. Re­jeté en fin de vacation, Simenon a donné un peud’éclat à cette vente où l’autre vedette fut Céline et latroisième le nombre de lots retirés. Le résultat globalde la dispersion fut de 456 667 €, frais compris, avecun peu plus de 65 % de lots vendus.

Simenon a donc toujours et pour toujours ses fans etson fils continue à promouvoir la réputation d’unpère hors­norme qui écrivait comme un métronomede 6h à 9h du matin. Le lot le plus disputé fut celuid’un manuscrit préparatoire d’une dizaine de pagessorties d’un carnet à spirales, écrit à la mine de plombet intitulé “La Disparition d’Odile”. Nous étions ici en1971 et le volume fut édité en 1972. Les experts de lasalle avaient annoncé une fourchette d’estimationsallant de 10 000 à 12 000 €. Il en vint 22 733 €, avecles frais. Ce travail rédigé à Epalinges annonçait de fa­çon prémonitoire les soucis de la fille de Georges Si­menon, qui deviendront dramatiques puisque Ma­

rie­Jo, la fille de l’auteur ira jusqu’au suicide. Peut­être est­ce cette tension sous­jacente, ce lien entrefiction et réalité, quoique démenti par Simenon àl’époque, qui poussa les enchères si haut.

Le lot précédant fit mieux encore en terme finan­cier, mais causa moins de surprise car nous fûmesalors dans la zone précise des estimations. Il s’agissaità nouveau d’un manuscrit du même genre que le lotdéjà évoqué et cette fois plus vieux d’un an, soit 1969.Il s’agissait du roman “Maigret et le tueur”. On propo­sait la rédaction d’une vingtaine de pages du début decette histoire que les experts évaluèrent entre 20 000et 25 000 €. Le marteau chuta à 23 382 €, toujoursavec les frais.

En cette même année 1969, Simenon rédigea unautre roman intitulé “Novembre”. A nouveau il s’agis­sait d’un manuscrit sur un calepin à spirales. Le cata­logue signale que l’auteur rédigeait plus régulière­ment à la machine et que les manuscrits, premiersjets d’une histoire à l’état d’ébauche, sont rares, voirtrès rares. Ici, on offrait aux amateurs un ensemble dedix pages. Elles étaient annoncées entre 8 000 et10 000 €. Les passionnés se sont disputés le lot jus­qu’à 17 537 €.

Terminons cette courte évocation par le plus hautprix obtenu ce 16 décembre. On trouvait au lot 343 lemanuscrit complet, dédicacé à Zola d’un roman deJ.K. Huysmans, auteur naturaliste, proche de Flaubertet des Goncourt, qui figurait ici avec “Les Sœurs Va­tard”. Le volume datait des années 1876­1878. Lasalle annonçait 60 000 à 80 000 € comme estima­tions. Il en vint 68 711 €. Dès lors, avec quatre lots, lavente était couverte à 25 %.Ph. Fy.

ARTCUR

IAL

Ces quelques feuilles écrites au crayonpar le liégeois Georges Simenon se sontenvolées à Paris, chez Artcurial, le16 décembre. On les vendit à 22733 €.

D.R.

Ce médaillon en or, gravé defleurs et orné d’une barrette depierres précieuses renferme unportrait de l’œil de Philippe deBelgique, comte de Flandre etpère du roi Albert Ier. Il est partipour un peu plus de 2600 €.

h Une vente de livres et de manuscritsmodernes chez Artcurialle 16 décembre a permis au Liégeoisde dominer ses contemporains.

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14 Le marché SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Des cristaux accessibles

LE 18 DÉCEMBRE DANS LA SALLE 1 DE L’HÔTELDROUOT, l’étude Ader­Nordmann proposait unevente intégralement consacrée à René Lalique (1860­1945), ce qui n’est pas fréquent. La vente s’est biendéroulée en terme de nombre de lots vendus, plus de80 %, mais aussi en terme de chiffres, toujours con­formes aux prévisions de l’expert Emmanuel Eyraud.Il n’y eut donc pas de surprises et, mis à partdeux lotsparmi les plus importants, annoncés à plus de10000 € et retirés, ce fut un succès. Reste que la cotede ce maître de l’art déco n’est pas prodigieuse et queLalique reste donc un artiste accessible, tant pour sesvases que pour ses objets décoratifs ou ses services deverre de table. Il n’y avait que 91 à prendre et ilsétaient proposé en avant­première d’une autre vaca­tion consacrée à une foule d’artistes de la même épo­que, ayant travaillé dans des domaines divers, y com­pris des meubles. Tout cela se voit sur le site internetde cette étude. Un volume complet de l’œuvre deRené Lalique a été publié aux Editions de l’Amateursous la plume de Félix Marcilhac, en 2004. Rappelonségalement qu’un musée à la gloire de ce créateur im­portant pour l’image de marque de la France, a étéouvert encore récemment à Wingen­sur­Moder, enAlsace, là où se trouvent les ateliers Lalique. Wingenest un village de tradition verrière, réactivé en 1921après cinquante ans d’interruption de travail, par

