Migros magazin 47 2015 f vd

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  • Stphane Cattin

    Samission:

    aider la Suisse

    redevenir

    une grande

    nation du ski

    Page 28

    Quand les

    autistes seront-

    ils intgrs dans

    la socit?

    Page 12

    La prcarit

    touche aussi

    des familles

    Page 16

    MM47, 16.11.2015 | www.migrosmagazine.ch

    Veuillez adresser vos demandes concernant votre abonnement et annoncer tout changement dadresse au registre des cooprateurs au 058 574 66 56 du lundi au jeudi de 8h30 11h30 et de 13h30 17h00.

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  • LEditorial

    Au-del des

    statistiques

    La Suisse est lun des pays les plus riches du

    monde.Une rjouissante nouvelle que lon

    entend rgulirement.Malheureusement,

    il est question ici de la Suisse et non pas des

    Suisses. Pour fixer cet indice, on ne sintresse

    pas ce quil y a dans le porte-monnaie des

    habitants, mais plutt aux sommes gnres

    par lconomie ou dposes dans le pays.

    La richesse des habitants se reflte, elle,

    dans le pouvoir dachat. Et de ce ct-l aussi,

    nous faisons plutt figure de bon lve

    puisquil saffirme galement comme lun des

    plus importants aumonde. Le problme de

    tels indicateurs, cest quil sagit avant tout de

    statistiques, demoyennes et de compilations

    de donnes diverses qui nont pas grand-chose

    voir avec notre vie de tous les jours.

    Pour beaucoup, le quotidien nest pas aussi

    riant quon voudrait le croire. Les fins de

    mois difficiles, voire impossibles, a existe.

    Et pas seulement du ct dumarginal du

    quartier. En Suisse, on considre que huit

    personnes sur cent vivent dans la prcarit,

    tandis que deux fois plus pourraient facile-

    ment y tomber ( lire en page 17). Familles,

    personnes ges, victimes dun coup du sort,

    les profils sont nombreux.

    Malgr tout, la catgorie la plus reprsente

    est celle des familles monoparentales. Pas

    moins de 16%dentre elles seraient touches

    par la pauvret. Un chiffre gure reluisant

    pour un pays privilgi tel que le ntre. Et qui

    montre, pour autant que cela soit ncessaire,

    quil reste encore faire pour assurer une

    existence digne tous les enfants du pays.

    Car eux ne peuvent tre tenus responsables

    de rien. La structure de leur famille, ses re-

    venus et difficults, ils ne les ont pas choi-

    sis. Loin demoi lide de vouloir stigma-

    tiser les parents, au contraire. Simple-

    ment, il est dusage de critiquer les

    parents, de dire que sils avaient fait

    des choix responsables, justes ou je

    ne sais quoi, ils nen seraient pas o

    ils en sont. Admettons.Mais pour les

    enfants, aucun de ces arguments ne tient.

    Ilsmritent, et cest un droit, un environ-

    nement o ils peuvent spanouir.

    Steve Gaspoz, rdacteur en chef

    [email protected]

    118

    16

    M-Infoline: tl. 0800 840848ou+41 44 444 72 85 (depuis ltranger).

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    [email protected]; www.migros.ch/cumulus

    Adresse de la rdaction: Limmatstrasse 152, case postale 1766, 8031

    Zurich, tl. 058 577 12 12, fax 058 577 12 09

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    10Cette semaine

    De lutilit de la 21

    e

    confrence

    mondiale sur le climat.

    12Dossier

    Tmoignages de parents

    ayant un enfant autiste.

    16Reportage

    Des familles en situation

    financire prcaire.

    24 Infographie

    La pauvret en Suisse.

    26Portrait

    Lentreprise ludique et pleine

    de succs dHadi Barkat.

    28Entretien

    StphaneCattin, nouveau

    chef du ski alpin suisse.

    Univers

    Migros

    38Enbref

    Les dernires nouvelles

    deMigros.

    55Cuisinede saison

    La volaillemijote

    demille faons.

    79Shopping

    Une confiture fruite

    et tout en lgret.

    86Votre rgion

    Votre cooprativeMigros.

    Auquotidien

    94Escapade et voyage

    Lamajest des paysages

    dautomneduval dHrens (VS).

    101 Sant

    Des exercices pour

    le haut du corps.

    102 Le coindes enfants

    Les hrissons se prparent

    affronter lhiver.

    105 Science et technologie

    LIphone 6s.

    106Dmonstration

    Crer un nuancier pour

    relooker votre intrieur.

    108Voiture

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    115Offre aux lecteurs

    Un sjour la dcouverte

    duMidi-Pyrnes, en France.

    116Cumulus

    Les offres du programme

    fidlitMigros.

    118Une journe avec...

    ToinetteWisard et

    ses gtes ruraux inspirs

    dun fameux conte.

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    Courrier des lecteurs

    Un article deMigros Magazine vous fait chaud au cur ou vous met au

    contraire de mauvaise humeur? Dites-le-nous!

    MM46 Lallemand, ternelle

    bte noire des lves

    En tant quancienne prof de

    franais et dallemand de langue

    maternelle allemande, je connais

    aussi bien la situation de

    lapprentissage dune des deux

    langues trangres en Suisse

    romande et en Suisse

    almanique. Jose dire que la

    plupart des lves dintelligence

    moyenne sont dpasss par cet

    apprentissage parce que, dun

    ct, ils ne sont souvent pas

    assez appliqus et de lautre, ils

    sen fichent pasmal de

    lallemand/du franais, souvent

    cause de la pression du groupe

    inhrente ladolescence. Lide

    de lenseigner dj lcole

    primaire est compltement

    farfelue, car ce ne sont que les

    bons lves qui en profitentmais

    pas les lves cibls, car ceux-ci

    sont encoremoinsmotivs de

    lapprendre par la suite cause

    desmauvais rsultats et des

    checs frquents. La situation de

    lapprentissage de lallemand en

    Suisse romande tait dj

    mauvaise il y a plus de trente ans

    lorsque jai enseign cette langue

    enRomandie. En apprenant

    langlais, qui est plus proche de la

    jeunesse des deux cts de la

    Sarine, ils sauront aumoins cette

    langue dont lapprentissage est

    beaucoup plus facile. Je crains

    que le fait de savoir parler

    lallemand/le franais creuse de

    plus en plus un foss entre la

    population, bien oumal

    instruite. Il faut se rendre

    compte quil nexiste pas de

    mthode facile pour une langue

    trangre,mme en faisant un

    sjour prolong dans le pays

    concern.Moi, jai commenc

    apprendre le franais ct de

    lcole secondaire, en

    frquentant, lge de 14 ans,

    ma propre initiative, une famille

    francophone enBelgique

    Lapprentissage durait

    longtempsmais jtais

    hautementmotive et je ne lai

    jamais regrett, car jai pu en

    fairema profession. Des bains de

    langue sont aussi importants que

    des tudes approfondies de la

    grammaire long terme. Pour

    cela, il faut une certaine

    maturit, de la volont et surtout

    de lendurance,mais la joie est

    immense quand on peut

    communiquer. Le leitmotiv:

    never give up.

    Elisabeth Frehner-Isenring,

    sur internet

    Lallemand est une langue

    magnifique et trs riche dans

    son vocabulaire,mais en Suisse

    ce sont divers dialectes qui sont

    parls et lorsque, Zurich ou

    ailleurs, on sexprime en

    allemand, on vous rpond en

    franais ou en anglais. Comment

    motiver les lves en Suisse

    romande dapprendre une langue

    qui ne leur est pas utile dans leur

    propre pays?

    Andranne Ronga, sur internet

    MM45 Assurances: les Suisses

    naiment pas conomiser

    Eh bien, nous avons saut le

    pas!Onnavait jamais chang de

    caissemaladie, par paresse,

    Ecrivez-nous!

    Vouspouveznous crirepar

    courrier postal enmentionnant

    clairement vos nom, prnom,

    adresse et numro de

    tlphone :

    MigrosMagazine,

    case postale 1766,

    8031Zurich

    ou en envoyant un courriel :

    [email protected]

    Vous avez aussi la possibilit de

    ragir directement sur internet

    en saisissant un commentaire

    au bas des articles publis sur

    le sitewww.migrosmagazine.ch

    parce quon est content des

    services, par ignorance. Et puis,

    jeme suis plonge dans la

    comparaison de primes entre

    assurances (merci comparis.ch

    en passant). Pour une famille

    avec 3 enfants demoins de 12 ans,

    nous conomisons Fr. 150.-

    chaquemois, soit Fr. 1800.- par

    anne. Cest pas rien!

    Virginie Barrelet, sur internet

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    quon sexprime en

    allemand, on vous

    rpond en franais

    ou en anglais

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  • De quoi se rjouir

    La Saint-Martin.Toute la

    semaine, lAjoie va vibrer au

    rythmede sa clbre fte du

    cochon. Au programme: repas

    pantagruliques et animations.

    Ceci nest pas unebouteille.

    Entre design et fonctionnalit, le

    muse dartsMudac Lausanne

    met le flacon de vin lhonneur.

    Savoirs inutiles

    Lemotdalerte

    Mayday est une

    dformation

    volontaire

    anglophone du

    franais maider.

    Le lac Titicaca en

    Amrique du Sud

    est le plus haut

    lacnavigable du

    monde (3812m

    daltitude).