René Lalique puis son fils Marc, né en 1900.Le jour du 18, cela commença fort avec une coupe

haute de 17,8 cm en verre soufflé et moulé au décorde branchages émaillé de brun. Le modèle fut créé en1912 et produit jusque avant 1928. On en attendait4000 à 6000 € et il en vint sans les frais l’équivalentde l’estimation basse. Vint ensuite un flacon illustre“Leurs âmes d’Orsay”, dont le bouchon moulé com­porte deux jeunes femmes pendant nues à des bran­chages. Ici aussi le commissaire­priseur obtint l’esti­mation basse, soit 5200 €. Pour une carafe et cinqverres en cristal soufflés en forme de lotus, il ne fallait

assumer que 400 €. Pour douze verres à Madère etsix coupes de champagne, en cristal bien sûr, de mo­dèle Quincy, créé en 1935, il ne fallut débourser que600 €. Et pour six autres verres à Madère de typeRambouillet, seuls 120 € furent suffisants. Par con­tre, il fallut monter à 4500 € pour un très rare servicede modèle Beaune, créé en 1934 et produit jusqu’en1946. Le lot était composé de cinquante­deux piècesquand même. Pour un flacon d’une suite de garniturede toilette, le marteau tomba à 200 €. Il s’agissait dumodèle Dahlia sorti en 1931. Les frais sont compris.Ph. Fy.

h Une vente récente chez Ader­Nordmann permet de donner un refletde cette maison illustre.

Ce vase de modèle “Serpent” proposé à partir d’avril 1924, par les atelier de René Laliqueà Wingen, en Alsace, s’est vendu à 13000 €.

ADER

l Vente publique

Belle vente de fin d’année chez Godts

LES BATAILLES D’ENCHÈRES COMMENCÈ­RENT TRÈS TÔT avec l’apparition de deux lotsde catalogues de ventes publiques de livres. Lesdeux lots, numérotés 3 et 4 étaient annoncésentre 600 et 800 €. Ils étaient composés, pourle premier, de six fascicules in­8°, datant desannées 1769 à 1776 et relatifs à des vacationsde livres, à Louvain, sous le marteau du com­missaire­priseur Jean­François Van Overbeke.Il était éditeur, imprimeur et libraire. Le pre­mier lot pour les années susmentionnées estparti à 1300 €. Le second, relatif aux an­nées 1790 et 1792 (7 pièces), s’est envolé à7 000 €. Un peu plus tard, dans une section dedessins et gravures on donna le double de l’es­timation haute (1500 €), pour un dessin attri­bué à un artiste bruxellois inconnu sauf de ra­res spécialistes, à savoir Lucas Achtschellink(1629­1699). Il s’agissait d’un grand paysagede 460 x 360 mm. Juste après, deux gravures

d’après Jérôme Bosch, exécutées par Pieter vander Heyden (vers 1530, après 1572), firent unbel effet sur le public venu nombreux dans lasalle de ventes Horta qui sert de cadre habituelpour le libraire de l’avenue Louise. La premièrefeuille pour “Die Blaù Schùyte”, éditée par Jé­rôme Cock en 1559 est partie à 4800 €. La se­conde qui figurait la “Célébration du Mardigras”, éditée en 1567, s’en est allée à 4000 €.

Le deuxième plus haut prix de la vacation esttombé sur un recueil de 37 planches d’époqueromantique et qui n’en manquaient guère enleur contenu. Il était question de scènes éroti­ques que le libraire annonçait avec prudenceentre 800 et 1000 €, mais une verve considé­rable emplit la salle qui se disputa les piècesavec ardeur jusqu’à bourse délier à hauteur de10000 €.

On donna par après le prix de l’estimationbasse, soit 3000 € pour un volume de descrip­tion de la Chine datant de 1668 et édité à Ams­terdam. L’auteur en était Athanase Kircher(1602­1680), père jésuite allemand. Le volumeétait complet de ses vingt­quatre planches.

Antoni van Leeuwenhoek (1632­1723), étaitun scientifique néerlandais qui ici étudia laphysiologie des plantes et des animaux, le tout

GODT

S

“Le grand théâtre sacré du duché de Bra-bant” paru en 1729 a été vendu chez Godtsle 16 décembre contre 4200 €.

h Quelques livres anciens ontprovoqué de belles enchèresà la mi­décembre.