    Dans sa jeunesse,

    Brad Pitt a travaill

    comme serveur

    dans une chane

    de restaurants

    dguis en

    poulet!

    Une carpe

    possde 104

    chromosomes, la

    fougre 1440 et

    lhomme 46.

    Socit

    16.11.2015

    Ma photo de la semaine Cette image sur le scandale Volkswagen nous rvle trois

    choses fondamentales: qu force de faire des rglements et contraintes di-

    verses que les entreprises narrivent pas tenir sans dnormes sacrifices, elles

    privilgient la tricherie (voir ce qui se passe avec les contribuables des pays

    forte fiscalit). Que chaque comportement douteux au niveau de la morale et

    de lthique finit par tre rvl tt ou tard. Que les grandes multinationales ont

    une responsabilit sociale et nationale, car elles sont capables de crer, endom-

    mager ou dtruire la rputation et limage dune nation, do lurgence de ren-

    forcer et promouvoir lthique et la morale dans le monde des affaires.

    Dans les oreilles

    Excusez-moi, quest-ce

    que vous coutez,

    au juste?

    StessyDa Silva, 16 ans, tudiante

    de la valle de Joux (VD), coute

    AMatch IntoWaterdePierce The

    Veil, car le cot humain de cette

    chanson la touche.

    Jean-Claude

    Biver,prsident

    de la division

    horlogre LVMH.

    Photos:IsabelleFavre,istock,AFPphoto/JohnMacDougall

    Ecoutez A

    Match Into

    Water sur

    migrosmagazine.

    ch/portrait

  • Cette semaine

    Climat: le sommet

    de la dernire chance?

    Le 30 novembre Paris souvrira la 21

    e

    confrence mondiale sur le rchauffement

    climatique. But de cette rencontre: parvenir un accord visant rduire les missions de

    gaz effet de serre.

    Texte: Alain Portner

    A

    Paris, du 30 novembre

    au 11 dcembre, quelque

    40 000 personnes

    chefs dEtat, diplomates

    et reprsentants de la socit civile

    (ONG, scientifiques, entreprises)

    se pencheront au chevet de la

    plante pour viter quelle ne

    continue de senfivrer. Il y amme

    urgence climatique selon

    Nicolas Hulot, envoy spcial du

    prsident franais pour la

    protection de la plante.

    Le traitement de choc envisag

    lors cette 21

    e

    Confrence des par-

    ties (COP21)? Que les 195 pays si-

    gnataires sengagent formellement

    rduire leurs missions de gaz

    effet de serre afin de limiter le r-

    chauffement global 2 C par rap-

    port lre prindustrielle, un seuil

    critique au-del duquel le climat

    pourrait semballer. Lobjectif

    semble ambitieux. Trop peut-tre,

    si lon se rfre aux promesses dj

    faites en lamatire. En effet, selon

    les Nations unies, les efforts que la

    communaut internationale se dit

    aujourdhui prte consentir en-

    traneraient une hausse des tem-

    pratures de pratiquement 3 C

    (2,7

    0

    C pour tre tout fait prcis).

    Mais comme souvent avant de

    telles rencontres, loptimisme est

    de rigueur. Dautant que le

    prsident amricain Barack

    Obama et son homologue chinois

    Xi Jinping fossoyeurs dune

    prcdente confrence sur le

    climat qui avait eu lieu

    Copenhague affirment dsormais

    vouloir quun accord contraignant

    aboutisse.

    Lissue de cette rencontre reste

    donc trs incertaine. Avec la

    crainte, toujours prsente, que ce

    sommet accouche, au final, dune

    souris

    En chiffres

    95%

    Cest, en pourcent, le

    degr de certitude que

    lactivit humaine est la

    cause principale du

    rchauffement

    climatique.

    0,85

    Cest laugmentation, en

    degrs Celsius, des

    tempratures la

    surface de la Terre pour

    la priode 1880-2012. Si

    lon ne freine pas notre

    consommation

    dnergies fossiles, la

    hausse pourrait

    atteindre 4,8 C dici

    2100.

    70%

    Cest, en pourcent, la r-

    duction ncessaire des

    missions de gaz effet

    de serre pour limiter la

    haussemoyenne des

    tempratures 2 C.

    Source: 5

    e

    rapport duGroupe

    dexperts intergouvernemental sur

    lvolution du climat (GIEC).

    Photo:Keystone/PeterKlaunzer

    10 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

    Participez

    notre sondage

    sur la page

    daccueil de

    migrosmagazine.ch

  • Lexpert

    Le temps pour rsoudre

    la problmatique climatique

    est trs court

    De telles confrences sur le climat

    sont-elles vraiment utiles?

    Le rchauffement climatique est un

    problme global qui ne peut tre rso-

    lu que par une action coordonne au

    niveaumondial. Et cela est impos-

    sible raliser sans un processus de

    ngociations international. Grce aux

    dcisions prises lors des confrences,

    les pays industrialiss ont diminu les

    missions de gaz effet de serre de

    plus de 5% entre 2008 et 2012. Avant

    la confrence de Paris, plus de 150

    Etats ont annonc des objectifs de r-

    duction pour laprs 2020. Cest beau-

    coup plus que les engagements qui

    avaient t conclus il y a quelques an-

    nes encore.

    AParis, le but est dores et dj

    clairement fix: limiter 2 degrs le

    rchauffement climatique par

    rapport lre prindustrielle. Vous

    pensez que cest jouable?

    Les objectifs annoncs par les Etats

    en vue de laCOP21 devraient limiter

    le rchauffement 3 degrs. On sest

    donc dj rapproch de lobjectif. Cela

    dit, la Confrence de Paris nemar-

    quera pas la fin des ngociationsmais

    le dbut dune nouvelle tape de la

    politique climatique internationale.

    Cette anne, les lments cls du

    nouveau rgime climatique devraient

    tre approuvs, notamment lobliga-

    tion pour tous les Etats de soumettre

    un objectif de rduction, de le renfor-

    cer chances rgulires et de

    contrler samise enuvre.

    Quest-ce qui pourrait faire chouer

    cette confrence? Les divergences

    nord-sud?

    Les conflits lors des ngociations sur

    le climat ne suivent pas un schma

    nord-sud: beaucoup de pays en dve-

    loppement veulent, comme les pays

    occidentaux, conclure un accord cli-

    matique efficace qui engage tous les

    Etats en fonction de leur responsabi-

    lit et de leursmoyens. Des rsis-

    tances une politique climatique am-

    bitieuse sexpriment dans tous les

    camps. Durant les ngociations, cer-

    tains pays mergents se dfendent de

    devoir sengager davantage. Chez

    nous aussi les profits court terme

    ont trop souvent plus de poids que les

    avantages long terme. Lobjectif de

    maintenir le rchauffement en des-

    sous des 2 degrs ne pourra cepen-

    dant tre ralis que si les intrts

    conomiques court terme passent

    aprs linstauration dun bien-tre

    durable long terme. Je suis cepen-

    dant trs confiant que lon pourra te-

    nir cet objectif de 2 degrs.

    Dans son dernier ouvrage Tout

    peut changer, la journaliste cana-

    dienne etmilitante altermondia-

    liste Naomi Klein relve que les

    missionsmondiales de CO2 ont

    augment de 61% entre 1990 et

    2013, soit depuis lanne o ont t

    amorces des ngociations s-

    rieuses pour lamise au point dun

    trait sur le climat. Ce constat

    laisse songeur, non?

    Cette augmentation est trs diffren-

    cie. Durant cette priode, les pays in-

    dustrialiss ont diminu leurs mis-

    sions de 5%. Les missions ont par

    contre beaucoup augment dans les

    pays mergents, en particulier durant

    la dernire dcennie. Cest cette rali-

    t que doit prendre en compte lac-

    cord de Paris qui devrait engager tous

    les Etats rduire leurs missions.

    Beaucoup considrent ce sommet

    sur le climat comme celui de la

    dernire chance. Partagez-vous cet

    avis?

    Le temps pour rsoudre la problma-

    tique climatique est trs court.Mais

    notre dernire chance dure plus

    longtemps que les deux semaines de

    la confrence de dcembre prochain.

    Une confrence sur le climat seule ne

    suffit pas apporter une solution dfi-

    nitive au rchauffement climatique.

    Les solutions ont t dveloppes

    confrence aprs confrence. En fait

    lors de ces ngociations, il ne sagit de

    rien demoins que damener aumme

    objectif 7milliards dhabitants, plus

    de 190Etats, des pays riches et des

    pauvres de cultures trs diffrentes.

    a demande du temps. MM

    FranzPerrez,

    ambassadeur

    suisse pour

    lenvironnement

    et chef de la

    dlgation

    helvtique des

    ngociations

    Paris.

    A votre avis

    NoRudaz

    Il me semble que ces confrences

    accouchent de solutions court

    terme et de faible porte. Tant quil ny

    aura pas de prise de conscience glo-

    bale, le problme restera inchang.

    ArielleMeylan

    Amon avis, nous avons franchi lin-

    franchissable! Le rchauffement cli-

    matique est commeunemaladie in-

    curable: on peut le ralentir, mais on ne

    trouvera pas de remdemiracle.