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15Le marchéSEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Belle vente de fin d’année chez Godtspublié en anglais d’abord et présentement enla langue de Vondel. C’en était la première édi­tion de 1684 qui donna plusieurs volumes jus­que 1718. Et ceci faisait suite à des conférencesdonnées à Londres. L’auteur fut un médecincélèbre en son temps, malgré le fait qu’il ne fitaucune étude et qu’il ne pratiquait pas le latin.Il fut le premier à décrire la circulation du sang.Les deux volumes in­4° étaient annoncés en­tre 2500 et 3000 €. Ils furent vendus à 7500 €.Le lot 317 obtint lui aussi la cote de 7500 €. Ilétait porteur de la retranscription d’une confé­rence donnée par Stéphane Mallarmé le1er mars 1894, à Oxford. La conférence se fit enFrançais, mais fut traduite pour le public local.L’auteur et poète traita de la musique et deslettres. Le lot était annoncé entre 500 et 600 €.

Arthur Rimbaud fit mieux en terme de scoremais moins bien eu égard aux estimations. Lecitoyen de Charleville était présent par deuxlots importants. Il s’agissait d’abord d’“UneSaison en enfer”, publié à Bruxelles en 1873par l’Alliance Typographique et relié par Geor­ges Huser. Il s’agit de la première œuvre pu­bliée par Rimbaud, en première et seule édi­tion. Henri Godts avait prévu 8000 à 10000 €pour ce lot. Il en vint 12000 €. Le lot suivant

était occupé par “Les Illuminations” de 1886,agrémentées d’une notice par Paul Verlaine.On offrait là une édition originale tirée à deuxcents exemplaires, relié par le maître belgeVladimir Tchékéroul (1899­1992), qui avaitété l’objet d’une exposition au musée Charlierà Bruxelles en 1993. 8000 à 10000 € étaientégalement attendus, mais le public poussa unpeu plus loin le bouchon et le lot fut adjugé à15000 €.

Tchékéroul avait encore fourni une reliureplus classique cette fois, pour le plus célèbretravail de Marcel Proust “A la recherche dutemps perdu”, publié chez Grasset en 1913­1914. Le lot était annoncé entre 4 000et 5000 €. Il fut attribué à un collectionneuravisé contre 6500 €.

On terminera cette évocation par les 4200 €offerts sur “Le grand théâtre sacré du duché deBrabant”, œuvre anonyme publiée en 1729,proche du théâtre profane de Le Roy, mais pasde cet auteur célèbre. Ici on trouvait en deuxvolumes la description des églises et abbayes.Le lot était évalué entre 1800 et 2000 €. Ilchangea de mains contre 4200 €. Les frais sontcompris.Philippe Farcy

l Porcelaine

Temps difficilespour certains

PHILIPPE FROMENTIN ET PHILIPPE Desbuis­son sont associés dans une étude de commis­saires­priseurs à Paris sous le nom de “FL Auc­tion”. Le 13 décembre ils proposaient dansune vacation classique peuplée de nombreuxlots de céramique, un important ensemble dedivers services en porcelaine de Tournai da­tant de la fin du XVIIIe siècle et du début duXIXe siècle.

Rien qu’à travers les photos et les amoncelle­ments de pièces sur les quatre pages et les sixlots à prendre, c’était très beau à voir. Ce le futmoins en termes financiers car il ne fut pasaisé de se défaire de ces lots parfois impor­tants.

Le premier lot était dévoué à sept pots cou­verts en pâte tendre à décor de chenille. On at­tendait 400 à 600 € pour cette fantaisie et il envint 500 €. Le lot suivant était dévolu à un ser­vice du même décor comprenant 119 assiettesplus des objets de forme dont une soupière.On attendait 4000 à 6000 € et l’estimationbasse n’ayant pas été atteinte, le lot a été retiré.Il en fut de même avec un très beau service àdécor “Ronda”, composé de septante assiettesdiverses et des pièces de formes. Ici on avait ta­blé sur 2000 à 3000 €. Un autre lot identique

de décor au précédant, mais limité à 21 assiet­tes et cinq plats eut plus de chance puisqu’iltrouva preneur. Mais le marteau chut à 1100€, sur une base de 1500 à 2000 €. Tout ceci esten pâte tendre, comme le lot suivant, plus sou­tenu et décoré de vannerie et du modèle“Ronda”. Il s’agissait à nouveau d’une partie deservice, incluant trois raviers, un grand platprofond, et vingt­six assiettes, entre autres. Ici,l’expert Manuela Finaz de Villaine escomptait1000 à 1500 € et il lui en vint 1900 €. Le der­nier ensemble du jour était composé desoixante assiettes en camaïeu bleu “Ronda” etvingt­deux assiettes aux épis. On espérait1000 à 1500 € pour ce lot. Il en vint 500 €,seulement. Ce qui signifie que les prix de ré­serve, sous lesquels on ne peut vendre, étaientécrasés. Mais malgré cela, certains numéros netrouvèrent pas preneur. Pour les chineurs, lapériode est bonne. Ils sont en position de force.Ph. Fy.

D.R.

h Quelques beaux lots deporcelaine de Tournai n’ontpas trouvé acquéreur.

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