    MehdiChami

    Ces confrencesmeparaissent trs

    thoriques, trs abstraites. Il faudrait

    qu lissue de celles-ci, il y ait des

    mises en application rapides pour

    que la population ragisse.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 11

  • Thrapies adaptes. Diagnos-

    tics prcoces. Intgration

    lcole et dans lemonde pro-

    fessionnel.Meilleure orien-

    tation des parents. Voici les princi-

    pales revendications qumettent les

    associations et les proches des per-

    sonnes souffrant de troubles du

    spectre autistique (TSA). Cela fait

    trente ans que nous nous battons

    pour que ce handicap soitmieux pris

    en charge et que lon dcle lesTSA le

    plus tt possible, dclare Yves Crau-

    saz, prsident de lAssociation au-

    tisme suisse romande (ASR).

    Du chemin a dj t fait. Il y a

    quelques annes, des tudes scienti-

    fiques ont ainsi dmontr que lon

    nat autiste, on ne le devient pas.

    Contrairement lapproche psycha-

    nalytique qui a longtemps prvalu en

    Suisse. La faute tait alors attribue

    aux parents et principalement la

    mre, dplore le prsident, lui-

    mme papa dun garon autiste.

    Laccent est aujourdhuimis sur la

    pose dun diagnostic trs prcoce afin

    que le cerveau, encoremallable,

    puisse tre stimul grce de bonnes

    thrapies. Lautisme nest pas une

    maladie au sens propre du terme.

    Cest un handicap li un problme

    de dveloppement crbral. On peut

    apporter des comptences la per-

    sonne, limiter considrablement le

    handicap, mais on ne peut pas la gu-

    rir, rapporte Nadia Chabane. Cette

    minente pdopsychiatre parisienne

    a t nomme lan dernier la tte

    dun nouveau centre pour lautisme

    bas Lausanne ( lire interview).

    Prise de conscience

    Longtemps la trane en comparai-

    son de pays comme les Etats-Unis, le

    Canada ou les pays nordiques, la

    Suisse essaie tranquillement de

    rattraper son retard. La cration du

    centre lausannois est un exemple

    parmi dautres. Genve fait des pro-

    grs avec la cration de deux centres

    dintervention prcoce. Cependant,

    les 15 18 places existantes ne suf-

    fisent pas. Il en faudrait 60 pour r-

    pondre aux besoins dans le canton,

    analyse notamment lassociation

    AutismeGenve.Par ailleurs, il faut

    une vraie politique dinclusion et

    cesser la sgrgation tous les ni-

    veaux: scolaire, professionnelle et

    dans la socit en gnral.

    Rpondant un postulat, le

    Conseil fdral a rendu un rapport en

    juin dernier allant dans le sens des re-

    vendications: Si de grands progrs

    ont t raliss au cours de la der-

    nire dcennie, linsuffisance doffres

    adquates est constate dans toutes

    les rgions en ce qui concerne la pose

    de diagnostic, les offres de prise en

    charge, lorientation professionnelle,

    les offres de logement ou le soutien

    aux parents. Il appartientmainte-

    nant aux cantons demettre en place

    des structures. Si lon amliore la

    prise en charge, on donne plus de

    chances aux autistes de sintgrer

    dans la socit et de travailler. Cest

    tout cela que lEtat ne devra pas payer

    plus tard, commente Yves Creusaz.

    Des chiffres impressionnants

    La prvalence de lautisme semonte

    un enfant sur 100, selon la littrature

    internationale (une tude amricaine

    parlemme dun sur 88). Un

    phnomne en progression? On

    dtectemieux ces troubles, car les

    critres de diagnostic ont chang et

    sont plus prcis, relve Nadia

    Chabane. On parle aujourdhui de

    spectre dans lequel on trouve des

    personnes trs dficitaires tout

    comme des personnes trs brillantes.

    Tous partagent nanmoins un

    problme de dficit de la relation

    autrui et de la communication.

    Impossible en revanche demettre la

    main sur les statistiques en Suisse.

    Jusqu peu les pdiatres ne

    rpertoriaient pas les cas etmme si

    lAI a un systme de codage, elle ne

    possde pas encore de chiffres fiables.

    Cela devrait changer bientt, espre

    Yves Crausaz. Le nombre pourrait

    tre impressionnant. De quoi passer

    de petit pas en avant une grande

    enjambe?

    Dossier

    Autisme: la Suisse

    la trane

    Parents, professionnels et associations se battent depuis des annes

    pour que ce trouble soit mieux pris en charge.

    Il touche un enfant sur cent. La situation samliore gentiment mais

    beaucoup reste faire. Trois familles tmoignent.

    Texte: Emily Lugon Moulin Photos: Franois Schaer

    12 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • Sacha, 6 ans,

    Grens (VD)

    Il faut se battre. Toujours.

    Pour tout. La lutte laquelle

    Sarah et David font rfrence est

    celle dune prise en charge

    adapte pour leur fils. Depuis

    que Sacha, 6 ans, a t

    diagnostiqu il y a trois ans, la

    famille ne cesse de se dmener.

    Pour trouver les bons

    interlocuteurs, pour quil soit

    plac dans une structure adapte

    ou encore pour quil intgre

    lcole publique.

    A deux ans et demi, il ne par-

    lait pas, dormait mal, slec-

    tionnait mticuleusement les

    aliments.Nous avons commen-

    c nous faire du souci. Nous

    avons alors insist pour faire des

    tests et le diagnostic est tomb.

    Aprs la phase dacceptation, le

    couple commence faire des re-

    cherches. Il constate que la

    Suisse a du retard par rapport

    dautres pays. Un livre va notam-

    ment les orienter vers les thra-

    pies comportementales. Elles

    donnent dexcellents rsultats,

    mais ne sont, pour linstant, pas

    rembourses en Suisse. Peu im-

    porte. La famille trouve un

    centre qui dispense ces traite-

    ments lassociationObjectif

    vaincre lautisme (OVA) Gland

    (VD) et se dbrouille pour le-

    ver des fonds (3000 francs par

    mois). Dans un premier temps

    avec laide de la famille, puis ils

    crent une association (www.

    avecsacha.ch). Dans cette struc-

    ture, Sacha fait trs vite des pro-

    grs grce la techniqueABA

    (Applied Behavior Analysis).

    Aprs trois semaines, il a

    commenc parler. Il a ensuite

    beaucoup gagn en autonomie.

    Aujourdhui, grce la tnacit

    de ses parents et avec le soutien

    deMandy Barker, pdopsy-

    chiatre, ce passionn de guitare

    a intgr lcole publique

    vaudoise mi-temps.

    Laprs-midi, il se rend au centre

    thrapeutique. Sacha restera

    toujours autiste, mais avec une

    prise en charge adapte, il pour-

    ra progresser et trouver sa place

    en socit plus tard.

    Sacha a fait de rapides

    progrs grce la

    technique ABA (Applied

    Behavior Analysis).

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 13

  • Paco, 6 ans, Versoix (GE)

    Nous sommes dans une

    priode charnire.La

    reconnaissance de ce trouble

    volue.Mais lentement.

    Sandro, le papa de Paco, 6 ans,

    tire ce constat en

    rflchissant aux cinq

    dernires annes. Unemoiti

    de dcennie durant laquelle

    Cline et lui se sont battus

    quotidiennement pour

    donner lesmeilleures

    chances leur fils de

    progresser.

    Au dbut, on tait dans le

    dni, on pensait que Paco

    avait besoin de plus de temps

    que les autres pour se

    dvelopper, confie Cline.

    Puis, vingtmois, le

    diagnostic tombe: le petit

    garon aux grands yeux en

    amande est atteint dautisme

    en plus dunemaladie

    gntique appele X-fragile.

    On nous a dit quil ny avait

    pas grand-chose faire. On

    voyait une pdopsychiatre,

    elle nous demandait

    comment allait notre couple,

    alors que nous cherchions des

    outils pour aider notre fils.

    Durant un an, Paco fr-

    quente des structures pu-

    bliques.Mais il progresse peu

    et sintgre difficilement. Il

    se donnait jusqu 300 gifles

    par jour, piquait de grosses

    colres et pouvait rester des

    heures claquer une porte,

    se souvient Sandro. Le couple

    tombe ensuite par hasard sur

    un documentaire: Le cerveau

    dHugo, dans lequel il est no-

    tamment question des thra-

    pies comportementales. Tout

    comme la famille de Sacha, ils

    dcident alors de lever des

    fonds et dinscrire leur fils

    dans un centre spcialis.

    LABA nest pas une solution

    miracle, prcise Sandro.Mais

    les rsultats sont impression-

    nants: quinze jours aprs son

    arrive, Paco tait dj apai-

    s. Grce ses nouveaux ac-

    quis et aprs bientt trois ans

    dans cette structure, Cline et

    Sandro esprent le rintgrer

    au systme public. Notre ob-

    jectif principal est quil de-

    vienne autonome. Dans un

    futur proche, nous voulons

    prendre un chien dassistance.

    Paco adore les animaux!

    Avant sa thrapie, Paco pouvait se donner jusqu 300 gifles par jour.

    M.,10 ans,

    Genve

    Pendant queM., 10 ans,

    gambadedansunparc

    genevois, Isabelle, sa

    mre, snerve contre le

    manque douverture de

    lcole publique. Les pa-

    rents de ce jeune garon

    plein de vie ont essay

    de lintgrer dans le sys-

    tme traditionnel. Ils

    avaientmmeune ac-

    compagnante paye par

    leurs soins. Pourtant,

    lcole laquelle ils ont

    fait la demande na pas

    voulu, afin de ne pas

    crer de prcdent.

    Diagnostiqu lge de

    3 ans, le garon a essen-

    tiellement frquent

    des tablissements pri-

    vs. Son pre etmoi

    travaillons 100%.Nous

    avons pu financer un

    temps une cole prive,

    puis des structures sp-

    cialises.Mais comment

    font ceux qui nont pas

    lesmoyens?

    M. commence parler

    vers 4 ans. Il est consi-

    dr commeun autiste

    de typeAsperger. Cest

    trs important davoir

    un bonprofil de lenfant.

    Le plus tt est lemieux,

    afin quil bnficie de la

    meilleure prise en

    charge. Car il ny a pas

    une seule bonnem-

    thode,mais une combi-

    naison doutils socio-

    ducatifs adapte

    chaque personne.

    Le jeune garon est trs

    curieux, samuse et

    parle avec plaisir. M.

    progresse trs bien, il

    sait nanmoins quil est

    diffrent. Lorsquon lui

    fait une remarque, il r-

    pond: Ce nest pasma

    faute, cestmon cer-

    veau. Ses parents sou-

    haitent vraiment pou-

    voir lintgrer dans le

    systmepublic. Et la

    suite? Cest encore le

    point dinterrogation,

    rpond Isabelle. PourM.

    la rponse est limpide:

    Vivre ensemble, avec

    tout lemonde.

    14 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • Le duo puissant

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    Quels sont les objectifs du

    nouveau centre?

    Il y a trois axes essentiels. Assu-

    rer les bilans diagnostiques et or-

    ganiser laccompagnement des

    enfants et des adultes autistes.

    Dispenser des formations aux

    professionnels (mdecins, duca-

    teurs spcialiss, etc.) ainsi

    quaux familles et proches ai-

    dants, et enfindynamiser la re-

    cherche clinique afindamliorer

    la prise en charge, notamment

    dans des programmes dinterven-

    tion trs prcoces, soit partir de

    12-18mois. Imaginez unpetit cer-

    veau en formation prsentant des

    anomalies dans ses connexions

    neuronales ou dans la transmis-

    sion de linformation, plus on tra-

    vaille tt sur celles-ci, plus on a

    de chances de les corriger. Cest

    dans une fentre temporelle

    jusqu 4-5 ans que cette inter-

    vention est la plus efficace.

    Vous dfendez les techniques

    ducatives et comportemen

    talistes incluant Teacch, ABA,

    Denver etKoegel, par exemple.

    En quoi consistent ces

    mthodes?

    Elles sont reconnues auniveau

    international. Quand on reprend

    lensemble de la littrature scien-

    tifique pour savoir quelles sont

    les stratgies les plus utiles pour

    accompagner les personnes au-

    tistes, lABA apparat en premire

    ligne. Cette stratgie, issue du

    courant de recherche en sciences

    comportementales, permet de

    modifier les comportements ina-

    dapts et de favoriser la socialisa-

    tion et les comptences globales

    des personnes avecTSA, enfants

    ou adultes.Ce travail senvisage

    dans une relation de confiance

    et dans un climat de plaisir rela-

    tionnel partag et on est loin du

    schmadapprentissage forc.

    Cesmthodes ne sont pas rem

    bourses par les assurances en

    Suisse, alors que leurs bnfices

    sontmanifestes. Pourquoi?

    Nadia Chabane, directrice du

    Centre cantonal de lautisme

    ouvert en septembre 2014

    Lausanne et responsable de la

    Chaire dexcellenceHoffmann

    dans le domaine des troubles du

    spectre de lautisme.

    Linterview

    On est loin du schma

    dapprentissage forc

    AuCentre cantonal de lautisme Lausanne, Nadia Chabane travaille avec des

    techniques ducatives reconnues, mais pourtant peu accessibles aux familles.

    Il sagit de lun denos objectifs:

    former les professionnels dans le

    secteur publicpour que les

    parents naient pas dbourser

    des sommes astronomiques afin

    de bnficier de ces techniques

    recommandes commepratiques

    de rfrence dans les

    communauts scientifique et

    mdicale internationales. Il y a

    une antinomie, un paradoxe

    qui est assez insupportable

    lorsque lon confronte ces

    recommandations aumanque

    daccs pour les familles ces

    mthodes. MM

    Les parents deM.

    aimeraient pouvoir

    intgrer leur fils dans

    le systme public.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 15

  • Gabriela Fankhauser et

    ses enfants font partie

    des 16,5%de familles

    monoparentales dans

    le besoin en Suisse.

    Collecte

    Aide aux enfants

    suisses dans le

    besoin

    Unenouvelle fois,

    Migrosorganisera avant

    Nol une grande

    collecte de fonds. Cette

    anne, celle-ci

    permettra de venir en

    aide aux enfants suisses

    dans le besoin. Les dons

    seront entirement

    reverss, parts gales,

    quatre associations:

    Caritas, lEPER, Pro

    Juventute et le Secours

    dhiver.Migros doublera

    la somme rcolte

    jusqu hauteur dun

    million de francs.

    Si vous souhaitez

    soutenir cette action

    dsmaintenant,

    envoyez un SMS au 455

    en saisissant lemot-cl

    ENFANTS et lemontant

    de votre choix. Exemple:

    pour effectuer un don

    de 50 francs, envoyez le

    SMSENFANTS 50 au

    455.

    Merci de votre

    participation.

    16 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • Reportage

    Quand

    famille rime

    avec prcarit

    La naissance d'un enfant comble ses parents de bonheur.

    Mais pas leur porte-monnaie. Pour de nombreux Helvtes,

    l'quilibre financier tient du chteau de cartes.

    Qui s'effondre au premier coup de vent.

    Textes: Peter Aeschlimann, Alain Portner Photos:Marco Zanoni, Franois Wavre/lundi 13

    P

    ourNol, Dominic, 6 ans, voudrait

    un robot StarWars. Samre,

    Gabriela Fankhauser, 35 ans, rve

    quant elle dunmois sans pro-

    blmes dargent. Cettemaman clibataire

    aimerait pouvoir ouvrir sa bote aux lettres

    sans redouter une nouvelle facture quelle ne

    pourra pas payer. Elle souhaiterait tre lib-

    re de ce stress permanent. Et peut-tre, un

    jour, pouvoir sacheter une voiture docca-

    sion. Elle touche du bois pour que sa vieille

    Renault ne rende pas lme entre-temps, car

    ce serait une catastrophe

    En cette triste journe dautomne, un

    brouillard pais enveloppe la petite localit

    du Plateau suisse. Gabriela Fankhauser a

    prpar le repas: encore des ptes. Chez

    mon pre, il y a toujours de la raclette, ra-

    conteMatthias, 3 ans, le deuxime fils. Jen

    mange tellement que jen aimal lestomac.

    Pascal, 8 ans, le troisime garon, rentre de

    lcole et demande sil peut aller jouer. Cest

    lemoment de passer table, rpond lama-

    man en dposant de grosses portions dans

    les assiettes de ses enfants. Pourmoi, la

    nourriture est une priorit, explique-

    t-elle. Gabriela y consacre 1000 francs par

    mois, ce qui ne lui permet pas de satisfaire

    les petits plaisirs. Et comme elle a souvent

    dumal boucler les fins demois, il lui arrive

    de puiser dans les rserves. Heureusement,

    jai un grand conglateur. Lorsque lon de-

    vientmre clibataire du jour au lendemain,

    on apprend vite cuisiner ce que lon trouve

    dans les placards et compter lemoindre

    centime...

    Selon les chiffres de Caritas, le fait davoir

    des enfants accrot le risque de tomber dans

    la prcarit (voir linfographie en page 24),

    un danger encore plus grand pour les fa-

    millesmonoparentales.En Suisse, prs de

    250 000 parents et enfants vivent en des-

    sous du seuil de pauvret.Et un tiers des

    bnficiaires de laide sociale estmineur.

    Pire: la pauvret se transmet de gnration

    en gnration. Ce constat se vrifie chaque

    jour un peu plus, prciseHugo Fasel, direc-

    teur de Caritas.Mais peut-on vraiment par-

    ler demisre dans notre pays? Aprs tout,

    les Fankhauser possdent un canap, une

    tlvision et une voiture. Il y a quelques

    semaines, ils ont t invits par la fondation

    Etoile filante passer trois jours au parc

    Legoland en Allemagne.

    Des famillesmarginalises

    Il va de soi que les enfants des rues de Rio

    (Brsil) ou de PhnomPenh (Cambodge) se

    trouvent dans une situation bien plus dra-

    matique.Mais un tel raisonnement, outre

    quil exclut toute compassion, tmoigne

    dunemconnaissance de la problmatique.

    Dans le cas de la Suisse, on parle de pauvret

    relative. Il sagit donc de savoir si les per-

    sonnes concernes parviennent joindre les

    deux bouts avec leur revenu et les aides fi-

    nancires quelles reoivent ou si, du fait de

    leurs difficults, elles ne peuvent plus parti-

    ciper la vie en socit et sont progressive-

    mentmarginalises.

    Daprs lOffice fdral de la statistique

    (OFS), les cots annuels directement impu-

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 17

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    pour une famillemonoparentale. Dans notre

    pays, un parent isol avec deux enfants est

    considr comme pauvre lorsquil peroit un

    revenumensuel infrieur 4000 francs (y c.

    primesmaladie).

    Jongler entre famille et trois emplois

    Sil nexiste pas de chiffre de rfrence cor-

    respondant la situation de Gabriela et de

    ses trois enfants les cas similaires sont trop

    peu nombreux pour pouvoir tablir des sta-

    tistiques fiables les faits sont l: les

    Fankhauser ont t contraints de dmnager

    lorsque lamre de famille a quitt son

    conjoint il y a trois ans. Lamaman ne pou-

    vait plus payer leur logement en banlieue de

    Berne, o les petits taient inscrits lcole

    enfantine et avaient tous leurs amis. Gabrie-

    la doit sen sortir avec environ 5000 francs

    parmois. La location de son appartement lui

    cote 1500 francs, et elle consacre une partie

    non ngligeable de son revenu au rembour-

    sement de ses dettes. Il nous reste tout

    juste assez pour vivre dignement, concde-

    t-elle. Cest pourquoi, en plus de son rle de

    mre, elle doit cumuler trois emplois.

    Lorsque ses fils sont chez leur pre, elle tra-

    vaille de nuit comme infirmire dans une

    maison de retraite. Trois jours par semaine,

    elle soccupe denfants dans un club de

    fitness, et deux aprs-midi par semaine, elle

    en garde un chez elle. Du temps libre? Un

    week-end parmois tout au plus: elle re-

    trouve ses amies pour souper ou pour faire

    du sport.

    Au bout de cinqminutes, les enfants ont

    fini leur assiette. Ils disparaissent alors dans

    leur chambre pour se replonger dans le

    monde de StarWars et des robots. Finan-

    cirement, je suis toujours au bord du

    gouffre, admet Gabriela Fankhauser, mais

    je nai pas limpression dtre pauvre. Si

    elle parvient garder la tte hors de leau,

    cest notamment grce sa sur, elle aussi

    mre de deux enfants, sur qui elle peut tou-

    jours compter en cas de problme.

    Lanne suivant la sparation a t particu-

    lirement difficile. Les garons taient

    constammentmalades, et Gabriela a sombr

    dans la dpression. Je passaismon temps

    pleurer sur le canap.Mais lamre de fa-

    mille a russi surmonter cettemauvaise

    passe en suivant une thrapie. Aujourdhui,

    elle saccorde parfois desmoments de rpit:

    Peut-tre quemes enfants regardent un

    peu plus la tlvision que les autres, recon-

    nat-elle.Maismieux vaut cela que dtre en

    permanence sur le point de craquer.

    Aprs le dner, la tribu grimpera dans son

    tas de ferraille, direction Berne. Dominic a

    rendez-vous chez lemdecin pour un

    contrle: le garon, sourd dune oreille, sest

    fait poser un appareil auditif cet t. Ensuite,

    Gabriela ira acheter quelques cadeaux.Mais

    ce qui est sr, cest que le robot StarWars ne

    sera pas au pied du sapin cette anne.

    Lire les tmoignages

    en pages 21 et 22

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 19

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  • Tmoignage

    Je suis

    riche

    lintrieur

    TingTing (34 ans),Hua (43 ans),

    Hugo (10 ans), Liang (7 ans) et

    Laura (8mois) Chen,Onex (GE).

    Je suis venue en Suisse en

    2002 pour faire des tudes en

    businessmanagement, raconte

    Ting Ting Chen.Malheureuse-

    ment, lcole prive dans la-

    quelle jtais inscrite a fait fail-

    lite et nous avons perdu tout

    largent que nous avions vers

    lavance.Mais pas question de

    rentrer en Chine, javais trop

    honte! Jai donc travaill au

    noir pour pouvoir continuer de

    vivre ici. Jai rencontrmon

    premiermari cette poque.

    Nous avons eu un enfant, mais

    nous nous sommes trs vite s-

    pars et jeme suis retrouve

    dans un foyer avecmon fils. Jai

    alors d demander de laide

    lHospice gnral (les services

    sociaux genevois, ndlr). a a t

    vraiment la pire priode demon

    existence!

    Peu aprs, jai fait la connais-

    sance deHua. Il tait employ

    au noir Annemasse, en France

    voisine. Liang est n quelque

    temps plus tard, mais nous ne

    pouvions pas vivre ensemble.

    Pour semarier, il fallait que je

    retrouve une situation stable

    travail, logement , queHua

    reparte en Chine et que je fasse

    une demande demariage pour

    quil obtienne un visa. Finale-

    ment, aprs des annes de pro-

    cdures, nous avons pu nousma-

    rier. Ctait en 2013, soit huit ans

    aprs notre premire rencontre.

    Tout est bien all jusqu cet

    t omonmari a t licenci

    pour raisons conomiques.

    Cela faisait dix-septmois quil

    travaillait dans un restaurant

    chinois. Financirement, cest

    devenu trs difficile. Comme jai

    arrt de travailler la naissance

    demon troisime enfant, nous

    ne pouvons compter que sur le

    chmage et les allocations fami-

    liales que touchemonmari, soit

    prs de 4000 francs. Unmontant

    duquel il faut soustraire le loyer,

    les primesmaladie des adultes,

    les factures dlectricit, de tl-

    phone ainsi quun leasing pour

    une voiture dont le contrat court

    jusquen 2017. A la fin, il nous

    reste environ 800 francs pour

    vivreHeureusement que Cari-

    tas nous donne des bons que lon

    peut changer dans leursmaga-

    sins, sinon nous narriverions

    pas boucler les fins demois.

    Nous traversons unemauvaise

    passe,mais nous ne sommes pas

    la rue, nous nous dbrouillons

    sans laide sociale et nous

    sommes en bonne sant! Je suis

    riche lintrieur, je suis heu-

    reuse et je garde espoir, je sais

    que nous allons nous en sortir!

    Notre rve, ce serait de pouvoir

    un jour avoir un restaurant

    nous Jai dailleurs dj obtenu

    une patente de cafetier dans ce

    but-l.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 21

  • Tmoignage

    Nous

    devons

    compter

    chaque

    centime

    SusanneNeuenschwander,

    quatre enfants, veuve.

    Monmari est dcd il y a onze

    ans. Il a commenc ressentir

    une lgre douleur une heure

    et demie plus tard, il tait mort.

    Crise cardiaque. Avant cela, tout

    allait bien: il donnait des cours

    en tant que conseiller chama-

    nique tandis que jexerais un

    travail de bureau tout enmoc-

    cupant des tchesmnagres et

    de nos trois jeunes enfants.

    Jtais sur le point daccoucher

    du quatrime, et jeme suis re-

    trouve totalement dpourvue.

    Lamaison dans laquelle nous

    vivions tait devenue trop

    chre.Nous avions beau nous

    serrer la ceinture il nous est ar-

    riv de nemanger que des ptes

    pendant des jours , nous avons

    d quitter le quartier que nous

    aimions tant. Aujourdhui, nous

    habitons dans un appartement

    de 5,5 pices la campagne, que

    nous payons 1800 francs.

    Juste aprs le dcs demon

    poux, nous dpendions dema

    rente de veuve et des prestations

    complmentaires.Mais ctait

    loin de suffire. Au bout dunmo-

    ment, jeme suis dit que cela ne

    pouvait plus durer. Jai compris

    que je devais lcher prise, regar-

    der la ralit en face et accepter

    ma nouvelle vie. Toutefois, il ne

    mtait pas possible de retrouver

    un poste de laborantine en phy-

    sique, car lemtier a trop chan-

    g. Jai donc dcid deminstal-

    ler mon compte. Dsireuse de

    poursuivre luvre demonmari,

    jai voulu proposer des cours.

    Depuis 2014, je dirige un cabinet

    de peinture-thrapie. Les gens

    quime sollicitent se sentent

    comme paralyss; ils ont lim-

    pression de pitiner sur le plan

    personnel ou professionnel.

    Mon activit se dveloppe pro-

    gressivement: le nombre de de-

    mandes augmente chaque se-

    maine, etmon premier livre va

    bientt tre publi. Jai repris le

    dessus, et je suis responsable

    de la survie dema famille.

    Nous devons toujours compter

    chaque centime, dautant que

    lonma retir lamoiti demes

    prestations complmentaires

    depuis que jai montmon en-

    treprise. 1500 francs demoins

    chaquemois, ce nest pas rien

    Aujourdhui, nous devons tour-

    ner avec 4800 francs parmois.

    Je fais demonmieux pour dissi-

    muler nos problmes dargent.

    Jeme prive pour quemes en-

    fants nen souffrent pas trop,

    mais je ne peux leur offrir de ca-

    deaux ou de vtements coteux.

    Heureusement, ils ont appris

    que la valeur des choses ne se

    mesurait pas lapparence. Bien

    sr, au village, tout lemonde

    connat notre situation, ce qui

    nest pas toujours facile. A la

    campagne, une femme qui lve

    seule ses quatre enfants nest pas

    toujours trs bien vue.Mais

    jusqu prsent, je ntais pas

    prte retomber amoureuse.

    Avant deme lancer dans une

    nouvelle histoire, jai besoin

    deme sentir en scurit.

    La dernire fois que nous avons

    voyag tous ensemble, ctait il y

    a dix ans: nous sommes alls en

    Amrique pour rpandre les

    cendres demonmari.Mainte-

    nant, mes grandes filles tra-

    vaillent pendant les vacances

    pour pouvoir passer lt en

    Espagne. Je trouve cela trs

    bien.Quand la vie est trop

    facile, on ne sait pas vraiment

    lapprcier. MM

    22 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

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  • 52,1%47,9% 69%

    31,5%49,4% 50,6%

    31%

    68,5%

    Mnages*

    avec deux adultes

    Familles

    en gnral

    Familles avec trois

    enfants ou plus

    Familles monoparen-

    tales avec enfants

    0

    2000

    4000

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    14000

    Couples

    avec

    un enfant

    avec

    un enfant

    avec

    deux enfants

    avec

    trois enfants

    Familles

    monoparentales

    14 412.

    11 304.

    18 084.

    (2 9042.)

    21 852.

    (3 7284.)

    Infographie

    Avoir des enfants est un luxe

    Tous les Suisses ne sont pas riches, loin de l. Non seulement les familles sont particulirement

    touches par la prcarit, mais avoir des enfants en augmente les risques.

    Texte: Yvette Hettinger Infographie: Daniel Rttele

    Plus on a denfants, plus

    on risque de tomber

    dans la prcarit: cest du

    moins la conclusion que

    lon peut tirer de la situa-

    tion financire des foyers

    suisses. En effet, une fa-

    millemonoparentale sur

    six est dans le besoin, et

    le seuil de pauvret pour

    un couple avec deux en-

    fants demoins de 14 ans

    est fix 4035 francs. En

    Suisse, avoir des enfants

    revient cher. Le cot

    dune place en crche

    proportionnellement au

    revenu y est plus impor-

    tant que nulle part ail-

    leurs. Autre information

    mise en vidence: dans

    certains pays europens,

    les enfants jouissent dun

    plus grand confortmat-

    riel que chez nous.

    4 Dpenses engendres par les enfants chaque anne

    Cots directement imputables aux enfants en Suisse (moyenne 2009-2011)

    1 Qui est pauvre?

    Sur 100personnes

    vivant en Suisse, env.

    16 sontmenaces par la

    pauvret (en rouge) et

    env. 8 sont directement

    touches (hachur).

    5 En Suisse, seule une famille sur deux

    arrive mettre de largent de ct

    Foyers qui ont conomis de largent en 2013, en%

    Foyers qui nont pas conomis dargent

    19

    ,

    6%

    des personnes

    domicilies en Suisse

    ont des ressources financires

    insuffisantes pour faire face une

    dpense inattendue de 2500 francs

    dans le mois.

    29

    ,

    6%

    des bnficiaires

    de laide sociale ont

    moins de 18 ans.

    * Demoins de 65 ans ** Aprs dduction de lconomie dimpt (canton et Confdration) Sources:Off. fdral de la statistique (1, 2, 3, 4 ,5), Rapport duConseil fdral et de lOFAS (6), Unicef: Childwell-being in rich countries (7)

    de la population est

    considre comme pauvre,

    soit env. 590 000 personnes. Leurs revenus

    se situent sous le seuil de pauvret (voir

    graphique 2, droite).

    15

    ,

    5%

    de la population est

    considre comme

    relativement pauvre. Cela signifie que ses

    revenus sont nettement infrieurs la

    mdiane suisse (60% ou moins).

    24 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • PE

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    FIN

    EST

    LV

    LT

    B

    Zurich

    Lausanne

    Lyon (F)

    Francfort (D)

    Salzbourg (A)

    Dresde (D)

    19%

    13%

    6%

    5%

    4%

    3%

    3,5%

    16,5%

    8,1%

    3,8%

    5,5%

    Familles avec

    trois enfants

    ou plus

    Mnages*

    avec deux

    adultes

    Familles

    monoparen-

    tales avec un

    ou plusieurs

    enfants

    Familles

    avec deux

    enfants

    Familles

    avec un

    enfant

    3063.

    3487.

    4035.

    Famillemonoparentale

    avec 2 enfants (< 14 ans)

    Couple avec deux

    enfants (< 14 ans)

    2090. (51,8%)

    pour les besoins de base

    (p. ex. alimentation,

    vtements, hygine,

    mobilit)

    1745. (43,2%)

    pour le loyer et

    les charges

    200. (5%)

    pour les autres dpenses

    (p. ex. mdicaments,

    dentiste)

    Couple sans

    enfants

    7 Bien-tre matriel des enfants: la Suisse en 9

    e

    position

    Comparaison de 27pays industrialiss

    dEurope portant sur le bien-trematriel

    des enfants (1

    re

    position =meilleur rsultat).

    Enmatire de formation, la Suisse arrive en

    16

    e

    position; en termes de qualit de vie des

    enfants demanire gnrale, elle est 8

    e

    .

    Les Pays-Bas se classent en tte dans les

    trois domaines.

    Bien-trematriel des enfants

    Pays Position

    Pays-Bas 1

    Finlande 2

    Norvge 3

    Islande 4

    Sude 5

    Luxembourg 6

    Autriche 7

    Slovnie 8

    Suisse 9

    6 Poids des frais de crche

    Part des revenus brutsmoyens

    consacre aux frais de crche,

    en%** (pour un foyer comptant deux

    enfants en ge prscolaire qui passent

    3,5 jours par semaine la crche).

    3 Combien de familles

    sont touches par

    la pauvret?

    Part de foyers pauvres en 2012

    Part de foyers qui ntaient pas

    dans le besoin

    2 O se situe le seuil de pauvret en Suisse?

    Seuils de pauvretmoyens au niveau national, en francs parmois (hors primes

    dassurance-maladie). Unmnage est considr commepauvre si les revenus dont

    il dispose sont infrieurs cemontant.

    Positions 1-9

    Positions 10-18

    Positions 19-27

    14

    ,

    3%

    des familles

    concdent

    avoir de la peine joindre

    les deux bouts.

    16,5%

    des familles

    monoparen-

    tales sont concernes par

    la pauvret.

    31

    ,

    8%

    des personnes

    touches par

    la pauvret nont pas valid

    de formation professionnelle.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 25

  • On fait une petite partie? Cest ainsi

    que lon reoit les invits chez

    Helvetiq Lausanne, jeune

    entreprise spcialise dans les jeux

    de socit. Le patron et fondateurHadi

    Barkat est fier de prsenter sa toute nouvelle

    cration,Grand Tour Switzerland. Sur le

    grand plateau de carton, une carte de la

    Suisse et ses vingt-six cantons. Le but est de

    rcuprer plusieurs objets rpartis travers

    tout le pays. Pour progresser, il faudra

    rpondre correctement des questions, du

    style: Quels cantons relie le col du

    Nufenen? Quels cantons traversez-vous

    pour relier en ligne droite Delmont

    Sarnen? Dans quel canton sont produites le

    plus de pommes?

    Alors que certaines nigmes donnent s-

    rieusement du fil retordre, le jeune entre-

    preneur semontre, lui, incollable Peut-tre

    parce que le jeu sort tout droit de son imagi-

    nation, en collaboration avec le concepteur

    de jeux Sbastien Pauchon. Certaines r-

    ponses font appel nos connaissances,

    dautres exigent de faire preuve de rapidit,

    en cherchant des informations sur le plateau

    de jeu, explique-t-il. Ce qui permet tout le

    monde dy trouver du plaisir! Une seconde

    bote a t cre en parallle, proposant

    cette fois-ci de partir la dcouverte du

    continent europen jusquen Russie.

    Inspir de faits rels

    La petite entreprise nen est pas son coup

    dessai. Lhistoire a dbut en 2008 avec un

    premier jeu,Helvetiq, sorte de Trivial Pur-

    suit bas sur la Suisse, o les joueurs sont

    amens faire carrire en politique, dabord

    dans leur commune, pour siger finalement

    au Conseil fdral. Un concept qui a germ

    dans la tte dHadi Barkat alors quil tait en

    pleine procdure de naturalisation. Jeme

    suis aperu quil nexistait aucune solution

    ludique pour dvelopper ses connaissances

    de la Suisse. Jai voulu combler cette lacune,

    se souvient cet Algrien dorigine, dbarqu

    en Suisse en 1995 dans le but de suivre une

    filire en informatique lEPFL.

    Cedtail qui fait la diffrence

    A sa grande surprise, les 3000 premiers

    exemplaires trouveront trs rapidement

    preneurs. Le projet, la base non

    commercial et qui tait cens sarrter aprs

    cette premire cration, sest donc poursuivi

    pour donner naissance lamaison ddition

    actuelle. Lentreprise, implante Lausanne

    et Ble, compte aujourdhui sept employs

    fixes. Chacun est amen partager ses ides

    et tester les jeux. Le but tant que chaque

    membre de lquipe ait loccasion demonter

    son propre projet.

    La socit a gard son esprit start-up et

    prend garde de rester lcoute des joueurs,

    qui soufflent rgulirement de trs bonnes

    ides. Le papa de 38 ans bnficie gale-

    ment de ses cobayes attitrs: ses deux filles

    de 3 et demi et 5 ans. Leurs yeux sillu-

    minent quand je reviens le soir lamaison

    avec un nouveau produit sous le bras... Hadi

    Barkat ne doute pas de la prennit des jeux

    de socit, qui vivraient actuellement un

    nouvel ge dor. Il est fini le temps des

    jeuxmal conus dont les parties pouvaient

    sterniser sans que lon sache la fin qui en

    tait le vainqueur. Aujourdhui, les concepts

    sont plus rflchis et donc susceptibles de

    plaire un trs large public.

    Helvetiq sinscrit pleinement parmi ces

    diteurs de jeux dun nouveau genre. Et pour

    se dmarquer de ses nombreux concurrents

    linternational, la socitmise sur un point

    en particulier: un design particulirement

    soign et original. Cest un peu notre

    marque de fabrique, reconnat le patron.

    Notre visuel nous permet de nous diffren-

    cier trs rapidement par rapport aux designs

    plus classiques quarborent gnralement

    les jeux dvelopps dans les pays voisins.

    Plus de 100 000 botes de jeu au total ont

    t vendues jusquici en Suisse et

    ltranger. Toutes nont pas connu lemme

    succs que le premier jeu,Helvetiq, qui

    dtient encore le record de ventes. Il y a eu

    aussi quelques cinglants checs. Nous

    navons vendu que huit exemplaires du

    puzzle prenant comme illustration une carte

    de la ville de Saint-Gall!

    Ds 2011, la start-up sest galement lan-

    ce dans ldition de plusieurs livres. Cer-

    tains jaillis de la plume de son patron,

    dautres manant dauteurs externes. Der-

    nier ouvrage en date,Autour de la Suisse en

    80 cartes, qui recueille des documents in-

    dits dnichs dans les archives publiques et

    collections prives. Dautres projets sont en

    cours. Jemattelle actuellement lcriture

    dun roman, confieHadi Barkat. On nen

    saura pas plus pour linstant.

    Les ides fusent de toutes parts chez

    Helvetiq. Peu importe si elles vont parfois

    contre-courant les unes des autres: la socit

    dveloppe actuellement un jeu de cartes

    pour aider dcrocher de son tlphone et

    se dtendre entre amis et dans lemme

    temps projette plusieurs applications de

    jeux pour smartphones. Je ne comprends

    pas cette tendance toutmettre en

    opposition. Jeux vido et jeux de socit

    continueront coexister. MM

    Portrait

    Le matre du jeu

    Hadi Barkat, fondateur et patron de la socit Helvetiq, a conquis le pays

    avec ses jeux de socit, livres et autres crations originales.

    Une success story qui se poursuit aujourdhui sur les marchs trangers.

    Texte: Alexandre Willemin Photo: Franois Wavre/lundi13

    26 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • Lorsquil a cr Helvetiq,

    son premier jeu, Hadi Barkat tait loin

    de simaginer quil allait se retrouver plus

    tard la tte dune vritable entreprise.

    Succs

    Au-del des

    frontires

    Si lavenir la petite so-

    cit continuera crer

    des jeux spcifiquement

    pour lemarch helv-

    tique, comme le promet

    Hadi Barkat, elle affiche

    pourtant la volont de se

    tourner davantage vers le

    march international. Le

    premier pas a t franchi

    en 2012 alors que lentre-

    preneur rsidait Boston.

    Par le biais de notre site

    web, nous avons reu

    dun habitant demon

    quartier une commande

    pour un jeuHelvetiq, ra-

    conte-t-il. Intrigu, jeme

    suis charg personnelle-

    ment de la livraison Il

    sagissait en fait dun

    grand adepte de course

    pied dans les Alpes. Il ma

    propos dememettre en

    relation avec son frre,

    qui travaille dans le

    domaine de ldition.

    La rencontredonnera

    lieu la commandedu

    jeuNewYork IQ, quiva-

    lent de Swiss IQmais avec

    des questions spci-

    fiques sur laGrosse

    Pomme.Un joli succs qui

    incitera lentreprise se

    lancer dans lamme

    aventure pour dautres ci-

    ts linternational: Paris,

    Londres et Berlin.Mais

    aussi un jeu de questions

    sur lamusique et un autre

    sur le vin qui seront pro-

    chainement lancs

    ltranger. Jusqu ce jour,

    la socit a vendu environ

    70 000 jeux ltranger.

    Dmarrer une start-up

    dans un pays plurilingue

    comme la Suisse est un

    avantage. Nos premiers

    jeux taient dj conus

    en franais, allemand,

    italien et anglais. Ce qui

    nous a permis de trs vite

    accrotre notre rayon de

    distribution dans de

    nombreux pays.

    Depuis dix-huitmois,

    Helvetiq participe de

    nombreuses foires lin-

    ternational pour faire

    connatre ses crations.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 27

  • Entretien

    Elle est trs

    fragile cette

    quipe, car elle

    manque

    dexprience

    Nouveau chef du ski alpin suisse, Stphane Cattin a pourmission

    de remettre sur pied une quipemine par les blessures et fragilise par les dparts.

    Ce citoyen du Jura bernois livre ici un diagnostic sans concession

    mais pas sans espoir...

    Texte: Alain Portner Photos:Matthieu Spohn

    28 | MM47, 16.11.2015 | SOCIT

  • SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 29

  • 30

    %

    1.85 au lieu de 2.65

    Jambon de derrire TerraSuisse, en lot de 2

    les 100 g

    4

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    Suisse, les 100 g

    3

    3

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    les 100 g

    3

    0

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    de fte

    .

  • Didier Dfago, Silvan Zurbriggen,

    Dominique Gisin,Marianne Abderhalden

    et Nadja Jnglin-Kamer ont pris leur

    retraite sportive. Carlo Janka, Patrick

    Kng, Beat Feuz,Mauro Caviezel et Ralph

    Weber sont blesss. La saison qui vient de

    dmarrer sannonce plutt complique,

    non?

    Elle va tre complique, cest sr.Mais les

    blesss ne sont pas out pour toute la saison,

    ils vont revenir. En attendant, il faut faire

    avec ces circonstances, mme si elles ne

    nous sont pas favorables

    Difficile dans ces conditions daligner une

    quipe comptitive et de conserver notre

    3

    e

    rang au classement par nations!

    Nous ne pourrons pas atteindre cet objectif.

    Il va falloir revoir nos ambitions la baisse.

    Dailleurs, pour nous, cest plutt une saison

    de transition o lon va essayer de continuer

    construire notre quipe avec les jeunes, de

    les installer dans le top 15, le top 30 afin

    quils soient comptitifs pour les champion-

    nats dumonde. Beaucoup de cadors ont ar-

    rt et a laisse clairement de la place pour

    la gnrationmontante qui ne demande qu

    semontrer.

    Autrement, dunemanire gnrale, com-

    ment se porte le ski suisse?

    Il se porte relativement bien. Nous poss-

    dons depuismaintenant quelques annes

    des centres de performance rgionaux et

    nationaux, de la relve se profile, mais nous

    perdons encore trop dathltes en cours de

    route pour pouvoir nous retrouver avec une

    pyramide assez large au sommet.

    Comment expliquez-vous cette perte

    dathltes prometteurs?

    Cest une consquencemalheureuse de la

    mise en place de nos structures: il ny a plus

    beaucoup dalternatives pour un skieur qui

    nest pas slectionn dans un de ces centres

    de performance sur lesquels beaucoup de r-

    gions je nai pas dit toutes! se sont ap-

    puyes compltement. Du coup, ces jeunes

    arrtent faute dencadrement. Cest un pro-

    blme auquel nous devons absolument ap-

    porter une solution.

    Globalement, le ski suisse va doncmieux

    quil y a deux ans lorsquon avait appel

    la rescousse un Autrichien Rudi Huber

    pour le remettre sur pied

    Abstraction faite des blesss, je pense que

    oui. Il y a dj un pas qui a t franchi, nous

    le voyons avec les jeunes talents qui arrivent

    et qui doivent encore stablir. Mais elle est

    trs fragile cette quipe, car ellemanque

    dexprience tout simplement.

    Votre prdcesseur a jet lponge aprs

    deux saisons seulement, alors quil avait

    pourmission damener les skieurs suisses

    au sommet pour lesMondiaux de

    Saint-Moritz (GR) en 2017. Vous pensez

    tremieux arm que lui pour rsister la

    pression?

    La pression, vous lavez dans nimporte quel

    travail. Le problme quand vous occupez un

    poste expos comme lemien, cest que vous

    avez forcment le sentiment que cette pres-

    sion est plus haute.Maintenant, nous allons

    faire lemaximum avec les quipes en place,

    mais il faut se rendre lvidence: dun tout

    petit citron, nous nallons pas pouvoir sor-

    tir deux litres de jus!

    Quest-ce qui vous a pouss replonger

    dans ce panier de crabes que semble tre

    devenu Swiss-Ski?

    Ce quimamotiv accepter ce poste, cest le

    challenge, cest de relever ce dfi qui consiste

    relancer lquipe suisse de ski. Quant au

    panier de crabes, cest limage que Swiss-Ski

    donne de lextrieur. A lintrieur, il ny a pas

    de problme, il ny a pas de guerre interne, a

    fonctionne bien

    Il y a quandmme eu une vritable valse

    dentraneurs et de directeurs ces

    dernires annes! Roland Collombin a

    dailleurs confi nos confrres du

    Matin, je cite: Il y a dj longtemps

    que a dconne un peu. Si on change

    autant de gens, cest que quelque chose

    cloche

    ASlden (Autriche), LaraGut amanqu de peu le podium lors de lpreuve douverture de la Coupe dumonde.

    De quoi parle-t-on?

    Le ski suisse nest pas au

    meilleur de sa forme.Cest le

    moins que lon puisse dire!

    StphaneCattin, le nouveau

    chef alpin, est conscient quil

    faudra encore galrer

    quelques annes avant de

    pouvoir redevenir une grande

    nation du ski.

    Photo:Keystone/Apa/JohannGroder

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 31

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    1169.

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    1 Chaise FORNIA, htre massif, htre lamell-coll laqu bleu clair, rose clair ou blanc, 44x53x87 cm,

    152.10 au lieu de 169. 2 Table de salle manger LOZIO, chne massif, huil, effet ancien, diverses

    dimensions, p.ex. 140x80x76cm, 719.10 au lieu de 799. 3 Chaise MONTE, structure en chne massif,

    laqu, assise et dossier en MDF blanc, 44,5 x54x 79 cm, 125.10 au lieu de 139. 4 Chaise SENECA,

    habillage en feutre, pieds en chne, avec ou sans accoudoirs, p. ex. sans, 45 x48x85cm, 116.10 au lieu

    de 129. 5 Chaise en porte--faux PECCI, cuir synthtique noir, mtal chrom, 42x47 x96 cm, 71.90

    au lieu de 79.90 6 Table VIOTTI, plateau en MDF avec revtement blanc, pieds en chne massif, huil,

    120 cm, hauteur 75 cm, 539.10 au lieu de 599. 7 Table EMILIA, chne des marais laqu, effet

    ancien, chaque table est une pice unique, bois massif, diverses dimensions, p. ex. 180 x90x74 cm,

    1169.10 au lieu de 1299.

    1

    0

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    5

  • Cest vrai que nous avons un problme de

    stabilit.Mais si je prends le cas des entra-

    neurs, a fait partie du job, il y a des change-

    ments permanents. Prenez le hockey ou le

    foot, cest pareil et on nen fait pas un drame.

    Et en ce qui concerne la direction?

    Oui, sans doute que les changements de ces

    dernires annes ont un peu perturb le

    fonctionnement de Swiss-Ski.Maismainte-

    nant, je pense que nous travaillons sur de

    bonnes bases avec un directeur (Markus

    Wolf, ndlr) qui est quelquun de comptent

    et douvert la discussion. Donc, je nai pas

    trop de souci.

    Cette instabilit ne nuit-elle pas aux per-

    formances de nos athltes?

    Non, elle a nui surtout limage. Ce qui se

    passe au sommet de cette hirarchie ne per-

    turbe que trs peu les athltes.

    Stphane Cattin, cest donc vousmainte-

    nant qui tes au chevet de la convalescente

    quipe suisse de ski alpin. Quallez-vous lui

    prescrire? Thrapie de choc oumdecine

    douce?

    Dans un premier temps, mdecine douce. Je

    ne suis pas quelquun qui arrive et qui boule-

    verse tout sans avoir pris au pralable la

    temprature. Cette anne, cest une phase

    dobservation qui sera videmment suivie de

    plans daction avec des dcisions qui impli-

    queront sans doute quelques rajustements

    et changements. De toute faon, Swiss-Ski

    na pas attendu Cattin pour travailler!

    Si lonmet de ct les blesss, lquipe

    masculine parat se portermieux que

    lquipe fminine o seule Lara Gut

    semble aujourdhui capable de briller

    Oui et non! Avec unemoyenne dge de 23-

    24 ans, nous avons des quipes trs jeunes

    autant chez les garons que chez les filles. Si

    on a limpression que cest le dsert chez les

    filles, cest parce que Lara Gut est devant et

    protge lamontagne.

    Le problme, que ce soit chez les hommes

    ou chez les dames, cest la relve. Pirmin

    Zurbriggen parlemme dun trou gnra-

    tionnel de dix ans!

    Effectivement et il nest pas nouveau ce trou.

    Cest un hritage trs ancien. Je pense quil

    Bio express

    1968 Nat le 12 juillet

    Tramelan, dans

    le Jura bernois.

    1986 Obtient la pa-

    tente cantonale

    de prof de ski.

    1994 Travaille chez

    Swiss-Ski comme

    technicien, puis

    entraneur. Sous

    sa frule,Michael

    VonGrnigen

    gagne le cham-

    pionnat du

    monde en 2001.

    2004 Est engag

    comme respon-

    sable course

    chez Fischer, puis

    chez Stckli.

    2010 Occupe un poste

    responsabilit

    auxUsines

    mtallurgiques

    deVallorbe (VD).

    2014 Prend la direction

    de Fischer Suisse.

    2015 Revient le 1

    er

    octobre chez

    Swiss-Ski, en tant

    que chef alpin

    cette fois-ci.

    Le nouveau chef du ski

    alpin suisse, Stphane

    Cattin, a des ambitions

    mesures pour

    cette saison.

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 33

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    2 au 5 fvrier

    5 au 8 fvrier

    8 au 11 fvrier

    (pour ce dernier sjour, le carnaval se fera en jour 2,

    le 9 fvrier - Mardi-Gras tant le dernier jour du carnaval)

    DATES DES SJOURS 2016

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    Lun des carnavals les plus illustres et les plus

    populaires du monde, le Carnaval de Venise

    est un merveillement pour les yeux, un

    spectacle tout aussi chatoyant qutrange, o

    lon voit de fascinantes silhouettes costumes

    et masques voluer sur la place Saint-Marc,

    dans la galerie du Palais des Doges ou le long

    des canaux.

    Jour 1 : Suisse - Lido di Jesolo

    Dpart des grandes localits de Suisse

    romande. Dner libre en cours de route.

    Continuation vers Venise et arrive Lido di

    Jesolo en fin daprs-midi. Installation lhtel,

    cocktail de bienvenue. Souper, soire libre.

    Jour 2 : Venise, visites guides

    Transfert Venise en car, puis en bateau. Le

    matin, dcouverte guide de la Venise des

    Vnitiens travers les quartiers typiques de

    Rialto et Castello. Dner libre. Laprs-midi,

    visites guides du quartier Saint-Marc

    (avec couteurs) : lintrieur de la basilique

    et ses splendidesmosaques, le Campanile, les

    faades du palais des Doges, les procuraties, le

    pont des Soupirs. Souper lhtel, soire libre.

    Jour 3 : Venise et son carnaval

    Transfert Venise en car, puis en bateau.

    Journe entire disposition pour dcouvrir

    la ville et assister aux rjouissances du

    Carnaval, pour admirer les magnifiques

    costumes et les masques vnitiens. Dner

    libre. Retour lhtel vers 19h00. Souper,

    soire libre.

    Jour 4 : Retour en Suisse

    Voyage retour avec dner libre en cours de

    route.

    Lido di Jesolo, Venise (visites guides et carnaval)

    Excellente position, en bord demer, dans unquartier exclusif, deux pas

    de samagnifique plage prive. Bar, salon, restaurant,wifi gratuit dans tout

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    faut remonter pratiquement la fin des an-

    nes 80 pour en trouver lorigine. Lquipe

    dalors tait tellement forte et tellement pl-

    thorique quelle a empch lclosion dune

    gnration de jeunes athltes que nous se-

    rions bien contents davoir aujourdhui.

    Pour quelles raisons nos jeunes espoirs ne

    parviennent-ils pas simposer dans la

    cour des grands?

    Ce qui pche, cest que nous navons pas

    suffisamment dathltes au sommet pour

    protger ces jeunes qui sont en phase de

    dveloppement et nous avons donc ten-

    dance les prendre trs rapidement en

    Coupe duMonde

    Trop rapidement?

    Dans certains cas, oui. Attention, les amener

    en Coupe duMonde, cest trs bien! Parce

    quil faut quils accumulent de lexprience

    ce niveau.Mais comme nous navons pas les

    cadors, ces jeunes se retrouvent sur le de-

    vant de la scne et le public place de grands

    espoirs en eux. Du coup, il y a souvent la

    blessure qui arrive parce quils sontmis sous

    pression et quils en font trop pour essayer

    de rpondre cette attente.

    La Suisse ne rgne plus sur le ski alpin.

    LAutriche, elle, caracole en tte. Pourquoi

    nos rivaux de toujours sont devant et nous

    derrire?

    Lamise en place de structures profession-

    nelles et dencadrements scolaires est certai-

    nement une des causes de notre retard. En

    Suisse, nous avons tout a aujourdhui, mais

    nous avonsmis passablement de temps

    nous rendre compte que de tellesmesures

    taient essentielles. On parle souvent

    de lAutriche, mais prudence! Parce que

    Anna Fenninger etMarcel Hirscher

    protgent bien lamontagne chez eux. On

    la vu chez les filles: Anna Fenninger se

    blesse et ils ont aussi le trou derrire.

    Des quipes compactes aujourdhui,

    je les chercherais plutt du ct de la

    France et de lItalie.

    Peut-on esprer quun jour lquipe suisse

    de ski remontera la pente et refera jeu

    gal avec ses adversaires et nanmoins

    voisins?

    Jy crois bien sr. Nous avons de bonnes

    structures, beaucoup de jeunes qui tra-

    vaillent, de la relve qui arrive Il sagit

    maintenant de reconstruire toutes les

    classes dge pour avoir vraiment un bon

    chelonnement dathltes capables dclore

    au bonmoment et au bon endroit. Tant

    que nous naurons pas a, il y aura toujours

    ces trous. Surtout si vous avez des annes

    comme celle-ci o lon se fait dcimer par

    les blessures.

    Lquipe suisse sera-t-elle dj enmesure

    de briller Saint-Moritz en 2017?

    Nous sommes un peu juste dans le timing.

    Si nos blesss Patrick Kng, Beat Feuz,

    Carlo Janka arrivent revenir en forme,

    nous pourrons faire des rsultatsMais

    pas exceptionnels, il ne faut pas se voiler

    la face! MM

    SOCIT | MM47, 16.11.2015 | 35

  • Nouvel An sur la

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